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350 ans déjà ! C’est à juste titre que la grande métropole sur le Saint-Laurent peut célébrer cette réussite éclatante : une société construite sur la compréhension, la tolérance et la générosité. Voilà l’esprit de Montréal et l’exemple qu’elle propose au monde.

Montréal n’est vraiment pas une ville ordinaire. Son ancienneté d’abord la distingue de la plupart des villes nord-américaines qui, à la comparaison, font figure de nourrissons. C’est aussi le lieu de tous les paradoxes : la deuxième ville française au monde en importance est sise au milieu d’un continent d’anglophones; c’est un grand port de mer international à 1 600 kilomètres de la côte; la plaque-tournante d’importants réseaux de transport est une île au milieu d’un grand fleuve au cours tumultueux.

Il sied donc que la chronique d’un lieu aussi invraisemblable commence par un mystère. Remontant le Saint-Laurent à partir de Québec en octobre 1534, Jacques Cartier découvre ici une bourgade que ses habitants, mille environ, appellent Hochelaga. Les indigènes accueillent l’explorateur breton fort civilement et le conduisent au sommet d’une montagne qu’il baptise aussitôt le Mont Réal. Quand des années plus tard, d’autres français s’aventurent à l’intérieur des terres, Hochelaga a complètement et mystérieusement disparu !

La fondation même de Montréal tient aussi du roman. L’histoire raconte que Jérôme Le Royer de La Dauversière, un percepteur des impôts de province, entend un jour à la messe une voix qui lui enjoint de fonder une mission médicale en Nouvelle-France. Il fait, peu après, la rencontre d’un prêtre de Paris, Jean Jacques Olier, qui par un truchement aussi mystique a reçu, également, l’ordre d’établir une mission dans l’île de Montréal. Ensemble, ils mettent sur pied une société pour financer l’expédition qui sera commandée par un militaire dévot, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve.

L’histoire de Montréal se singularise également par l’importance du rôle joué par les femmes. Parmi les 45 premiers colons qui débarquent dans l’île de Montréal en mai 1642, on retrouve Jeanne Mance, fondatrice du premier hôpital, l’Hôtel-Dieu, qui célèbre aussi cette année son 350e anniversaire. Marguerite Bourgeoys, arrivée avec un détachement de nouveaux colons en 1651, crée la première école à même une étable désaffectée. Elle fonde un peu plus tard un ordre enseignant aujourd’hui bien connu, la Congrégation de Notre-Dame. Marie Marguerite d’Youville jette les bases d’un ordre charitable et, préfigurant l’activité manufacturière à venir, met ses soeurs grises à la tâche de coudre des vêtements, des tentes et des voiles pour les vaisseaux.

Entre-temps, un miracle n’attend pas l’autre. Quand l’inondation menace de détruire la petite colonie, Maisonneuve prie le ciel et les eaux se retirent. Pour rendre grâce à Dieu il plante au sommet du Mont-Royal une grande croix de bois. C’est l’événement que commémore la croix illuminée qui, du haut de la montagne, domine la ville. Elle est à Montréal ce que la tour Eiffel est à Paris, un point de repère synonyme de la ville même.

Les premières années de Ville-Marie restent difficiles et périlleuses. Les Français avec leurs alliés, les Algonquins et les Hurons, font la guerre aux Iroquois. Les colons s’exposent à des embuscades meurtrières dès qu’ils se risquent au-delà de la palissade qui entoure leurs maisons. La population de Ville-Marie n’en continue pas moins à croître pour atteindre 3 000 âmes à la fin du XVIIe siècle. Naguère établissement primitif, Montréal entreprend de réaliser son destin de métropole par la maîtrise de l’arrière-pays. La paix rétablie avec les Iroquois, Montréal devient vite le point de départ des expéditions religieuses, militaires et commerciales. La toponymie du Grand Montréal a des échos partout en Amérique du Nord où sont passés les La Salle, Joliet, Marquette, Duluth, Cadillac et autres grands explorateurs de la Nouvelle-France.

Leurs voyages et découvertes étendent l’influence de la mère-patrie sur d’immenses territoires des Rocheuses au golfe du Mexique. Avec l’établissement de postes de traite, tels Détroit ou Sault-Sainte- Marie, Montréal entreprend de devenir le centre névralgique du commerce et de la fourrure.

Le rôle vital que Montréal a commencé à jouer dans les affaires du pays va s’accroire encore à l’arrivée des Britanniques. Contrairement à la croyance populaire, le régime français ne prend pas fin sur les plaines d’Abraham en 1759, mais un an plus tard à Montréal quand le marquis de Vaudreuil, gouverneur de la Nouvelle- France, capitule devant une armée anglaise bien supérieure en nombre.

N’eût été de la tolérance religieuse, Montréal serait peut -être aujourd’hui une ville américaine

L’armée britannique n’arrive pas seule : elle est suivie des centaines de marchands en tous genres qui la ravitaillent. Ces militaires et commerçants, des Protestants en majorité, vont pendant quelques temps, avec la permission des curés, tenir leurs services religieux dans des églises catholiques. Le premier lieu de culte non-catholique érigé à Montréal, cependant, n’est pas une église protestante, mais une synagogue destinée aux marchands juifs qu’on retrouve déjà dans la ville. Rien d’étonnant pour une ville qui sera très marquée par la culture de la communauté juive qu’elle abrite, longtemps la plus importante au Canada.

La tolérance religieuse est un trait distinctif de la société montréalaise et les rares épisodes d’intolérance sont les exceptions qui confirment la règle. N’eût été d’une loi britannique garantissant aux catholiques du Canada la liberté de culte et d’autres droits, Montréal serait peut-être aujourd’hui une ville américaine. Cette loi, l’Acte de Québec, à peine adoptée, une armée révolutionnaire américaine s’empare de la ville quelques mois plus tard en novembre 1775.

L’armée d’occupation émet une proclamation de George Washington pour inviter les Canadiens à « se joindre à nous en une union indissoluble ». La population, peu encline à croire que les Américains respecteront leur religion et leurs droits, fait la sourde oreille. Le grand Benjamin Franklin entreprend alors un voyage ardu pour venir convaincre ses voisins du nord de se rallier aux États-Unis, mais il doit s’en retourner bredouille. Finalement, les Américains se retirent en juin 1776.

Dès la fin de la guerre de l’Indépendance, les Loyalistes américains commencent à affluer en grand nombre. Ils se joignent à cette population croissante d’immigrants en provenance d’Angleterre et d’Ecosse qui viennent chercher fortune au Nouveau Monde. Le commerce des fourrures, surtout pour les Écossais, est l’un des principaux moyens de réussite économique. Dès le début des années 1790, les marchands du cru se regroupent au sein de la légendaire North West Company, célèbre pour ses hardis voyageurs montés sur leurs énormes canoës.

C’est grâce à la générosité de l’un de ces Écossais enrichis par le commerce des pelleteries, James McGill, que la ville peut se doter de sa première université. Quand l’université McGill ouvre ses portes en 1843, elle peut miser sur une faculté de médecine en quelque sorte instantanée et qui fonctionnait déjà depuis 1822 au sein de l’Hôpital général de Montréal. C’était un premier pas vers l’excellente renommée dont la ville jouit dans le domaine de la médecine. Quelques uns de ses citoyens les plus illustres en ont été des pionniers : Sir William Osler, Wilder Penfield, Hans Selye, Paul David, Jacques Genest et Norman Bethune.

Les trois universités et les grandes écoles de Montréal se distinguent toutes, chacune à sa façon. Par exemple, c’est l’Ecole polytechnique, la faculté de génie de l’université de Montréal, qui forme le plus grand nombre d’ingénieurs au Canada. Sur toute liste des plus grandes écoles d’administration des affaires en Amérique du Nord, les HEC constituent un choix incontournable : l’École des hautes études commerciales a contribué à mettre au monde ce réseau commercial et industriel en pleine croissance qu’on appelle familièrement « Québec Inc ». Dans un registre plus enjoué, l’École nationale de théâtre et l’École du cirque (pépinière de talents pour le Cirque du Soleil dont la réputation dépasse nos frontières) ont contribué à la renommée de la ville.

Montréal perd son titre de capitale du Canada

Dès le début, Montréal est une plaque-tournante du transport continental. Sa position se renforce avec le parachèvement, en 1825, du canal Lachine qui permet de contourner les rapides du Saint- Laurent et qui donne accès aux Grands Lacs. Avec une population de plus de 22 000 habitants, cette petite ville prend son essor. De nombreux bâtiments surgissent dont la basilique Notre-Dame célèbre pour les sculptures sur bois. Ses deux tours jumelles, erigées au début des années 1840, préfigurent les immeubles en hauteur de Montréal et resteront, pendant de nombreuses années, les plus hautes constructions au Canada.

À la fin des années 1840, de nombreux Irlandais, chassés de leur pays par la famine de la pomme de terre, débarquent. Montréal, à l’instar de New York et de Boston, s’imprègne de cette culture irlandaise dont le défilé de la Saint-Patrick est la manifestation la plus tangible. Au fil des ans, ce défilé est devenu une occasion de célébrer le caractère multiculturel de la ville. Chaque année des milliers de citoyens de tous âges et de toutes origines ethniques y participent.

Montréal sera pendant de nombreuses années la capitale du Canada qui se compose alors du Québec et de l’Ontario. Rien jusqu’ici ne permet de croire que la ville va perdre cette position enviable. Mais, en 1849, des émeutiers anglophones, furieux d’un projet de loi destiné, soutiennent-ils, à récompenser les rebelles (entendez les Patriotes) de 1837-38, mettent le feu au Parlement et lancent des pierres au gouverneur-général. Le siège du gouvernement déménage pour éviter d’attiser le violence dans une ville sujette alors aux émeutes.

Néanmoins, Montréal est à la fin du XIXe siècle une communauté prospère où il fait bon vivre. De nouvelles activités commerciales et sociales se multiplient pour répondre aux besoins d’une population en pleine croissance. Montréal est alors le centre industriel et financier d’un jeune pays regorgeant de richesses naturelles. De fabuleuses fortunes se font en un rien de temps et s’affichent avec ostentation dans ces beaux hôtels particuliers du « mille carré doré ».

Policée, agréable, la ville est alors célèbre pour son esprit de tolérance. Dans « La case de l’oncle Tom » de Harriet Beecher Stowe, c’est à Montréal qu’Eva, la petite esclave, se réfugie pour échapper à la persécution. Des années plus tard, en se joignant aux Royaux de Montréal, Jackie Robinson est le premier Noir à s’imposer dans le baseball professionnel.

La passion du hockey donne lieu à une émeute

Montréal a depuis longtemps la réputation d’une « ville de sports  ». Ses amateurs portent aux nues leurs vedettes locales. Louis Cyr, l’homme fort, a même eu droit à sa statue qui domine un square de la ville. Les Montréalais assistent en 1874 au premier match de football « américain » disputé par l’université McGill et celle de Harvard. Un an plus tard, une autre première : ça se passe à la patinoire Victoria et c’est le premier match de hockey disputé sur la glace d’une patinoire intérieure. C’est de là que date sans doute l’engouement des Montréalais pour le hockey. Montréal est bien la seule ville au monde où la suspension d’un joueur de hockey – celle de Maurice Richard des Canadiens en 1955 – a réussi à déclencher une émeute.

Le début du XXe siècle marque l’apogée du chemin de fer et Montréal est le coeur vivant de tout le système ferroviaire canadien. La métropole est alors et reste encore aujourd’hui le siège de deux grands empires du domaine des transports, le Canadien Pacifique et le Canadien National. Aujourd’hui même, la ville doit une bonne partie de son importance économique à sa position comme centre de transbordement. C’est le plus grand port de containers au Canada et le transbordement se fait par route ou par rail à destination de tout le Canada et d’une bonne partie des États-Unis.

À la belle époque des transatlantiques, Montréal est le premier port au Canada pour le transport des passagers. Les grands océaniques y déversent une multitude d’immigrants venus des quatre coins de l’Europe. La plupart gagnent les provinces de l’Ouest, mais ceux qui s’installent à demeure font monter en flèche la population de la grande région de Montréal qui passe de 400 504 en 1911 à 818 577 en 1931. Avant même le déclin du transport maritime des passagers, Montréal devient la capitale mondiale de ce qui va lui succéder, l’aviation commerciale. C’est le siège de l’Organisation de l’aviation civile internationale et de l’Association internationale du transport aérien, celle-là regroupant les États, celle-ci les grandes sociétés aériennes du monde entier. La région de Montréal joue également un rôle majeur dans l’industrie de l’aéronautique et de l’aérospatiale.

Un goût certain pour la vie nocturne et les grands spectacles

Si Montréal n’est certes pas collet monté, il lui arrive parfois de succomber à la pudibonderie. On se gausse encore aujourd’hui de l’obligation faite aux Ballets africains, il y a de cela quelques lustres, de recouvrir les seins de leurs belles danseuses par souci de la moralité publique. Ce n’est pourtant pas la pruderie qui a valu à la ville sa réputation de Paris de l’Amérique du Nord, surtout à l’époque où Montréal, ville ouverte, regorgeait de tripots et de lupanars. En dépit du grand nettoyage qui, sans doute, s’imposait, la ville n’a rien perdu de sa joie de vivre et de son charme un tantinet canaille. La nuit tombée, le Montréal by night brille de tous ses néons et l’armada de taxis qui s’abat sur le centre-ville montre assez que les distractions n’y manquent pas.

Le Montréalais a un goût très prononcé pour les grands spectacles. Cela explique pourquoi la ville, au cours des vingt-cinq dernières années, a pu accueillir, entre autres, et une exposition internationale et les Jeux olympiques. C’est aussi la raison de la multiplicité de festivals qu’on y retrouve, par exemple le grand festival de jazz qui a lieu chaque été.

Nombre de ces événements, on pense par exemple au festival du film, sont à caractère culturel et contribuent à faire de Montréal une Mecque des arts et des lettres. L’Orchestre symphonique de Montréal compte maintenant parmi les grandes formations musicales du monde. Les Grands ballets canadiens ont été acclamés par la critique de l’Argentine à la Chine. Depuis longtemps, des artistes comme Alfred Pellan, Paul-Emile Borduas et Jean-Paul Riopelle ont mis Montréal sur la carte du monde des arts visuels.

La métropole du Canada français se pose même en rivale de Paris pour la production en français de films et de programmes de télévision. C’est le siège de l’Office national du film, l’incomparable pépinière de cinéastes, et de Radio-Canada qui a joué un rôle semblable dans le domaine de la radio et de la télévision. Au rayon de la musique populaire, Montréal a connu depuis plus de trente ans une floraison de vedettes aussi diverses que Robert Charlebois, André Gagnon, Beau Dommage, Céline Dion et Roch Voisine, des artistes dont le succès souvent dépasse nos frontières et s’étend à l’ensemble de la francophonie.

Montréal a toujours été à l’avant-scène de la littérature canadienne d’expression française et anglaise. Cette ville, où vivent et ont vécu quelques-uns de nos meilleurs écrivains, sert de décor à bien des livres et des films. La séduction qu’elle exerce sur l’écrivain s’explique en bonne partie par son allure cosmopolite. Au cours du siècle, des vagues successives de nouveaux arrivants y ont apporté leur vitalité et ils ont contribué à sa réputation bien méritée pour le charme de ses femmes et les plaisirs de sa table.

Son infinie variété est l’un des principaux attraits de la ville : ici, on y retrouve un peu de Paris, là, c’est New York, Londres, Rome, Lisbonne ou Athènes.

Montréal est aussi particulière par son climat. De toutes les autres grandes villes, seule Moscou doit affronter des hivers aussi longs, froids et rigoureux. Les Montréalais ont donc aménagé l’une des plus grandes villes intérieures au monde, un réseau de couloirs souterrains de 24 kilomètres qui relie entre eux un ensemble d’immeubles commerciaux et résidentiels et qui donne accès à une gamme de boutiques, d’hôtels, de restaurants, de cinémas et de services divers. Tout cela est desservi par un métro rapide et efficace.

Avec une population qui se rapproche maintenant des 3 000 000 d’habitants, la région métropolitaine de Montréal se situe au 40e rang parmi les grandes villes du monde et se compare à Rome ou Washington. C’est en importance la neuvième agglomération urbaine en Amérique du Nord, plus petite que Chicago ou Détroit, mais plus grande que Boston ou Dallas. Même si Toronto lui a ravi il y a quelques années son titre de métropole la plus grande du Canada, c’est toujours une ville immense. Elle compte plus d’habitants que n’en compte chacune des provinces du Canada, à l’exception de l’Ontario, de la Colombie Britannique… et du Québec, bien sûr. Aux deux fiers francophone, c’est pourtant la troisième ville de langue anglaise au pays, après Toronto et Vancouver.

Depuis les vingt dernières années, Montréal vit des moments difficiles. Peu de villes ont eu à encaisser les contrecoups de transformations socio-économiques aussi rapides et étendues. Comme c’est la plus ancienne des régions industrielles du pays, elle a davantage souffert de la rationalisation imposée par l’ère post- industrielle. Elle a assisté à l’exode d’une bonne partie de sa population anglophone inquiète de l’incertiture politique qui y règne. Elle n’échappe pas non plus à tous ces problèmes propres aux grandes villes nord-américaines : la criminalité, les drogues, les sans-abri, la désuétude des infrastructures, l’insuffisance des fonds publics.

Toutefois, les Canadiens partout au pays se feront une bien meilleure image de Montréal pour peu qu’ils fassent l’exercice de la comparer aux autres grandes villes de la planète. Quand les statisticiens du monde entier compilent leurs indices sur la qualité de la vie, Montréal se classe à tout coup au nombre de ces endroits où il fait bon vivre. Pour une grande ville, Montréal a trouvé le moyen, sans s’affadir, de rester remarquablement sûre et paisible. C’est encore une des villes les plus intéressantes qui soient, même avec tous ses problèmes.

Il faut d’ailleurs éviter de tomber dans l’exagération. À la une des journaux ou sur l’écran de la télévision, les dissensions ethniques semblent bien plus sérieuses que dans la réalité quotidienne. Dans la vie de tous les jours, les Montréalais anglophones, francophones ou allophones, qui vivent ou travaillent ensemble, trouvent dans cette ville un climat de coopération, de respect mutuel et d’amitié qui ferait l’envie de nombre de populations dans le monde déchirées par les conflits internes.

L’esprit qui anime Montréal se résume bien dans sa devise : Concordia Salus, la santé dans l’harmonie. Cette devise est singulièrement pertinente en cette année où l’on commémore le 350e anniversaire de la ville et le 125e d’une confédération dont elle a toujours été un élément vital. Souhaitons que cette sage devise, Concordia Salus, ne cesse jamais de s’appliquer à la ville qui l’a adoptée.