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L’histoire du Canada est inscrite dans la longue et innombrable procession de tous ceux qui ont foulé avant nous le sol canadien et qui ont laissé des souvenirs d’eux-mêmes, de leurs oeuvres et des lieux qui leur étaient familiers. Leur mémoire mérite une place de premier plan dans les fêtes qui marqueront le centenaire du Canada.

Les musées, de même que les bâtiments conservés et restaurés, racontent l’histoire des hommes et des femmes aux prises avec la nature sauvage, sans commodités ni confort, et souvent avec peu d’espoir de pouvoir améliorer leur sort. Leur vaillance se révèle dans leurs travaux d’artisanat aussi bien que dans les lettres, les actes notariés, les cessions de terrain et les vieux portraits, autant de choses qui font le plaisir de l’oeil et l’édification de l’esprit.

Ces vestiges de notre passé sont chers au coeur de beaucoup de Canadiens. Les journaux n’ont-ils pas annoncé qu’une cinquantaine de musées, dont neuf seront de grandes constructions neuves, étaient en voie de réalisation pour le Centenaire ? De plus, des maisons ayant appartenu aux pionniers ont été remises en état, et certaines d’entre elles groupées en villages. Tout cela servira à évoquer le souvenir du temps passé et nous permettra de comprendre comment le Canada est devenu ce qu’il est aujourd’hui, quelle est notre situation actuelle et ce que nous pouvons attendre dans l’avenir de nos progrès antérieurs.

Les musées

De nos jours, les musées ne sont pas considérés comme des endroits mornes et rebutants. Il ne suffit pas, pour avoir un véritable musée, de réunir une brillante collection de vieilles armes, d’oiseaux et d’animaux empaillés, de flèches et d’assiettes à soupe indigènes. La plupart des musées de ce genre sont tristes et poussiéreux ; ils font penser beaucoup plus à la mort et au cimetière qu’aux époques mouvementées qu’ils veulent nous rappeler.

Pour le directeur de la Division du musée de l’homme au Musée national du Canada, le musée a un quadruple but, dont tous les éléments sont interdépendants, savoir (1) rassembler des objets d’intérêt scientifique et historique se rapportant au Canada ; (2) conserver ces objets, c’est-à-dire les maintenir en bon état ou les restaurer dans la mesure du possible ; (3) effectuer des recherches, fondées en grande partie sur l’étude des collections ; (4) éduquer par des moyens variés : publication d’ouvrages scientifiques et de vulgarisation, expositions, visites guidées, conférences, films, etc.

Les musées du Canada

Il existe, en gros, quatre sortes de musées au Canada : le Musée national, les musées provinciaux, les musées locaux et les musées spéciaux.

Au Musée national, les principales collections sont des reconstitutions du milieu naturel des Indiens et des Esquimaux ainsi que de la vie sauvage du Canada. On y trouve des dioramas, d’une admirable conception et d’une facture exquise, de la vie à toutes les époques de l’histoire du Canada. Le domaine de ce musée s’étend au pays tout entier, sa population et son histoire naturelle. Il réunit un très vaste assortiment d’objets, qui vont des organismes microscopiques aux énormes canoës de guerre et aux mâts totémiques ; il recueille tous les renseignements disponibles au sujet de ces spécimens et il conserve le tout pour notre génération et celles de l’avenir. Il se classe parmi les grands musées de recherche de l’univers.

Comme leurs noms l’indiquent, les musées provinciaux s’intéressent surtout à leur propre milieu, mais ils doivent le dépasser dans certains cas afin de se procurer des objets qui contribuent à faire mieux comprendre les conditions locales.

Le Musée du Nouveau-Brunswick nous offre un exemple à petite échelle de cette particularité. Le débarquement des Loyalistes à Saint-Jean, le 18 mai 1783, fut un événement important. Mais ce fait ne saurait être compris à partir de rien ; c’est pourquoi le Musée a rassemblé des lettres, des documents de bord et des objets ayant appartenu aux Loyalistes pendant leur séjour dans leurs lieux de résidence antérieurs.

La plus importante collection du Musée de Terre-Neuve est sa collection Boethuck. Celle-ci a pour objet de perpétuer le souvenir des Indiens indigènes de Terre-Neuve, race disparue dont la dernière survivante, Nancy Shanawdithit, est morte en 1829. Ce sont là les gens, nous dit l’Encyclopedia of Canada, que les Européens abattaient à coup de fusil, les Français accordant même une prime pour leur destruction.

À l’occasion de l’année du Centenaire, le Musée de Québec présentera une collection des « arts canadiens-français ». Cette exposition vise à donner un aperçu général de la peinture, de la sculpture, de la bijouterie, du dessin, des arts décoratifs et folkloriques depuis les débuts jusqu’à nos jours.

Le Royal Ontario Museum est le plus grand du Canada. On peut admirer dans les trois acres de galeries de son bâtiment principal la structure de la terre, ses animaux, anciens et actuels, et sa civilisation depuis Babylone jusqu’aux premiers temps du Canada.

Le projet du Centenaire du Manitoba est son « Musée de l’homme et de la nature ». Cette désignation tend à représenter l’homme et la nature en tant que parties d’un tout indivisible, en reliant à la fois le passé, le présent et l’avenir dans un seul grand thème unificateur.

Le Western Development Museum de la Saskatchewan comprend plusieurs sections, où sont présentés les instruments aratoires d’autrefois et des articles jadis en usage dans toutes les familles. Cette province a aussi commencé à reconstruire un village de pionniers.

Le New Provincial Museum and Archives de l’Alberta, dont l’ouverture doit avoir lieu en octobre, veut faire connaître l’Alberta en réunissant, en conservant et en exposant des objets de caractère important appartenant aux domaines de l’histoire et de la nature.

La Colombie-Britannique compte un grand ensemble Archives-Musée, dont la construction est en cours.

Les musées locaux

Le musée local a pour mission de raconter la vie et l’histoire de la ville ou du comté où il se trouve. Pour être vraiment significatif, il doit retracer le processus de l’évolution qui s’est accomplie depuis l’époque de la pré-colonisation jusqu’au moment actuel. Les petites choses y prennent une grande importance : le Musée du comté d’Albert au Nouveau-Brunswick possède un couvre-pied à signatures utilisé lors d’une campagne de souscription pour acheter un corbillard à la localité ; c’est une pièce très évocatrice des us et coutumes du comté.

Ce qui fait la valeur et le charme du musée local, c’est qu’il se consacre aux choses de la localité. Il se doit de montrer d’une façon cohérente et attrayante à ceux qui le visitent pourquoi et comment la collectivité en cause est née et s’est développée. Comme le dit M. Herbert, il est possible de distraire et de renseigner en même temps, ou encore de ne faire ni l’un ni l’autre. C’est le choix que l’on fait qui détermine si c’est un musée, un pavillon d’attractions ou un mausolée que l’on dirige.

Musées spéciaux

Certains musées locaux se spécialisent dans certaines périodes ou certains sujets ; il en est ainsi du U.E.L. Museum, d’Adolphustown, du Brant Historical Museum, du Bell Homestead, de Brantford, de même que du South Simcoe Pioneer Museum avec ses 5,000 outils et instruments. Le presbytère de l’église de Batoche, en Saskatchewan, a été transformé en un musée dont les pièces relatent l’histoire de la rébellion du Nord-Ouest en 1885.

Il existe aussi des musées spéciaux, grands et petits, consacrés à l’histoire de diverses activités humaines. Tels sont la Collection aéronautique nationale, à Ottawa ; le Musée de guerre canadien, également à Ottawa ; le Musée des chemins de fer canadiens, à Delson, au Québec. L’Association historique des chemins de fer canadiens s’est donné pour mission de rassembler et de conserver les archives et le matériel d’exploitation des services de transport ferroviaire et fluvial.

Les maisons restaurées

C’est peut-être dans les vieilles maisons restaurées et meublées par les groupements féminins et les sociétés historiques que se reflète le mieux la vie telle qu’on la vivait il y a un siècle. En franchissant le seuil, le visiteur se trouve transporté dans l’existence et l’époque des gens qui y ont vécu.

Une maison d’un intérêt particulier est celle de Simeon Perkins, à Liverpool, en Nouvelle-Écosse. Marchand et armateur venu au Canada avec les Loyalistes en 1759, le colonel Perkins bâtit cette maison en 1766. On y voit encore le pupitre sur lequel il dirigeait des opérations s’échelonnant des Antilles au Labrador.

À quelques milles de là se dresse la maison Uniacke, construite par un aventurier irlandais, originaire de Cork, qui devint membre du conseil de la Nouvelle-Écosse et procureur général.

Malgré l’influence qu’il exerça au sein du gouvernement de la Nouvelle-Écosse, le juge Thomas Chandler Haliburton est surtout demeuré célèbre en tant qu’auteur d’une série d’historiettes au sujet de Sam Slick, habile colporteur d’horloges américain. Sa maison a été conservée, et l’on peut y voir l’une des horloges originales de Sam Slick avec ses boiseries.

En 1705, Claude de Ramezay bâtissait son château à Montréal. Ce fut, après la conquête, la résidence officielle du gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique. En 1775, l’Armée continentale américaine établissait son quartier général dans ce château. En 1776, Benjamin Franklin y venait à titre d’envoyé spécial chargé d’inciter les Canadiens français à la révolution.

Il subsiste un peu partout dans le Québec des anciens manoirs, dont on trouve la liste dans de fort belles brochurettes distribuées par le bureau provincial du tourisme.

L’Ontario compte des douzaines de maisons de pionniers. Il y a tout d’abord, le Stephen Leacock Memorial Home à Orillia. On y retrouve les meubles originaux, ainsi qu’un certain nombre des manuscrits, des livres et des lettres de Leacock.

L’étrange et pittoresque maison de William Lyon Mackenzie, chef de la rébellion de 1837, existe toujours à Toronto. Laurier House, à Ottawa, a été la résidence de deux premiers ministres. Middleport nous offre « Chiefswood », lieu de naissance de la poétesse indienne Pauline Johnson. McFarland House, près de Niagara-sur-le-Lac, a été construite en 1800.

Dans le lointain Yukon, on peut visiter la maison en bois rond du poète Robert Service. Des visiteurs de tous les pays ont apposé leur signature dans le registre ouvert sur le pupitre boiteux où l’auteur a écrit ses oeuvres mémorables.

Les églises

Les pionniers attachaient une grande importance à la pratique religieuse, et les églises qu’ils ont bâties demeurent des témoignages historiques de leur piété.

À Barrington, en Nouvelle-Écosse, se trouve la plus ancienne église non conformiste et non confessionnelle du Canada, construite en 1765. Le petit-fils de l’un de ses pasteurs est devenu archevêque de Cantorbéry. Dans les environs s’élève le monument commémoratif de la grand-mère de John Howard Payne, auteur de « Home Sweet Home ». L’église St. Edward, de Clementsport, érigée par les Loyalistes en 1788, renferme de nombreuses reliques.

À Montréal, Notre-Dame-de-Bon-Secours, église des marins, date de 1657. Ravagée par deux incendies, elle a été remplacée par le bâtiment actuel en 1772. La ville de Québec compte plusieurs églises très anciennes et notamment celle de Notre-Dame-des-Victoires, édifiée en 1688 près de l’emplacement de la maison originale de Champlain.

La mission originale fondée sur l’emplacement de Prince-Albert (Saskatchewan), en 1866, est aujourd’hui un musée. L’English River Mission de l’Église anglicane, en Saskatchewan, construite en 1850 avec des billes coupées sur place et des fenêtres importées d’Angleterre, est toujours ouverte au culte.

Les villages restaurés

Attirant chaque année des milliers de visiteurs, les villages de pionniers restaurés à travers le Canada représentent l’un de nos liens les plus populaires avec notre passé.

Dans ces villages, l’histoire, complètement dépouillée de tout aspect didactique, se présente non plus sous la forme d’un récit scientifique de nos conflits politiques et de notre évolution économique, mais en tant que tableau concret de la vie de la population.

L’Habitation de Port-Royal, en Nouvelle-Écosse, a été restaurée conformément aux plans élaborés par Champlain pour l’original en 1605. Les visiteurs y pénètrent dans une salle meublée telle qu’elle l’était lorsque Marc Lescarbot y écrivit, en 1606, la première pièce de théâtre jamais présentée en Amérique du Nord, de même que dans la salle commune, où Champlain institua l’Ordre du Bon Temps.

Le village de Chambly, près de Montréal, fait partie de la seigneurie octroyée à Jacques de Chambly en 1672. On y trouve la maison Saint-Hubert, construite en 1760, la maison Maigneault, faite de madriers de quatre pouces d’épaisseur emmortaisés à une charpente en bois équarri à la main, ainsi que la maison Lareau, bâtie sur son emplacement actuel en 1775.

L’Upper Canada Village, près de Morrisburg, en Ontario, est un musée vivant où se retrouve tout le déroulement de la vie dans la province de 1795 à 1860. Plus de quarante bâtiments, dont plusieurs provenant des sept villages engloutis sous les eaux lors de la construction de la Voie maritime, ont été regarnis avec les meubles authentiques de leur époque.

Parmi les autres villages historiques de l’Ontario, il convient de mentionner Fanshawe, Muskoka, Jordan, Kitchener, Rockton, St. Joseph Island et Black Creek.

Sur un emplacement de 60 acres, près de Calgary, en Alberta, une colonie des prairies des années quatre-vingt-dix a été reconstruite. Certains des bâtiments originaux ont été transportés sur les lieux, puis rebâtis. Tel est le cas, par exemple, de la caserne de la Gendarmerie du Nord-Ouest, de la forge, du ranch, du bureau de poste, du salon de coiffure, de la banque, de l’église et du magasin général.

La Colombie-Britannique a Barkerville, petite ville actuellement reconstruite telle qu’elle existait pendant la ruée vers l’or.

Forts et champs de bataille

Les efforts militaires du Canada ont surtout porté sur l’auto-défense, et les forts, petits et grands, comme les tours à la Martello, que l’on trouve un peu partout dans notre pays, témoignent de la détermination des Canadiens à défendre leur sol.

Pierre par pierre, la puissante ville-forteresse de Louisbourg renaît de ses ruines sur le littoral atlantique de la Nouvelle-Écosse. Débarqués dans ces lieux en 1713, les colons français disposaient dès 1755 d’une place forte de plus de 300 habitations et de 5,000 âmes. Les fortifications coûtèrent tellement cher que Louis XV affirma qu’il s’attendait, en s’éveillant un beau matin en France, à en voir les murs se profiler sur l’horizon.

Aucun autre endroit en Amérique n’a été témoin d’autant de combats et de sièges que Fort-Anne, en Nouvelle-Écosse, dont la construction débuta en 1635. On peut encore y visiter la poudrière, bâtie avec des pierres expédiées de France en 1708. La porte originale, qui est encore en place, est soutenue par un gond français et un gond anglais.

La ville de Québec est chargée de souvenirs. Ses murs terminés en 1832, ont coûté 35 millions de dollars, et ses portes sont pittoresques. C’est là que se trouvent les maisons où vécut Montcalm, et celle où il aurait rendu le dernier soupir après la bataille des Plaines d’Abraham. Des plaques commémoratives marquent le lieu où, le dernier jour de l’année 1775, les deux races fondatrices du Canada unirent pour la première fois leurs efforts pour défendre la patrie. Une garnison composée de Canadiens français et de Canadiens anglais repoussa une armée révolutionnaire américaine sous les ordres du général Richard Montgomery et de Benedict Arnold.

Le premier Fort Chambly, à Québec, fut édifié en 1665 par un capitaine du Régiment de Carignan. En 1711, une construction en pierre massive, dont les murs sont encore debout, avait remplacé le fort en bois. Les Américains capturèrent le fort en 1775, et, en se retirant, l’année suivante, y détruisirent tout ce qui pouvait brûler. Le Fort Lennox sur l’Île-aux-Noix, près de Montréal, fut construit par les Français en 1759. Il retarda pendant près d’un an l’avance des Britanniques venant du Sud. Reconstruit en 1775, il servit de base aux Américains pendant leur marche sur Québec. En 1812, les Britanniques construisaient le fort actuel et l’occupaient jusqu’en 1869.

L’un des plus impressionnants monuments aux morts de la guerre qu’ait élevé le Canada se trouve au Champ de bataille de Crysler, près de Upper Canada Village. L’engagement, au cours duquel une unité anglo-canadienne de 800 hommes mit en déroute une armée d’invasion américaine de 4000 combattants qui s’avançaient sur Montréal, eut lieu sur la Ferme de Crysler, qui est maintenant inondée. Grâce à une heureuse idée cependant, la terre végétale qui recouvrait le champ de bataille fut transportée par camion sur les hauteurs, où on l’employa pour construire un tertre. Le monument en forme d’obélisque, érigé par le gouvernement du Canada en 1895, fut apporté de la vallée et installé sur le monticule.

Le Fort Wellington, à Prescott, a été partiellement restauré. C’est de là que, pendant la guerre de 1812, partirent les troupes britanniques et canadiennes pour aller capturer Ogdensburg, et, pendant l’invasion de 1838, pour repousser les Américains sous le commandement de Von Schoultz.

Le Fort Henry, à Kingston, fut à l’origine un blockhaus destiné à protéger l’arsenal maritime. Lorsque le colonel John By entreprit la construction du canal Rideau, afin d’assurer un passage intérieur sûr depuis le lac Ontario jusqu’à Ottawa et Montréal, la forteresse de pierre fut exhaussée pour protéger l’extrémité ontarienne du canal. Entièrement restauré, ce fort offre plusieurs souvenirs du siècle dernier.

Le Fort York, à Toronto, établi en 1793, a joué un rôle important pendant la guerre de 1812. Le Fort George, à Niagara-sur-le-Lac, a été construit en 1797 et détruit par les Américains en 1813. Le blockhaus en a été restauré, et sa poudrière subsiste encore.

Lorsque le chef « Sitting Bull » et les Sioux qu’il commandait franchirent la frontière de ce qui est maintenant la Saskatchewan, après la bataille de « Little Big Horn », la Gendarmerie du Nord-Ouest établit un détachement à Wood Mountain. C’est de ce poste, dont un des bâtiments a été reconstruit, qu’une poignée de policiers réussit à contenir la fière et puissante nation des Sioux.

Le Fort Steele est actuellement en cours de reconstruction, à quelques milles de Cranbrook (C.-B.). Une vingtaine de maisons et de bâtiments ont été restaurés jusqu’ici.

Lieux historiques et plaques commémoratives

L’emploi des plaques historiques est parfaitement, justifié aux endroits où l’on ne retrouve que l’emplacement des constructions d’autrefois.

Les plaques nationales et provinciales servent à signaler les lieux que des recherches diligentes ont marqués d’un « X » pour indiquer, par exemple, qu’un « homme y est mort en brave, qu’un traité y a été signé ou qu’une bataille y a été livrée.

Ces plaques doivent se lire facilement. Certaines, comme nos plaques nationales, sont peut-être fort belles du point de vue artistique, mais le petit caractère en est difficilement déchiffrable. Elles ne remplissent pas leur rôle de communication.

Même en l’absence de tout bâtiment, l’un des coins les plus mémorables signalés par une plaque est l’emplacement du Parlement à Niagara-sur-le-Lac. C’est là que, le 1er mai 1793, fut adoptée la 7e Loi du Parlement, en vue d’affranchir les esclaves dans le Haut-Canada. Le Canada devenait ainsi la première possession britannique à édicter par un texte de loi l’abolition de l’esclavage, 79 ans avant que cette pratique ne soit abolie aux États-Unis.

Les cimetières aussi racontent à leur façon l’histoire de notre passé héroïque. Dans le vieil enclos de St. Andrew, en Ontario, se trouve la tombe du grand explorateur Simon Fraser, qui fut le premier à descendre la rivière qui porte son nom. On y voit également un monument à la mémoire de Miles Macdonell, jadis surintendant de la colonie de la Rivière Rouge de Lord Selkirk au Manitoba.

Les pensées qu’éveillent tous ces monuments et souvenirs ne peuvent qu’inciter les Canadiens à agir, pendant leur second siècle d’existence en tant que nation, d’une façon digne de leurs illustres ancêtres.

À l’occasion du Centenaire de la Confédération, tous ceux qui peuvent le faire voudront sans doute visiter l’Immeuble législatif de Charlottetown, dans l’Île du Prince-Édouard. C’est dans une de ses salles que les délégués délibérèrent sur l’Union de l’Amérique du Nord britannique.

Une plaque fixée au mur porte cette inscription : « En l’âme et conscience des délégués qui se sont réunis dans cette salle le 1er septembre 1864 est né le Dominion du Canada. » Sur la table, une autre plaque marque l’endroit où furent signés les articles de la Confédération.