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Parmi les diplômés des écoles et des universités, ce printemps, se trouvent des jeunes gens qui deviendront plus tard les diplomates, les hommes d’affaires, les chefs de syndicats et les meilleurs ouvriers du Canada. D’autres seront des médecins, des chirurgiens, des avocats, des ingénieurs et des savants. Certains se feront prêtres et professeurs. D’autres représenteront le Canada dans le domaine musical, artistique ou littéraire.

Personne ne peut dire qui sont ces jeunes gens et comment ils feront leur chemin. Quand ils sortent du collège, ils sont livrés à leur propre initiative et c’est à eux de se débrouiller. Mais une chose est certaine : il y a des postes honorables et utiles à remplir, et quelques-uns des diplômés de cette année-ci les rempliront.

Chaque mois, les événements préparent de nouvelles professions et de nouvelles carrières. Les jeunes hommes et les jeunes femmes d’aujourd’hui auront des tâches captivantes à accomplir et des problèmes passionnants à résoudre.

Ce Bulletin mensuel s’adresse aux jeunes gens à la recherche d’un avenir. Leur sortie du collège est un point de départ. Ils sont arrivés à l’âge mûr aux yeux de leur famille et de leurs amis. À eux de voler désormais de leurs propres ailes pour justifier la foi de leurs parents. À partir de maintenant, c’est leur habileté, leur énergie, leur initiative et leur esprit d’entreprise à eux qui comptent avant tout.

Il y a des choses qui comptent particulièrement dans un jeune pays comme le Canada. L’esprit d’entreprise et l’initiative sont nécessaires aux progrès d’un pays : l’esprit d’entreprise pour découvrir de nouvelles ressources ou de nouveaux usages pour les ressources à notre disposition ; l’initiative pour transformer les possibilités en réalités.

Le Canada va sans cesse de l’avant. Si l’on compare le niveau d’existence d’aujourd’hui avec celui d’il y a deux générations, il est évident que même dans les plus pauvres familles, les commodités excèdent tout ce qu’on pouvait rêver alors. À qui devons-nous cela ? À des hommes et des femmes possédant moins d’instruction, ayant moins d’occasions de réussir et disposant de plus maigres connaissances générales que les diplômés de 1977.

L’important, c’est les gens

Il y a des gens qui se plaignent de l’état précaire de l’économie canadienne. Ils disent que nous dépendons trop des débouchés étrangers, que nous sommes trop près de ce pays et trop loin de cet autre ; que nous sommes trop divisés sous le rapport de la géographie par des montagnes et des lacs, et sous les rapports des idées par le langage et les religions.

Ces personnes font fausse route ; ce sont des esprits timides et mal renseignés qui trouvent toujours à redire. Le commerce extérieur dépend de notre capacité de faire concurrence aux produits étrangers, et cela dépend à son tour de l’imagination et de l’esprit d’entreprise de nos gens. C’est de nos gens, et non pas des circonstances, que dépend l’avenir du Canada. Et nos gens, d’ici une cinquantaine d’années, ce sont les jeunes qui sortent en ce moment des écoles et des universités.

Nous avons dit que le Canada allait sans cesse de l’avant. Rien qu’en 1976, quarante-trois milliards de dollars ont été investis en biens de production dans notre pays, en nouveaux bâtiments, machines et outillage. Chaque dollar de placement offre plus de débouchés aux jeunes gens. Chacun de ces dollars s’appuie sur le jugement d’hommes d’affaires qui trouvent que c’est un bon placement.

Il n’y a pas que les grandes inventions comme les automobiles, les avions, l’énergie électrique et le téléphone qui sont importantes. Essayez de dénombrer toutes les petites choses qui font l’objet d’un grand commerce aujourd’hui : les stylos à bille, les rubans de machine à écrire, les pellicules photographiques, les annonces, les aiguilles de tourne-disques… les milliers de petites choses dues à l’imagination de jeunes hommes et de jeunes femmes, mises en fabrication par des jeunes hommes et des jeunes femmes et qui ont donné du travail à des milliers et des milliers de personnes.

Les petites choses sont importantes, mais songez à la télévision, à la climatisation, à l’aviation civile, à l’électronique, à la congélation des aliments et à l’énergie atomique. Tout cela offre un domaine fertile à l’imagination et à l’initiative des jeunes intelligences d’aujourd’hui. Comme a dit quelqu’un : le plus grand domaine qui reste à mettre en valeur dans le monde est sous notre chapeau.

L’ambition

Qui dirigera les nouvelles industries dans dix, vingt ou trente ans d’ici ? Évidemment, les jeunes gens qui terminent leur scolarité et qui sont doués d’ambition, d’énergie et d’esprit d’entreprise. L’ambition implique l’activité, mais une activité bien appliquée et non pas comme celle de la mouche du coche qui, dit La Fontaine :

« Pique l’un, pique l’autre et pense à tout moment Qu’elle fait aller la machine… Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S’introduisent dans les affaires : Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés. »

Le Canada a besoin de gens ambitieux. L’ambition rend les gens mécontents de ce qu’ils ont et désireux d’avoir davantage et, de plus, elle fournit l’énergie pour faire l’effort. Il ne faut pas cependant trop d’ambition comme Bottom, dans le Songe d’une nuit d’été, qui voulait jouer Pyrame, Thisbé et le Lion, c’est-à-dire tous les rôles, le meilleur type d’ambition sait se concentrer et se fixer un but valable.

Il y a deux choses à remarquer. La première est que l’ambition ne consiste pas seulement à envier le succès des autres : elle doit être appuyée d’efforts et de travail. Sir Walter Scott mentionne la deuxième dans Kenilworth. La Reine Elisabeth avait donné une bague à diamant à Raleigh, qui écrivit sur une vitre : « Je voudrais monter plus haut mais j’ai peur de tomber ». La Reine écrivit au-dessous avec un de ses diamants : « Si le coeur vous manque, ne montez pas du tout. »

Se fixer un but

Que désirez-vous ? Que voulez-vous devenir ?

Ce sont là des questions d’importance vitale. Si vous ne pouvez pas y répondre clairement et catégoriquement, vous partez les yeux fermés vers une destination inconnue. Si vous ne pouvez pas dire fermement et sans hésitation, « je vais faire ceci » et « je deviendrai cela », personne ne s’intéressera à vous et rien ne vous intéressera vous-même.

Votre but doit être précis et concret. Il faut choisir un certain domaine et décider ce qu’on veut faire dans ce domaine. Vous ne vous rendez pas justice à vous-même (et vous ne contribuez pas au bien-être de l’humanité) si vous choisissez un emploi parce que le travail n’est pas trop lourd et que le salaire est suffisant pour vous permettre quelques menus plaisirs. Si vous commencez de cette façon, vous serez encore à la recherche d’une carrière à cinquante ans.

Il ne suffit pas d’avoir un but, il faut avoir l’énergie d’y arriver. Il faut que le but soit facile à atteindre mais qu’une fois atteint il ne soit qu’un jalon vers un but lointain que vous pouvez à peine entrevoir. Autrement vous ne ferez que sauter d’un emploi à un autre pour vous apercevoir à trente-cinq ans qu’il ne vous reste plus que dix ans pour arriver au succès.

Pour ceux qui prennent le temps de réfléchir, voici un conseil d’Henry Ford : « Faites-vous un programme si long et si difficile que ceux qui vous font des compliments vous paraissent toujours vous louer de quelque chose d’insignifiant par comparaison avec ce que vous essayez réellement de faire ».

Pour mériter l’avancement

Décidez dès maintenant de ne jamais vous abandonner à l’inertie. Dès que vous vous arrêterez, satisfait d’un modeste succès, vos camarades de classe commenceront à vous dépasser. Il y a beaucoup d’excuses pour se reposer, cesser d’étudier, et « profiter un peu de la vie ». Examinons-en quelques-unes.

Je suis trop jeune. Hélas, la marche irrévocable du temps invalidera bientôt cette excuse. On peut apprendre tout ce qu’on veut jusqu’au moment où les facultés baissent, et le meilleur moment pour apprendre est avant vingt-cinq ans. Profitez des années de jeunesse pour meubler votre esprit.

Je n’ai pas le temps. L’emploi de notre temps consiste à choisir de faire ceci ou cela, et tout le monde est libre de choisir à sa guise. Un homme qui se rendait compte du besoin d’étudier analysa ainsi son temps. En cessant de lire les bandes dessinées de deux journaux, il gagna vingt minutes de plus par jour pour de bonnes lectures ; deux heures par semaine ; treize jours de huit heures par an pour se préparer au succès.

C’est trop ennuyant. L’étude n’est pas ennuyeuse quand on s’y prend intelligemment. Il se peut que vous ne soyez pas intéressé à la politique, aux voyages ou à la philosophie, mais il y a bien d’autres sujets, et vous en trouverez sûrement un qui contribuera à votre succès dans la carrière de votre choix.

C’est trop difficile. Ce ne sont pas les tâches faciles qui prouvent notre compétence, et aucun jeune homme ambitieux ne doit se contenter des tâches qu’il accomplit facilement.

« À vaincre sans péril on triomphe sans gloire ».

Je suis découragé. Cela arrive à tout le monde, et c’est à nous de réagir. Souvent nous sommes découragés sans raison précise, mais quand il en existe une, analysons-la et surmontons notre défaillance.

Les diplômés des années antérieures diront peut-être Je suis trop vieux. C’est là une erreur qui peut gâter la vie d’un homme compétent. Il se peut qu’il ait choisi la mauvaise voie, ce que nous ne saurions trop recommander aux jeunes diplômés de ne pas faire. Mais l’histoire nous dit qu’on n’est jamais trop vieux pour bien faire ; peut-être pas ce que l’on espérait faire quand on était jeune, mais quelque chose qu’on est mieux capable de faire maintenant grâce à une plus grande expérience.

Saisir l’occasion

Le plus grand tort qu’on puisse se faire est de se plaindre du manque d’occasions. Il y a des occasions tous les jours, selon votre capacité, votre initiative et vos connaissances.

L’initiative est une des qualités que les hommes d’affaires admirent le plus. Ils sont obligés de s’adapter aux changements qui se produisent d’année en année dans les idées et dans les affaires. Le succès de leur commerce exige un milieu qui leur fournira l’occasion de donner libre cours à leur énergie et à leur compétence, et il exige également des jeunes gens capables de trouver de nouveaux moyens de profiter des occasions.

Les gens qui ne courent jamais de risques ne connaissent qu’un côté de la vie. Les jeunes d’aujourd’hui ne devraient pas se contenter de végéter dans un seul secteur de la vie malgré toute la sécurité qu’il offre, alors qu’avec un peu d’effort et d’initiative ils peuvent en explorer plusieurs.

L’esprit d’entreprise est naturel à la jeunesse, et c’est une vertu même quand elle n’est pas mise en pratique. Comme le dit James Ramsay Ullman dans son livre sur l’Everest : « Les hommes finiront un jour par escalader la cime du mont, mais cela n’est rien. Ce qui a plus d’importance, c’est qu’ils aient le désir et fassent l’effort de l’escalader ».

Courage doublé d’énergie

Dans la Dame du lac de Sir Walter Scott, il y a une phrase qui devrait être affichée dans tous les bureaux, dans tous les ateliers et dans toutes les chambres de jeunes gens. C’est : « La volonté d’agir, le courage d’oser ».

En plus du courage pour entreprendre, il faut l’énergie pour persévérer. Quoi qu’en disent les optimistes, rien ne tient la place du travail. L’homme qui désire le succès y travaille, d’une manière ou d’une autre, vingt-quatre heures par jour. Le travail ne lui fait pas peur. Il a découvert qu’une vie bien occupée est une vie heureuse, que c’est le désir de faire davantage qui éveille son énergie et aiguise ses facultés. M. A. J. Dugal, qui à 72 ans était président de la Fédération canadienne des détaillants, disait à ce sujet : « Il faut travailler après les heures de bureau pour réussir dans la vie ».

Quand vous serez votre propre maître dans la vie, n’ayez pas peur de rester après l’heure, même si on vous dit que cela est fatigant et qu’il vaut mieux se la couler douce.

La persévérance

La persévérance est aussi importante que tous les autres éléments du succès. Même si vos facultés intellectuelles ne sont pas meilleures que la moyenne, la persévérance vous aidera à réussir. On peut arriver à composer tout un dictionnaire en écrivant seulement deux pages par jour, ou à peindre une fresque en faisant quatre pouces carrés à la fois.

Ce n’est pas assez de faire juste le nécessaire. Ce ne sont pas les entreprises qui choisissent les employés pour l’avancement : ce sont les employés eux-mêmes qui se distinguent par leur travail. Très souvent, le travail qui paie le mieux est celui que vous faites pour rien, le petit travail supplémentaire qui vous fait remarquer. On dit que le génie est une longue patience ; on pourrait en dire autant de la persévérance.

Une anecdote le prouvera mieux que plusieurs pages. Un Japonais qui étudiait la métallurgie avait en 1870 un livre en anglais sur les hauts fourneaux, un dictionnaire anglais-hollandais, et un dictionnaire hollandais-japonais. Il ne connaissait ni l’anglais ni le hollandais, mais grâce à ces trois livres et à beaucoup de persévérance, il arriva à construire une fonderie.

La persévérance est par-dessus tout requise en cas d’insuccès et de désappointement. Il n’est pas toujours possible de prévoir le travail qui aura le plus de succès. On lit dans le Livre de l’Ecclésiaste : « Sème ta semence dès le matin, et ne laisse pas reposer ta main le soir ; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l’un et l’autre ne sont pas également bons ». Et Jim Corbett répondait quand on lui demandait ce qu’il fallait faire pour devenir un champion : « Tenir un round de plus ».

Discipline et connaissances

Un homme n’est maître de sa destinée, dit Joseph French Johnson, président de l’Alexander Hamilton Institute, dans son livre sur l’économie, science des affaires, que dans la mesure où il est capable de s’adapter intelligemment à son milieu et à faire tourner les circonstances à son avantage. Il faut de la discipline, et de la volonté pour dire « Non » aux choses qui ne contribuent pas au succès.

Un esprit discipliné vous donne l’occasion d’acquérir des connaissances. L’homme sans valeur est celui qui n’en sait pas assez.

La lecture est un bon moyen d’apprendre. Si vous étudiez la vie des hommes d’affaires, vous verrez qu’ils ont trouvé le temps d’enrichir leur esprit et leur existence tout en grimpant au sommet de l’échelle.

Il importe de ne pas se limiter aux gros succès d’un jour, mais de lire des livres qui ont résisté à l’épreuve du temps. La lecture de ces ouvrages élargira vos horizons, ce qui est une façon d’accroître son savoir.

La lecture nous fait également réfléchir, et la réflexion est un important élément du succès. Celui qui prend la peine de réfléchir et de développer ses idées est susceptible d’obtenir de meilleurs résultats que d’autres qui sont peut-être plus intelligents.

À l’époque des examens

Les examens que vous passez pendant vos études vous donnent une place dans votre classe ; les examens que vous passerez plus tard, quand vous aurez à vous débrouiller tout seuls, vous procureront une place dans la vie. Vos années d’études, dirigées par des professeurs qui consacrent leur vie à l’éducation des jeunes vous ont préparé pour cet effort. C’est à vous de faire l’effort.

La plus importante décision pour un jeune homme ou une jeune fille est le choix d’une carrière. C’est la grande affaire de la vie. De votre choix dépend en grande partie votre bonheur futur et celui de votre famille, ainsi que le succès de vos enfants.

C’est une occasion assez importante pour vous analyser et analyser l’emploi que vous choisissez. « Connais-toi toi-même » est toujours un bon conseil. Découvrez, non seulement ce que vous aimez, mais ce que vous pouvez faire le mieux. Choisissez le domaine dans lequel vous serez le plus heureux, et la voie dans laquelle vous pouvez aller le plus loin et pas nécessairement le plus vite.

C’est dans ce premier emploi que nous acquérons notre expérience. Notre travail consiste à bien faire ce qu’on nous demande, à inspirer confiance dans nos connaissances, notre persévérance et notre esprit d’entreprise. C’est là que nous conquérons le droit de monter au deuxième niveau, où nous commençons à travailler pour arriver au troisième.

Il ne faut pas se donner de grands airs pendant cette période. Le nageur polynésien qui revient au rivage sur la crête d’une vague nous fait admirer son audace et l’habileté avec laquelle il dirige sa planche. Mais il y a des hommes qui dirigent de grands navires en notant tranquillement les révolutions du loch et en corrigeant leurs calculs par le mouvement des planètes et des étoiles. Ce sont ces hommes et non pas les virtuoses de la planche qui dirigent les affaires du monde.

Ne pas se relâcher

Un moment viendra où votre plus grand écueil sera la tentation de dire : J’en ai assez fait, maintenant je vais me donner du bon temps. Il y a, en vérité, des époques où un peuple entier succombe à cette tentation.

Lord Beveridge qui a préparé le rapport sur l’assurance sociale en Grande-Bretagne, faisait allusion à ce danger, il y a quelques années, dans un discours qu’il prononçait en Nouvelle-Zélande. « Dans certaines parties du monde, disait-il, l’existence a été rendue trop facile par la nature. Dans les tropiques, où un homme peut satisfaire ses besoins physiques sans travailler, s’asseoir sous un bananier et attendre que le fruit lui tombe dans la bouche, il a la tendance de considérer le repos comme sa principale occupation. Mais nous qui jouissons d’un climat fortifiant, nous devons bien faire attention de ne pas devenir des mangeurs de bananes. »

Nous sommes un peuple libre, fiers de notre force et notre capacité de nous débrouiller dans la vie. Un penchant à nous appuyer sur d’autres ne pourrait que nous démoraliser et nous affaiblir. C’est la variété qui rend la vie intéressante. Ce qui convient le mieux à l’esprit humain, c’est un mélange de travail et de repos, de souffrance et de soulagement, d’espoir et de satisfaction, de danger et de sécurité. Sans vicissitudes, la vie n’est pas intéressante.

Ce n’est que par une philosophie positive offrant des récompenses pour le développement de l’industrie, de l’invention et de l’esprit d’entreprise, qu’une nation peut espérer devenir grande, ou qu’un jeune homme peut espérer devenir homme. Chaque homme devrait avoir pour but de se débrouiller tout seul. Un laboureur sur ses pieds, dit Franklin, est plus haut qu’un gentilhomme à genoux.

Le succès

On s’expose à échouer quand on va trop vite. Il est impossible de réussir dans un jour, et le succès facile n’est pas aussi satisfaisant que celui gagné par l’effort obtenu et le travail. Il a fallu à Christophe Colomb des années de labeur et de préparation avant d’apercevoir San Salvador ; il a fallu d’innombrables essais avant que Lister conçoivent l’asepsie, que sir Alexander Fleming trouve la pénicilline et que Banting découvre dans l’insuline le remède souverain du diabète.

D’autres découvertes s’annoncent. Elles découleront du travail assidûment accompli dans les laboratoires et les ateliers, dans les mansardes et les cabinets de travail. Elles seront effectuées par des hommes doués d’ambition, de persévérance et d’esprit d’entreprise. Quelques-unes seront dues, en temps voulu, aux jeunes hommes et aux jeunes femmes qui sortent cette année de l’école.

Quoi que fassent les jeunes gens après avoir reçu leur diplôme, il est préférable qu’ils plantent des chênes plutôt que des vignes. Les vignes pousseront plus vite, de même que certains emplois peu fatigants sont mieux rétribués. Mais considérez ce que la patience du gland enfoui dans la terre produit comme résultat.

L’humanité a mis des générations pour arriver à son présent niveau d’existence et pour trouver tant de possibilités et de moyens de concevoir et de créer. Il n’y a jamais eu d’époque où il y ait eu tant à faire, avec tant d’outils à la portée de ceux qui ont les connaissances, l’habileté et l’ambition de s’en servir.

Il y a naturellement des choses qui pourraient aller mieux. Malgré tous nos progrès, nous n’avons pas encore trouvé le secret de vivre en paix, de collaborer internationalement et de produire aussi abondamment que nous permettrait la nature.

Dans sa pièce appelée Awake and Sing ! Clifford Odets fait dire à un de ses personnages : « C’est un monde sens dessus dessous » et un autre lui répond : « Ce sont les jeunes gens comme vous qui y mettront de l’ordre un de ces jours ».