Olivier Twist se demandait, dans le cabinet de travail de M. Brownlow, s’il pouvait y avoir assez de gens dans le monde pour lire un si grand nombre de livres apparemment écrits pour les instruire. C’est encore un sujet d’étonnement pour beaucoup de personnes plus instruites que lui.
Si on ajoute les brochures et les pamphlets, même une machine électronique aurait de la peine à calculer la part qui revient à chaque lecteur. Mais tandis que quelques personnes trouvent qu’il y en a déjà trop, d’autres en réclament davantage.
Interrogée au sujet des pamphlets, une ménagère d’Halifax répondit carrément « qu’elle ne les aimait pas ». D’un autre côté, une dame appartenant à la Home and School Association dit que les pamphlets rendent de grands services aux groupes d’études pour la préparation des programmes.
La grande question est de fournir à chacun le pamphlet qui lui convient. C’est dans ce but que la Joint Planning Commission of the Canadian Association for Adult Education est en train d’étudier le moyen de perfectionner la distribution de pamphlets que l’Association appelle « sujets de programmes. »
Miss Harriet Parsons, directrice de l’enquête, a trouvé que la valeur des pamphlets n’est pas assez appréciée parmi les préparateurs de programmes. Elle mentionne l’importance des pamphlets, à notre époque d’évolution rapide, comme moyen de se tenir au courant du progrès, leur bon marché, leur format commode, et leur adaptabilité à tous les besoins.
Il est dommage que tant de gens ignorent l’existence de pamphlets qu’il suffit de demander. Quelques quotidiens publient des revues de pamphlets et on trouve des annonces dans les journaux d’éducation ; les entreprises commerciales compilent des listes de personnes susceptibles d’être intéressées à leurs produits, mais comment faire une liste, par exemple, de tous ceux qui aimeraient recevoir des pamphlets sur les classeurs de bureaux, les budgets de famille, ou les relations internationales du Canada !
Ce qui intéresse les gens, ce sont les réalités de la vie et leur interprétation. Des sujets autrefois supposés d’intérêt purement économique, biologique, technologique, religieux ou plus ou moins professionnel, ont aujourd’hui une grande portée pour tout le monde, du point de vue social et politique. Des pamphlets sont publiés régulièrement ou de temps à autre dans tous ces domaines de connaissances. Notre Bulletin de ce mois-ci a pour but de discuter brièvement la nature des pamphlets, leur utilité pour le lecteur et l’auteur, leur supériorité sur toutes les autres méthodes de communication, les règles fondamentales de composition, et l’usage qu’on peut en faire.
Qu’est-ce qu’un Pamphlet ?
On peut désigner sous ce nom un grand nombre d’écrits très différents sous le rapport de leur nature, leur format et leur but, depuis un petit feuillet au traité soigneusement édité et profusément illustré qui ne dépare pas les rayons d’une bibliothèque.
L’encyclopédie Harmsworth dit que le nom est dérivé d’un poème latin intitulé Pamphilus seu de Amore, qui eut un grand succès au 12e siècle. Le mot étant d’origine anglaise, citons la définition du Nouveau Dictionnaire d’Oxford qui dit que c’est « un petit traité ayant moins de pages qu’un livre… publié comme ouvrage séparé… avec ou sans couverture de papier. »
Il est impossible d’énumérer les sujets traités dans les pamphlets parce qu’ils sont innombrables. Le Book of Martyrs de John Foxe, et beaucoup d’ouvrages de Carlyle étaient en somme des pamphlets, dit l’encyclopédie Chambers. Tous les ans on voit paraître une foule de thèses et de discours d’inauguration universitaire, dont la plupart sont en réalité des pamphlets. On peut toutefois établir comme règle générale qu’un pamphlet ne contient qu’un seul sujet ou qu’une seule ligne de raisonnement.
Les considérations d’ordre technique relatives au nom sont du ressort des professionnels comme les imprimeurs et les bibliothécaires. Dans la bibliothèque publique de New-York, une brochure peut être à la fois un livre, un volume et un pamphlet. Le Musée britannique ne fait pas de distinctions. Pour notre gouverne, nous ne saurions demander une meilleure définition que celle citée dans A Pamphlet about Pamphlets par Lester Condit. Un chef de bureau, invité à distinguer entre un livre et un pamphlet, prit un petit livre broché sur une étagère et dit : « Vous voyez ça ? « Dans mon bureau, si je l’appelle un livre, c’est un livre ; si je l’appelle un pamphlet, c’est un pamphlet. »
L’emploi des pamphlets
Un pamphlet, par son petit format et son bon marché, convient à de nombreux usages. Il peut s’adresser à un petit ou un grand nombre de lecteurs, et par ses idées et son style faire spécialement appel aux gens qui s’intéressent au sujet qu’il discute. Il peut être distribué gratuitement aux réunions, dans la rue ou par la poste, ou vendu dans les magasins.
Il a l’avantage d’être à la page. Très souvent, les premiers renseignements au sujet d’une question paraissent dans un pamphlet. Il devance souvent les journaux quand il s’agit, par exemple, d’un nouveau produit ou d’un nouveau procédé de manufacture.
Le pamphlet est simple et commode. Le prix ne comprend aucun extra, seulement ce qui appartient au sujet du pamphlet. Le lecteur n’est pas distrait par des annonces et concentre son entière attention sur ce qu’il lit. Il n’a pas souvent à se plaindre que le texte est trop long ; en vérité, il trouve quelquefois que certains pamphlets sont si condensés qu’il a besoin de les lire plus attentivement et plus lentement qu’un article de journal.
L’ère des anciens pamphlets
Les pamphlets ont des traits distinctifs qui sont leur légitime héritage. On a dit qu’ils renferment l’âme du passé, la voix par laquelle le passé s’exprimait à l’époque.
Même avant l’invention de l’imprimerie, beaucoup des petites brochures de Wycliffe avaient toutes les caractéristiques du pamphlet. On ignore à quelle époque exacte les premiers pamphlets furent imprimés mais on en a trouvé un imprimé par Caxton avant 1480.
Au plus haut de leur vogue, ils furent soumis à une rigide censure. Aucun pamphlet n’était autorisé à paraître pendant la première moitié du dix-septième siècle sans l’autorisation de la cour. Mais des éditions illicites paraissaient tout de même de temps en temps, généralement sur des sujets d’intérêt courant.
La grande ère des pamphlets de propagande commença en 1640, et ils devinrent si nombreux que la censure fut impuissante à les réprimer. On peut juger leur volume, dit l’encyclopédie Chambers, par la précieuse collection de près de 15,000 pamphlets imprimés de 1640 à 1661, recueillie par le libraire George Thomason, ami de Milton.
On aurait cru que la révolution américaine aurait inspiré un grand nombre d’émouvants écrits au Canada, mais Miss Marie Tremaine dit dans son pamphlet A Half-Century of Canadian Life and Print qu’à peine une quarantaine de publications entre 1775 et 1783 traitent de la révolution. Deux d’entre eux demandent la réforme des injustices et ce sont les seuls qui, à notre connaissance, expriment une protestation populaire de la part des colonies du Nord contre la mauvaise administration coloniale.
Un grand nombre d’anciens pamphlets font maintenant partie de la littérature anglaise. En 1558, quand des femmes régnaient en Écosse et en Angleterre, John Knox écrivit son First Blast of the Trumpet Against the Monstrous Regiment of Women. En France, Voltaire employa les pamphlets pour soulever le peuple contre Louis XV. Il faut citer en outre sa Vie privée du roi de Prusse dont Macaulay disait : « C’est le pamphlet le plus mordant qui ait jamais été écrit. » Mais c’est encore autre chose, ajoute Rémy de Gourmont : « C’est l’exposé le plus clairvoyant des secrets et des pratiques de la politique prussienne, telle qu’elle fut fondée par le Grand Fredéric… et Voltaire nous initie à cette connaissance, non pas au moyen d’un in-octavo à l’embêtant pédantisme psychologique, mais par un pamphlet léger où tout est dit de façon spirituelle. »
En France, les pamphlets de Paul-Louis Courier sont des écrits satiriques contre les actes de la Restauration, et les Pamphlets politiques de Cormenier, dirigés contre le gouvernement de Louis-Philippe, eurent une grande influence sur la formation de l’esprit libéral.
Le premier emploi d’un pamphlet pour cultiver la faveur publique date probablement de 1601 : La grande compagnie mercantile, The Merchants Adventurers, était mal vue en Angleterre. La publication d’un pamphlet préparé par son secrétaire paraît l’avoir rétablie ans les bonnes grâces de la reine et du public.
De ce côté de l’Atlantique, il y a peu de collections de pamphlets pour lesquelles il existe un catalogue, mais les Archives canadiennes ont commencé dans cette voie.
La nouvelle ère des pamphlets
Le pamphlet d’aujourd’hui n’est plus un écrit satirique. C’est un moyen d’information souvent plus efficace que toute autre sorte de publication, que la radio, la télévision et le cinéma.
Dans l’atmosphère enfiévrée de notre époque, nous vivons au milieu d’un tourbillon de nouvelles et d’opinions que le public avale généralement sans réfléchir. Beaucoup de personnes dans les démocraties sentent le besoin de renseignements plus complets et veulent des détails précis, sur lesquels baser leurs propres idées et leurs propres réflexions.
Pour ces gens-là, le pamphlet sert de stimulant intellectuel. Il possède un peu de l’intimité du journal, mais il pénètre plus profondément dans les problèmes. Il parle de personne à personne, et jouit de la liberté de style et d’emphase naturelle à une oeuvre d’art indépendante.
Outre les séries continuelles de pamphlets, comme ceux du Comité des Affaires publiques aux États-Unis et le Bulletin mensuel de la Banque Royale du Canada, il existe des pamphlets publiés de temps à autre par des entreprises commerciales, des ministères du gouvernement, des institutions et des sociétés. Ceux qui traitent de questions familiales et personnelles paraissent avoir attiré beaucoup d’attention ces dernières années.
On aurait tort de croire que le dernier mot est toujours le meilleur, mais les pamphlets font paraître sous un nouveau jour un sujet traité dans un livre et poussent l’analyse plus loin que les magazines. Ils nous donnent l’occasion d’étendre le rayon de nos idées, de comparer et de raisonner.
Le directeur de la bibliothèque publique de New-York a dit, paraît-il : « Donnez-moi une bibliothèque de pamphlets et je pourrai répondre à toute demande de renseignements. » C’est peut-être exagéré, mais il n’en est pas moins vrai que si l’on ne peut pas répondre au moyen d’un pamphlet déjà publié, on peut aisément en préparer un autre.
Les professionnels ainsi que les hommes d’affaires gardent dans leurs bibliothèques les pamphlets à côté des livres sur le même sujet. À mesure que s’étend chaque jour le champ de nos connaissances, il y a peu de chapitres dans les traités ou les encyclopédies qui ne puissent être profitablement complétés et mis à jour au moyen de pamphlets. De temps en temps, on trouve un pamphlet sans prétention à l’originalité, et qui se contente de résumer sous forme facile à lire, toutes les parties d’un sujet.
Les pamphlets modernes ne sont ni satiriques ni frivoles, mais par le fait qu’ils sont écrits dans un style plus ou moins familier, ils inspirent l’imagination et répondent a un besoin intellectuel.
Pamphlets publicitaires
Le pamphlet semble fait exprès pour ceux qui ont quelque chose à vendre parce qu’il leur donne l’occasion de renseigner les acheteurs d’une façon intéressante et en détail sur les marchandises. Plus que toute autre forme de publicité, dit George B. Hotchkiss dans An Outline of Advertising, il est capable de compléter une vente et de paver la voie pour les vendeurs.
Toutefois, la composition et l’emploi des pamphlets ont été beaucoup négligés par les auteurs de traités. Cela explique sans doute en partie le nombre de pamphlets médiocres ou pis que nous recevons par la malle.
Quelques-uns disent des choses qui vous donnent envie de les contredire. L’auteur a l’air d’essayer de suppléer par une superfluité d’adjectifs au manque de détails précis.
D’autres ont les marges remplies de détails techniques en petits caractères, ou bien contiennent d’éblouissantes descriptions et aucun renseignement.
Les pamphlets manquent souvent d’attirer l’attention et d’éveiller l’intérêt pour deux raisons fondamentales. Par exemple, ils ignorent parfois le réel but du pamphlet, qui est d’être intéressant et informatif, et d’indiquer au lecteur le moyen de jouir de la vie ou de la supporter. Le fond est probablement bon, mais c’est la forme qui est mauvaise. Le lecteur moderne demande des caractères clairs, des pages faciles à lire et agréables à l’oeil. Il ne suffit pas qu’un pamphlet soit intéressant et bien imprimé, encore faut-il que le destinataire soit intéressé à le lire. Rien n’est plus important qu’une bonne liste d’adresses.
Il convient de ne pas s’abuser sur la valeur d’un moyen de publicité. Le pamphlet est un aussi bon moyen qu’un autre pour gagner les bonnes grâces du public, si on en soigne le fond et la forme. Mais il ne faut pas oublier qu’une proportion probablement considérable des prospectus qua arrivent à un bureau par la poste, va directement au panier à papier, et ne tombe jamais sous les yeux de son destinataire.
Dans certains cas le pamphlet est particulièrement utile. Quand on a acquis un client, les pamphlets servent souvent à le retenir. Il est utile également, quand on reçoit une demande de renseignements à la suite d’une autre forme de publicité ; l’envoi d’un pamphlet élégant, contenant assez de détails, suscite généralement une demande de renseignements plus complets.
Il faut encore citer les pamphlets dont le but n’est pas de vendre des marchandises mais de faire des amis, et dont le rôle devient de plus en plus important chaque année. Ces petits bulletins qui n’ont rien de commercial établissent de bons rapports avec le public et pavent ainsi la voie pour les affaires.
Rôle du pamphlet dans l’éducation
Le pamphlet joue un rôle croissant dans le domaine de l’éducation, et les entreprises commerciales prennent une part de plus en plus active au mouvement. Quelques-uns de ces pamphlets sont particulièrement utiles pour l’éducation des enfants pendant leur croissance ; d’autres servent de complément aux sujets enseignés dans les hautes écoles, par exemple, économie domestique, études sociales et matières techniques ; D’autres encore s’adaptent aisément aux besoins des groupes d’éducation adulte.
Tous ceux qui s’intéressent à la vocation professionnelle, à l’enseignement ou à l’étude de sujets comme l’art d’écrire ou de parler en public, la préparation de programmes sociaux, et la direction de groupes enfantins ou adultes, trouveront dans les pamphlets une vaste source de renseignements utiles et d’inspiration. La seule chose nécessaire est de savoir choisir parmi le nombre, et de demander ceux dont on a besoin.
Il existe des milliers de pamphlets d’intérêt général ou particulier dont il est impossible de donner la liste. M. Condit déclare, toutefois, que la American Hospital Association a préparé des pamphlets sur plus de 600 sujets relatifs aux services d’hôpitaux et qu’elle est prête à les expédier sur demande à n’importe quelle adresse. Nos ministères, aussi bien à Ottawa que dans les provinces, fournissent gratuitement ou à très bon marché, des pamphlets sur presque toutes les phases de la vie et ses occupations. L’Association des Nations Unies au Canada, l’Association canadienne pour l’éducation adulte, la Ligne de l’hygiène du Canada et beaucoup d’autres de ce genre, ne demandent qu’à distribuer des pamphlets aux intéressés.
Préparation des pamphlets
La manière dont les auteurs de pamphlets recueillent leurs renseignements et écrivent leur texte n’a rien de très mystérieux.
L’art consiste à exprimer, au moyen de mots dignes du sujet et suffisamment aptes, les idées qui paraissent importantes à l’auteur et au sujet desquelles il a fait des recherches.
Un chapitre écrit pour un livre, un essai sur un sujet d’intérêt courant, ou un compte-rendu d’un voyage de vacances peuvent faire l’objet d’un pamphlet. En vérité, beaucoup de livres ne sont qu’une série de pamphlets.
Pour qu’un pamphlet soit bon, dit Miss Parsons, il faut qu’il ait bonne apparence et qu’il soit facile à lire. Et il est facile à lire quand il est intéressant. Le pamphlet évite, autant que possible, la légèreté et les extravagances de style. Il instruit sans sermonner, et le style coule facilement avec le mouvement des personnages ou des idées, selon la nature du sujet.
Le pamphlet repose sur des faits solides : malgré toutes les habilités de style, ce sont les faits qui comptent.
Personne n’est obligé de lire un livre ou un pamphlet, et par conséquent l’auteur se trouve dans la nécessité de plaire pour qu’on le lise. S’il écrit avec sincérité sur un sujet qui intéresse déjà les lecteurs et auquel il a consacré suffisamment d’étude et de recherche, il n’a plus qu’à ajouter une pointe d’intérêt humain pour être en bonne voie de se faire accepter comme auteur. Et cela est vrai pour tout ce qu’on peut écrire sur les affaires, l’éducation, la science ou la philosophie.
Distribution des pamphlets
Les pamphlets sont écrits à l’intention du public, mais il y a beaucoup de « publics ». Le grand problème est de trouver les gens à qui le pamphlet sera agréable et utile.
Il faut croire que les industries privées qui publient des pamphlets à grands frais prennent les mesures nécessaires pour les mettre en bonnes mains. Mais que dire des ministères du gouvernement et des organismes bénévoles ? Il faut avouer que les ministères n’aident pas beaucoup le public à obtenir leurs pamphlets : il faut souvent écrire à trois ou quatre ministères avant de recevoir le pamphlet qu’on désire. Une liste codifiée des publications du gouvernement, avec table alphabétique, serait d’une grande utilité.
L’enquête entreprise pour le compte de la Joint Planning Commission se propose d’établir un plan par lequel la liste des pamphlets disponibles sera adressée régulièrement à la direction des organismes nationaux et régionaux, aux prêtres et pasteurs, instituteurs, bibliothécaires, auteurs et orateurs, aux groupes intéressés à la préparation de programmes, tels que ceux des églises, associations scolaires, syndicats ouvriers et clubs de service, ainsi que le grand public.
Un commencement d’exécution a déjà eu lieu par la publication d’une brochure de 32 pages appelée Program Aids. Ce catalogue, compilé par l’Association canadienne pour l’éducation adulte en collaboration avec la Canadian Manufacturer’s Association et la Chambre canadienne de commerce, contient la liste de 480 publications par 89 maisons de commerce canadiennes.
Dans la préface du catalogue, écrite en sa qualité de président de l’Association canadienne pour l’éducation adulte, le président de la Banque Royale du Canada dit ceci : « J’estime que les pamphlets occupent une place importante en éducation – particulièrement dans le domaine de l’éducation adulte. En apportant les nouvelles et les idées directement de la part d’esprits experts et cultivés aux personnes capables de les utiliser dans les oeuvres importantes de leur communauté, les pamphlets servent de précieux auxiliaires à leurs publications et aux nôtres. »
Pamphlets dans les bibliothèques
Les bibliothèques publiques font un usage croissant des pamphlets et reconnaissent leur utilité comme supplément aux livres.
Il y a quelques années, les pamphlets étaient bannis des bibliothèques simplement parce qu’ils n’étaient pas reliés. Les bibliothécaires avancent comme raison plus pratique qu’ils sont difficiles à classer dans les rayons, qu’ils s’effeuillent et que les pages se perdent. Mais leur utilité suffit pour faire oublier beaucoup de petits défauts. « Nous ne saurions nous passer des pamphlets pour références, » dit un bibliothécaire de Windsor qui a trouvé que le pamphlet est un instrument idéal pour les gens pressés qui n’ont pas le temps de lire de gros volumes.
La plupart des bibliothèques ont des pamphlets pour servir de références et pour prêter au public. Un questionnaire adressé aux bibliothèques du Canada donne la liste suivante des genres de pamphlets offerts au public : documents du gouvernement, 33 bibliothèques ; pamphlets techniques, 19 ; pamphlets d’intérêt général et populaire, 35. Pour informer le public des pamphlets disponibles, 26 bibliothèques en font étalage ; 15 publient un catalogue, 9 une liste et 8 se servent d’affiches. À Kingston, la bibliothèque prend une colonne dans le journal deux fois par mois.
Tout le monde peut se faire une bibliothèque de pamphlets en prenant simplement la peine de les demander. Il suffit d’envoyer les coupons des annonces de journaux ou de magazines ou d’écrire un mot aux maisons qui publient des pamphlets sur des questions d’intérêt spécial.
Il est vrai que l’auteur qui exprime ses idées clairement et succinctement dans un petit pamphlet est moins estimé que celui qui écrit un livre prétentieux, et pourtant les pamphlets présentent le tableau le plus vivant de notre époque. Ils expriment l’espoir et la perspective de l’humanité, et révèlent les idées intimes et les vues philosophiques de notre société.