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Les rumeurs et les commérages sont de véritables fléaux et peuvent devenir une menace pour les affaires, l’État et les particuliers. Ils empoisonnent les relations entre les gens et nuisent au bien-être de la société.

La rumeur franchit les murs des bureaux, des ateliers et des foyers avec une plus grande rapidité que n’importe quelle autre forme de communication humaine. Le commérage, dirigé le plus souvent contre quelqu’un ou quelque chose, fait des ravages dans les affaires, les familles et les collectivités. Tous deux sont liés à la fausseté et à l’invention, et tous deux, même s’ils contiennent des parcelles de vérité, sont également pernicieux.

Que pouvons-nous y faire ? Dans les affaires, dans la vie privée et dans la vie sociale, nous devons donner un coup de lancette aux mensonges qui se cachent dans les commérages que nous entendons. L’un des signes qui permet de distinguer la rumeur de la vérité est qu’elle ne comporte aucun critère de certitude. Celui qui la colporte cherche souvent à se protéger en disant : « Ce n’est qu’une rumeur, mais… », ou encore : « Une personne bien placée pour le savoir affirme que… »

À un certain point de vue, les commérages peuvent contribuer au bon ordre moral et politique de la société. Nous détestons tous faire jaser sur notre compte parce que nous tenons à l’approbation de notre milieu social. Dans les petites localités, où tout le monde se connaît, les commérages ont pour effet de restreindre les faits et les actes antisociaux.

Les commérages, dit Kimball Young dans Sociology, sont la voix de la foule, qui retentit dans nos oreilles et nous prévient que le croque-mitaine du ridicule, de l’ostracisme et du châtiment nous prendra si nous ne sommes pas sages.

Mais après avoir ainsi reconnu la bonne influence sociale que peuvent exercer les commérages, nous devons avouer que la langue bien affilée, qui dissèque les vieux scandales ou attise les nouveaux pour émoustiller ses auditeurs, cause beaucoup de tort.

Qu’on le veuille ou non, il semble bien que les commérages soient une plaie de notre société. Comme le dit un moraliste, il n’y a pas de commères que sur le pas des portes. On a proposé de les pendre toutes, seulement il n’y aurait peut-être plus personne pour tirer la corde. Il reste cependant que nous pouvons veiller à ne jamais nous associer nous-mêmes aux rumeurs et aux commérages malveillants ou dangereux, et à tuer tous ceux qui viennent à notre connaissance en les démasquant ou en les tournant en ridicule.

Comment naissent les commérages et les potins ? Ils ont parfois leur origine dans notre attachement pour nos petites idées de prédilection. En donnant un coup de bec à ce que nous n’aimons pas, nous éprouvons un certain soulagement émotif. Et, ce qui est tout aussi important, nous nous ménageons l’occasion de nous expliquer et d’expliquer aux autres pourquoi nous pensons ainsi. À un niveau inférieur, nos potins consistent quelquefois à accuser les autres d’avoir fait ce que nous voudrions faire.

Il nous arrive aussi de potiner simplement pour égayer la conversation au cours d’un thé. « Lorsque je dis des méchancetés, déclare Lady Teazle dans The School for Scandal, de Sheridan, c’est par pure bonne humeur. »

Mais c’est une pente où l’on se laisse facilement entraîner. Ivre de succès, l’inventeur de rumeurs devient arrogant. L’attention qu’on lui accorde lui tourne la tête. Il prend sa trompette d’enfant pour le clairon de la célébrité.

La rumeur dans les affaires

Aucun grand chef d’entreprise n’a échappé aux méfaits causés par les propos indiscrets de ses adjoints ou de ses employés. Seul le rhume ordinaire l’emporte sur la rumeur par la rapidité avec laquelle il se propage dans une usine ou un bureau, et par les ennuis qu’il y engendre.

Les rumeurs sur le compte du personnel d’une maison de commerce peuvent nuire aux affaires, tarer des réputations, provoquer des maladies, saper le moral. Telles sont, par exemple, les rumeurs qui annoncent des revers pour une entreprise, un service ou une catégorie d’employés. Les rumeurs lancées par les gens qui prennent leurs désirs pour des réalités sont parfois presque aussi funestes, car elles tendent à faire naître de vains espoirs et à préparer des déceptions.

Dans une organisation, le canard porte toujours sur quelque chose qui a trait aux employés ou à leurs familles, mais il peut s’attaquer à n’importe qui, depuis le président jusqu’à la femme de ménage.

Il arrive aussi que l’on organise des campagnes pour calomnier sous le manteau un directeur de service ou un chef d’entreprise. Le seul remède efficace dans ce cas est la publication immédiate et formelle de la vérité, fondée sur un désir sincère de faire régner la bonne entente. Le recours aux tableaux d’affichage et aux « journaux d’usine », ainsi que la réunion des surveillants, permettent parfois de réfuter les mensonges et de rétablir les faits.

Une importante société s’efforce de résoudre ce problème en tenant à jour un « cahier des faits » à feuilles mobiles, distribué à tous les employés. On y trouve des précisions sur la société, l’industrie, les relations des employés, les prix, les bénéfices et les risques, le rôle de la direction et le mode de financement de l’entreprise.

Ce ne sont pas seulement les potins des ouvriers des échelons inférieurs qu’il faut redouter et combattre. Les propos irréfléchis des chefs et des directeurs subalternes peuvent également causer certains ennuis. Bien des hommes ont compromis leur réputation naissante en tentant de faire croire, par leurs allusions ou leurs insinuations, qu’ils « en savaient long ».

Blanc ou noir

Ce qui rend les colporteurs de rumeurs et les potiniers particulièrement pervers, c’est le manque de mesure dont ils font preuve dans leurs opinions. Pour eux, il n’y a habituellement pas de teintes intermédiaires entre le blanc et le noir. Le moindre écart exige une condamnation totale, même s’il ne s’agit que d’une légère déviation des us et coutumes de la localité ou de l’atelier.

Il y a presque en toute chose du vrai et du faux, selon les circonstances de temps et de lieu. Aussi la rumeur est-elle souvent à la vérité ce que serait un miroir brisé à un miroir intact. La rumeur renferme du vrai, mais elle déforme les faits et y ajoute un tantinet de mensonge pour plaire aux imbéciles.

Les préjugés sont un terrain fertile pour les rumeurs. Nos opinions actuelles ont parfois leur racine dans des préventions qui datent de loin. Celles dont nous avons hérité peuvent s’aggraver avec le temps et devenir des entraves qui nous empêcheront de considérer les idées et les choses avec impartialité.

L’homme qui veut avoir des idées justes devra penser à ceci lorsqu’il rencontre une rumeur sur son chemin : si les preuves abondent, il pourra dire qu’il sait telle ou telle chose ; si les preuves sont moins fortes, il pourra se permettre une opinion sur telle ou telle chose ; mais s’il n’y a pas ou presque pas de preuves, il devra même s’interdire de hasarder une conjecture. Il est bon, et pas seulement lorsqu’il s’agit de contrôler une rumeur, de savoir que l’on ne sait pas.

Le parti pris et les préventions peuvent aussi se manifester dans l’emploi de mots ou expressions vagues ou impropres. Une grande partie des maux qui affligent le monde à l’heure actuelle sont imputables à des erreurs ou à des inexactitudes de langage.

Un mot bien choisi a quelquefois plus d’effet qu’un millier de bonnes actions. Baptisez un homme d’un nom gentiment méchant et le tort que vous lui causerez sera peut-être plus grand que le bien que vous pourriez lui faire en invoquant les meilleurs arguments en sa faveur. C’est précisément à cause de ce danger que la diffamation est punie par la loi.

Les inventeurs d’histoires

Ceux qui fabriquent des faussetés pour servir leurs intérêts cherchent souvent à exploiter les sentiments de crainte. Quand les choses vont mal, quand une innovation menace de déranger nos habitudes, quand les ouvriers appréhendent des nouveaux impôts, des nouvelles méthodes ou des changements dans la direction, le colporteur de rumeurs a une occasion toute trouvée pour accomplir son oeuvre. Il pourra, par exemple, s’emparer d’un mot fielleux, ou encore employer un bon mot d’une façon pernicieuse. N’est-ce pas justement ce dernier stratagème qu’utilisa Marc-Antoine pour retourner l’opinion publique contre Brutus.

Même si notre législation, qui remonte, par delà plus de sept siècles, à la Grande Charte, décrète qu’un accusé est innocent tant que la preuve de sa culpabilité n’a pas été établie par des témoignages acceptables par le juge et les jurés, nous devons de nos jours nous prémunir contre l’éruption de ce qu’on a appelé la « culpabilité par accointance ». Tout ce que le colporteur de rumeurs a à faire dans certaines circonstances, c’est de trouver chez la personne qu’il veut vilipender un trait commun avec un coupable authentique.

Un exemple, tiré de Power of Words, par Stuart Chase, illustre bien ce fait. L’Economist (de Londres), étonné d’apprendre les accusations portées par les commissions d’enquête du Congrès des États-Unis, en 1952, résolut d’appliquer les mêmes principes à sir Winston Churchill. En tant que membre de l’Église anglicane, écrivait l’Economist, M. Churchill a naturellement été en rapport avec un communisant avéré, le « doyen rouge » de Cantorbéry. En qualité de membre du Parlement, M. Churchill a eu, durant quinze ans, pour collègue, à la Chambre des communes, un communiste actif, William Gallacher. Enfin, à titre de membre du groupe des « Trois Grands » durant la seconde guerre mondiale, M. Churchill a siégé aux tables de conférence avec Joseph Staline. Par conséquent, M. Churchill est un communiste.

À nous, qui lisons ces lignes avec réflexion, cela semble le comble de l’absurdité, mais après tout cette façon de raisonner est-elle bien différente de celle qui sert de fondement à tant de rumeurs dans les usines, les bureaux, les églises, les écoles, les villages et les foyers ?

La propagande

Certains englobent la propagande, le scandale, la rumeur et les potins dans une même condamnation générale. C’est tomber dans l’excès de la « culpabilité par accointance ». Sans doute la propagande ressemble-t-elle à la rumeur en ce sens qu’elle vise à influencer l’attitude des gens en recourant à la suggestion. Mais n’en est-il pas souvent de même de l’enseignement ?

Ce qui fait la malignité d’une certaine propagande, c’est qu’elle ne divulgue pas la source des renseignements qu’elle diffuse. L’élément le plus astucieux de la propagande des dictateurs européens a été leur habileté à exploiter le pantin sans nous laisser discerner les supercheries du ventriloque.

La propagande éducative, franchement avouée, qui s’adresse à la raison, qui suppose un certain sens commun à ses auditeurs, qui reconnaît l’existence du fair-play et de la justice, ne doit pas naturellement être mise dans le même sac que la propagande qui fait appel à l’envie, à la haine, aux préjugés et à nos bas instincts.

La propagande n’est pas une idée en elle-même, mais une méthode employée pour répandre une idée. Elle est, comme on le disait pendant la dernière guerre, « noire » ou « blanche », selon qu’elle émane d’une source connue ou cachée. Une rumeur ou un cancan que l’on lance dans un atelier ou un bureau pour démoraliser les employés ou brouiller les cartes est de la propagande « noire », tandis qu’un texte imprimé, signé par une personne autorisée et affiché à la vue de tous, constitue de la propagande « blanche ».

Ce n’est pas par hasard que la propagande « noire » distille le plus souvent du venin et s’applique à semer la haine, alors que la propagande ouverte vise à favoriser le mieux-être, la collaboration et l’amitié.

La propagande fondée sur la rumeur atteint son maximum de nocivité lorsqu’elle s’abstient de se prononcer carrément et qu’elle se borne à présenter les faits sous un faux jour, soit pour blanchir la bonne réputation des uns, soit pour noircir celle des autres. Si nous voulons éviter des maladresses dans nos relations avec nos semblables, nous ferons bien de forcer l’accusateur à révéler le fond de sa pensée. Le grand tort de Pilate, ce n’est pas d’avoir demandé « qu’est-ce que la vérité ? », mais de ne pas s’être fait donner une réponse.

La rumeur écrite

En matière de rumeurs, les écrits sont tout aussi sujets à caution que les paroles. Il ne suffit pas de se méfier de ce qu’impriment les feuilles dites à scandales. Nous devons aussi savoir déceler les opinions et les préventions qui se glissent par mégarde ou par ruse dans les nouvelles et les reportages.

Il n’est pas nécessaire qu’un imprimé soit mensonger pour créer une idée erronée ou une fausse impression. Les lignes en vedette, la grosseur des caractères, le choix des mots suffisent parfois pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Les journalistes et les rédacteurs de nouvelles ont une tâche difficile. Les lecteurs s’attendent qu’on leur fasse une récit fidèle des événements, et ceux qui écrivent croient habituellement et en toute sincérité satisfaire ce désir. Mais les journalistes reçoivent leurs renseignements tantôt de témoins oculaires, tantôt de personnes moins bien informées. Il se peut que le seul compte rendu d’un crime qui soit fait au public ait été écrit par un nouvelliste renseigné par un agent de police qui, lui-même, tient l’histoire d’un homme qui a vu le drame se dérouler à une demi-rue de distance. La rumeur, l’exagération et l’erreur ont alors beau jeu.

Le code de la Société américaine des rédacteurs de journaux prescrit que « les nouvelles doivent être exemptes de toute opinion ou prévention ». Mais l’observation la plus zélée de ce code par les journalistes ne dispense pas le lecteur d’apporter autant de soin que possible à discerner les préventions, qui sont parfois imputables à des tendances personnelles dont le rédacteur ne se rend pas compte.

Les journaux pourraient grandement faciliter ce travail de criblage à leurs lecteurs s’ils prenaient la précaution d’insérer un avertissement lorsqu’une affirmation n’est pas contrôlée ou qu’une déduction reste sans preuve. Le devoir de la presse ne consiste pas uniquement à éviter les déclarations diffamatoires dont elle pourrait être tenue responsable en droit, mais aussi à veiller à ce que les lecteurs ne soient pas induits en erreur par de simples rumeurs, des paroles en l’air ou de la propagande noire.

Les intrigues de bureau

Le jeu des intrigues de bureau a ses façons, viles et grossières, de faire usage des rumeurs, des potins et des fausses nouvelles. La lutte pour les premières places, le coup d’épaule pour écarter un collègue, les manigances, tout cela a cours à des degrés divers, dans les petites comme dans les grandes entreprises.

Un directeur avait découvert une méthode peu banale pour parer à ce danger. Il avait sur son pupitre une statuette des trois petits singes – je ne vois pas le mal, je m’entends pas le mal, je ne dis pas de mal – qui lui servait de presse-papiers. Lorsqu’un de ses sous-chefs ou de ses sous-directeurs abordait, dans la conversation, un sujet qui semblait toucher aux intrigues de bureau, ce directeur prenait son presse-papiers et commençait à le manipuler. Il y avait vu un moyen, aussi efficace que bénin, de mettre un frein aux intrigues dans son bureau.

D’autres genres de rumeurs ou de fausses nouvelles exigent un remède différent. Mais le critère de la réalité demeure toujours le moyen de combat par excellence contre les affirmations suspectes.

Nous devons aussi nous servir de notre imagination et de notre sens pratique pour apprécier ce que nous entendons. Ce sont nos principaux instruments de travail. Demandons-nous de quoi il s’agit ; qui cherche à nous faire agir ; ce qu’on veut nous faire faire et pourquoi ; enfin, ce qui arriverait si nous acquiescions aux désirs exprimés.

Comment combattre les rumeurs

Pour écarter le danger de nous laisser prendre aux rumeurs, aux fausses nouvelles et à la propagande noire, point n’est besoin de devenir de ces esprits méfiants qui regardent le monde avec aigreur. Tout ce qu’on nous demande, c’est de prendre des précautions intelligentes pour éviter de nous laisser duper.

L’un des attributs de l’homme est de pouvoir considérer une question sous toutes ses faces et de voir jusqu’à quel point les faits justifient une opinion contraire. On connaît l’anecdote des deux chevaliers qui en vinrent aux mains pour régler une discussion sur la couleur d’un bouclier que chacun d’eux n’avait regardé que d’un seul côté. Chaque combattant, voyant distinctement ce qui s’offrait à ses propres yeux, avait accusé son adversaire de stupidité et de déloyauté parce qu’il ne voyait pas la même chose que lui. Mais ni l’un ni l’autre n’avait eu la franchise ou la curiosité d’aller de l’autre côté et de trouver pourquoi ils différaient tellement d’avis.

C’est cette connaissance du revers de la médaille qu’il faut d’abord acquérir pour enrayer ou faire échouer les fausses rumeurs. Selon un article de la revue Industry, la lutte contre les fausses rumeurs ne peut être offensive ; elle ne saurait être que défensive. En ce qui concerne les affaires, la défense consistera à mettre les ouvriers au courant de ce qui les touche, rapidement, complètement et sans ambiguïté. On pourrait, par exemple, doter le service du personnel d’une clinique des rumeurs, qui serait chargée de recueillir les rumeurs en circulation, de trouver les réponses et de donner les explications. Ce serait là un très bon moyen de remonter le moral des employés, à condition que l’on sache éviter les généralités et le verbiage, et s’attacher aux détails.

Comment éviter les rumeurs

Pour ce qui est de notre propre rôle dans le propagation des rumeurs, le plus sage est sans doute de garder le silence le plus souvent, ou de ne dire que le nécessaire, et en peu de mots, lorsque la conversation vient à porter sur des questions qui sentent la rumeur.

Le jeune homme d’affaires favorisera son propre avancement s’il prend l’habitude de se taire durant de longues périodes. Il se rappellera que c’est pour ne pas avoir su mettre un frein à sa langue que Tantale fut puni par les dieux après avoir été admis à leur table.

Les conversations banales semblent être une nécessité dans notre civilisation. Elles se composent d’ordinaire de lieux communs assaisonnés de quelques traits d’esprit, mais elles devraient toujours être empreintes de mansuétude et de générosité. Le danger est qu’il s’y glisse des rumeurs et des commérages malveillants.

Pour l’esprit qui manque de maturité, le silence peut être un encouragement à l’indiscrétion, mais il ne saurait en être ainsi pour le jeune homme réfléchi qui s’achemine vers les hauts postes de son métier ou de sa profession. Un commis, du nom de James Simpson, qui devint président de la Marshall Field and Company, fumait des cigares pour être certain de retenir sa langue ; un conférencier posait contre son verre d’eau une petite carte sur laquelle il avait écrit en grosses lettres : « Cesse de parler ». James Rand, Jr., directeur de la Remington Rand, a dit qu’il n’était pas possible, d’après lui, qu’un homme puisse aller vraiment loin s’il parle des affaires confidentielles de sa compagnie, ne serait-ce qu’à sa femme.

N’allons pas croire un instant que la victime de nos indiscrétions soit la seule à en souffrir. Le bavard sabote sa propre confiance. Parce qu’il manque lui-même de retenue, il lui devient difficile de se fier aux autres. Il perd de nombreuses occasions de nouer de véritables amitiés, condition essentielle d’une vie heureuse.

Grâce à l’expérience qu’ils ont acquise au cours de milliers de siècles, les hommes ont établi certains codes de conduite et certaines règles d’action. Ceux qui observent ces codes et ces règles sont des gens qui croient au grand précepte de la charité chrétienne et à la loyauté. Leur conduite est en harmonie avec leurs convictions.