L’une des choses les plus nécessaires aux jeunes gens qui sortent de l’université ou du collège pour se lancer dans la vie est, sans contredit, la discipline.
Nous devons savoir ce qu’est la discipline, car sans elle il est absolument impossible de s’entendre avec ses semblables. Au terme de nos études, nous sommes devenus des personnes auxquelles leur position au sein d’une collectivité confère des droits et impose des devoirs.
Certains actes sont commandés ou interdits par l’opinion générale de l’humanité. La discipline de la loi est la protection de l’homme de bien contre les actions injustes des autres hommes. Dans la vie, beaucoup d’autres domaines sont soumis à des règles acceptées d’un commun accord pour permettre aux gens de travailler et de jouer ensemble : tels sont, par exemple, la rigidité des cases et des coups dans le jeu d’échecs, les règlements des unions ouvrières, les statuts des sociétés et les codes de la route.
Nous sommes troublés aujourd’hui parce que les disciplines auxquelles nous nous sommes habitués au cours des siècles entrent en conflit avec de nouvelles coutumes dans une société en évolution. Le monde traverse une période confuse, où bien des gens ont oublié ou jeté par-dessus bord les anciennes normes sans en acquérir de nouvelles. Nous risquons de nous trouver brusquement dégagés de nos amarres à l’égard du mariage, de l’économie, de la politique, du gouvernement, de la liberté, de la démocratie et d’une foule d’autres choses que nous chérissons.
Cela se produit à une époque où nous avons atteint une certitude matérielle telle que nous n’en avons jamais connue auparavant. Sa Majesté la Reine disait dans son message de Noël à la radio : « Ce ne sont pas les nouvelles inventions qui soulèvent un problème. La difficulté provient des gens irréfléchis qui rejettent avec insouciance les idéaux éternels comme on abandonne des machines vieillies et démodées. »
La discipline de la nature
Quiconque a étudié les mathématiques, la physique et la chimie est au courant des systèmes et des disciplines de la nature. Il sait qu’une feuille, une goutte d’eau, un cristal, un instant, tout se rattache à la perfection de l’univers et en fait partie. La nature est une discipline. Comme le dit Confucius : « l’ordre est l’unique loi du ciel ».
Ce que nous admirons comme une manifestation d’ordre et de beauté dans la forme définitive des phénomènes naturels est le résultat de la discipline harmonieuse qui en régit la réalisation, tels le flux et le reflux des marées, la systole et la diastole de notre coeur. Sans ces mouvements disciplinés, nulle croissance, nulle oeuvre, nulle pensée, rien ne serait possible.
N’allons pas croire cependant que discipline est synonyme de fixité. L’aspect des vagues nous plaît par l’alternance cadencée des teintes claires et sombres, des creux et des crêtes, mais nous savons que, si on l’examine de près, chaque vague révèle des différences qui ne se reproduiront jamais exactement de la même manière. La nature n’est pas rigide au point de ne laisser aucune latitude aux diverses créatures qui la composent.
L’un des avantages qu’il y a à procéder avec ordre et méthode dans la vie est que cela nous permet de tirer le meilleur parti possible des choses avec le minimum d’effort. Il y a 2,300 ans, un écrivain athénien citait comme un exemple de désordre le cas d’un agriculteur qui jetait l’orge, le blé et les pois tous ensemble dans son grenier et qui ensuite, lorsqu’il voulait faire du pain d’orge ou de blé, ou de la soupe aux pois, devait trier ses céréales grain par grain faute de les avoir entassées séparément.
La discipline sociale
Comme la nature, la société a sa discipline, qui est en quelque sorte le mode de comportement uniformisé des divers groupes sociaux.
La discipline de la société peut se concevoir comme une chose qu’il faut posséder à fond pour atteindre à la maturité. La société a certaines exigences générales, qui sont la base sur laquelle les citoyens doivent s’appuyer pour pouvoir collaborer et régler leur activité.
Il est évident que la société ne peut subsister qu’à certaines conditions. Les nouveaux venus, comme les jeunes gens qui sortent de l’adolescence et commencent à voler de leurs propres ailes, doivent apprendre et maintenir les pratiques et les règles de la société. De même que dans une classe les élèves font ce que l’on attend d’eux et que le maître exerce les fonctions qui lui sont propres, de même sur un plan beaucoup plus vaste des personnes différentes remplissent des tâches diverses, mais toutes doivent agir dans les limites d’une discipline qui assure le bon ordre dans la société.
Il y a peu de niveaux sociaux bien établis au Canada. Chacun trouve la place qui lui convient dans l’édifice social, suivant ses capacités et son énergie. En s’efforçant d’atteindre son idéal, cependant, il ne faut jamais oublier que les coutumes et les lois ne sont pas des obstacles à enfoncer, à sauter ou à contourner. On doit les considérer comme les conditions du fonctionnement vital de la société et les respecter. Elles sont les conditions de la liberté, car sans le règne du droit il n’y a que la tyrannie du plus fort.
Les esprits blasés sont plus influencés par les coutumes qu’ils ne veulent l’avouer. Ils ne s’imaginent pas que ces coutumes font partie de la discipline sociale. Pourtant, les neuf dixièmes de ce que nous faisons dans nos heures de veille s’accomplissent d’une façon inconsciente en conformité d’habitudes, de normes, de codes, de sanctions et de goûts collectifs qui existaient longtemps avant notre naissance.
La discipline personnelle
Dans la tourmente actuelle, écrivait lord Beaverbrook, l’homme « ne peut conserver la totalité de son jugement, la solidité de ses nerfs et la sûreté de son esprit que par la discipline personnelle ».
Nous faisons un grand pas vers la maturité le jour où la discipline intérieure remplace en nous la discipline extérieure. Deux hommes de formation différente, à plus de deux mille ans d’intervalle, ont reconnu cette vérité. Socrate, le grand philosophe grec, enseignait que la subjugation de soi-même était la première des vertus, disant qu’elle est nécessaire pour faire valoir les autres vertus, et Charles Darwin, l’auteur du célèbre ouvrage intitulé De l’origine des espèces, affirme que « le plus haut degré de culture morale auquel nous puissions atteindre est celui où nous admettons que nous devons maîtriser nos pensées ».
Il ne faut pas se représenter la discipline personnelle comme une sorte de châtiment de soi. Elle ne nous oblige pas à marcher dans le feu ni à dormir sur des planches à clous, comme certains ascètes de l’Orient. La discipline personnelle, nous la trouvons chez le boxeur qui arrête brusquement l’élan de son bras au son de la cloche, chez le directeur de bureau qui réfléchit avant de réprimander un employé, chez la mère qui s’abstient de punir son enfant sous le coup de la colère.
L’homme qui cède au plaisir qu’il éprouve à sortir de ses gonds, qui ne peut contenir sa mauvaise humeur, verra les occasions d’avancement lui glisser entre les mains. Il se peut qu’il soit doué d’une grande habileté et qu’il l’ait développée par des études intenses de façon à pouvoir faire de grandes choses, mais il est comme Napoléon, dont sir Walter Scott a dit : « cet être prodigieux qui aurait pu gouverner le monde, mais qui ne pouvait commander à son cerveau en effervescence ».
La discipline ne va pas non plus à l’encontre de la liberté. Le dérèglement de la conduite n’est pas une preuve de liberté. Le critère de grandeur de la liberté est la mesure dans laquelle on peut s’attendre que nous obéirons à la loi que nous nous imposons nous-mêmes.
Il est faux de prétendre que nous sommes réduits à choisir entre l’exercice désordonné de notre bon plaisir personnel et la camisole de force du conformisme, sans disposer d’aucune marge pour exercer notre faculté de juger avec discernement et la liberté de décision qui en découle. Ainsi que nous l’avons constaté en traitant de la discipline de la nature, la vie repose sur l’ordre, mais c’est un ordre qui comporte des tolérances.
La discipline personnelle consiste à agir, non pas suivant nos goûts, mais selon les principes du bien et du mal. Elle nous rend libres dans les bornes de la loi, libres de nous mouvoir d’une façon réfléchie dans une orbite aux limites ni moins ni plus vastes que ce qui est en harmonie avec le maintien de l’ordre général essentiel à la survivance et à la vie féconde de la société.
L’épanouissement de notre personnalité
L’identification de son moi avec les devoirs et les droits établis fait partie du processus par lequel un homme acquiert la personnalité sociale.
Le problème du devoir peut se résumer ainsi : la pire raison au monde pour ne pas faire une chose est que l’on n’aime pas à la faire. Ce qu’il importe vraiment de savoir, c’est si nous devons la faire ou non. L’homme qui n’obéit qu’à ses caprices n’a pas atteint l’âge adulte.
Pour nous aider à accomplir notre devoir, la société a élaboré des moeurs et des convenances. Ce sont les règles générales traditionnelles concernant le bien, le mal, les devoirs, les choses permises et interdites. Certaines d’entre elles ont pris la forme officielle de commandements et de principes moraux. Elles empoignent l’homme informe et sans culture pour le dégrossir et l’aider à s’adapter à la vie sociale.
La rectitude de notre comportement personnel est assurée par la conscience, que l’on peut se représenter comme l’esprit humain appliquant les principes généraux de la bonne conduite aux actions particulières. C’est le jugement que nous portons nous-mêmes sur nos actes au moment de les accomplir.
Il y a dans la vie de vastes secteurs où il n’existe ni obligation ni défense, des secteurs où seules dominent les lois du devoir,, de l’équité, du goût et de tout ce qui fait la beauté de l’existence.
Lord Moulton décrit ce domaine d’une façon pittoresque. C’est, dit-il, la sphère de l’obéissance à ce qui n’est pas imposé ; l’acceptation par l’homme de ce qu’on ne peut le forcer d’accepter. Il ne s’agit pas d’une simple chimère, mais d’un sentiment profondément ancré dans tous les coeurs, sauf les plus dépravés. Pour illustrer sa pensée, lord Moulton cite l’exemple du naufrage du Titanic, où « les hommes se montrèrent gentlemen jusqu’au seuil de la mort ».
La richesse de notre culture occidentale consiste peut-être en grande partie dans le fait que nous possédons tant de domaines dans la vie, où ne joue que le mobile de faire ce qui est bien et juste sans autre forme de contrainte. La véritable civilisation se mesure peut-être à l’étendue de ce royaume de l’obéissance librement consentie.
La discipline dans la famille
Lorsqu’on voit quelqu’un s’écarter du droit chemin, dans sa vie sociale ou sa vie privée, cela peut vouloir dire qu’il ne s’est pas heurté contre le mur de la discipline à un âge où il aurait pu s’y habituer sans souffrir.
Tous les parents savent que la tendance naturelle des enfants est de faire ce qui leur plaît et d’éviter de faire ce qui ne leur plaît pas. Le premier des devoirs quotidiens du père et de la mère est d’enseigner à leurs enfants à faire ce qu’ils doivent, même si cela leur déplaît, et à éviter de faire ce qu’ils ne devraient pas faire, même si cela leur plaît.
La discipline est nécessaire dans la vie journalière de la famille, non seulement pour des raisons de santé, de sécurité et de tranquillité, mais aussi pour engendrer les habitudes de comportement social nécessaires, qui nous empêcheront d’être toujours en dispute. Il faut inculquer aux enfants certains principes fondamentaux, comme le respect des biens et des droits d’autrui, ainsi que l’estime envers les autres en tant qu’individus. Ils doivent apprendre, s’ils veulent s’adapter harmonieusement à la société, à vivre selon la loi et à mener une vie honnête et saine.
Les enfants doivent obéissance et fidélité à leurs parents. « On ne connaît pas d’époque, dit carrément le propriétaire de journal E. W. Scripps, où la violation du quatrième commandement n’ait pas abouti à une tragédie. »
La vérité est que les enfants croient à la discipline familiale. Une enquête menée auprès de 96,000 élèves dans 1,300 écoles secondaires des États-Unis a fait apparaître l’opinion bien nette que les parents devraient mesurer avec soin les libertés de leurs adolescents en ce qui concerne les heures de rentrée à la maison, la fréquence des rendez-vous, les lieux de distraction, le choix des camarades et l’usage du tabac et des boissons alcooliques. Au Canada, selon un sondage de l’Institut de l’opinion publique, au moins les trois quarts de la population estiment que la discipline familiale n’est pas assez ferme.
Le devoir de l’éducation familiale n’est pas une obligation dont on peut se décharger sur d’autres institutions. L’école, l’église et les diverses sociétés ont leur mission propre, mais aucune institution ne peut remplir en matière d’éducation et de discipline les fonctions qui appartiennent en droit à la famille.
Les parents ont besoin de normes. L’enfant qui se sent en sécurité est celui qui connaît les principes de ses parents et qui sait qu’il est impossible de les faire dévier de ces normes par la discussion et la cajolerie. Lorsque les parents sont sûrs de leurs principes, les enfants sont sûrs de leurs parents.
Il y a deux grands obstacles qui empêchent les parents de remplir leur rôle à la perfection. Beaucoup de pères et mères de l’âge atomique ont perdu les convictions de leurs grands-parents sans réussir à en trouver d’autres pour les remplacer ; d’autres tentent de réaliser leurs désirs frustrés dans leurs enfants. Il en résulte dans les deux cas un relâchement de la discipline.
La discipline à l’école
La discipline scolaire bien comprise exige que nous établissions et que nous maintenions de bonnes conditions d’enseignement.
Il ne faut pas demander aux maîtres de changer des enfants gâtés à la maison en êtres humains disciplinés et bien équilibrés. L’école ne peut imposer une discipline plus forte que celle que les parents exercent ou sont disposés à appuyer. « Que pouvez-vous faire, demande une revue pédagogique, avec un enfant qui entend dire à la maison que l’école ne vaut rien, que l’instituteur ne sait pas ce qu’il dit et que le directeur ferait mieux de bien se tenir ? »
La discipline est nécessaire dans l’école, non seulement pour assurer la bonne marche des classes et des études, mais aussi à cause de sa valeur en tant qu’habitude de vie. Nous devons tous nous conformer à certaines normes dans notre maturité ; il nous sera plus facile de le faire si nous apprenons à obéir pendant nos années d’école.
Certains maîtres veulent que leurs élèves les traitent en copains, mais les enfants ont des amis de leur âge et attendent autre chose de l’instituteur, et cette autre chose est la direction. Cette direction doit être positive. Il ne s’agit pas de briser la volonté de l’enfant, mais de l’amener à désirer ce qui est bien. Les principes inculqués par la discipline scolaire seront fondés sur le plaisir de se perfectionner et de réussir, non pas sur un excès de répression ou d’indulgence.
Au bureau et à l’usine
Comme toute autre activité, les affaires s’exercent dans un cadre social compliqué où les habitudes, les conventions et les lois contribuent à déterminer la vie quotidienne. Le bureau et l’usine doivent avoir de la discipline, et c’est à la direction qu’il incombe d’appliquer cette discipline.
Les employés doivent travailler de concert pour que leur effort collectif ait de la valeur. Chacun doit faire sa juste part de la besogne, contribuer au bon ordre et au succès de l’entreprise et respecter les sentiments de ses compagnons de travail.
Le devoir de maintenir la discipline est l’une des tâches les plus difficiles à faire remplir par les contremaîtres et les directeurs. La discipline n’est plus aussi simple aujourd’hui qu’elle l’était il y a un demi-siècle. Autrefois, elle consistait surtout à imposer la volonté du patron par la force de la voix, les poings ou la menace du renvoi. De nos jours, la conception plus humaine de la discipline fondée sur la direction des hommes gagne rapidement du terrain. Cela exige de la science, du tact et de la probité. Mais le contremaître qui gagne le respect de ses employés a presque résolu le problème de la discipline dans son service ; il s’est assuré leur franche collaboration.
La discipline idéale ne s’obtient pas en épinglant des règlements et des consignes sur un tableau d’affichage. Plus un directeur impose des règles à ses hommes, plus il provoque leur ressentiment, car il laisse ainsi entendre qu’ils sont incapables de se diriger eux-mêmes. Il n’en reste pas moins qu’un certain minimum de réglementation est nécessaire à la bonne marche et à la sécurité de toute entreprise.
L’esprit de suite
Qu’il s’agisse de la famille, de l’école ou de l’usine, l’esprit de suite est toujours essentiellement nécessaire en matière de discipline. Les règles qui ne représentent qu’une menace, sans jamais être appliquées, sont comme le soliveau que Jupin donna pour roi aux grenouilles. Elles en eurent d’abord peur, mais bientôt elles le méprisèrent et le foulèrent aux pieds.
La clarté est le commencement de l’esprit de suite. Que vos règles soient claires. Exposez les raisons sur lesquelles elles se fondent. Dites qui est chargé de les mettre à exécution.
Ayant fait connaître vos règles, il est injuste envers le personnel de permettre à une ou deux personnes de se conduire de façon à entraver les efforts du reste du groupe. La mollesse est cruelle, non seulement pour le groupe dans son ensemble, mais aussi pour le coupable. Celui à qui l’on a pardonné cent fois en vient à croire qu’il n’a aucune faute réelle à se faire pardonner.
Soyez conséquents aussi dans l’application de vos règlements, même si leur violation n’a pas entraîné de dommages importants. Voici, pour illustrer ce point, trois exemples puisés chez les historiens de l’antiquité. À la guerre, les Romains infligeaient plus souvent des punitions aux soldats qui avaient attaqué à l’encontre des ordres qu’aux hommes qui avaient abandonné leurs postes sous le harcèlement de l’ennemi ; un général grec reçut une couronne en récompense de sa victoire, mais fut condamné à une amende de mille drachmes pour avoir été lui-même au combat sans ses armes ; un législateur édicta une loi interdisant à quiconque de posséder plus de 500 acres de terrain et fut puni selon sa propre loi lorsqu’on s’aperçut qu’il en avait davantage.
La dignité personnelle
La récompense que nous apporteront la discipline personnelle et l’acceptation de nos devoirs sociaux ne sera pas nécessairement la fortune ou la puissance, mais le respect de nous-mêmes et le respect des autres. Le fait de savoir nous maîtriser intérieurement nous empêchera, à tout le moins, d’être entraînés par la vie comme des esclaves.
Si un homme est incapable de concevoir la discipline comme une chose qui contribue très largement au bonheur de la vie – comme une force féconde et protectrice – il doit tout de même en prendre son parti, car il ne peut y échapper.
Mais il vaut mieux utiliser la discipline comme un moyen d’obtenir ce que nous demandons à la vie plutôt que de l’accepter passivement comme une nécessité inéluctable.
La discipline est un facteur de bonheur. Elle ne nous épargnera pas la peine de prendre des décisions ni, par conséquent, de commettre quelquefois des erreurs, mais elle nous aidera à apprécier les chances et à décider avec sagacité. Nous constaterons très souvent que les décisions pénibles que nous commande la discipline sont les meilleures et les plus sages.