Tous les jeunes gens qui sortent de nos collèges et de nos universités rêvent d’une vie heureuse ; il s’agit pour chacun d’eux de choisir parmi les choses qui leur apporteront le bonheur.
Il y a bien longtemps, les hommes et les femmes, emportés pour ainsi dire sur le fleuve de la vie, semblaient obéir à des règles rigides et inéluctables. Aujourd’hui, nous en sommes plutôt à l’âge du choix avec tout ce qu’il comporte de responsabilité. Personne ne veut plus s’endormir au fond de la barque et se laisser flotter au gré des éléments. Au contraire, on désire apprendre à tenir la barre et à s’orienter. On tâche, sinon d’être maître de son destin, du moins de piloter son embarcation.
Au navire en bon état, toutes les mers sont ouvertes, tous les fleuves accessibles, tous les ports accueillants. Il n’a qu’à choisir et a savoir naviguer.
La vie est une longue suite de choix. Celui qui va à une partie de balle exclut une infinité d’autres choses qu’il aurait pu faire. Le téléspectateur qui regarde le dernier long métrage sacrifie le sommeil au spectacle. L’enfant qui dépense vingt-cinq cents en friandises renonce à tout ce qu’il aurait pu acheter avec cette somme. Et tout choix fait appel à notre sens des valeurs.
La vie suppose aussi un bagage de connaissances. Notre instruction et nos préparatifs doivent être proportionnés à nos espoirs et à la grandeur de la tache que nous entreprenons.
En quoi consiste le bonheur ?
C’est la grande question que se posait l’antiquité et que se pose encore notre monde moderne. Les hommes et les femmes ont cherché à atteindre le bonheur par bien des voies différentes. Les uns ont échoué parce qu’ils ont marché au hasard, espérant toujours trouver l’objet de leurs rêves indécis. Ils n’ont connu le long de la route que quelques moments de plaisir et n’ont réalisé que certaines de leurs ambitions. Mais la vie devrait être une lente ascension vers le bonheur, et le bonheur c’est le contentement de soi-même, non pas simplement une succession de magnifiques impulsions et de désirs. Le contentement résulte surtout de la certitude d’accomplir ce que l’on s’est proposé.
« Le bonheur, dit Félicien Marceau, c’est savoir ce que l’on veut et le vouloir passionnément.»
Disons, à titre indicatif, qu’il faut cinq éléments pour faire une vie heureuse : la santé, le travail, des centres d’intérêt, des amitiés et la poursuite d’un idéal. Et il est à noter que pour être heureux, il importe de se réaliser comme tout, et non pas seulement sous un aspect ou un autre.
Le genre de vie que nous avons en vue n’est pas nécessairement celle qui apporte la richesse ou la renommée. Elle ne consiste pas à gagner seul, mais à bien jouer le jeu. Elle ne se compose pas uniquement d’événements remarquables.
Cette vie comporte un idéal, c’est-à-dire l’image de ce que nous n’atteindrons peut-être jamais tout à fait, mais que nous devrons toujours poursuivre sans nous lasser. Il est bon de contempler souvent son idéal ; cela stimule et finit par nous améliorer. Par contre, étouffer son idéal c’est courir après les chagrins, car l’idéal étouffé se venge parfois cruellement.
Il ne faut pas concevoir le bonheur comme la récompense, mais comme la conséquence naturelle d’une bonne vie. Vous serez heureux si vous exercez vos facultés vitales de façon à exceller, dans une vie qui offre libre champ à leur développement.
Le bonheur n’est pas non plus quelque chose de passif ni de négatif. C’est le fruit de nos actes, le produit d’une pensée positive et d’une vie active. Il ne se compose quelquefois que des petits incidents de tous les jours ; du fait d’avoir quelque chose à faire, à aimer et à espérer. Un célèbre empereur romain écrivait dans sa retraite, après vingt ans de règne : « Si seulement vous pouviez voir les cinq choux de mon jardin, que j’ai plantés et fait pousser de mes mains, vous ne me demanderiez pas d’abandonner ce bonheur pour reprendre le pouvoir ».
Enfin le bonheur n’est pas un moyen, c’est une fin en soi. Chacun choisit pour s’y élever des marchepieds en rapport avec ses jambes, son tempérament et son idéal. Il n’est pas nécessaire de s’adresser aux philosophes pour contrôler la vérité suivante : scrutez vos souvenirs et vous constaterez que vos heures les plus heureuses sont celles qui ont suivi un succès dans une activité de la vie où vous aviez acquis la compétence.
Viser haut
Celui qui est en quête d’une vie heureuse ne se contentera jamais de la situation existante. Après avoir atteint un palier, il ne voudra pas s’y installer. Il sait que les restrictions les plus irritantes sont celles que l’on s’impose soi-même.
On ne trouve pas non plus le vrai bonheur en traitant une réussite comme une pierre précieuse, en l’enfermant dans un écrin pour la contempler avec admiration. Il y a des gens qui s’efforcent d’atteindre la perfection dans un domaine afin de s’y reposer confortablement. Mais vivre ainsi, c’est abdiquer son intelligence, se condamner à la médiocrité, piétiner sur place. Chaque succès est un tremplin pour monter plus haut encore.
Le désir de mener une vie heureuse provient dans certains cas de l’ambition naturelle d’être avantageusement connu et de laisser un bon souvenir. Ceux qui en sont animés ne veulent pas qu’on écrire sur leur tombe : « Ci-gît X qui n’a fait de mal à personne et qui, content de l’état des choses, n’a absolument rien dérangé dans son milieu ».
Mais si ce serait folie de s’appliquer à vivre d’une façon anodine, replié sur soi-même, il est également condamnable d’édifier sa vie sur des bien extérieurs, comme le rang, les richesses, les honneurs et le faste mondain. Il nous faut certes étendre le champ de notre expérience, et cela ne peut se faire que par nos contacts avec le monde qui nous entoure. Mais nous devons aussi éprouver un certain sentiment de stabilité, qui ne peut se trouver qu’en nous-mêmes.
Les facteurs extérieurs sont en vérité des choses bien fragiles. Faire parler de soi dans les journaux, être reçu et fêté, être recherché à cause de ses richesses, ce ne sont pas là des éléments essentiels d’une vie heureuse. Collingwood, qui réussit à commander la flotte à la mort de Nelson à Trafalgar, nous a laissé cette réflexion désabusée : « La trompette de la renommée fait beaucoup de bruit, mais les notes qu’elle émet ne restent pas longtemps dans l’oreille. »
L’homme vraiment important est celui qui, conscient de ses capacités, s’applique à les développer et atteint ainsi à la grandeur par sa volonté. On ne peut être grand en quelque chose sans avoir l’intuition de la grandeur qu’elle recèle. Notre succès est le rapport qui existe entre notre oeuvre et nos talents.
Il fut un temps où l’improvisation intelligente pouvait suffire pour atteindre un but clairement conçu, mais ce temps est révolu. Sans plan et sans direction, nous nous embrouillons et nous perdons notre route. Nous sommes alors obligés de faire des changements importants sans préparation ni réflexion.
Qu’est-ce qui nous pousse à atteindre des objectifs et à poursuivre des idéaux ? Il y a tout d’abord l’élan vital qui fait jaillir en chacun de nous une flamme tantôt vacillante, tantôt impétueuse. Puis il y a l’aiguillon de l’intérêt, de l’émulation, de l’amour, de la nécessité, etc. D’aucuns prétendent que la fable du lièvre et de la tortue aurait pu finir autrement. Que serait-il arrivé si, au lieu de s’asseoir sur l’herbe tendre pour se reposer, le lièvre avait posé son arrière-train sur un chardon ? Bien des gens ont besoin d’un stimulant pour les mettre en branle.
D’autres sont mûs par l’enthousiasme dans tout ce qu’ils entreprennent. Ils savent que la persévérance supplée, beaucoup plus souvent qu’on ne pense, au manque d’aptitude et de formation.
Le temps et le milieu
L’homme qui veut être heureux dans la vie s’intéresse à tout ce qui se passe autour de lui. Il recherche la beauté et la joie de vivre qui remplissent le monde, et il y est sensible.
Le bonheur de la vie ne se mesure pas d’après le calendrier, mais d’après les événements qui viennent s’y insérer. C’est pourquoi, comme l’enfant, l’homme doit en sortant Chaque matin regarder le monde en pensant à ce qu’il y a à voir et à faire plutôt qu’à lui-même. Il vit en quelque sorte dans l’attente, sachant qu’il est encore plus agréable d’espérer et d’avoir quelques déceptions que de commencer chacune de ses journées avec l’idée que l’on s’ennuiera ferme.
La souplesse et la faculté d’adaptation sont des qualités très importantes pour être heureux. Il ne s’agit pas d’être un caméléon ni un Protée, mais il faut s’accommoder à des milieux changeants, adapter notre harmonie intérieure au choc des conditions extérieures.
Même si votre milieu paraît ingrat, ne désespérez pas de trouver le bonheur que vous y cherchez. Voyez les Esquimaux ! Ils ont réussi, au cours des siècles, à édifier une culture dans des parages qui nous semblent des plus dénudes, arides et inhospitaliers.
Faire son chemin quand il n’y a pas d’obstacles, cela est banal. La vraie grandeur s’élève au-dessus du commun en accomplissant de grandes choses avec de petits moyens, en faisant preuve d’originalité et d’ingéniosité devant l’imprévu, en ne gâchant pas son temps et ses efforts au hasard.
Les entraves
Mais il y a des entraves à notre poursuite du bonheur terrestre, et l’une des principales est le désir de la sécurité. Dès que le souci de la sécurité commence à dominer notre pensée, l’envergure de notre vie se met à rétrécir.
L’histoire nous en fournit la preuve. Les Grecs brillèrent au premier rang dans un monde barbare, mais, s’enlisant peu à peu dans le relâchement et la mollesse, ils s’acheminèrent vers leur perte pour avoir préféré la sécurité et le confort à la liberté et à l’indépendance. Bientôt Athènes cessa d’être libre et tomba dans la médiocrité.
La modicité de nos ressources peut nous rendre la recherche du bonheur plus difficile, mais elle ne doit pas faire échouer nos efforts. « Mal logé, mal nourri, mal vêtu », telle est la légende que le caricaturiste Webster écrivit au-dessous de son croquis de la cabane d’Abraham Lincoln.
Juger de la valeur de la vie par ses plaisirs et sa sécurité, c’est se servir d’un faux critère. Vivre heureux ne consiste pas à nager dans le luxe, ni à se contenter des divertissements commercialisés, des réjouissances de boîtes de nuit, qui ne sont que la parodie du bonheur. Une vie heureuse repose sur des choses, des qualités et des fins autrement plus sérieuses que les plaisirs.
Nécessité des principes
Toutes nos oeuvres sont fragiles, à moins d’être fondées sur la vérité ; de même, pour être stable, le bonheur doit reposer sur des principes solides.
Comme nous vivons dans un monde où d’innombrables intérêts viennent en conflit, nous devons avoir des normes pour nous guider. C’est notre seul moyen de déterminer si ces intérêts sont bons ou mauvais. Autrement, il ne nous resterait qu’à recourir à des expédients de fortune, toujours sujets à caution.
Un principe n’est pas une règle. La règle n’exige qu’une obéissance aveugle, tandis que le principe nous force à réfléchir et à prendre nos propres décisions. Tous les êtres vivants sont soumis à des règles ; seul l’homme marche à la lumière des principes.
Les principes se confondent en quelque sorte avec le sens des valeurs. Ils s’appuient les uns sur les autres et constituent ensemble le moteur propre des actions humaines. De fait, il serait inutile de se mettre à la recherche du bonheur, et impossible de se rendre compte des progrès accomplis, sans disposer d’une échelle des valeurs.
Il importe, cependant, de se rappeler que le sens des valeurs n’est pas un don infus, mais qu’il s’acquiert et se perfectionne graduellement, tout le long de notre vie.
Ce qui compte dans l’histoire d’un peuple, comme dans celle d’un individu, c’est sa progression vers des valeurs de plus en plus grandes. Pour nous Canadiens, ce qui fait la force de notre mode de vie, c’est ce respect traditionnel des pays occidentaux à l’égard du principe de la dignité humaine. La cruauté et la vulgarité nous révoltent, tout comme le comportement de ceux qui se servent de leurs semblables en guise d’escabeau pour atteindre au succès.
La personnalité
Pour être heureux ici-bas il faut avoir de la personnalité. Le mot se prête à bien des interprétations, mais la chose exige deux grandes qualités essentielles : avoir une certaine unité de conduite et une attitude positive dans la vie. L’homme doué de personnalité doit être lui-même, agir pour lui-même et non pas pour la galerie.
On ne choisit pas le lieu de sa naissance, pas plus qu’on ne choisit ses parents, mais il n’en tient qu’à chacun de forger sa personnalité.
L’homme qui a de la personnalité est celui qui aime ce qui est aimable et déteste ce qui est détestable. Chez lui la sincérité est une seconde nature. Ses parents lui ont enseigné que la question qu’il devait se poser était non pas : « Qu’est-ce que les gens vont dire de moi ? », mais bien : « Quelle opinion vais-je avoir de moi-même ? »
Pour répondre à cette question l’esprit doit porter un jugement. Or un des secrets du bonheur consiste à apprendre de mieux en mieux à porter des jugements justes sur les événements de la vie, car ce ne sont pas les événements qui ont une influence sur nous, mais bien plutôt ce que nous en pensons.
Voilà un des problèmes de notre époque. Les personnes incapables de juger des causes et des effets finissent par tomber dans la pire des confusions ; elles commencent par tergiverser dans l’espoir que tout finira par s’arranger, mais bientôt survient un événement imprévu qui les force à prendre une décision rapide, et c’est alors la catastrophe.
Il faut du courage pour prendre une décision ou porter un jugement, et cette vertu ne se retrouve pas chez tons les hommes.
Quiconque ne consent qu’à prendre le « minimum de risques » ne peut espérer faire beaucoup de progrès. Il ne s’agit pas simplement d’avoir le courage de supporter les revers, mais bien celui de prendre l’initiative. On rapporte qu’un jour que les Thébains retournaient dans leur pays après avoir vainement tenté de s’emparer d’une ville, ils firent la rencontre d’une armée spartiate. Un Thébain s’exclama : « Nous voici tombés entre les mains de nos ennemis ! » À quoi le commandant thébain rétorqua : « Pourquoi ne serait-ce pas eux ? » Et, passant immédiatement à l’attaque, il remporta une éclatante victoire.
Un homme ou une femme en quête d’une vie heureuse se gardera de laisser échapper une occasion favorable ou de se soustraire à une responsabilité. L’impératif catégorique dont nous parlent les philosophes est l’impératif du devoir. Seuls les égoïstes, les primaires et les gens tout à fait grossiers peuvent se permettre de toujours faire ce qui leur plaît. Les autres – les gens intelligents – s’efforcent de faire de leur mieux, et ils acceptent leurs responsabilités.
Ils savent cependant se montrer indulgents pour leurs semblables, car pour être heureux il faut être capable d’écouter et de comprendre les autres. Sans le choc bienfaisant des idées, l’humanité n’aurait jamais connu le progrès ni la civilisation.
L’amour du bien
On peut en arriver à aimer tout ce qui est bon, quelle qu’en soit l’origine. Les Athéniens nous en ont donné un bel exemple. Au lieu de molester et d’emprisonner saint Paul, comme l’avaient fait les autres peuples, ils l’invitèrent, à son arrivée à Athènes, à exposer sa nouvelle doctrine devant l’Aréopage.
Les préjugés dénotent toujours un manque de maturité. Quand on a un tant soit peu de culture et d’éducation, on se fait un devoir de regarder les deux côtés de la médaille. Il faut savoir combattre une erreur sans pour autant condamner celui qui la défend. Peut-être n’y a-t-il aucune mauvaise intention de sa part et se trompe-t-il tout simplement. C’est à nous qu’il incombe de rétablir les faits, de trouver la bonne solution. Toute chose comporte en quelque sorte une alternative, et l’on ne peut affirmer que telle décision, telle mesure est bonne ou mauvaise avant de l’avoir comparée à telle autre qu’on aurait pu prendre à sa place.
D’autre part, la tolérance seule ne suffit pas pour être heureux. On ne peut se contenter de passer sa vie à respecter les opinions des autres ; il faut accomplir des actes positifs.
Pour être vraiment heureux, il faut s’appliquer constamment à apprendre quelque chose. Et plus on apprend, plus on veut apprendre. C’est de cette façon qu’on arrive à développer ses facultés supérieures, à aimer les choses de l’esprit et à laisser aux sensations la place secondaire qui leur revient.
Trop de personnes s’imaginent, mais bien à tort, que pour mener une vie heureuse il suffit d’observer fidèlement certaines règles établies, qui permettront de résoudre tous les problèmes.
Ce que plusieurs prennent pour de la facilité chez certains hommes de talent n’est, en somme, que le fruit d’un travail pénible et assidu. C’est un grand bienfait que le travail ne soit pas réservé aux seuls esclaves. S’il en était ainsi, nous serions privés d’une de nos plus grandes sources de contentement et voués à tout jamais la médiocrité.
Celui qui a étudié la situation, les mesures à prendre et les conséquences qui en découleront, n’a rien à craindre. Quand on connaît le problème et le moyen de le résoudre, on peut marcher d’un pas assuré.
Aux jeunes et aux moins jeunes
Si vous n’êtes pas content de votre sort actuel et si vous désirez faire quelque chose pour l’améliorer, il faut vous mettre à l’oeuvre tout de suite. Mais surtout n’allez pas espérer des transformations soudaines et radicales. Le principe de la relativité s’applique aussi dans une large mesure aux affaires humaines. Même dans le domaine technique, ce qui est vrai aujourd’hui peut fort bien être modifié demain par les perfectionnements de la science.
Prenez l’habitude d’adopter certaines vues sur votre place dans la vie, votre utilité dans la vie et le bonheur que vous pouvez attendre de la vie.
Puis un beau jour, peut-être même plus tôt que vous ne le croyez, vous verrez clairement le rôle que vous devez jouer et vous vous apercevrez que vous accomplissez le travail qui vous convient le mieux. Vous aurez alors la joie de constater que vous remplissez une tâche essentielle et que vous faites votre devoir. Il n’en faut pas plus pour avoir confiance en soi et être heureux.
Le bonheur n’est pas l’apanage de la jeunesse. Il est pour tout le monde. Un trop grand nombre d’entre nous, arrivés à un certain âge, pensent à leur jeunesse comme à un paradis perdu et s’apitoient sur leur vie actuelle. C’est là une tendance condamnable, car le bonheur consiste à vivre dans le présent et à envisager l’avenir avec confiance et sérénité.
Une chose est certaine : on ne trouve pas son bonheur ; on le fait. Au cours des années il se présente inévitablement des circonstances qui mettent a l’épreuve notre courage et notre détermination. Il est donc indispensable de se faire, en quelque sorte, une provision de principes exprimés sous forme de maximes. Si certaines de ces maximes semblent usées ou banales, c’est qu’il y a des années et des années que l’on s’en sert avec profit. Vous en trouverez plusieurs dans le présent Bulletin.
Évidemment s’il nous était possible de prévoir l’avenir, nous pourrions plus sûrement orienter nos pas vers notre but. Mais étant donné que notre vue est bornée, il faut mettre toute notre sagesse à bien accomplir notre tâche de chaque jour. Il s’agit, en somme, de faire toujours de notre mieux sans nous inquiéter outre mesure de ce que demain nous réserve.