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Au moment où se termine une autre année dans les écoles et les universités, il est bon de se rappeler qu’on n’a jamais fini de s’instruire. L’éducation continuelle est une des plus grandes nécessités de notre époque et c’est d’elle que dépend en grande partie notre avenir.

La vie n’est pas simple. Le nombre de choses que nous devrions savoir pour comprendre réellement ce qui se passe autour de nous a augmenté plus rapidement que la somme de nos connaissances. Comment s’orienter ? Quels sont les points de repère qui nous aideront à trouver notre place dans notre propre époque et par rapport aux autres époques.

Tant que nous étions esclaves de la nature, nous pouvions nous dispenser de réfléchir, et laisser à la nature le soin des décisions qu’il nous appartient maintenant de prendre nous-mêmes.

L’éducation continuelle a cela de bon qu’elle nous affranchit d’une insignifiance servile et qu’elle nous fait sentir moins impuissants et moins isolés.

Beaucoup trop de gens, hélas, comptent uniquement sur la science, merveille de notre siècle. La science ne peut, à elle seule, résoudre tous nos problèmes. Elle ne saurait inculquer aux hommes l’esprit de collaboration et de conciliation que nous aimerions voir régner entre les individus et les nations. Mais grâce à l’éducation continuelle, il nous est permis d’aspirer à l’ennoblissement du genre humain par la philosophie, les arts, la religion – ce que nous appelons communément les « humanités ».

Cela nous amène à l’éducation adulte. Ce sont les adultes, et non pas les enfants, qui donnent le ton dans la société. L’age adulte est le plus important de la vie, auquel nous prépare la jeunesse.

Il ne suffit pas d’avoir appris à lire, écrire et calculer ; il y a si peu d’illettrés au Canada que les recensements n’en tiennent pas compte. Les trois règles ne donnent pas la sagesse ; elles nous mettent seulement sur sa vote en nous ouvrant la porte de la science, de la technologie et des affaires.

Ici, il convient de distinguer entre l’instruction, qui consiste à acquérir des connaissances, et l’éducation, qui est le développement des facultés intellectuelles, morales ou physiques. L’éducation est le complément nécessaire de l’instruction et on peut dire, qu’au fond, l’une ne va pas sans l’autre. Par éducation continuelle il faut donc entendre non pas seulement continuer à apprendre, mais apprendre à digérer, comprendre et appliquer ce qu’on apprend.

Il n’existe aucun moyen facile d’acquérir soudainement la maturité intellectuelle et spirituelle. Toutes les années que nous consacrons à ce but après la sortie du collège nous récompensent en bonheur, satisfaction et succès.

Éducation continuelle

Le titre « éducation adulte » ne décrit pas du tout ce qu’on entend par « éducation continuelle. » Pour la plupart des gens, « éducation adulte » signifie rattraper temps perdu, se remettre à l’étude après la quarantaine, ou quelque chose de ce genre.

En vérité, ceux qui cessent d’apprendre à la sortie de l’école ou de l’université abandonnent toute idée de se rendre plus utiles, plus satisfaits et plus heureux qu’ils ne sont. Ils se laissent entraîner à la dérive par le cours des événements.

On a essayé de trouver toutes sortes de définitions pour l’éducation continuelle, par exemple, préparation aux carrières administratives, enseignement de la sagesse, capacité de se rendre maître de toutes situations, moyens de suffire à ses besoins et mieux servir la société.

Tout cela est à notre portée, mais le vrai but de l’éducation continuelle est le développement complet de l’individu : bons rapports avec ses semblables, rendement économique et responsabilité civique.

L’éducation continuelle s’adapte aux conditions d’existence et à l’art de vivre de manière à produire les meilleurs résultats. Elle tient compte des talents personnels, des aptitudes et des désirs de chacun. Elle sert des fins innombrables.

À quoi nous engage un désir sincère de compléter notre éducation ? Il ne suffit pas d’apprendre ceci ou cela, de devenir expert dans un métier ou une profession. L’éducation continuelle nous donne une idée du métier que fait notre voisin, et nous permet ainsi de mieux comprendre son rôle dans la vie ; elle nous fournit des opinions raisonnablement fondées, à la place de préjugés. Grâce à elle nous sommes en mesure de mieux comprendre les événements, d’apporter des raisons pertinentes aux questions que nous discutons, de saisir les rapports entre une situation et une autre, entre l’action de telle ou telle personne et son milieu social ; et, ce qui est le plus important, de juger à la lumière d’idées claires et de renseignements précis.

Sentiment d’importance

L’éducation continuelle nous donnera naturellement un sentiment d’importance, de pouvoir créatif, et une idée de notre rôle de citoyens dans une société politique. Cela exige de notre part le plus grand développement intellectuel possible, c’est-à-dire la conscience de notre responsabilité personnelle dans les affaires mondiales et de nos devoirs envers tout le genre humain.

Nous rencontrerons de grands obstacles : autrement l’effort n’en vaudrait pas la peine. Nous trouverons probablement difficile de nous habituer à l’étude ; nous serons tentés d’attendre à demain ; nous ne saurons peut-être pas par quoi commencer ; et peut-être se moquera-t-on ne nous.

Ne nous laissons pas décourager. Nous ne nous livrons pas à l’étude pour passer le temps. Nous ne cherchons pas à nous distraire, mais à accomplir quelque chose d’utile. Nous avons l’intention de continuer notre éducation commencée à l’école et de donner la maturité intellectuelle à nos cerveaux adultes.

Rien ne nous oblige de continuer à nous instruire, si ce n’est une petite voix intérieure. Nous sommes poussés par la curiosité, par la soif du neuf, par le désir de nous entendre avec nos semblables, et le besoin d’apporter de sages raisonnements dans les discussions d’ordre social, économique et politique.

Quelques-uns d’entre nous sont à un âge où il leur reste beaucoup de temps pour faire ce qu’ils désirent. Les progrès de la médecine ont modifié les calculs des tables de mortalité. Nous vivrons plus vieux, et si nous voulons éviter le déclin intellectuel pendant ces années de grâce, il faudra que notre esprit continue de travailler.

Même si nous ne songeons pas encore à prendre notre retraite, notre travail journalier nous laisse des loisirs que nous pouvons employer utilement. Ne nous plaignons pas de ne rien avoir à faire quand nous pourrions si bien nous occuper.

Le progrès pose des problèmes

Comparés à ceux d’il y a seulement une cinquantaine d’années, les conforts de la vie paraissent étonnants. Mais il ne faut pas nous laisser éblouir par le progrès matériel et scientifique. Les découvertes de la science et les améliorations qu’elles ont apportées à notre sort, menacent de submerger les qualités spirituelles qui sont les seules permanentes.

Entourés comme nous le sommes d’une multitude de mécanismes, il importe de nous rappeler que la vérité, la loyauté, le courage et la foi sont les seules réalités qui font de nous des êtres complets, et qu’elles appartiennent seulement à ceux qui les cherchent.

À mesure que la science élargit notre connaissance du monde matériel, il importe de conserver notre place en cultivant nos talents personnels et les qualités dont nous a doués le Créateur.

Éducation adulte

Il y a une centaine d’années on regardait encore l’instruction comme une arme dangereuse à ne pas mettre à la portée de tous. Même après l’adoption de l’instruction élémentaire pour tous, on conserva encore des doutes sur la nécessité de l’éducation continuelle. De fait, l’Association canadienne pour l’éducation adulte n’existe que depuis dix-sept ans. C’est en juin 1935 qu’une constitution fut rédigée et un comité élu. Un an plus tard, le Dr E. A. Corbett commença à consacrer tout son temps aux affaires de l’association en qualité de directeur.

En 1946, l’association était prête à définir son rôle, et un comité sous la direction du professeur H. R. C. Avison, de Macdonald College, déclara dans une brochure que tous les hommes et toutes les femmes possèdent, en soi-même et dans leur communauté, les ressources spirituelles et intellectuelles nécessaires pour résoudre leurs problèmes. L’éducation adulte, dit le bulletin, ouvrira nos yeux aux possibilités et aux dangers de la vie moderne ; il faut pour cela qu’elle porte sur les affaires courantes de la vie réelle.

Notre éducation continuelle procède naturellement par stades : les jeunes gens qui sortent de l’école peuvent étudier les mêmes sujets que leurs grands-parents, mais pas sous le même point de vue. Le plus grand danger est de croire que notre somme de connaissances, à tout âge, est suffisante.

C’est une erreur d’idéaliser l’immaturité, et de considérer l’enfance comme la plus heureuse époque et l’adolescence comme l’âge d’or. En réalité, c’est la maturité que nous cherchons. Pour l’enfant la vie se mesure à la minute, pour l’adolescent à la journée, pour l’homme à l’année, mais ceux qui acquièrent un certain degré de maturité la mesurent par rapport à une époque ou même à l’éternité.

À la fin de leurs études scolaires, les jeunes gens commencent juste à penser, et ils ont encore beaucoup de chemin à faire. Grâce à l’éducation continuelle, nos jeunes diplômés de l’année apprendront à surmonter la mauvaise fortune et la tendance à s’effrayer en face des malheurs qui menacent le monde.

Maturité

Il importe de mûrir notre mentalité pour marcher de pair avec le progrès, au lieu de nous contenter de façons de penser à l’usage d’une époque beaucoup moins scientifique. C’est ainsi seulement que nous pouvons espérer d’éviter le désappointement et l’insuccès dont souffrent aujourd’hui trop communément beaucoup de personnes d’âge mûr.

Ce n’est pas aux années qu’on mesure la maturité, non plus qu’à la somme des connaissances. Elle consiste faire sage emploi de ses connaissances.

L’homme mûr a appris et il apprend ; il a agi et il prend note chaque jour des résultats ; il est devenu capable de combiner son savoir et son expérience dans son esprit, et de porter des jugements et préparer des plans.

Cela ne ressemble guère à la vie artificielle décrite par les utopiens. Ils se réfugient dans un royaume imaginaire, une sorte de monde enfantin ou tout s’obtient facilement, même gratuitement, et dans lequel une divinité bienveillante pourvoit à tous les besoins.

L’homme mûr accepte sans sourciller sa part de responsabilité dans le monde. Il est vrai que beaucoup de nos trésors nous ont été légués par nos ancêtres, et qu’ils existaient longtemps avant notre naissance, mais Il nous reste encore une grande part d’initiative.

D’une manière ou de l’autre, en grand ou en petit, nous pouvons contribuer au progrès de l’humanité. H. A. Overstreet dit dans son livre The Mature Mind que la somme des actes de chacun de nous fera peut-être la différence entre la destruction ou le bonheur du genre humain.

Même dans les dernières années de notre vie il est possible de continuer à explorer nos possibilités, et à préserver notre place comme membres actifs de la société. On peut encore apprendre, et apporter à l’étude de nouveaux problèmes toute la sagesse acquise au cours des ans.

Quand on conserve l’amour de l’étude toute sa vie, on se prépare une vieillesse pleine et heureuse pendant laquelle l’esprit continue à se nourrir et à se développer.

La culture

Il est tout naturel que la plus grande partie des premières années d’étude ait un but pratique. Les parents font des sacrifices pour préparer leurs enfants de la meilleure manière possible à gagner leur vie. Mais même l’enseignement élémentaire contient des leçons qui, au lieu de nous préparer à gagner notre vie, nous préparent à mieux en jouir. C’est la porte par laquelle nous entrons dans le royaume de la beauté, de la littérature, de l’art et de la culture.

Continuer à s’instruire après la sortie de l’école, c’est continuer à développer le goût et apprendre à jouir de ce qui est beau. Nous formons nos yeux, nos oreilles et notre jugement, de sorte que nous arrivons à concevoir la beauté et à admirer sincèrement tout ce qui est noble et vrai.

Il y a beaucoup de définitions de la culture, mais celle dont nous voulons parler a trois attributs.

Elle exerce les ouvriers à mieux comprendre le mécanisme de leur métier et à se rendre compte ainsi de leur rôle dans le domaine de la production et de la consommation. Elle les aide à se perfectionner par le travail intellectuel ou manuel.

La culture nous rend capables d’assumer nos devoirs comme individus ou citoyens, non seulement dans notre métier, notre syndicat ou notre famille, mais dans notre communauté et dans la communauté des nations. Elle rend la liberté plus réelle en élargissant son cadre.

La culture permet à un homme de développer, au maximum de son désir et de sa capacité, la faculté de jouir de la vie physiquement, moralement, intellectuellement et artistiquement. Elle l’aide à négliger l’accessoire, à s’en tenir à l’essentiel, et à raisonner clairement. Elle lui permet d’accomplir sa destinée.

La lecture

Pour la moyenne, la façon la plus commode de continuer à s’instruire est par la lecture. Il y a des livres pour tous les goûts, à la portée de tous, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Les livres nous permettent, pour ainsi dire, de voyager à travers les ages et de vivre dans le passé. Ils contiennent les trésors de la civilisation. C’est à nous de découvrir ces trésors et d’en faire bon usage.

C’est à nous également de faire un bon choix de nos lectures. Passer son temps à lire des niaiseries quand nos bibliothèques regorgent de chefs-d’oeuvre, c’est choisir une bille de marbre quand on pourrait tout aussi bien prendre une perle de grand prix.

Il faut admettre que la manière dont la littérature est quelquefois enseignée dans les écoles a découragé beaucoup de nos gens de la lecture des bons auteurs. Corneille et Racine n’ont pas écrit leurs tragédies pour ennuyer les écoliers, mais pour délecter leur auditoire. Quelques professeurs s’étendent trop souvent sur la vie de l’auteur, les circonstances dans lesquelles il a écrit ses oeuvres, son milieu et l’évolution du genre littéraire.

Pour être profitable, l’éducation continuelle ne doit pas consister seulement en cela. Il n’est pas très important de connaître la date de naissance d’un auteur pourvu que la lecture de ses livres nous donne du plaisir et le sentiment d’avoir appris quelque chose.

La lecture apporte aussi la paix. Quand un grave problème nous préoccupe, pourquoi ne pas consulter nos livres pour voir si les meilleures idées de tous les âges ne s’appliquent pas aussi à notre époque. Nous n’y découvrirons peut-être pas la solution exacte, mais notre perspicacité s’en trouvera certainement accrue. Un bon livre nous ouvre une fenêtre par laquelle nous voyons la vie sous un plus beau jour.

Principes

Dans notre éducation continuelle, cherchons des principes. Ils sont vivaces, convertibles et profitables. Les principes ne changent pas d’une année à l’autre sous les vicissitudes de la vie ; ils peuvent être appliqués à différentes situations, et ajouter leur part de jugement à nos raisonnements ; et ils procurent de la satisfaction parce que, chaque fois que nous adoptons un principe, nous sentons que nous avons fait une précieuse acquisition.

Les bons livres élargissent notre horizon, meublent notre esprit, nous aident à devenir plus instruits et plus sages. Ils ne nous apprendront peut-être pas à briquet des bombes atomiques ou à faire plus d’argent, mais ils nous aideront à comprendre les problèmes militaires et économiques. Ils nous montreront qu’il n’y a pas grand chose de nouveau en ce qui concerne les questions de bien et de mal, amour et haine, bonheur et misère, vie et mort. Ce que les bons auteurs ont dit il y a des siècles est peut-être juste ce qu’il nous faut pour recouvrer la sérénité aujourd’hui.

Les voix qui nous parlent par l’entremise des anciens livres font vibrer toutes les cordes de notre coeur. Elles nous donnent un sentiment de mesure, une méthode de comparaison, et un profond respect de la vérité.

Il n’y a aucun mal à lire et relire les livres que nous aimons. Notre point de vue change à mesure que nous vieillissons. Les livres que nous avons lus dans notre enfance, nous les avons compris à la manière des enfants. Plus tard, nous y avons trouvé un sens différent et un autre plaisir. Dans l’âge mûr, nous les interprétons à la lumière d’une longue expérience. Ne ferait-il que nous rappeler d’heureux souvenirs, un livre aimé vaut toujours la peine d’être relu.

Avantages

Nous trouverons à continuer à nous instruire des avantages que rien d’autre ne procure, dont le plus important est peut-être la capacité de raisonner juste. Nous ne sommes que trop portés à laisser l’espoir, la peur et l’ignorance gouverner nos pensées.

Le bon raisonnement repose sur la connaissance. Comment peut-on penser sans savoir. On dit que Darwin passa vingt ans à recueillir des données biologiques avant d’apercevoir aucun rapport entre elles. Puis, un jour, en se promenant dans la campagne, l’idée d’évolution lui vint à l’esprit. C’est ainsi que naissent les idées, tout d’un coup, après que nous avons longuement examiné des faits.

La curiosité intellectuelle n’est satisfaite que par l’éducation continuelle. C’est en apprenant peu à peu à distinguer le faux du vrai, à nous élever au-dessus de la superstition, à discerner ce qui est utile, à établir des comparaisons, que nous faisons de bons progrès en éducation continuelle.

Nous devenons également plus habiles à résoudre les problèmes, ou à reconnaître ceux que nous sommes capables de résoudre et ceux qui sont au-dessus de nos forces.

Beaucoup de questions contentieuses de notre époque ont pour cause la situation internationale. Il nous convient d’en juger l’importance, de décider à quel point nous désirons nous en occuper, et d’agir en conséquence. La vie devient beaucoup plus intéressante quand nous continuons à nous tenir au courant des événements.

La démocratie repose sur notre degré d’instruction. Elle dépend du fait que chacun de nous formera de la meilleure manière possible tous les jugements dont il est capable. Elle est fondée sur la raison, et son plus grand avantage est de fournir aux gens intelligents l’occasion de faire un choix.

Pour choisir sagement, nous avons besoin de continuer à nous instruire, de participer aux affaires communales, scolaires, religieuses et sociales, d’avoir l’esprit ouvert et l’amour de la beauté, de la paix et de la bonté. Dans ces conditions, l’éducation continuelle nous aidera à nous adapter intelligemment aux changements sociaux.

Philosophie

Grâce à l’éducation continuelle nous arriverons facilement à nous faire une meilleure philosophie de la vie. Nous avons besoin de philosophie, ne serait-ce que pour ne pas être déroutés par la tournure des événements politiques, économiques et sociaux.

Peut-être est-il étrange de parler de philosophie quand nos journées sont si remplies qu’il semble rester peu ou pas de place pour la méditation. Mais quand on arrive à l’âge mûr il faut trouver le temps de fouiller dans son âme si on veut gouverner sagement sa vie et ne pas se laisser emporter comme une feuille morte au gré de tous les vents.

Être philosophe c’est, entre autres, ne pas se contenter de vivre au jour le jour et chercher à se faire une conception du but de la vie ; c’est meubler et enrichir notre esprit par la lecture des bons auteurs et pratiquer les vertus de nos ancêtres car, a dit un auteur moderne, c’est seulement dans le royaume de la philosophie, de l’art et de la religion que nous trouverons le salut de notre âme.

Ne remettez pas à demain…

Ayant décidé de continuer à vous instruire, faites immédiatement des plans à cette fin. Nous remettons trop souvent au lendemain ce qu’il importe de faire immédiatement pour notre bonheur. Nous avons tant de choses à faire, nous sommes sollicités par tant de distractions, que nous acquérons rarement cette tranquillité sereine que procure le savoir.

Nous sommes loin de nous suite à nous-mêmes. Nous avons besoin pour nourrir notre corps d’avoir constamment accès aux ressources matérielles de ce monde. Notre esprit a également besoin de se maintenir en rapport avec des sources spirituelles pour se nourrir et se rafraîchir.

Ne nous laissons pas décourager par la tournure menaçante des événements et n’attendons pas stoïquement le cataclysme au-devant duquel notre civilisation semble courir. Au lieu de nous sentir impuissants, continuons à nous instruire et à élargir l’horizon de nos connaissances. De fait, si nous nous mettons assez tôt à l’oeuvre, nous avons des chances d’échapper à l’adversité et de préparer pour l’humanité un avenir beaucoup plus brillant que son passé.