Skip to main content
Download the PDF Version

D’abord, il s’agit de s’entendre sur ce que nous appelons progrès.

On ne saurait restreindre l’idée de progrès à un seul pays, quoique, naturellement, les résultats soient plus apparents dans un pays que dans un autre. On ne peut pas non plus prendre le bonheur comme mesure, car les imbéciles sont plus heureux que les génies. Le seul moyen de juger raisonnablement le progrès de l’humanité est de considérer la maîtrise croissante de l’homme sur son milieu, sur tout ce qui contribue à la réalisation de ses désirs.

Un philosophe américain a dit que le progrès est la conquête du chaos par l’intelligence et la volonté, la victoire de l’esprit sur la matière.

Sous ce rapport, le monde a fait des progrès. Nous sommes délivrés d’un grand nombre d’anciens maux. La somme de nos capacités est plus grande et la moyenne de notre niveau intellectuel plus élevée que jamais.

Dans l’ensemble, la comparaison de la vie en 1952 avec l’ignorance, les superstitions, la brutalité et les maladies des peuples primitifs est réconfortante, quoique l’existence nous paraisse encore précaire et chaotique.

Évidemment, il y a encore des esprits ignorants et des peuples retardataires, mais un nombre incalculable de nos contemporains ont atteint un niveau intellectuel et moral dont les premiers hommes n’auraient pu se faire une idée.

On s’imagine dans chaque siècle que la vie n’est pas meilleure qu’au siècle précédent, mais ce n’est que par défaut de perspective. Les conditions d’existence sont de beaucoup supérieures aujourd’hui, en moyenne, à celles de toute autre époque. Tout en nous plaignant de notre sort, nous éprouvons une certaine satisfaction des progrès dans notre culture, et de l’amélioration, encore trop lente, dans nos rapports avec nos semblables.

Science

D’aucuns, naturellement, espèrent beaucoup trop de la science. Ils voudraient que tous les maux de la terre soient immédiatement guéris par des méthodes scientifiques. Mais il faut réfléchir que l’homme existe depuis longtemps, peut-être un million d’années, et que la science est à peine vieille de deux siècles. Un écolier moderne possède une meilleure connaissance de l’univers que Ptolémée, et un simple étudiant de nos universités est mieux renseigné qu’Aristote avec sa vaste intelligence.

Nos ancêtres combattaient la peste en offrant des sacrifices aux dieux ; nous la guérissons par des mesures sanitaires. En regardant bouillir une marmite, nous avons conçu l’idée d’utiliser la vapeur comme force motrice ; en mélangeant ceci et cela dans une cornue, nous avons découvert la chimie ; en jouant avec un cerf-volant, nous avons amené l’électricité à notre portée. C’est en étudiant les lois de la nature et en leur obéissant que nous avons fait des progrès dans le domaine scientifique. En observant ces lois inexorables, nous les avons asservies à notre volonté.

Hygiène

C’est incontestablement dans le domaine de l’hygiène que nous avons fait le plus de progrès. Depuis la première partie du dix-neuvième siècle – et particulièrement depuis une centaine d’années – nous avons réussi à combattre la mort et les maladies, et à prolonger la moyenne de la vie.

Rien ne le démontre plus clairement que le rapport publié en janvier dernier par le Conseil économique et social des Nations Unies. Ce rapport est intitule Conclusions tirées des études relatives à l’interdépendance des tendances démographiques et des facteurs d’ordre économique et social.

Facteurs économiques et sociaux

Quoique nous ayons peu de détails sur la longévité humaine aux premiers siècles de l’histoire, il est clair que la vie était plutôt brève. Une petite table pour la Grèce, préparée d’après des inscriptions nécrologiques, indique que la moyenne vers 400 ans avant J.-C. était d’environ 30 ans. Au premier siècle avant J.-C., elle était d’environ 22 ans en Égypte. En Europe, entre le 13e et le 17e siècle, on pouvait s’attendre à vivre de 20 à 40 ans, et en Suède, au 18e siècle, de 33 à 40 ans.

Il y a là une grande différence avec la longueur actuelle de la vie dans les pays d’Europe et dans les pays d’outre-mer habités par les Européens, dont un grand nombre ont plus de 65 ans. La dernière table de mortalité pour le Canada (1947) donne 65.18 ans pour les hommes et 69.05 pour les femmes.

Plusieurs raisons expliquent la diminution des décès et la prolongation de la vie : progrès de la médecine, abondance et amélioration des aliments, mesures sanitaires, et moins de fatigue dans le travail.

Les auteurs de tous les ouvrages sur le sujet, d’après le rapport d’UNESCO, s’accordent à dire que l’importante réduction des cas de décès, dans les centres culturels d’Europe depuis le 18e siècle, est due principalement à la grande amélioration dans la situation économique du peuple.

L’industrialisation, le développement commercial, et le rendement croissant de l’agriculture ont fourni la base économique d’une existence plus abondante et plus saine, et pavé la voie pour les progrès de l’hygiène et de la médecine qui ont permis de réduire les cas de mortalité.

Le monde occidental

Le progrès – non seulement en hygiène mais dans beaucoup d’autres domaines, depuis les deux derniers siècles, est l’oeuvre de citoyens du monde occidental qui, individuellement et collectivement, en font profiter les habitants des pays retardataires.

Il est important que non seulement les chefs, mais tous les habitants des autres pays, soient au courant de tout ce que l’Ouest est en mesure d’offrir sous le rapport de conditions d’existence, conquête de la pauvreté, instruction et lutte contre les maladies.

Ce que l’Ouest a découvert, dit Bertrand Russell dans son livre New Hopes for a Changing World, quoique la réalisation en soit encore incomplète, est une méthode par laquelle presque tout le monde puisse avoir assez de biens matériels pour faire son bonheur, sans trop de travail, et avec le degré de culture intellectuelle nécessaire pour jouir de ses loisirs.

Cet état de choses, rendu possible par le fait qu’un ouvrier peut aujourd’hui produire beaucoup plus qu’il n’en faut pour ses propres besoins, n’est pas encore parfait. Il est menacé de l’extérieur par les envieux, et à l’intérieur par ceux chez qui persistent encore des passions primitives.

La position du Canada

Il n’y a pas si longtemps que les autres pays avaient tendance a regarder, le Canada, simplement comme une source de matières premières. Aujourd’hui, le Canada est un pays industriel, remarquable par sa culture et ses progrès.

Il y a quatre-vingt-cinq ans que nos provinces ont été unies par la confédération. Depuis, nous avons franchi les frontières de la géographie, du climat, de la philosophie et de la coutume pour arriver à notre position présente. Aujourd’hui, le Canada est au premier rang des pays qui s’efforcent de combattre les vieux préjugés, l’égoïsme et l’insularité, pour permettre au rétablissement économique mondial et à la stabilité, de marcher de pair avec la paix politique.

Dans son message d’adieu en février dernier, le vicomte Alexander a dit : « Aujourd’hui, avec seulement 14,000,000 d’habitants, le Canada est un des pays les plus riches du monde, et son développement ne fait que commencer. La nature a été bonne envers les Canadiens, et elle ne saurait avoir choisi un meilleur peuple pour combler de ses bienfaits. »

Le peuple canadien a apporté de grandes contributions au progrès, non seulement de son propre pays, mais du monde entier. Rappelons-en quelques-unes pour nous rafraîchir la mémoire.

Neuf ans après la confédération, Alexander Graham Bell fit le premier appel téléphonique du monde entre deux villes, de Brantford à Paris, Ontario, en citant Hamlet dans son soliloque : « Être ou ne pas être. »

John Wright, de Toronto, imagina la perche de trolley qui permit l’emploi du tramway électrique. Robert Foulis, de Saint-Jean, N.-B., inventa la sirène à vapeur. Le Dr. William Saunders et son fils Charles perfectionnèrent le blé Marquis, qui a permis d’étendre le champ des emblavures. L’insuline a été découverte par le Dr Frederick Banting et Charles Best, et l’Institut Banting a vaincu la silicose, cette poussière funeste qui faisait tant de ravages parmi les mineurs. C’est au professeur Burton, à James Hillier et à Albert Prebus que nous devons le microscope électronique qui fait paraître un cheveu de la grosseur d’un poteau de télégraphe. Et, pour mettre fin à des siècles d’exploration aventureuse, le sergent Harry Larsen, de la Royale Gendarmerie à cheval et son équipage, accomplirent pour la première fois le passage du Nord-Ouest de l’ouest à l’est.

Le Canada économique

Au premier recensement du Canada en 1666 pour mesurer les progrès de la population depuis la fondation de Québec par Champlain 58 ans auparavant, nous avions 3,215 habitants. Deux cents ans plus tard, nous en avions presque trois millions et demi, et au recensement de l’an dernier, 14,009,429.

Comme tous les nouveaux pays, le Canada fut d’abord agricole, avec quelques moulins et fabriques. L’industrialisation comme nous la concevons aujourd’hui, ne commença qu’avec l’arrivée de capitaux de 1900 à 1913, principalement de Grande-Bretagne, et de 1920 à 1929, principalement des États-Unis. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, grâce aux placements domestiques et étrangers, nous entrons dans ce qui promet être une nouvelle ère de rapide et vaste industrialisation.

Il est facile de démontrer les progrès industriels du Canada par des chiffres. Notre production nationale brute a monté de $5,956,000,000 en 1929 à $17,693,000,000 en 1950 et à environ $20,750,000,000 l’an dernier. En 1920, la production agricole entrait pour 41.3 pour cent dans la valeur nette de toute la production, et les manufactures pour seulement 32.7 pour cent. En 1948, l’agriculture avait baissé à 21.5 pour cent du total net, tandis que les manufactures avaient monté à 53.1 pour cent.

Mais les statistiques ne disent pas tout. Les Canadiens ne souhaitent pas une utopie mécanique. Leur idéal est un pays mis en valeur par son peuple, en utilisant toute l’aide que peut nous fournir la science, mais tout en conservant le riche héritage culturel du passé.

Le Canada ne domine pas le monde physique par sa dimension, sa puissance économique, ses forces armées, ou le chiffre de sa population, mais dans le domaine des idées, de l’humanité et du bien-être, il espère continuer à ne le céder à aucun pays du monde.

Les dangers du progrès

Le progrès offre naturellement des dangers. Il n’est pas toujours bon pour nous parce qu’il rend la vie facile. Si les bienfaits de la civilisation sont plus grands, les désastres possibles le sont également. Tout dépend de notre conduite dans ce nouveau milieu. Un savant a dit tristement il n’y a pas très longtemps : « Le surhomme a construit l’avion, mais l’homme-singe s’en est emparé. »

Nous avons besoin d’autre chose que le progrès technique pour être sûrs que le vaste groupe qui compose aujourd’hui l’humanité ne cause pas sa propre perte. Nos groupes sociaux se sont agrandis : de la famille à la tribu, de la tribu à la nation, de la nation aux Nations Unies. Il s’agit maintenant de penser sur une échelle également plus grande.

La dictature, qui semble à certaines gens un moyen facile de résoudre quelques problèmes sociaux, était autrefois bénévole et patriarcale ; de nos jours, elle a recours à d’effroyables tortures physiques et morales.

Nous croyions avoir enterré la folie de la dictature sous les ruines de la Chancellerie de Berlin. Aucune hypothèse n’était plus insensée et plus futile que celle fondée sur l’idée de la dictature, idée qui promettait le progrès et produisait le chaos. Mais cette funeste idée a infecté plus de la moitié de l’Europe.

Les peuples du monde occidental disent qu’ils sont prêts à mourir pour l’amour de la liberté. Par cela, ils veulent dire qu’ils sont prêts à tout faire pour conserver le genre d’existence que la liberté rend possible. Ils ont accompli sous le régime de la liberté des choses qu’ils n’auraient pas pu faire dans l’esclavage.

La liberté n’est après tout qu’une porte qui s’ouvre. Le monde occidental a franchi cette porte et trouvé l’occasion de mener une existence a l’abri de la faim et du danger, dans le bonheur et l’abondance. Aujourd’hui, cette civilisation est menacée par des agitateurs étrangers.

L’Utopie

Au lieu de préférer la dictature à la liberté et aux responsabilités de la démocratie, certaines gens souhaitent l’Utopie. Pour les uns, c’est la vie simple de leur jeunesse, les plaisirs innocents, les jeux champêtres, sans soucis et sans inquiétude du lendemain. Pour les autres c’est un château en Espagne, mais avec tout le confort moderne.

L’espoir de trouver une Utopie toute faite a toujours donné lieu au désappointement et à la désillusion. L’Utopie, comme toute autre cité ou tout autre État, doit d’abord être construite, et c’est à nous qu’en revient le soin. Cela exige du travail et rien ne sert de rester les bras croisés en espérant des jours meilleurs.

Quel que soit notre but, nous partons toujours de l’endroit où nous sommes.

Nous nous montrons faibles seulement quand nous ne faisons rien. « C’est le destin » est l’excuse des esprits pusillanimes. Nous ne nous rendons pas justice quand nous nous abandonnons à la destinée sans essayer de réagir.

La source du progrès

Au cours de l’histoire, gravée sur la pierre ou conservée dans les bibliothèques, l’homme a démontré qu’il était capable de suppléer aux dons de la nature par ses efforts. Tout ce que nous désirons ne provient que de deux seules sources : les fruits de la terre et le travail de l’homme.

Ce principe exclut tout espoir nébuleux de rien espérer de la chance, de la routine, ou de quelque source mystérieuse. Ne comptons pas sur l’aide d’un génie bienfaisant. Le passage de notre état actuel à un état meilleur exige l’exercice de nos muscles ainsi que de notre ingéniosité et de toutes nos connaissances. Les théories sont insuffisantes : le phénomène de l’électricité reste le même, que nous le considérions comme un fluide, une répulsion de molécules ou les relations de l’éther. Si quelqu’un concevait l’étrange théorie que l’électricité est un troupeau de chèvres invisibles qui dansent le long d’un fil avec une rapidité inimaginable, il serait tout de même obligé d’isoler le fil et d’engendrer le courant.

Nos besoins croissants

Ce qu’il y a de plus curieux dans l’histoire est que les sociétés primitives avaient la sensation de vivre dans l’abondance, tandis que, tout en étant ostensiblement plus riches aujourd’hui, nous éprouvons une sensation de besoin. Quelques peuplades de l’Afrique sont entièrement contentes de leur sort, parce qu’elles ne connaissent aucune autre existence.

Mais chaque objet nouveau, chaque besoin satisfait fait naître chez nous de nouveaux désirs. Nos besoins semblent insatiables.

Depuis quelques années, les milieux politiques inclinent a l’idée que les mesures sociales ne sont pas à la hauteur des besoins du peuple. En réalité, les besoins du peuple, y compris une plus grande mesure de loisir, ont augmenté trop rapidement par rapport aux facilités économiques capables de les satisfaire.

Tout le monde ne partage pas l’idée que la vraie sagesse ne consiste pas à désirer davantage, mais à se contenter de moins, quoiqu’elle ait du bon. Bien des fois, on trouve plus de plaisir à désirer sans posséder qu’à posséder sans désirs.

Qualités humaines

Heureusement, il existe quelque chose de plus que le désir de posséder dans le coeur humain. C’est le besoin de perfection, le désir d’améliorer notre milieu, l’ambition de nous perfectionner sous le rapport intellectuel et spirituel.

Chaque pas en avant nous donne une meilleure idée de ce qu’il nous reste à faire. Même au plus bas de l’échelle humaine, l’homme a toujours eu l’ambition de grimper plus haut et la force de le faire. C’est un animal progressiste.

Mais il y a cependant des difficultés. La vie humaine est faite d’une mise au point continuelle des rapports internes aux rapports externes, et cela n’est pas aussi facile à accomplir que dans l’ordre purement matériel.

Il nous reste encore à apprendre à ne pas mettre entrave aux plaisirs des autres quand leur conduite ne gêne pas trop violemment la nôtre. Les gens qui nous entourent appartiennent aussi bien que nous à l’ordre des choses, ils ont les mêmes droits que nous, sont nos égaux sous tous les rapports, ont droit aux mêmes privilèges que nous, et ne sont pas plus responsables que nous de leur caractère et leur milieu.

Nous faisons des progrès dans cet ordre d’idée. Nous devenons meilleurs chaque jour et de plus en plus tolérants. Après avoir entièrement adapté notre conduite et nos idées à notre milieu tel qu’il est, après avoir appris ses lois et ses particularités, nous serons à même de modeler le monde selon nos désirs, ou bien, si nous trouvons la tâche impossible, de nous adapter à la situation.

Tout cela peut s’exprimer dans une petite prière qui résume toute une philosophie : Seigneur, accorde-moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux pas changer ; le courage de changer ce que je peux ; et la sagesse de voir la différence.

Progrès social

Pour mener une vie bien remplie, il faut que chaque être humain, à sa propre manière, prenne part à tout ce qui rend la vie meilleure. Cela commence au sein de la famille, continue par l’école et la participation économique, et ensuite par les oeuvres sociales et collectives.

La civilisation est due à deux causes principales : le foyer familial où est né le sentiment social qui est le ciment de la société, et l’agriculture, qui a attaché au sol les tribus errantes et leur a permis de construire les écoles, les églises et tout ce qui contribue à la culture.

Mais il ne faut pas nous arrêter là. Il s’agit maintenant d’adapter notre société aux complexités qu’a fait naître le progrès, entre autres, un genre d’association et de collaboration sur une plus grande échelle que dans la famille, la communauté et la nation, mais de la même nature.

Nous avons déjà commencé. L’association et la collaboration ont rendu possible le commerce entre campagne et ville, entre provinces et entre nations ; la collaboration nous a donné des lois qui protègent nos droits et notre personne ; l’association nous a enseigné le besoin d’égalité dans la poursuite de la vie, de la liberté et du bonheur.

Comme résultat de cette association, nous avons pu nous livrer à l’acquisition de connaissances qui ont soulevé le voile sous lequel une grande partie du globe se dérobait à nos yeux. Nous avons découvert les mystères de la chimie et de la physique, et asservi des forces naturelles auprès desquelles toute l’énergie humaine est insignifiante.

Nos us et coutumes

Les Canadiens sont convaincus que leur manière de vivre est supérieure à beaucoup d’autres. Mais une manière de vivre ne saurait subsister avec succès tant que ce n’est qu’une simple conviction ; encore faut-il la sentir profondément et croire profondément à sa réalité. Il est faux et trompeur de peindre notre mode de vie comme quelque chose de charmant, populaire et facile.

La civilisation comporte plus que le téléphone, les laveuses et la lumière électrique. C’est une question d’impondérables, de plaisirs intellectuels, d’amour de la beauté, d’honneur et de valeurs spirituelles.

Notre manière de vivre n’est pas parfaite, mais en somme elle vaut mieux que celle d’autrefois et promet de s’améliorer encore.

Elle offre à un plus grand nombre de personnes que jamais la santé au lieu de la maladie, un repas quand on a faim, le repos quand on est fatigué, un abri, des loisirs, la sympathie, l’amour et la réalisation de nombreux désirs.

Notre plus grande erreur serait de nous croire arrivés au but de nos efforts. À cette étape de notre route, d’immenses étendues se déroulent à nos yeux. Si nous nous sommes égarés, tâchons de regagner le sentiment d’entrer dans une nouvelle époque historique. Nous apercevons des champs infinis de connaissances à explorer, des possibilités innombrables découlant de nos merveilleuses inventions, et l’occasion d’utiliser toutes ces connaissances et toutes ces découvertes technologiques pour travailler en commun au perfectionnement de notre genre de vie.

En portant nos regards en arrière, nous envisageons la naissance du monde, la création de l’homme, les progrès de la civilisation. Actuellement, nous voyons la valeur de la liberté humaine, les merveilles de la science et de l’art, la profusion de biens matériels pour notre bonheur. En considérant l’avenir, nous entendons des voix innombrables entonnant non pas un chant funèbre, mais célébrant une vie de triomphe et d’abondance.