L’occasion favorable est un concours particulier de circonstances qui nous offre l’avantage d’intervenir dans le cours des choses avec des idées d’innovation, des idées d’amélioration, des idées inédites. Elle consiste le plus souvent en une conjoncture de temps, de lieux, d’affaires propice pour apprendre, dire ou faire quelque chose de nouveau. Mise à profit, l’occasion est un moyen d’exprimer notre personnalité.
On peut affirmer, sans crainte de se tromper, que ce qui se fait à l’heure actuelle dans les affaires, les professions libérales ou les gouvernements n’est jamais aussi bien fait qu’il pourrait l’être. Qui en doute n’a qu’à écouter les conversations qui se tiennent dans les cocktails ou les pauses-café et les discours qui se prononcent dans les rassemblements politiques et les réunions de quartier.
Les esprits superficiels demeurent les spectateurs indifférents d’événements qui pourraient, s’ils voulaient bien saisir l’occasion d’y prendre part, devenir les instruments de leur prospérité. C’est une triste réalité de la vie – mais d’une utilité certaine pour les ambitieux – que la plupart des gens ne recherchent ni les idées ni les occasions de les mettre en pratique. Si tout le monde avait l’envie et l’intelligence de profiter des occasions, il serait beaucoup plus difficile d’atteindre à la supériorité.
L’homme plein d’ardeur ne se contente pas de rester enfermé en lui-même. Il étend le bras au dehors pour saisir les chances de démontrer sa valeur. C’est en recherchant et en empoignant les occasions que nous participons à la vie, que nous prenons fondamentalement conscience de nous-mêmes.
Il y a une grande satisfaction à faire quelque chose de profitable qui n’a pas été tenté auparavant ou que d’autres ont tenté, mais ont abandonné ou n’ont que partiellement réalisé.
Après avoir défini l’occasion favorable, il convient de se demander ce qu’est la sagesse. Le sage choisit et observe ce qui contribue le plus sûrement à son bonheur durable. Il se garde des jugements superficiels et des discussions qui ne riment à rien.
Même s’il est vrai que l’on n’est sage que dans les choses que l’on connaît, l’information n’est pas la sagesse. L’information doit servir à éclairer notre réflexion. La science et l’étude nous confèrent le savoir, mais seule la philosophie peut nous donner la sagesse. Celui qui désire apprendre à tirer parti des occasions favorables jugera avantageux de lire des livres assaisonnés de sagesse plutôt que de se limiter à ceux qui n’apportent qu’une masse de connaissances.
Les occasions ne nous arrivent pas marquées à notre nom et accompagnées d’une notice d’emploi. Une chance ne se présente pas toujours tout apprêtée et bien à point. Ce n’est pas un joli papillon qui provoque des regards admiratifs, mais plus souvent une simple larve que l’ignorant écrase sous ses pieds et dont l’indolent s’écarte avec timidité.
Il faut saisir l’occasion dès qu’elle surgit. N’imitons pas ce condamné à mort à qui l’on offrait le privilège habituel de dire quelques mots avant d’être pendu et qui répondit : « Pas tout de suite. »
Il n’existe pas beaucoup d’occasions du genre « un de ces jours », de celles dont on peut dire je m’en occuperai quand j’y aurai pensé. C’est à la personne qui accomplit une chose que revient le mérite de la réussite, et non pas à celle qui y a songé la première.
Un homme sage ne dédaigne pas une occasion uniquement parce qu’elle paraît modeste. Si petite soit-elle, mettez votre occasion par écrit, notez les avantages qu’elle offre, examinez-en les possibilités. Elles grossissent parfois quand on les regarde de près.
Les esprits mesquins et peu imaginatifs perdent leur temps à attendre les occasions importantes ; l’homme qui réussit emploie le sien à profiter des humbles occasions qu’il trouve sur sa route. Il s’empare des riens et en fait quelque chose de valeur ; il y trouve le point de départ de grandes entreprises.
Le monde ne manque pas de gens qui prennent plaisir à tout démolir, mais il y a plus de satisfaction réalisatrice à changer une petite chose en bien qu’à en déclarer mille défectueuses.
L’occasion et les affaires
Dans les affaires, l’occasion consiste en une rencontre de certaines circonstances qui, à condition d’être repérées et prises en main par la personne voulue, peuvent contribuer à faire réaliser un bénéfice ou obtenir de l’avancement.
Les affaires existent pour subvenir aux besoins des gens, et ces besoins sont insatiables. Un de comblé deux de créés, d’où la naissance sans fin de nouvelles possibilités. Des tendances et des marchandises nouvelles apparaissent ; des conditions différentes obligent à satisfaire de nouveaux besoins ; des événements inhabituels offrent des occasions inespérées.
Songeons par exemple au coup de chance de Thomas Edison. En 1862, c’était un jeune vendeur de journaux de 15 ans, à Détroit. Le compte rendu d’une bataille paraît dans un journal. Edison en achète mille numéros à crédit, saute dans un train, vend ses journaux 25 cents chacun aux arrêts de chemin de fer et finit la journée avec $250 en poche, soit un profit énorme. Il vient de découvrir un besoin du public ; il décide de le satisfaire, investit des fonds et se met au travail.
Il n’est pas nécessaire d’aller loin pour trouver un point de départ. La chance est souvent à nos côtés. Contrairement à ce que certains croient, il n’est pas obligatoire de changer de travail pour trouver des occasions. On peut y parvenir en dépassant sa capacité nominale de rendement dans son emploi actuel. Un homme sage ne recherche un nouveau milieu de travail que si les possibilités entrevues rendent le changement pratique et profitable.
Avez-vous une idée ?
Toute réalisation est en premier lieu une idée dans l’esprit d’une personne qui perçoit une occasion favorable pour améliorer les choses. Vient ensuite la pensée audacieuse, phase qui contribue puissamment à la mise en lumière de toutes les virtualités inhérentes à l’idée.
Il faut avoir l’esprit généreusement ouvert aux notions et aux idées nouvelles. La rêverie peut être une source de plaisir pour le rêveur et profitable à la société à condition de servir à susciter des buts et à stimuler l’effort vers l’action. Lorsque vous songez, ne vous contentez pas d’imaginer des obstacles ; prévoyez des moyens de les écarter ou de les tourner.
L’imagination vous révélera amplement d’occasions, mais rappelez-vous qu’il faut revenir au point de départ pour construire une fondation solide sous vos châteaux en Espagne. À la lueur d’inspiration font suite l’examen réaliste et l’action réfléchie.
Pour chacun, une occasion vaut exactement ce qu’il est disposé à en faire. Faute d’avoir un plan quelconque en tête, vous serez comme celui qui aurait un tas de briques sans aucun bleu pour les utiliser. À partir de l’idée, faites-vous une image mentale des avantages à en tirer, des progrès à accomplir, des bénéfices à réaliser ou des satisfactions escomptées. Ensuite viendront les dossiers, les plans, les méthodes et les projets.
Faites-vous l’avocat du diable
Après avoir couché votre idée par écrit, jouer l’avocat du diable : attaquez-la comme l’attaqueraient les personnes qu’elle concerne. En examinant cette idée sous tous ses angles, vous en aurez éprouvé la solidité, sondé les aspects pratiques et prévu les points vulnérables.
Regardez les problèmes bien en face et mesurez vos forces contre leurs difficultés. Assurez-vous qu’il s’agit d’une occasion dont vous pouvez profiter. Il n’y a pas d’animal plus contrarié qu’un chat surveillant une souris par la vitre d’une fenêtre fermée.
L’opération peut se résumer ainsi : localisez le besoin, justifiez-le, vérifiez les difficultés, notez les avantages, réunissez des renseignements et trouver la réponse. Étudiez toutes les possibilités qui existent dans les circonstances données. C’est une attitude défaitiste que de rejeter une idée sous prétexte qu’elle aurait pu être bonne si les choses avaient été différentes. Vous ne pouvez pas faire changer les circonstances de l’occasion que vous avez pressentie par la force de votre désir, mais vous pouvez travailler à les améliorer.
Sans sous-estimer ni surévaluer votre talent, faites une liste de vos capacités par rapport à la tâche envisagée. La compétence d’une personne ne se mesure pas au nombre de choses qu’elle peut faire, mais à son aptitude à concentrer son savoir-faire sur un but à la fois.
Réfléchissez bien à tout. Voici une occasion favorable. Votre résolution d’en profiter doit être nette, concrète et bien arrêtée. Imposez un cadre à votre projet : les plus grands artistes eux-mêmes n’essaient pas de peindre toute la création sur leur toile. Faites-vous une opinion claire de ce qui est nécessaire ou souhaité. Ce peut être une installation ou un système entièrement nouveau, mais il s’agit le plus souvent d’un changement qui consistera à compléter ou à remplacer quelque chose.
S’il vous est impossible de vous représenter clairement ce que sera le résultat, efforcez-vous de juger de sa nature et d’en estimer les effets en en imaginant les répercussions dans les situations où il conduit. N’oubliez pas, dans toute cette opération, d’envisager en plus des problèmes que votre idée doit résoudre, les nouveaux problèmes qu’elle va soulever.
Beaucoup d’excellents projets échouent parce qu’ils arrivent mal à propos. Il y a un moment opportun pour présenter votre idée à deux qui auront à l’approuver. Dans les jeux de l’ancienne Grèce, ceux qui partaient avant le signal de départ étaient fouettés, mais ceux qui tardaient à partir ne remportaient pas de couronnes.
Les qualités requises
Tirer le meilleur parti possible des occasions favorables exige de nombreuses qualités : promptitude à percevoir, rapidité de compréhension, initiative, patience et travail.
Saisir les occasions qui se présentent est un moyen de découvrir toute l’étendue de nos talents. De dénombrer les ressources de notre intelligence et de nous renseigner sur nos capacités. Ce jeu peut mettre en lumière certaines qualités négligées jusque-là.
Un esprit moyennement doué mais d’une grande vivacité d’intelligence peut accomplir beaucoup, mais l’occasion ne dit rien à l’esprit empoté, indolent ou frivole. Une occasion magnifique peut exister à côté de centaines de personnes sans qu’aucune d’entre elles ne la voie. Ou, si quelqu’un la voit et en a conscience, qu’il n’ait pas l’ambition de s’en prévaloir.
Pour discerner les occasions, il faut se tenir au courant de ce qui se passe. Demeurez en rapport avec les gens et les événements afin de toujours être à l’affût des occasions favorables. Tout contact avec le flot dynamisant de la vie sera pour vous un enrichissement. Toute expérience, toute personne que vous rencontrez a quelque chose à vous apporter. Ne limitez pas vos relations aux personnes de votre métier, de votre spécialité ou de votre art. La grande occasion que vous attendez est peut-être ailleurs.
C’est sur ce qui nous intéresse que nous concentrons le mieux notre pensée et nos efforts. Vous aurez remarqué, par exemple, comment dans une situation critique votre intérêt s’avive et votre talent créateur entre en action.
Trouvez par un raisonnement rapide ce qu’il faut faire pour parer au problème ou profiter de l’occasion. Votre jugement vous permettra de tenir compte de toutes les circonstances et d’éviter de gaspiller votre énergie à tenter une chose impossible.
Volonté et occasion favorable
Le désir de trouver des occasions favorables peut inciter à les rechercher. Le désir n’est pas un vague souhait. Celui qui veut vraiment quelque chose dans sa vie de travail réussit ordinairement à l’obtenir.
À l’homme qui a trimé durant trente-cinq ans, cette affirmation paraîtra peut-être outrée ; mais on peut se demander avec Joseph Johnson, dans l’Entreprise et l’homme, s’il sait ce que signifie vouloir vraiment.
« Pendant ses trente-cinq années de travail dans l’entreprise, écrit l’auteur, s’est-il jamais passé volontairement de manger ou de dormir pour favoriser les intérêts de son employeur ou les siens ? A-t-il renoncé à tous les plaisirs qui lui faisaient perdre le temps qu’il aurait pu consacrer avec profit à l’étude de son travail ou à la recherche des occasions favorables pour accroître ses affaires ou se rendre plus utile dans son entreprise ? »
Dans toute entreprise, le succès repose sur le courage. La personne qui voit une demi-douzaine d’occasions sans être assez débrouillarde pour en saisir une seule éprouve un certain sentiment de frustration. La Fortune n’aime pas et ne comble pas de ses bienfaits ceux qui hésitent à profiter des occasions qu’elle leur offre. La personne dont l’esprit est ouvert à l’occasion de faire quelque chose de nouveau est celle qui ne craint pas d’envisager une rupture avec l’ordinaire.
Prenez la résolution d’essayer. Si vous attendez d’être certain du résultat de vos efforts, vous n’agirez jamais. Si ce sont certaines règles ou coutumes qui vous empêchent de tirer parti d’une occasion, pensez à une haute décoration militaire autrichienne : « L’Ordre distingué de la désobéissance ». Elle n’était accordée qu’à l’officier qui gagnait une bataille par désobéissance.
Apprenez à prendre des risques de façon intelligente. Courage ne veut pas dire témérité : l’homme courageux sait que certaines choses sont vraiment à redouter. Il tient compte des dangers.
Reste à travailler
Une occasion ne se gagne pas sans travail, et c’est sur ce mot qu’il faut mettre l’accent. Privée de l’effort qui la met en valeur, l’occasion n’est que fumée.
Mettez vos projets en action aussitôt que possible. Saisissez l’occasion et travaillez avec ardeur à l’exploiter.
Notre vigilance à déceler les occasions de faire oeuvre utile nous protégera efficacement contre le danger de l’activité stérile, et s’employer activement à un travail constructif est l’un des meilleurs moyens de trouver un dérivatif à l’épouvantail de la peur, des soucis et de l’angoisse.
Faites quelque chose qui déborde les cadres de vos fonctions formelles. C’est parfois grâce au « petit surplus » qu’on trouve des occasions. Plus d’une personne peut dire que le travail qui lui a été le plus profitable est celui qu’elle a fait sans recevoir de rémunération.
Lorsqu’une occasion se manifeste, ne vous laissez pas déconcerter par votre somme de travail du moment. Les vies chargées sont des plus heureuses. Avoir beaucoup à faire chaque jour, même un peu plus qu’on n’en pourra jamais faire, contribue à exciter notre énergie et à éveiller nos facultés.
Tout en vaquant à ses fonctions de shérif et de greffier, sir Walter Scott rédigea les 18 volumes de son Dryden, édita les oeuvres de Swift et écrivit Marmion et la Dame du lac. « Tout cela, dit-il, provoqua chez moi une merveilleuse joie de vivre ; mes artères battaient à un rythme enfiévré. J’avais l’impression de pouvoir m’attaquer à tout et à n’importe quoi. »
Le rôle de l’ambition
Chacun peut être l’artisan de sa destinée s’il sait profiter de ses avantages et des occasions qui lui sont offertes, mais il doit être prêt à mériter le succès.
Tout en faisant de votre mieux dans les limites de votre métier – aucune ambition ne peut vous dispenser de cette obligation – scrutez l’horizon afin d’y découvrir l’occasion de déployer tous vos talents. Voir loin, C’est réfléchir à long terme, fouiller souvent le vaste monde des activités humaines.
On peut gâcher les dons les plus précieux faute de les utiliser avec imagination comme on peut façonner une oeuvre immortelle avec les moins brillants. « On détermine sa destinée selon ce que l’on fait de soi-même, écrit le grand homme d’affaires Alfred Armand Montapert. Ainsi : une barre de fer vaut $5. Si on en fait des fers à cheval, elle vaut $10. Si on en fait des aiguilles, $40. Si on en fait des balanciers de montre, $250. »
Une grande idée a pour chacun exactement la valeur de ce que ses dispositions lui permettent d’en faire. La capacité de susciter, de saisir une occasion est fermement liée à notre bonne volonté. À qui n’est pas prêt à l’accueillir, l’occasion pourrait tout aussi bien ne pas être donnée.
C’est là une affirmation bien fondée. « La chance, dit Pasteur, ne favorise que l’esprit préparé. » Songeons aussi à Newton et à la chute de la pomme. Si cette pomme n’était pas tombée aux pieds d’un homme bien pourvu pour étudier ce phénomène, rien d’extraordinaire ne serait arrivé. Mais Newton était prêt, et il découvrit la loi de l’attraction universelle.
Mettez en oeuvre ce que votre expérience et vos études vous ont enseigné. Comme l’écrivait Francis Bacon, grand chancelier d’Angleterre : « Les hommes rusés méprisent les études, les hommes simples les admirent et les sages les mettent à contribution. »
Faut-il chercher ou attendre ?
Certaines personnes estiment qu’elles seraient en mesure de saisir une occasion si elle se présentait, mais sont trop paresseuses pour se mettre à sa recherche. « Le sage, dit encore Bacon, crée plus d’occasions qu’il n’en trouve. »
Le talent de faire naître et de saisir les occasions est un trait caractéristique de l’homme qui réussit. Celui qui attend l’occasion pour le contraindre à l’effort, qui compte trop sur ses amis pour lui faire trouver des occasions ou qui n’emploie pas chaque instant de son temps et chaque once de son énergie et de son habileté pour rechercher ce qu’il veut manque de volonté d’agir et dédaigne son patrimoine.
Dans Jules César, Brutus dit à son coconspirateur Cassius : « Il est dans les affaires des hommes une marée qui, prise à son heure, les conduit à la fortune ; s’ils manquent le moment, tout le voyage de leur vie tourne misérablement dans les écueils et la détresse. »
L’homme sage est celui qui ne veut rien devoir à la fortune sauf l’occasion favorable. Faire appel à la fortune n’est que trop souvent la ressource des faibles et des esprits indolents, de ceux qui voudraient accomplir par un coup de veine ce qu’ils n’ont pas l’initiative d’entreprendre eux-mêmes. Ce sont habituellement des gens qui doutent de leur capacité. Ils n’apprécient pas leur valeur et refusent d’y croire.
En réalité, la fortune joue un rôle beaucoup moins considérable dans notre vie qu’on ne le pense généralement. C’est à ce qu’une personne réalise malgré les circonstances plutôt qu’avec leur concours que se mesurent ses possibilités de réussite. Ce qu’on appelle « la bonne fortune » est presque toujours le résultat d’un ensemble de circonstances qu’un esprit intelligent et travailleur a su mettre en bonne terre.
« Il y a quatre choses qui ne reviennent pas, dit un proverbe arabe : la parole émise, la flèche décochée, la vie passée et l’occasion négligée. » Il est facile de laisser la vie s’écouler, comme le sable que les enfants s’amusent à faire glisser jusqu’au dernier grain entre leurs doigts sur la plage, mais il n’est pas sain pour des esprits adultes de laisser ainsi s’enfuir les occasions.
Face aux difficultés
Les débuts sont toujours hérissés de difficultés. Si l’insuccès a marqué les efforts que vous avez faits pour tirer parti d’une occasion, n’en imputez pas l’échec à une quelconque « mauvaise fortune », mais examinez-en attentivement les causes. Affrontez l’échec avec courage et essayez de nouveau. Les déboires ouvrent souvent les portes à de plus vastes champs d’action et, de toute façon, il est plus excusable d’échouer après avoir fait de son mieux que de ne pas échouer pour n’avoir rien tenté.
Certains diront peut-être que leur âge avancé les empêche de rechercher les occasions favorables. Mais notre recherche ne doit pas nécessairement cesser au terme de notre vie normale de travail. Tout le monde, même les retraités, doivent avoir quelque chose à faire chaque matin, et quoi de mieux que de chercher des occasions.
Un homme de 65 ans ne peut pas s’attendre à porter la charge qu’il maniait avec aise à 35 ans. Mais pourquoi ne rechercherait-il pas les occasions favorables avec la même ardeur que les jeunes ? Surtout les possibilités d’utiliser son bagage de connaissances et d’expérience dans des situations nouvelles.
Chacun, quel que soit son âge, peut avoir un objectif, car les objectifs sont innombrables. Aussitôt atteint, tout objectif en fait apparaître d’autres dans un enchaînement sans fin.
Le secret de réussir en saisissant les occasions favorables consiste à prendre l’habitude de vivre dans l’expectative. Cette attitude vous rendra encore plus vigilant dans votre recherche des occasions. La recherche des occasions et leur mise à contribution donnent de l’intérêt à la vie. Il y a beaucoup de questions difficiles qui assaillent les entreprises et la société, et, si nombreuses qu’aient été les réponses proposées, ils vous appartient peut-être de trouver la meilleure.
Des occasions vous attendent quel que soit votre métier. Le Canada progresse sur bien des fronts à la fois. Les faibles espoirs d’il y a un siècle sont devenus une possibilité immense. L’économie rurale de subsistance s’est transformée en commerce mondial. Là où existait une chance de succès il y a un demi-siècle, il en existe maintenant cinquante.
La vigilance à surveiller les occasions, le tact et le courage de les saisir, la détermination et la persistance à forcer l’occasion à donner son maximum de fruit, voilà autant de qualités prometteuses d’une vie bien réussie.