Certaines personnes aiment le piquant du danger, mais les dangers d’aujourd’hui sont trop périlleux pour qu’on s’en moque. Des statistiques révèlent qu’en Amérique du Nord les accidents évitables font chaque jour 350 morts. Au cours d’une seule année, au Canada, 8,480 hommes et 3,551 femmes ont perdu la vie de façon accidentelle. Les accidents de la circulation représentent environ la moitié de ces pertes de vie ; les accidents domestiques, pour leur part, causent 20 p. 100 des accidents mortels.
Depuis qu’il habite cette planète, l’homme a passé la majeure partie de son temps à lutter pour assurer sa survivance et la vie de ses enfants.
Les quatre facteurs qui nous permettent d’espérer une longue vie sont ; le bien-être matériel, la maîtrise de nos sentiments, la juste appréciation du danger et le désir de vivre.
Les événements que nous rejetons en tant que faits du hasard ne sont pas sans cause. Le hasard, a dit Voltaire, est un mot que nous avons inventé pour désigner l’effet connu des causes inconnues. Pour être en sûreté, il nous faut démasquer les choses et les situations qui menacent notre sécurité ; puis les supprimer ou les éviter.
Dans les grandes entreprises industrielles, les dangers physiques font l’objet de nombreuses mesures de protection : poussières et fumées sont aspirées et évacuées ; les normes hygiéniques sont élevées.
La plupart des accidents du travail, environ 85 p. 100 en moyenne, sont imputables à des imprudences. Si ingénieux et efficaces soient-ils, les dispositifs de protection restent vains s’ils ne sont pas utilisés par les ouvriers. L’existence d’un programme de sécurité n’est pas une garantie de sécurité, mais un moyen d’assurer la sécurité qu’il importe de respecter.
Les bureaux, eux aussi, ont leurs dangers : escaliers et parquets glissants ; tiroirs de classeurs laissés ouverts ; cordons de téléphone et fils de machines à écrire pendants ou étalés sur le sol ; portes battantes ; fauteuils défectueux ; passages encombrés, etc.
Le secret d’un bon programme de sécurité à l’atelier, au bureau ou au foyer est l’organisation. Cela suppose des normes de sécurité, de l’éducation et de l’entraînement, des signaux d’avertissement et des mécanismes de protection, ainsi que des inspections.
Dans le secteur des affaires comme dans celui de l’industrie, beaucoup d’associations s’emploient à promouvoir la sécurité. Le présent Bulletin s’adresse surtout aux foyers.
Les causes d’accidents
Parmi les causes qui nous prédisposent aux accidents viennent en premier lieu nos émotions, l’inquiétude et les soucis, la colère et la fatigue. Lorsque notre cerveau fonctionne mal, la poussée de l’émotion nous mène tout droit vers la catastrophe. L’émotion peut paralyser la raison et nous rendre vraiment sourd ou aveugle aux dangers éventuels.
La mauvaise humeur est un état d’esprit dangereux. Une personne d’humeur gaie, bienveillante, joyeuse est moins exposée aux accidents que celle qui a le coeur en proie au mécontentement, au chagrin ou au désespoir. Quand nous sommes irrités, mal en train ou frustrés, nous devons redoubler d’attention dans tout ce que nous faisons, car ces sentiments nous rendent particulièrement vulnérables aux accidents.
Une personne qui conserve sa bonne humeur est mieux à l’abri des accidents que celle qui cède à la colère. La colère n’est pas uniquement l’un des sept péchés capitaux, mais aussi l’une des forces déséquilibrantes qui nous inclinent à commettre des actes dangereux. En diminuant notre capacité habituelle de penser avec précision, elle met obstacle à notre pouvoir de nous maîtriser en cas d’imprévu.
Sous le coup de la colère, nous sommes portés non seulement à parler avec dureté, mais aussi à agir de façon imprudente. Quand la moutarde nous monte au nez, toutes nos réactions physiques, comme le froncement des sourcils, le serrement des poings, l’accélération des pulsations du cour, se répercutent sur l’esprit et amoindrissent notre faculté de penser intelligemment.
La fatigue, autre cause d’accidents, est un moyen employé par la nature pour nous maintenir dans les limites de la sécurité. Elle nous commande d’accorder suffisamment de repos à notre corps et à notre esprit.
Un cas spécial : les enfants
La sécurité des enfants est de tout premier intérêt pour les adultes, et elle exige une attention particulière. Toutes les précautions ordinaires s’imposent dans ce cas, mais il faut faire davantage vu que l’expérience n’a pas encore enseigné aux tout-petits à être sur leur garde.
Il n’existe pas de vaccin ni d’anatoxine capable de prémunir les enfants contre les accidents. Il y a toutefois deux mesures préventives qu’il y a avantage à utiliser : l’éducation et l’élimination de tous les dangers possibles.
La marche à suivre pour assurer la protection des enfants est la suivante : 1° supprimer les risques ; 2° donner le bon exemple ; 3° surveiller et guider les enfants.
Si l’on confie de jeunes enfants à un gardien, il importe de lui laisser une liste d’instructions. Il saura ainsi où atteindre les parents ; quand faire manger l’enfant ; quels numéros composer pour appeler le médecin, la police, les pompiers, le concierge et les voisins.
Après avoir pris les précautions qui vont de soi pour la sécurité de vos enfants, réfléchissez encore un peu à ce que vous pourriez faire de plus. En cas de danger, une chatte évacue ses chatons, un par un ; mais, si grand que soit le danger, elle revient toujours une dernière fois sur les lieux pour s’assurer qu’il n’en reste pas.
Faire appel à ses sens
Servez-vous de vos sens pour déceler le danger. De vos oreilles, pour percevoir qu’une machine est défectueuse ou mal réglée, ou qu’elle a besoin de graisse. De vos yeux, pour discerner un obstacle présentant un danger éventuel ou un objet pouvant tomber sur vous. De votre nez, pour dépister les fuites de gaz ou de produits chimiques, les odeurs de brûlé ou de sur-chauffement. De votre toucher, pour détecter les excès de vibration ou de chaleur.
Le sens commun nous dit que le fait de porter attention à tous nos autres sens est un gage de sécurité. Mais rien ne servira de tenir ses cinq sens en éveil et en bon état si le sens commun sommeille.
Certaines personnes jouent avec la mort sans s’en rendre compte. Elles refusent de se servir de leur intelligence, privilège suprême de l’homme. Le savoir et la sagacité engendrent la sécurité, à condition qu’on les écoute. La bonne organisation de la sécurité suppose la clairvoyance nécessaire pour découvrir les dangers éventuels ; elle demande que l’on sache reconnaître les rapports des divers éléments – personnel, milieu, machines – entre eux et utiliser ces renseignements pour juger ce qu’il faut faire en matière d’autoprotection.
Votre milieu, c’est votre cadre de vie immédiat. C’est tout ce qui vous entoure. Il comprend aussi bien les vêtements que vous portez que les outils et les instruments que vous utilisez, les appareils mécaniques de l’atelier, de la buanderie et de la cuisine, les sols sur lesquels vous marchez.
Lorsque ce milieu vous est bien connu et que vous y circulez avec prudence, vous favorisez votre sécurité. Si vous laissez le désordre s’y installer, un risque d’accident pèse sur votre vie.
À la maison, à l’atelier, au bureau, la bonne tenue des lieux est un important facteur de sécurité. Une aire de travail encombrée et en désordre est une invitation aux ennuis. Pourtant, certains persistent à couvrir les lieux et les surfaces de travail de tas et d’amas de toutes sortes, à répandre des substances graisseuses sur les sols, à y éparpiller les outils et les matériaux et à laisser des objets lourds reposer de façon dangereuse contre les murs.
Le moyen de combattre cette menace est de s’entraîner à faire les choses avec prudence, afin que cela devienne une habitude. Vous en arriverez ainsi à éviter automatiquement les situations dangereuses.
Adaptez votre manière d’agir à la nature de votre milieu ambiant. La prudence est de savoir quels sont les dangers qui existent, à discerner la nature des pépins éventuels et d’agir de manière à éviter le danger.
La patience est un ingrédient de la sécurité. Certaines personnes sont prudentes et d’autres sont impulsives ; certains savent attendre, d’autres non. Il est souhaitable d’apprendre à attendre si cela paraît indiqué pour sauver sa vie. Celui qui agit habituellement par impulsion joue avec sa sécurité et souvent subit les cruelles conséquences de sa trop grande précipitation.
Si vous êtes éveillé et attentif, vous saurez quand il faut faire attention et redoubler de prudence. Le danger d’accident naît à la faveur de l’inattention, qui résulte souvent d’un excès de confiance. Il y avait autrefois en Écosse une petite ville qui avait pour devise : « Quand tout paraît sûr, prenez garde. »
Les accidents sont un indice de déficience. Ne pas savoir juger la vitesse d’une voiture ; ne pas lire l’étiquette d’un flacon de médicaments ; négliger de tourner le bouton avant de changer une ampoule, voilà autant d’erreurs d’omission qui entraînent des accidents.
Prévoir et observer
À une époque où des organismes du gouvernement surveillent et notent le niveau des cours d’eau et des lacs afin d’avertir la population de tout danger imminent d’inondation, et où d’autres suivent l’évolution des ouragans à partir de leur naissance afin de protéger la vie des hommes en diffusant des avis de tempête, il n’en subsiste pas moins une certaine sphère de vie individuelle où il nous incombe d’établir nos moyens de détection et d’alerte.
S’en remettre au hasard dans ce cas est une piètre façon de s’organiser pour vivre. L’effort à faire pour assurer sa sécurité, pour autant qu’on puisse y atteindre, n’est pas un bien grand prix à payer. Il exige seulement un examen attentif de notre part en vue de découvrir les habitudes et les lieux dangereux et de prendre les mesures voulues pour supprimer ou minimiser les dangers.
Une étude a révélé qu’elles sont les parties de la maison qui réclament une attention particulière. Elle indique le pourcentage des accidents reliés à certaines zones : cuisine et salle à manger, 30 % ; salle de séjour et chambres à coucher, 18 % ; portique, cour, etc., 24 % ; escaliers, 12 % ; salle de bains, 3 % ; cave, 3 %, ; passages, 2 % ; garage, 1 %.
Inspectez votre maison de fond en comble et faites la liste de tous les lieux et articles qui peuvent être des sources de danger. Prenez note des risques d’incendie, des obstacles, des fils électriques défectueux, des tapis éraillés et des linoléums déchirés, des sols glissants, des carpettes mal assujetties ainsi que des objets suspendus au plafond ou appuyés contre les murs.
Faites appel à votre prévoyance imaginative dans votre inspection. Le seul fait que personne ne s’est blessé jusqu’ici en montant sur un tabouret branlant ou en passant sur un parquet glissant n’est pas une bonne raison pour ne pas arranger ces choses, afin d’éviter l’accident qu’il est facile d’imaginer. La sécurité pour votre famille consiste à prévoir et à prendre des mesures préventives.
Quelques points critiques
Les chutes comptent parmi les causes les plus fréquentes de décès et de lésions. Chaque année la loi de la pesanteur fait des milliers de victimes. Chez les personnes âgées, les chutes sont souvent mortelles.
Porter dans ses bras une pile d’articles qui masquent la vue est un excellent moyen de risquer sa vie. On peut réussir à descendre ainsi un escalier en tâtant le terrain, mais on peut aussi se casser la figure.
Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement exposés à tomber en bas des fenêtres, des vérandas et des escaliers. Chez ceux de 5 à 14 ans, bien des pertes de vie sont imputables aux chutes causées pal le jeu et les sports, ainsi qu’au penchant de cet âge à monter aux arbres, sur les toits et sur les pentes. Dans la tranche d’âge de 15 à 64 ans, la plupart des chutes surviennent dans les escaliers ou sur les marches ; beaucoup d’autres sont dues aux échelles, aux escabeaux et aux boîtes qui en tiennent lieu. Chez les plus de 65 ans, les chutes dans les escaliers, sur les sols glissants ou les carpettes sont la source de la majorité des accidents. Le mauvais éclairage accroît la fréquence des chutes.
À l’extérieur de la maison, les dangers les plus redoutables sont les chutes du haut des échelles et celles que l’on fait en trébuchant sur des branches, des tuyaux d’arrosage ou des jouets. Un pilote de bombardier qui avait survécu en 1944 à une chute de 8,000 pieds dans les airs buta trente ans plus tard contre un tuyau d’arrosage et se fractura la jambe.
Le feu fait chaque année beaucoup de morts. Les statistiques révèlent que près de la moitié des incendies domestiques qui se produisent au Canada sont imputables à l’imprudence des fumeurs. Il y a maintenant 238 ans que Benjamin Franklin a rédigé son texte sur la façon d’éviter de provoquer des incendies par accident ou par négligence, mais la négligence n’en reste pas moins la principale cause des incendies dans les foyers.
L’inspection de votre maison vous donnera peut-être l’impression de prime abord que tout est prêt pour éteindre un incendie éventuel : il y a un extincteur à chaque étage ; les escaliers, les couloirs et les portes ne sont encombrés d’aucun obstacle ; il y a du sable ou d’autres matériaux secs à portée de la main pour combattre les incendies d’origine électrique. Mais il faut songer à beaucoup d’autres choses. Tous les occupants de la maison connaissent-ils les issues de secours ? Savent-ils se servir des extincteurs et quel est le numéro de téléphone des pompiers ?
Les appareils électriques homologués sont sans danger à condition d’être installés et utilisés comme il faut. Toutes les réparations, sauf les plus élémentaires, doivent être confiées à un électricien. Avant de tenter le moindre dépannage électrique, coupez le courant au compteur. Ne vous contentez pas de pousser l’interrupteur de l’appareil ; débranchez-le ou retirez le fusible du circuit concerné, ou mieux encore, fermez l’interrupteur général.
Le règlement de sécurité qui interdit les interrupteurs et les prises de courant dans les salles de bains est loin d’être toujours observé. D’où la nécessité de redoubler de précaution. Ne touchez jamais à un interrupteur ni à une prise avec des mains humides. Evitez de toucher en même temps un appareil électrique et une conduite d’eau ou un radiateur. Ne manipulez pas les fils électriques quand vous avez les pieds nus. Voilà des précautions que chacun, si connaissant soit-il, devrait observer par habitude.
Dans la rue
La plupart des infracteurs des lois sur la circulation refuseraient certes d’admettre qu’ils ignorent la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal, mais un grand nombre d’entre eux souffrent de l’incurable ignorance de penser que le mal est sans importance.
Chaque fois qu’un conducteur s’installe au volant, il commande du bout du pied l’arme la plus dangereuse qu’il n’aura peut-être jamais entre les mains.
Le rédacteur en chef des publications d’une grande compagnie canadienne d’assurance contre les accidents écrit : « Les collisions ne sont pas des accidents : elles ont une cause. Sémantiquement, il est temps que nous cessions de les qualifier par euphémisme d’« accidents ».
Les automobilistes, ayant appris à supprimer la distance, s’exposent continuellement à se supprimer les uns les autres. Il est facile de laisser monter l’aiguille de vitesse sans s’en apercevoir.
Qu’ils se terminent par l’enfoncement du pare-choc ou la mort, les accidents de la route sont causés par l’ignorance, l’impatience, l’imprudence, l’égoïsme ou l’agressivité de quelqu’un.
Il serait difficile de trouver dans l’histoire de l’humanité un problème aussi mal résolu que celui de la circulation. L’homme peut aller sur la lune, mais il demeure impossible d’assurer la sécurité de ses déplacements d’un lieu à un autre sur la terre. Le honteux bilan des victimes de l’automobile a été inauguré à New York le 13 septembre 1895 ; aujourd’hui, vingt, voire trente accidents mortels de la route dans une province, au cours d’une fin de semaine, n’est plus une nouvelle sensationnelle.
La sécurité n’est jamais parfaite
La sécurité à cent pour cent n’existe pas. La vie de tous les instants est tissue de possibilités d’accident. Parlant des difficultés qu’éprouve l’homme ordinaire de la classe moyenne devant les complications de la vie sociale et mécanique du XXe siècle, un humoriste écrit : « La seule solution que je voie au problème des accidents courants est que tout le monde reste au lit toute la journée. Et même alors, le risque d’en tomber subsiste toujours. »
On ne peut délivrer la vie de tout danger, et, si cela se réalisait, l’existence deviendrait d’une monotonie insupportable. Un navire qui reste dans le port est en sécurité, mais ce n’est pas pour cela que sont construits les navires. Un bon joueur de golf aurait peu de satisfaction à faire une partie sur un terrain uni tout en pelouse.
La sécurité absolue est une chimère, mais il importe, au nom du sens commun, de savoir éviter les traquenards manifestes.
La peur est parfois notre meilleur allié. C’est un mécanisme salutaire, une cloche d’alarme, un signal de l’imminence du danger. Elle nous pousse souvent à nous préparer au pire sans pour autant désespérer.
Pour jouer serré
Le Canada pourrait être un pays où l’on pourrait vivre encore mieux à l’abri du danger si chaque collectivité avait un conseil local de sécurité. Il s’agit là, selon les termes du ministère ontarien des Transports « d’un groupe de citoyens décidés à faire de leur localité un milieu de vie plus sûr en luttant contre le fléau des accidents évitables. » Les membres de cet organisme sont des représentants de toutes les classes qui s’intéressent au bien-être de la collectivité. Le conseil établit les domaines où un effort s’impose, puis prend des mesures pour l’encourager. Son action s’étend à tous les genres de promotion de la sécurité : au foyer, dans la rue, dans l’eau, durant les loisirs, etc.
Les ligues de sécurité des provinces offrent des brochurettes sur la prévention des incendies, la sécurité à la maison, sur les routes ou à l’usine. L’Association ambulancière Saint-Jean a fait une série de films d’instruction présentant des exemples typiques. Les commissions des accidents du travail de toutes les provinces y ont contribué de leurs deniers. Bien que destinés à l’éducation en usine des ouvriers, ces films se sont révélés d’une utilité remarquable pour favoriser la pratique de la sécurité dans les foyers des travailleurs.
M. C. J. Laurin, qui s’est signalé par son dévouement à la cause de la sécurité, a publié en 1974 un ouvrage d’une centaine de pages intitulé : Aidez-vous vous-même. Cet homme a été l’initiateur du Cours de premiers soins de l’Association ambulancière Saint-Jean réalisé dans le but de dispenser un enseignement pratique et à très grande échelle du secourisme à vocation sécuritaire. Avec l’appui de la Commission des accidents du travail de l’Ontario et l’Association pour la prévention des accidents du travail, il a aussi organisé des travaux de recherche de grande envergure et jamais entrepris auparavant en vue d’établir le rapport qui existe entre la connaissance généralisée du secourisme sécuritaire et la réduction de la fréquence et du coût des accidents. Son livre est diffusé par l’I.A.P.A., 2, av. Bloor-Est, Toronto (Ontario).
Les scouts et les guides mettent l’accent sur la sécurité par la dextérité. Certaines écoles consacrent des heures de cours à la sécurité. Les services municipaux de police et d’incendie mettent très volontiers des moniteurs à la disposition des groupes désireux de se renseigner sur les mesures de sécurité.
Escompter une longue vie
Au Canada, l’espérance de vie est de 71.4 ans pour les hommes et de 77.3 ans pour les femmes, ce qui ne garantit pas que tout le monde atteindra cet âge. Mais pour vivre aussi longuement, ou plus encore, il faut d’abord éviter l’instant d’inattention ou d’étourderie qui peut nous emporter prématurément. C’est là un soin qu’on ne peut laisser aux autres. Il s’agit d’une affaire purement personnelle.
Si l’examen de votre foyer et de votre manière de vivre révèle l’existence d’une situation dangereuse ou d’une habitude dangereuse, il ne suffira pas de lui tourner le dos pour qu’elle disparaisse. Il faudra l’affronter carrément et y remédier de façon intelligente.
Votre sécurité est faite de petites choses. Faire quelques pas pour tourner un interrupteur, prendre un meilleur outil, écarter un obstacle sur le parquet ; reculer de quelques pieds pour mieux voir l’appareil que l’on va utiliser ; s’arrêter au coin d’une rue pour attendre le feu vert ou le signal « passez » pour les piétons ; bien regarder si la voie est libre avant de déboîter pour dépasser une autre voiture et faire son signal de changement de direction.
Notre sécurité est une affaire de prévoyance, de quelques pas ou de quelques secondes bien employés. Il n’en faut pas plus pour nous permettre d’accroître la durée de notre vie.