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Les jeunes gens qui entreront à l’école secondaire pendant l’année du centenaire de la Confédération canadienne auront tout juste dépassé le midi de la vie quand sonnera l’an 2000 à la grande horloge des siècles.

Même s’il est impossible à ces citoyens de demain de prévoir dès maintenant et d’une façon détaillée ce que sera la seconde moitié de leur existence, ils ne peuvent que gagner à essayer de le faire. Ne peut-on pas, en effet, discerner d’ores et déjà l’aspect général des tâches qu’il faudra alors accomplir pour que les adolescents d’aujourd’hui puissent tirer le meilleur parti possible de la vie.

Chose certaine, c’est qu’en passant par les divers stades de leur carrière – études, choix d’un métier, mariage, éducation des enfants – ces jeunes auront souvent à changer de vitesse ou de régime. Les sciences, les affaires et la politique évoluent à une allure sans précédent dans l’histoire et créeront de ce fait des situations si nouvelles que les esprits immobilistes et incapables de s’adapter seront complètement submergés.

En un sens, l’avenir est déjà commencé. Ce que les jeunes se mettent aujourd’hui dans la tête, c’est en somme ce qu’ils devront savoir pour faire face aux nécessités de demain. Les dirigeants actuels, dans les affaires, l’industrie, les professions libérales, les universités et les centres de recherches, seront alors mis à la retraite. Et l’on aura besoin pour occuper les emplois supérieurs de tous les diplômés qui sortiront de nos écoles d’ici quelques années. Ces jeunes seront prêts à accéder au sommet dans la mesure où ils se seront préparés à la montée pendant leurs études.

Cela n’ira pas sans effort. Il y a des jours où nous devons peiner rien que pour nous maintenir au point où nos ancêtres sont parvenus. Les matières auxquelles on se contentait autrefois de faire une vague allusion sont devenues des nécessités impérieuses. Les étudiants de notre époque doivent compter avec trois facteurs qui n’existaient pas pour les anciennes générations : l’augmentation quantitative des connaissances dans le monde ; le niveau d’instruction de plus en plus élevé que l’on assure aux élèves ; la contrainte des techniques de plus en plus perfectionnées.

Prenons l’exemple de l’automation, qui sera de plus en plus en vedette dans les années à venir. Des milliers d’entreprises connaîtront le succès ou l’échec d’ici vingt ans selon que les jeunes de notre temps auront appris ou non à comprendre les effets techniques et sociaux du renouveau actuel et à adopter l’attitude voulue à leur égard.

L’avenir et les planches à dessin nous promettent déjà bon nombre d’inventions qui nous rendront la vie plus facile : routes automatisées pouvant guider les voitures ; fours à micro-ondes ; aliments synthétiques ; Europe à 90 minutes par avion ; voyage en fusée individuelle ; hydroptères et trains à coussin d’air ; téléphones de poche ; télévision intercontinentale ; remèdes préventifs et curatifs de plus en plus efficaces.

Mais avant de nous pâmer d’admiration devant toutes ces choses, il importe de nous rappeler que l’instrument le plus ingénieux, comme la calculatrice ou le microscope, ne sont en quelque sorte que le prolongement des facultés de l’homme.

Il en découle que, pour utiliser les appareils existants et en inventer d’autres, les jeunes gens d’aujourd’hui doivent développer leurs facultés. Cela veut dire non seulement qu’il leur faudra aller plus longtemps à l’école, mais aussi s’efforcer, pendant leurs études, d’apprendre et surtout de comprendre. Qu’ils le veuillent ou non, les jeunes devront conserver certains principes de leurs ancêtres, s’adapter eux aussi pour répondre aux circonstances nouvelles, profiter de l’expérience des autres et ajouter à tout cela un peu du leur. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils seront vraiment prêts à appliquer les méthodes et les moyens connus aux situations inusitées qui ne peuvent manquer de se produire à l’avenir.

Penser tout de suite à l’avenir

À vrai dire, les jeunes gens n’ont pas la tâche des plus faciles. Il leur incombe dès maintenant, c’est-à-dire avant d’être rendus trop loin dans la vie, de découvrir toutes les possibilités qui s’offrent à eux.

Ce n’est pas le moment de flâner. Il serait vain d’attendre l’avenir dans l’espoir que tout s’arrangera. Il faut l’affronter hic et nunc, même si nous n’avons pas tout ce qu’il faut pour nous orienter. On peut toujours s’inspirer de l’exemple de Dunkerque, où 300,000 de nos militaires furent encerclés par les blindés ennemis. Il fallait les évacuer à tout prix. Des centaines d’hommes coururent à leur secours avec des vedettes à moteur et des bateaux de pêche. Ce n’était pas le moment de palabrer ni de mignarder ; et il n’y avait ni carte ni programme. Le seul mot d’ordre était « Guidez-vous sur le bruit des canons et bonne chance ! »

Les jeunes gens qui obtiendront bientôt leurs diplômes ont la chance de démontrer ce qu’ils valent vraiment. Ils doivent se rendre compte des difficultés de la tâche et ne pas s’y dérober ; ils doivent regarder assez loin pour prévoir les problèmes et les étudier avant qu’ils ne deviennent urgents ; ils doivent se juger eux-mêmes et juger l’avenir d’une façon intelligente, afin de mettre de l’ordre et de la méthode dans leur vie et de développer leurs talents au maximum.

À l’heure actuelle comme pendant les années qui suivent les études, un des facteurs les plus importants dans la vie est la motivation. La joie de vivre suppose que l’on a un but à atteindre. Que votre ambition soit de chercher la toison d’or ou la fortune, de soigner les malades ou de construire un dirigeable spatial, de réformer le gouvernement ou de rendre le monde meilleur, n’oubliez pas cette vieille maxime chinoise : « Les grandes âmes ont de la volonté, les âmes faibles n’ont que des velléités. » Notre désir de réussir doit être assez intense pour que nous y mettions le prix en études, en travail et en souci de perfectionnement. Seul l’effort permettra à nos désirs de se traduire en actes.

En se fixant un but, il n’est pas sage d’enfler ses ambitions au delà de ses capacités. L’adolescent qui ne parvient pas à mordre aux mathématiques élémentaires ne peut s’attendre à jongler plus tard avec les calculs compliqués qui ont cours dans les hautes sphères de la finance et de l’astronautique. Comme dit le prophète Jérémie : « Si tu cours avec des piétons et qu’ils te fatiguent, comment lutteras-tu avec des cavaliers ? » Chacun doit chercher à découvrir sa meilleure sphère d’activité et travailler ferme dans le sens de ses aptitudes.

Choisir la meilleure route

En traçant sa route, il importe de tenir compte de la tendance presque universelle à mettre l’accent sur les métiers qui exigent un haut niveau de formation, de compétence et de connaissances et à reléguer dans l’ombre les emplois ardus et non spécialisés. Au cours des dix prochaines années, les possibilités de travail pour les jeunes gens qui n’ont acquis que le bagage indispensable pour occuper des emplois subalternes seront encore plus rares qu’aujourd’hui. Beaucoup d’anciens métiers disparaissent, tandis que plusieurs nouvelles spécialités font leur apparition.

Voici ce que disait un jour le directeur général en chef de la Banque Royale dans un message aux étudiants : « Ceux qui vous exhortent à acquérir toute l’instruction possible ne cherchent nullement à vous enjôler pour vous amener à poursuivre vos études ; ils ne font qu’exprimer un fait indéniable. Nous vivons à une époque où il faut connaître des choses qui n’étaient même pas dans le dictionnaire quand nos pères étaient jeunes. Et nous entrons dans une ère où ce que nous apprenons aujourd’hui ne sera plus suffisant d’ici une couple d’années pour nous permettre de surnager. De grâce, cherchez à vous procurer tout le savoir que vous pouvez et efforcez-vous de le bien assimiler. »

Tout le monde ne deviendra pas homme de sciences, spécialiste en lancement de satellites ou cosmonaute, mais les influences qui jouent dans ces domaines ont de profondes répercussions sur tous les secteurs de la main-d’oeuvre. Les travailleurs très instruits ont non seulement créé du travail pour eux-mêmes, mais ils ont aussi suscité des centaines d’emplois supérieurs et en ont supprimé des centaines d’autres de niveau inférieur, dans le monde du travail.

Tous ceux qui fréquentent déjà l’école ou qui commencent leurs études ont tout intérêt, pour bien préparer leur avenir, à profiter au maximum des possibilités d’apprendre qui sont mises à leur disposition. La partie du recensement du Canada qui porte sur les salariés nous offre à ce sujet un argument péremptoire. D’après ce document, le revenu moyen annuel des hommes répartis selon leur degré d’instruction s’établit comme suit : cours primaire $2,964 ; cours secondaire $3,911 ; cours universitaire $5,699. Pour les femmes, les statistiques sont les suivantes : cours primaire $1,449 ; cours secondaire $2,078 ; cours universitaire $3,257. Un relevé fait par le gouvernement en 1952 indique les pourcentages ci-après pour les hommes de 40 à 49 ans recevant moins de $3,500 par année : études primaires 47.2 ; études secondaires 22.2 ; études universitaires 15.1.

Deux autres phénomènes entrent aussi en ligne de compte : la concurrence numérique et la concurrence scolaire, qui sont de plus en plus grandes. Le nombre des personnes appartenant au groupe d’âge de 20 à 24 ans va augmenter de 33 p. 100 entre 1965 et 1970, et de 57 p. 100 pendant la décennie de 1965 à 1975. Voici, d’autre part, ce que nous prédit le Conseil économique du Canada : alors que la population masculine active de ce groupe d’âge n’a. augmenté que de 25,000 dans les années 50, elle s’accroîtra de 270,000 pendant les années 60, soit plus de dix fois autant.

Le second impératif c’est le ferme espoir de l’industrie et des affaires que les jeunes aborderont leurs premiers emplois avec quelque chose de plus que les connaissances et l’habileté nécessaires pour expédier les affaires courantes. Le niveau de compétence exigé au départ est plus élevé qu’autrefois.

Choisir avec discernement

Le choix des métiers est aussi beaucoup plus vaste. Un quotidien nous offrait récemment plus de quatre pages entières d’annonces-vedette d’emplois pour hommes et pour femmes. La plupart des métiers mentionnés étaient inconnus il y a vingt-cinq ans, soit parce que la chose à faire n’existait pas, soit parce que les machines d’aujourd’hui n’avaient même pas atteint le stade de la conception.

Les jeunes gens avisés se feront un devoir d’étudier l’éventail des métiers et des professions, afin de se tenir au courant de l’immense gamme d’emplois qui leur est offerte. Ils devront ensuite examiner avec soin la liste des professions ou des métiers qui leur semblent présenter les meilleures possibilités pour réaliser leurs ambitions, compte tenu de leurs capacités, de leurs talents et de leurs goûts. Ils voudront se documenter avant de prendre une décision aussi importante que le choix d’une carrière.

Les conseillers d’orientation scolaire ont à leur disposition le Manuel de classification des emplois (Recensement du Canada, 1961), dans lequel sont énumérés plus de 16,000 métiers différents. On peut aussi consulter avec profit les revues spécialisées en orientation professionnelle et en recherche sur les carrières.

On trouve une trentaine de monographies de professions et de métiers dans une série de brochurettes qui sont publiées par la Direction de l’économique et des recherches du ministère du Travail. Ces monographies sont en vente chez l’Imprimeur de la Reine, à Hull, au prix de 10 cents chacune. On peut même se procurer la liste des emplois dont il y est question en écrivant à l’Imprimerie nationale.

Il est entendu que les instituteurs et même les orienteurs ne peuvent pas connaître le détail de tous les métiers qui existent. Aussi les élèves doivent-ils en parler avec leurs parents et avec ceux qui les exercent. Personne ne peut prédire l’avenir avec certitude à une époque troublée par la rapidité des découvertes et des changements, mais les jeunes gens ont tout à gagner à consulter les personnes qui s’y connaissent avant de faire leur choix.

Une tâche sans fin

Celui qui croit que ses études sont finies lorsqu’il reçoit son diplôme de l’école secondaire ou de l’université commet une grave erreur. Le monde des affaires et de l’industrie ne restera pas où il en sera au moment où les diplômés y feront leur entrée. Il faut continuer à apprendre pour se maintenir à la page.

Il y a aussi une autre raison qui doit nous inciter à nous perfectionner sans cesse : le haut niveau de vie que nous connaissons aujourd’hui a fait croître nos ambitions à un tel point que l’on ne se contentera plus en 1977 du salaire ou du traitement de 1967 ; tout le monde veut obtenir davantage. Ce sera une piètre consolation que de savoir qu’il y a « plein emploi » – c’est-à-dire que 3 p. 100 seulement de la population active est sans travail – si l’on en est encore, à ce moment-là, à son emploi du début, avec des augmentations annuelles symboliques.

Les études ne se terminent pas à la collation des grades. La vie est un long apprentissage. Ceux qui cessent d’étudier se nuisent de deux façons : ils ne méritent pas de gagner ce qu’ils considèrent comme une rémunération satisfaisante et il leur est impossible d’atteindre le niveau de culture et d’épanouissement jusqu’auquel ils pourraient s’élever s’ils avaient plus de savoir et de compréhension.

Il est plus facile de se cultiver si l’on se fixe un but avec le sincère désir d’enrichir son intelligence. On peut très bien devenir spécialiste dans un domaine quelconque et demeurer quand même un intellectuel. Et cela engendre la confiance en soi. Les personnes de cette trempe ne se contentent pas de l’indispensable, ils visent à la supériorité.

Quel que soit votre âge en cette année où nous nous apprêtons à célébrer le centenaire de la Confédération, il est bon de continuer – ou de recommencer – à accroître votre bagage intellectuel. L’instruction n’est pas une manne qui tombe sur les justes comme sur les injustes. Elle ne s’acquiert que par le travail, par l’effort acharné de ceux dont on disait autrefois que leur lampe ne s’éteignait que fort avant dans la nuit.

Il y avait, pendant la guerre, un jeune aviateur de l’A.R.C., qui n’avait pas terminé ses études secondaires. Il compléta sa scolarité en suivant des cours par correspondance durant les hostilités. Grâce à l’aide financière accordée aux ex-militaires après la guerre, il s’inscrivit à l’université et finit par obtenir son diplôme d’ingénieur ; avec l’argent qu’il gagna ici et là, surtout à donner des leçons particulières, il réussit à se spécialiser en électronique au Massachusetts Institute of Technology et il écrivit, pour obtenir sa licence, une thèse qui attira l’attention des plus grandes autorités en astronautique des États-Unis. Il occupe aujourd’hui un emploi de haute direction et compte parmi les meilleurs spécialistes dans son domaine.

Élargir la base

Le jeune homme qui veut avoir de la culture et pouvoir profiter de toutes les occasions favorables qui peuvent se présenter, ferait bien de ne pas trop limiter son champ visuel. En faisant entrer dans son programme les matières qui lui permettront de se donner une bonne formation générale, il ne sera que mieux en mesure d’exceller dans sa spécialité.

Quelque merveilleuse que soit la vie dans le Canada de demain, les postes de commande seront confiés aux esprits qui possèdent une vaste culture, à ceux qui sont capables d’avoir des vues d’ensemble, et non aux gens qui ne connaissent rien en dehors de la technique dans laquelle ils sont spécialisés. Le regretté chanoine Cody, de Toronto, disait de la culture générale que c’est « le processus par lequel l’individu se développe et apprend à mener une vie féconde. »

Les hommes qui brillent dans un métier ou une profession sont ceux qui ont la passion du travail, qu’il s’agisse de la poursuite du savoir, de l’addition de colonnes de chiffres ou de la mesure de fines tolérances. Pour une personne en santé, l’inaction est le plus grand de tous les maux. La valeur et le succès du chef de service à son bureau, du chercheur dans son laboratoire, de l’instituteur dans sa classe, du député au parlement, sont presque infailliblement le fruit de longues années de labeur ardu et pénible.

Penser grand

C’est un désir bien légitime que de vouloir laisser quelques traces sur son passage au cours du grand pèlerinage de la vie.

L’un des meilleurs moyens d’atteindre cette fin désirable est de se montrer accueillant aux possibilités. Une maxime en honneur dans le monde de la recherche consiste à croire que le but du chercheur ou de l’explorateur est d’aller là où il n’a rien de particulier à faire. Chacun a intérêt à chercher des occasions d’explorer de nouveaux domaines de connaissance dans des secteurs qui n’entrent pas encore dans les limites de son métier. Combien de personnes ne doivent-elles pas leur réussite dans la vie au fait qu’elles ont eu assez d’imagination pour s’aventurer dans une voie inconnue afin de voir où elle menait.

Les idées fixes et la spécialisation à outrance sont des maux qu’il faut combattre. Il importe de repenser nos plans de temps en temps à la lumière des connaissances et des événements nouveaux.

À moins de se contenter tout simplement de se rendre la vie supportable, un homme ne doit pas commencer à considérer ses années d’existence ou de service comme un avantage avant de n’avoir plus rien d’autre à considérer comme tel. Tout progrès, toute promotion peut apporter des plaisirs nouveaux. À mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie de son entreprise, de sa profession ou de son métier, on trouve sur sa route des situations et des gens de plus en plus intéressants. Celui qui escalade une montagne, en Suisse ou dans le Parc national de Banff, ne rencontre, au sommet, que quelques rares personnes, mais elles sont d’autant plus sympathiques qu’elles ont surmonté les mêmes difficultés que lui et qu’elles admirent le même beau paysage.

Aide-toi…

Le jeune homme qui ne s’intéresse pas à lui-même ne peut guère s’attendre que les autres prennent beaucoup d’intérêt à sa situation et à son sort.

Il doit se créer une personnalité en cultivant ses dons et ses qualités personnelles, en faisant preuve de constance et en mettant tout son coeur dans ce qu’il entreprend ou ce qu’il fait.

Le Canada de demain est riche de promesses pour les jeunes gens de cette catégorie pour peu qu’ils se donnent la peine de les rechercher et d’en profiter.

Du point de vue des conditions actuelles, comme l’indique la Commission d’enquête sur les perspectives économiques du Canada, l’avenir paraît brillant. L’accroissement de la population créera de nouveaux besoins et de nouvelles possibilités d’action. Les étudiants, qui seront plus nombreux et qui fréquenteront les écoles et les universités plus longtemps, exigeront un plus grand nombre d’instituteurs et de professeurs, d’immeubles et de matériel. L’augmentation des mariages et partant des foyers familiaux entraînera une demande croissante d’habitations. De nouvelles usines seront construites et les anciennes seront agrandies et modernisées. La population, plus instruite, réclamera un niveau de vie plus élevé et demandera, par conséquent, plus d’activités culturelles, comme la musique, le ballet, le théâtre et les beaux-arts.

Voici textuellement ce que nous dit à ce sujet le rapport de la Commission royale : « … si nous savons faire preuve d’initiative et adopter une politique souple et si la chance nous sourit un peu … le pays a tout lieu de se montrer optimiste quant à son essor économique et à l’amélioration de son niveau de vie. » Ni les moins de vingt ans ni même les moins de trente ans ne peuvent influer dès maintenant sur le cours du second siècle du Canada, mais il y a une chose qu’ils sont en mesure de faire : prendre la résolution de commencer sans tarder, dans leur milieu et selon leurs moyens, à se préparer à façonner ce second siècle, où ils atteindront leur pleine maturité.

Ces citoyens de demain feront bien d’adopter pour devise ce principe aussi simple qu’essentiel : s’il est nécessaire de faire une chose, faites-la tout de suite ; si une tâche ardue vous attend, ne vous dérobez pas ; si une décision difficile réclame votre attention, renseignez-vous et montrez-vous assez homme pour la prendre. La boîte aux questions en suspens est un bien mauvais endroit pour déposer ses obligations et ses décisions. L’un des petits prophètes, dont le style vivant et clair est sans égal dans l’Ancien Testament, a cette phrase pour qualifier le temps perdu : « … les années qu’a dévorées la sauterelle ».

Il se peut que des événements imprévus et indépendants de votre volonté, viennent interrompre votre progression. Point n’est besoin alors de vous croiser les bras et d’attendre que l’obstacle disparaisse. Demandez-vous plutôt s’il n’y aurait pas moyen d’en tirer parti. Même dans les jours le plus sombres, la Fortune vous effleurera peut-être de son aile. On trouve dans la cathédrale de Lincoln, en Angleterre, un magnifique vitrail qu’un apprenti exécuta jadis avec les morceaux de verre cassés et jetés par les maîtres verriers.

L’avenir du Canada appartient à ceux qui, sachant d’avance où ils vont, font des préparatifs pour le voyage, accomplissent leurs tâches avec adresse, saisissent les occasions qui s’offrent à eux et persévèrent malgré les échecs.