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Les mots positif et négatif sont des termes de portée et de sens très éloignés. La distance qui les sépare est le champ clos où se joue le succès ou l’échec de toute entreprise commerciale et où se décide le bonheur ou le malheur de la vie des hommes.

La victoire a tendance à favoriser les concurrents qui joutent sous l’étendard positif. Ce sont des personnes qui se sont habituées à penser « Quelle initiative vais-je prendre ? » au lieu de « Qu’est-ce qui va m’arriver ? »

Pour venir à bout des difficultés et satisfaire ses aspirations dans la vie, il importe de déterminer ce qu’il faut faire pour devenir ce que l’on veut être, puis de l’accomplir. Il importe aussi de savoir quels sont les outils et les talents dont on dispose et comment en faire le meilleur usage. Si le sort ne vous a pas permis de faire des études supérieures, ne vous croyez pas pour autant exclu du tournoi des affaires ou de la vie sociale : vous ferez de votre mieux avec l’instruction que vous avez et vous vous armerez de courage pour en acquérir davantage.

Charles Darwin soutenait, à la fin de toute une vie d’observation critique, que les hommes diffèrent moins par leur capacité que par leur zèle et leur détermination à utiliser leurs aptitudes.

L’attitude positive est un élément constitutif de l’initiative, qui est le don de réfléchir et d’innover. Certaines personnes achoppent sur les occasions favorables comme si c’étaient des obstacles, alors que les esprits positifs recherchent les bons côtés des choses.

La découverte de la pénicilline nous apporte un exemple de l’avantage qu’il peut y avoir à envisager les choses de façon positive plutôt que négative. « Bien des bactériologistes avaient observé que les cultures de microbes s’altéraient si on les exposait aux moisissures, mais leur seule conclusion était la nécessité de garder les cultures de ces moisissures. Il fallait un coup de génie pour déceler les possibilités médicinales de l’observation initiale. » Cette citation est tirée d’un ouvrage de Hans Selye sur la recherche fondamentale, intitulé Adventures of the Mind.

Nous voyons par là, d’autre part, qu’il faut parfois bien peu pour faire tourner les choses à son avantage. Noter les menus détails, en observer la nature et relier les réflexions qu’ils suscitent aux connaissances déjà emmagasinées dans l’esprit, voilà un moyen de découvrir des idées nouvelles. Shakespeare entendit parler d’une petite île de corail, et c’est à partir de ouï-dire qu’il écrivit sa magnifique féerie la Tempête.

L’enthousiasme est constructif

Tous les progrès de la civilisation sont attribuables à la pensée constructive des peuples. Les annales de l’humanité proclament les actions des hommes et des femmes qui ont dit : « J’en suis capable », tandis qu’elles sont le plus souvent muettes sur ceux qui ont dit : « J’en suis incapable ». Les esprit positifs estiment qu’il vaut mieux échouer dans l’exécution d’un projet que ne pas échouer pour n’avoir pas essayé.

L’enthousiasme est une qualité nécessaire pour accomplir une tâche avec succès. Les grandes réalisations sont souvent le fruit non pas de la force mais de la persévérance. En principe, l’artiste, le scientifique, l’homme d’affaires, l’inventeur et l’écrivain sont mus par un désir si irrésistible de créer que loin de faire la grève pour obtenir un salaire plus élevé et des heures plus courtes, ils acceptent même de payer pour avoir la chance d’accomplir quelque chose de nouveau.

Ils savent qu’il est loin d’être aussi intéressant de suivre la voie facile de l’inaction que de s’attaquer à une difficulté et de la vaincre. Ce que les autres déclarent impossible est soumis chez eux à un examen attentif. Peu de victoires apportent autant de satisfaction que celle d’organiser un travail que tout le monde considère comme irréalisable, puis de se mettre à l’oeuvre et de l’exécuter.

Savoir où l’on va

La vie ne peut être que terne et dénuée de sens pour qui ne se fixe pas certains buts et ne s’engage pas à s’efforcer de les atteindre. Si l’on adopte l’attitude négative d’envisager la vie comme un torrent sans forme ni destination, où personne n’a le moindre avenir, il ne reste aucune raison d’espérer ou de travailler.

Nous devons nous river à des buts qui nous intéressent vraiment et qui sont compatibles avec nos talents et nos règles de conduite.

D’où la nécessité de bien choisir dans la vie ce qui nous servira de normes de succès. Tout sera ensuite rattaché à cette norme, du côté plus ou du côté moins, du côté positif ou du côté négatif. Nous appliquerons notre effort de réflexion à ce qui est important et essentiel, évitant ainsi de confondre les buts secondaires avec les valeurs primordiales.

Le désir d’une chose est plus qu’une simple disposition à recevoir. C’est un sentiment positif, tenace, énergique et créateur. Il est mû par notre initiative, notre énergie et notre persévérance, et ce sont là des forces positives. Grâce à elles, on ne quitte plus des yeux la destination que l’on veut atteindre.

Le sage construit lui-même son avenir. Il se donne corps et âme à quelque chose qui dépasse la satisfaction des besoins immédiats. Il n’ajoute pas foi au sort, à la destinée et aux mirages du futur. Ce sont là des abstractions. Il étudie plutôt les moyens de décider dès maintenant de sa carrière. La croyance à la prédestination est parfois une lâche dérobade devant la responsabilité de prendre une décision péremptoire et d’accomplir un geste positif.

Elaborer ses plans avec prudence

Il est nécessaire d’avoir un plan en tête. Sinon, toutes nos petites briques de reconstruction pourraient tout aussi bien rester dans la briqueterie. L’enchaînement des conséquences ne suit pas toujours le plan que nous avons tracé, mais autant l’orienter au départ dans la bonne direction.

Le plan a valeur de préservatif. Les personnes qui se révèlent les mieux équilibrées et les plus habiles dans les situations difficiles sont sans doute celles qui ont prévu le pire et ce qu’il faut faire dans ce cas. Rappelons-nous l’exhortation de « Father Duncan » dans le roman d’Elizabeth Byrd, les Fleurs de la forêt : « Soyez prudents dans vos prières de crainte que Dieu ne les exauce. »

Un esprit créateur n’observe pas la règle servilement, bien qu’il doive la connaître. Shakespeare et Tintoretto n’ont-ils pas connu un certain succès en s’écartant, l’un, des règles du genre dramatique, l’autre, de celles de l’art. Il faut parfois sauter sans voir ce qu’il y a derrière le mur. Cela revient à dire : « Avec les lumières dont je dispose en ce moment, voici le parti que je choisis, bien que je puisse demain en savoir plus et faire un choix différent. »

Le désordre des idées et des actes est un obstacle au progrès, donc quelque chose de négatif. Faites que reste simple tout ce qu’il est possible de simplifier. La complexité des méthodes et du matériel est une fausse qualité, qui rend le travail plus pénible. Presque tous les hommes d’affaires pratiques reconnaîtront que la bureaucratie leur met trop de paperasserie sur les bras. Il appartenait au président de la Roumanie de leur en indiquer le remède en décrétant une réduction de 50 p. 100 des stocks de papier destinés aux bureaux.

La prise de décision

Il se peut qu’un homme accomplisse son séjour terrestre sans être confronté une seule fois avec une grande question dont la décision modifiera son avenir, mais chacun est appelé quotidiennement à trancher des problèmes embarrassants dans la vie.

Différentes options nous sont offertes. Devant une croisée de chemins, où il faut décider quoi faire, quatre choix sont possibles : s’asseoir, s’engager dans l’une ou l’autre des voies divergentes, ou encore tourner le dos au problème et rentrer chez soi.

L’important c’est de se renseigner suffisamment sur les avantages respectifs de chaque option pour être en mesure d’en arriver à une décision intelligente. Consultez votre guide routier, les passants et les données des panneaux indicateurs. Si vous avez votre calepin, établissez le pour et le contre de chaque possibilité.

En général (il y a des exceptions à toute règle de conduite), il est plus sage de prendre ses décisions nettement et rapidement que de s’y attarder et perdre son premier élan. Retarder une décision en attendant de connaître les faits nécessaires pour agir avec sagacité n’est pas la même chose que l’indécision fondée sur la répugnance à fixer son choix. L’homme de science cherchant la solution d’un problème d’importance capitale peut fort bien suspendre son jugement définitif avant d’avoir toutes les preuves entre les mains, mais il lui est permis dans l’intervalle de faire connaître les conclusions provisoires auxquelles le conduit l’état actuel de ses renseignements.

Nul ne peut exceller dans son domaine à moins de penser par lui-même, d’en arriver à ses décisions, d’en vérifier l’exactitude et de leur donner suite. Ceux qui hésitent entre le pour et le contre sont dans une situation malheureuse. En voulant ménager la chèvre et le chou, ils encourent le danger de tout perdre.

Les personnes qui occupent des postes où il faut prendre des décisions judiciaires s’efforcent de trouver une règle particulière au lieu de juger les causes particulières en fonction de règles générales. Il est malhonnête de s’en tenir aux généralités lorsqu’on dispose de précisions, mais la connaissance des principes généraux permet de résoudre de façon plus constructive les cas particuliers.

Le premier trait caractéristique de la droiture de pensée est son souci d’envisager les faits. C’est par la franchise d’esprit, en distinguant entre ce que l’on sait et ce que l’on tient simplement pour acquis que l’on évite la perpétuelle imprécision dans laquelle restent tant de gens.

Optimisme et discrétion

Nous ne savons jamais quand la Fortune viendra frapper à notre porte, alors pourquoi ne pas vivre dans l’expectative ? Comme l’a dit Norman Vincent Peale : « Nulle bonne chose n’est trop bonne pour être vraie. »

Il faut avant tout adopter une attitude constructive. Jamais une idée lumineuse ni une oeuvre féconde n’est sortie d’un cerveau négatif ou chicanier. On entend parfois la triste lamentation qu’il est impossible de changer le monde. C’est peut-être vrai (bien qu’il soit peut-être possible d’en améliorer une infime partie), mais rien ne nous oblige à baisser pavillon et à nous ranger du côté des éléments de détérioration qui s’y trouvent.

Il n’y a nulle satisfaction pour un esprit sain à pester contre les choses. Selon le précepte de Confucius : « Mieux vaut allumer une petite chandelle que de maudire l’obscurité. » Le pessimiste est celui qui se fait un plaisir de condamner ce qu’il considère comme peu souhaitable sans rien faire pour y remédier. Il refuse les possibilités qui lui sont offertes, alors que l’optimiste profite des difficultés qu’il rencontre en les maîtrisant.

Bien sûr, l’attitude positive ne consiste pas à agir avec précipitation, dans l’espoir de voir se réaliser immédiatement tout ce qui est bon. Les personnes patientes, celles qui sondent le terrain avec soin, sont des esprits positifs à condition qu’elles progressent, même si c’est à pas lents. Le doute a ses heures : l’esprit positif entreprend alors des recherches, et les recherches mènent à la vérité.

Les temps de réflexion

Au cours de sa carrière, tout homme doit de temps en temps se ménager une diversion, un répit, une pause, pour tenter de comprendre sa vie, juger des faits du moment et mesurer le chemin parcouru pour réaliser ses projets à long terme.

La réflexion a un double aspect : elle peut servir à stimuler un idéal qui aura pour effet de transformer et d’orienter notre vie, ou tout simplement à nous replier sur notre moi envisagé dans la grisaille du quotidien. La tour d’ivoire est l’endroit indiqué où se retirer pour se préparer à l’action, pour aller au fond des choses, pour reprendre ses forces. Ce qui est malheureux, c’est qu’elle est devenue le symbole d’un repli sans retour.

La retraite dans un lieu tranquille, soustrait à toutes distractions visuelles et sonores, peut être une source d’énergie dirigée. Que l’on nous ait parlé dans notre enfance du charme de s’asseoir devant le feu pour rêver et trouver des idées, cela est fort bien. L’ennui c’est que les idées sont exposées à s’envoler par la cheminée et à se perdre. Il paraît plus avantageux à notre époque de s’installer à une table, avec un crayon et du papier, afin de fixer nos pensées pour les analyser.

Une action concrète s’impose toujours devant les problèmes. Le sens commun nous invite à ne pas nourrir l’espoir généralement répandu qu’il suffit de tourner le dos à un problème pour le voir disparaître. Cela est aussi insensé que de prendre une chandelle pour regarder l’heure la nuit sur un cadran solaire.

L’esprit positif est celui qui, lorsque quelque chose ne va pas, non seulement le sent par intuition, mais a la patience et le courage de chercher la réponse adéquate du problème, ou peut-être même rien qu’une bonne réponse, et d’y donner suite.

Nous parlons souvent de l’embarras d’être enfermé dans un dilemme. Un dilemme est le fait d’avoir à choisir entre deux partis également désagréables. En pareil cas, analysez la situation. Les deux éventualités s’excluent-elles vraiment et épuisent-elles à elles deux toutes les possibilités ?

Adopter une attitude négative à l’égard d’un problème avant de l’avoir soumis à un examen de ce genre n’est guère profitable. Définissez le problème. Appliquez les méthodes et les principes connus à la solution. Ne cherchez pas de contradictions où il n’y en a pas. Le chaud et le froid, le pâle et le foncé, le bon et le mauvais, le fort et le faible ne sont pas des contraires mais des degrés et des différences. La clef d’un problème, la solution d’une discussion, le choix d’une ligne de conduite résident souvent dans le juste milieu.

Il est des gens, dont beaucoup de bonne éducation, qui sont contre tout par tempérament. Ceux qui prennent une initiative nouvelle ou proposent une manière différente de voir les choses sont parfois paralysés dans leurs efforts par la crainte de ce que diront ces personnes. Il est toujours quelqu’un pour se présenter à une réunion de comité avec des liasses de papier couvertes de notes sur les raisons pour lesquelles il est impossible de faire tel changement ou de réaliser telle nouvelle idée. Ces critiques sont négateurs par principe. Leur décision est prise avant même qu’on leur expose les faits nécessaires pour en arriver à une conclusion intelligente.

Lorsqu’on demande à un homme quelles sont ses convictions, que de fois n’entend-on pas, au lieu d’une réponse affirmative, une kyrielle de choses qu’il condamne : le bilinguisme, l’unilinguisme, la fluorisation, le tabac, la vitesse, le gouvernement, etc.

Il est raisonnable d’être contre des réalités comme l’esclavage, la pollution, la maladie et le péché pourvu que l’on soit pour quelque chose qui est de nature à rendre ces maux impossibles ou à y remédier.

La peur et la frustration

Envisagez la peur de façon positive. Recherchez-en la cause : si elle est fondée, faites le nécessaire ; si elle est sans fondement, chassez-la. Dès qu’ils apprirent que la terre était ronde, les gens cessèrent d’avoir peur de tomber dans le vide.

L’une des grandes victoires de la vie tient à la capacité des hommes d’affronter la peur et la frustration positivement. Nous devons nous attendre à subir notre bonne part de frustrations. Elles font partie du cours normal de l’existence, comme les fosses de sable sur un terrain de golf.

On ne peut s’instruire sans commettre des erreurs, et quiconque fait quelque chose se trompe fatalement de temps en temps. Lorsqu’on est dans l’erreur, il est noble de le reconnaître et de corriger rapidement et de bon coeur ce qui est de travers. Il est vain de chercher à s’excuser.

« Si » est un mot négatif. Combien de personnes n’entendons-nous pas l’employer pour déplorer leur manque de progrès ou de bonheur : « Si j’avais une voiture neuve ; si j’avais 20 ans de moins ; si j’étais plus instruit ; si j’avais un bon patron ; si j’avais meilleure santé. » Elles espèrent se disculper de leur échec en en déclinant la responsabilité.

Nos rapports avec les autres

N’est-il pas beaucoup plus facile de s’entendre sur une question en recherchant les similitudes plutôt que les différences de point de vue, le positif plutôt que le négatif ?

Dans la rédaction des lettres d’affaires, il y a intérêt à donner un tour positif à ses idées. Faites des affirmations précises. Évitez le langage anodin, hésitant, non compromettant. S’il vous faut contredire votre client ou refuser ce qu’il demande, ne vous contentez pas d’un simple « non ». Vous avez l’obligation de proposer une solution de rechange.

Avant d’engager un débat, il faut se demander s’il y a intérêt à le faire. La façon constructive d’aborder une discussion consiste à réfléchir avec soin à la fin désirée : écoutez, concédez, soyez modéré, citez vos sources et laissez la porte entrouverte afin de permettre à votre adversaire de passer de votre côté sans perdre la face.

Louez lorsque la chose est possible. La reconnaissance et les éloges sont des valeurs positives quand ils sont naturels et sincères. Il est honorable et juste de se montrer sensible au succès des autres et de les féliciter de bonne grâce. C’est une preuve que l’on sait discerner la compétence.

Un « réalisme » tenace veut que l’on considère uniquement les réalités de la vie, sans tenir compte des idéaux ni des personnes en cause. « C’est le propre du barbare, dit Richard Weaver, qu’on le trouve à une époque préculturelle ou qu’il sorte de terre aux jours de déclin d’une civilisation, de tenir absolument à voir une chose ‘telle qu’elle est’. Cette exigence témoigne qu’il n’a rien en lui avec quoi la spiritualiser ; il s’agit d’un rapport de chose à chose où l’imagination n’a aucune part. »

Avoir un idéal

L’idéal est la plus noble création de l’imagination. Même s’il est parfois hors de portée, il n’en demeure pas moins un point de visée nécessaire. Ce conseil d’un administrateur en témoigne : « Soyez ce qu’un cadre devrait être selon vous avant de parvenir à ce rang. »

Qui que nous soyons, notre sentiment de ce qui est bon, important et souhaitable doit tenir compte de notre milieu de vie et du caractère individuel de notre nature humaine. Le sens des valeurs est une force motrice positive. Il est vrai qu’il nous impose beaucoup d’efforts dans la vie, mais sans lui nous retomberions dans le négativisme des espèces inférieures qui ont reçu le droit de vivre sans rien désirer de plus.

Parler des « droits » c’est parler négativement puisque les droits ne peuvent mener qu’à l’organisation de la résistance. Le devoir est positif. Au nombre des obligations positives auxquelles nous devons porter attention figurent notamment celles de nous maintenir, nous et notre famille, en santé et dans l’aisance ; de payer nos dettes ; d’accroître notre prospérité en augmentant notre rendement.

Pratiquer cette manière de vivre positive ce n’est pas s’accommoder des maux de la société en essayant de se tirer d’affaire le mieux possible, mais édifier sa vie sur un sens des valeurs qui place les banalités de l’existence quotidienne dans une perspective pratique.

Pensée et action

La réflexion est une nécessité. L’intelligence vaut mieux que la voyance. Il est plus sensé de se laisser guider par son esprit que par les astres.

Seule la réflexion nous permet de mettre notre talent au jour et de l’utiliser. Un homme à qui l’on demandait s’il savait jouer du piano répondit très franchement : « Je l’ignore, je n’ai jamais essayé. »

L’activité positive jointe à la lucidité de vue peut produire des résultats marqués au coin du génie, c’est-à-dire de l’aptitude à concevoir des idées et des choses de haute qualité.

Lorsque la pensée a élaboré un plan rationnel, il convient de le mettre en pratique. Les hommes et les femmes ne sauraient conserver leur caractère vraiment humain ni contribuer au progrès de la civilisation en se contentant d’exister comme spectateurs non engagés de la vie. La passivité est quelque chose de négatif.

Une décision ou un projet qui reste sans suite est un vain effort. L’hésitation, voilà le vice de fabrication capital de bien des hommes et des femmes. Napoléon nous dit que la raison de l’échec de certains généraux excellents par ailleurs fut leur incapacité de saisir le bon moment pour agir. Un départ si modeste soit-il est quelque chose de positivement profitable.

L’un des fondateurs du pragmatisme, le psychologue William James, écrit que « pour vaincre les tendances émotionnelles peu désirables qu’il y a en nous, nous devons assidûment, et surtout de sang-froid, exécuter les mouvements extérieurs des dispositions contraires que nous voulons acquérir. »

Etre positif c’est détourner ses pensées des choses qui nous sont adverses et les fixer sur la multitude de celles qui nous sont favorables. Puis, ayant décidé d’accomplir quelque chose de positif, ne pas ménager sa peine : le faire bien et jusqu’au bout. C’est l’usage que nous faisons de nos aptitudes qui décide du succès de nos efforts.

Sachez donner de la vitalité à vos idées positives. Devant sa propre vie, chacun de nous est comme le chef d’orchestre devant ses musiciens : il anime, guide, contient, coordonne, interprète les multiples qualités de son être. Il doit avoir de l’envergure et de l’assurance.