Skip to main content
Download the PDF Version

La grande masse de ressources naturelles du Canada n’est pas faite pour tenir enfermée sous l’oeil d’un avare. C’est un trésor de choses naturelles destinées à être transformées en choses utiles par notre habileté et notre énergie.

Mais l’homme avisé fait de temps à autre l’inventaire de ses ressources pour s’assurer qu’il en fait bon usage.

Chaque civilisation repose sur des bases différentes. Adam, quand il a été forcé de gagner son pain à la sueur de son front, a tiré sa subsistance du sol ; et nous, quand nous tirons l’énergie atomique de l’uranium, nous utilisons non seulement une couche plus profonde du sol mais aussi notre intelligence. Étant donné nos vastes ressources matérielles, ainsi que l’énergie et la capacité, il n’est pas surprenant de voir le bien-être matériel fleurir comme il le fait au Canada.

Nous avions, depuis des générations, la réputation d’être des fournisseurs de matières premières : mais il s’est produit un grand changement dans l’espace d’une seule génération. Aujourd’hui le Canada n’est pas seulement un riche réservoir de matériaux, mais aussi un pays industriel transformant ses ressources naturelles en marchandises utilisables.

Échange de ressources

Le fait que chaque pays a des ressources naturelles différentes pose d’importants problèmes aux membres de la famille humaine. Quoique aucune nation ne puisse se vanter d’être favorisée au point de pouvoir s’isoler entièrement du reste du monde, quelques-unes sont plus en mesure de le faire que d’autres. Une des questions embarrassantes pour un pays riche en ressources naturelles est de décider à quel point il doit renoncer au matérialisme économique dans l’intérêt du bien-être international.

Jamais dans notre histoire le reste du monde n’a été aussi important pour le Canada, et en même temps le Canada n’a jamais eu une aussi bonne occasion de lui être utile.

En 1945, la valeur nette de notre production primaire était de $2,566 millions. Après avoir transformé ces denrées dans nos usines, nous avons exporté pour $3,218 millions de marchandises. Cela indique a quel point nous avons été capables d’échanger des marchandises de fabrication canadienne pour des marchandises fabriquées ailleurs.

Bon équilibre économique

Ce n’est pas une seule ressource, si grande qu’elle soit, qui donne de l’importance au Canada et qui en fait ce qu’il est aujourd’hui, mais la nature complémentaire de tout l’ensemble, ce qui forme une économie homogène.

Le Canada possède, par tête d’habitant, plus de réserves de charbon et de lignite, plus de chutes d’eau utilisables, et plus de terres arables et cultivées que tout autre pays. Il occupe le deuxième rang sous le rapport du minerai de fer et le quatrième sous celui des pâturages. Quelques chiffres en donneront une idée. L’énergie hydraulique utilisable par tête, dans les trente-deux plus importants pays, est de 0.16 h.p. ; au Canada de 2.27 h.p. Le minerai de fer par tête dans tous les pays est de 24.6 tonnes ; au Canada, de 217 tonnes. La superficie arable et cultivée est de 1.30 acre par tête dans tous les pays ; au Canada de 5.04 actes.

On estime qu’environ le quart du Canada est couvert de forêts, et qu’environ un quart de ces forêts produisent du bois pour le commerce, dont les deux tiers en Colombie-Britannique. Nous avons un quart de million de milles carrés d’eau douce, beaucoup plus que tout autre pays. Nous sommes riches en minéraux importants. La production des ressources dépend du climat, et le Canada est particulièrement favorisé sous ce rapport, de sorte que nous pouvons considérer notre climat comme une ressource naturelle.

Niveau élevé d’existence

Il y a lieu de se réjouir de tout cela. Grâce aux vastes ressources naturelles de leur pays, les Canadiens ont à leur disposition plus de marchandises et de services, plus de force motrice, plus de vivres, plus de maisons, plus de confort, plus de loisirs et plus d’amusements que n’importe ou au monde. Et cela a été accompli sans abandon d’indépendance personnelle, sans régimentation, sans dictature, sans domination gouvernementale. Le Canada est un pays libre à l’ancien sens du mot « libre » qui signifie que chacun est libre de pratiquer le culte qui lui convient, de choisir sa propre carrière, de parler comme il lui plaît, de penser et de discuter n’importe quoi, et de lire une presse libre. Le Canada a un gouvernement démocratique au sens « démocratique », c’est-à-dire, élu par le vote libre du peuple et responsable envers le peuple.

Quant au niveau de la vie matérielle, il serait aisé de compter les automobiles, les bains, les radios et les téléphones, mais cela est mieux exprimé dans le nouveau livre de Geoffrey Gorer, The American People. Le président Roosevelt et ses conseillers discutaient les moyens de mettre des livres entre les mains des Russes pour les convertir du totalitarisme à la démocratie. Après avoir mentionné quelques-uns des textes classiques sur la démocratie, le président Roosevelt dit : « Si je voulais montrer aux Russes la supériorité de notre manière de vivre, j’essaierais de leur mettre entre les mains un seul livre – le catalogue de Sears-Roebuck. » N’importe quel catalogue de grand magasin à rayons du Canada, accompagne d’une liste de salaires hebdomadaires des Canadiens, donne une meilleure idée du niveau élevé d’existence dans notre pays que des volumes de statistiques.

Forêts luxuriantes

Le Canada a une bonne part des cinq milliards d’acres de forêt du monde entier. Ses forêts couvrent une vaste ceinture, large de 600 à 1300 milles, de l’Atlantique au Pacifique. Elles forment 38 pour cent de nos terres et contiennent 130 espèces d’arbres dont 33 conifères.

D’après les statistiques publiées l’an dernier par le ministère des Mines et Ressources, l’industrie forestière comptait 5,300 établissements en 1945, employait 44,000 personnes et sa production brute était évaluée à $231 millions ; l’industrie de la pulpe et du papier avait 109 établissements, employait 40,000 ouvriers et sa production était évaluée à $400 millions. Les rapports du ministère du Commerce estiment à 200,000 le nombre d’employés dans les industries de la pulpe et du papier avec une production brute de $1,185 millions en 1945.

Quant aux industries découlant des produits forestiers, le ministre des Finances a dit à la Lumbermen’s Association en février que les exportations de bois, de produits du bois et de papier « forment la plus grande catégorie dans les statistiques et s’élèvent à $886 millions au cours de 1947, c’est-à-dire 32 pour cent de toutes les exportations de produits canadiens ». L’industrie de la pulpe et du papier est au premier rang des manufactures sous le rapport de la valeur nette de la production et c’est l’une des plus grandes entreprises industrielles du monde.

Abondants minéraux

Maintenant qu’il produit tout le blé possible dans l’Ouest et qu’il s’efforce d’utiliser pleinement son bois, le Canada s’aventure dans le Nord à la recherche de minéraux. Une meilleure connaissance de la géologie du Nord-Ouest et les progrès des transports et des communications ont permis d’explorer de vastes régions qu’on considérait jusqu’ici comme un désert de roches. Une compagnie dépense $50,000 par an pendant trois ans en explorations, et une autre expédition ira dans une partie éloignée et inexplorée de l’Arctique à un coût de $30,000.

Les cinq principaux minéraux métalliques produits au Canada l’an dernier sont l’or, le cuivre, le nickel, le zinc et le plomb, évalués à $360 millions ; les quatre principaux minéraux non métalliques sont le charbon, l’amiante, le pétrole et le gaz naturel, évalués à $137 millions ; et en outre nos produits d’argile et autres matériaux de construction sont évalués à $73 millions. Le total de la production minérale est de $619 millions.

Les rues du Canada ne sont pas pavées d’or, comme on voulait le faire croire aux émigrants du siècle dernier, mais un sentier au moins avait des pavés d’or. Une piste bien fréquentée dans la région du Yellowknife recouvrait une veine que les voyageurs n’avaient pas remarquée. Quand elle fut découverte, de petites pièces de quartz, qui avaient été détachées par les pieds des voyageurs, donnèrent à l’essai $700 d’or à la tonne.

La production du nickel, principalement dans les mines de nickel et de cuivre de Sudbury, Ontario, a quadruplé entre 1914 à 1939, tandis que la production du cuivre est devenue sept fois plus grande, celle du plomb onze fois et celle du zinc dix-sept fois.

Le fer fournit les fondements de l’industrie moderne. On ne connaît pas très bien les ressources du Canada en minerai de fer. Les découvertes d’il y a quelques années dans les régions du Lac Supérieur sont exploitées depuis 1945. Une exploration partielle des gisements en travers de la frontière du Québec et du Labrador révèle du minerai de haute qualité. Il paraît probable, dit l’Annuaire du Canada que la production de minerai de fer au Canada ira longtemps en augmentant.

Le Canada a trouvé d’importants gisements de minerai d’uranium, principale source de l’énergie atomique, et un autre champ a été découvert en mars. La mine d’Eldorado est bien connue comme la deuxième grande source d’un minerai dont on extrait le radium et l’uranium ; la dernière découverte a eu lieu près de Flin Flon, Manitoba.

Le Canada a remplacé la Russie comme le plus grand producteur de platine depuis 1934. L’industrie fait un grand usage de platine depuis quelques années et absorbe toute la production des mines dans le district de Sudbury.

Il ne faut pas oublier l’aluminium quoique la matière qui en est le principal élément ne soit pas une ressource naturelle du Canada mais qu’elle soit importée d’autres pays. Sa manufacture au Canada est due à notre grande richesse d’une autre ressource naturelle, l’énergie hydraulique.

La Aluminum Company of Canada emploie 15,000 personnes et a une feuille de paie annuelle de $35 millions. En outre, il existe 1,500 compagnies qui fabriquent de l’aluminium et qui emploient environ 50,000 personnes.

La compagnie canadienne, dont le capital engagé est de $350 millions, manufacture 25 pour cent de la production mondiale. La production de l’an dernier était évaluée à $150 millions, dont les exportations ont pris 90 pour cent.

Asbestos, charbon et pétrole

Le Canada est riche en minéraux non métalliques. C’est la principale source d’asbestos, dont la production est concentrée dans les Cantons de l’Est de Québec. La valeur de la production annuelle a augmenté de $24,700 en 1880 à $24,500,000 en 1946.

Le charbon est un de nos problèmes. Notre pays est un des plus riches du monde en réserves bitumineuses mais elles sont situées généralement loin des centres industriels. En conséquence, le Canada n’a jamais fourni plus que la moitié de ses besoins. En 1938, nous avons produit 14 millions de tonnes et nous en avons importé 13 millions ; en 1946 nous avons produit 18 millions de tonnes et nous en avons importé 26 millions.

Le Canada est anémique sous le rapport du pétrole et ses puits ne produisent qu’environ le septième de ses besoins. Des suintements de vaste étendue dans des formations favorables du bassin du MacKenzie indiquent la possibilité d’ajouter de nouveaux champs pétrolifères à ceux de la vallée Turner et de Fort Norman. Juste l’hiver dernier le pétrole a jailli d’un nouveau puits à Leduc, Alberta. La production totale en 1947 était de 7,632,204 barils, dont le Nouveau-Brunswick a produit 22,848 barils ; l’Ontario 124,954 ; la Saskatchewan 528,932 ; l’Alberta 6,711,276 ; et les Territoires du Nord-ouest 244,194.

Nous avons d’énormes gisements de pétrole dans les sables goudronneux de l’Alberta mais la difficulté est de trouver un moyen économique d’en tirer le pétrole. D’après l’Annuaire du Canada c’est « la plus grande réserve de pétrole connue de toute la terre ». Les géologistes canadiens l’estiment à 100 milliards de tonnes et le Bureau des mines des États-Unis à 250 milliards de tonnes.

L’agriculture fleurit

L’agriculture est naturellement la plus importante industrie du Canada ; elle permet de gagner la vie à environ un quart de la population et fournit la matière première à un grand nombre de manufactures. Elle revêt différents aspects ; les Provinces maritimes produisent de tout à part les grains, l’Ontario et le Québec font de la culture générale, les Prairies cultivent principalement le blé et la Colombie-Britannique les fruits.

La superficie des terres arables ne peut être estimée qu’approximativement parce qu’elle augmente tout le temps. Les terres cultivées et capables de culture, d’après l’Annuaire du Canada couvrent 548,000 milles carrés ou 351 millions d’acres. Les récoltes varient depuis le tabac, le raisin et les pêches des régions méridionales du Québec et de l’Ontario jusqu’au blé à maturité rapide dans les districts où l’été est très court.

Les emblavures de 1947 se chiffrent à 46,700,000 acres dont 24,000,000 d’acres de blé. Nous avons récolté 7,862,000 de boisseaux de blé depuis vingt et un ans, soit une moyenne de 374,000,000 de boisseaux par an.

Le Canada a remporté le Prix International pour le blé 29 fois depuis 33 ans, et le Championnat International pour l’avoine seize années sur vingt.

Les progrès technologiques ont marché de pair avec l’expansion territoriale. Le nombre des tracteurs sur les fermes a augmenté de 47,000 en 1921 à 159,000 en 1941, et au dernier recensement il y avait près de 400,000 automobiles et camions dans les fermes canadiennes. Le cultivateur canadien, avec l’aide de machines et de la science, cultive en moyenne quatre-vingt-cinq acres de terrain.

Depuis quatre-vingts ans, le Canada a passé de la faucille aux faucheuses mécaniques, du wagon tiré par les boeufs aux camions et aux tracteurs. Zimmerman, dans son livre World Resources and Industries, compare les sept millions de cultivateurs en Amérique du Nord avec les dix millions en Europe et les centaines de millions en Asie et ajoute : « Il est impossible de trouver un meilleur exemple de ce que peuvent faire les machines et les capitaux dans le domaine de la culture extensive et de l’utilisation des terrains. »

Bonne pêche ; belles fourrures

La pêche est probablement la première industrie pratiquée par les Européens dans le nouveau monde. Les Premiers aventuriers prenaient leurs poissons sur les côtes de Terre-Neuve et des Provinces maritimes, les salaient ou les faisaient sécher et les emportaient avec eux pour vendre en Europe. Aujourd’hui, deux des grandes pêcheries du monde se trouvent à l’est et à l’ouest des côtes canadiennes.

Il existe de très grandes possibilités d’augmenter la valeur économique de la pêche dans nos eaux. La situation des pêcheurs serait plus heureuse si les Canadiens mangeaient plus de poisson. La prise d’une année pourrait donner 120 livres pour chaque personne au Canada, tandis que nous n’en mangeons en moyenne que 30 livres.

Les eaux intérieures des rivières et des lacs fournissent environ le septième de toute la prise. Le Canada a 228,000 milles carrés de lacs d’eau douce qui abondent en poissons de la meilleure qualité. En douze ans, la valeur moyenne de production annuelle est de : poissons de mer $50,000,000 ; poissons d’eau douce $8,100,000. Les exportations comptent généralement pour 70 pour cent de la prise totale.

Les peaux vertes sont le principal produit commercial d’une grande région au nord du Canada, mais il n’y a pas autant de trappeurs que le dit un livre publié l’an dernier. D’après l’auteur : « des dizaines de milles d’Indiens errent encore dans les forêts vierges du nord-ouest du Canada et font la chasse aux animaux à fourrure. » Cela est un peu exagéré, car la population indienne du Canada n’est que de 126,000, dont seulement 3,816 dans les Territoires du Nord-ouest et sur ce dernier chiffre il y a 2,739 femmes et enfants.

Mais tout de même le Canada est un des deux grands pays producteurs de fourrures du monde. Nous avons une grande variété de fourrures : ours, loup, renard, belette, loutre, castor, martre, pékan, vison, lapin et rat musqué.

Au cours des vingt années jusqu’en 1944 la valeur de la production des fourrures a été de $15,000,000 en moyenne. L’élevage des animaux à fourrure, ainsi que l’aménagement des marécages, pour établir des réserves pour les rats musqués et les castors, a donné du travail à des centaines de Canadiens. À présent, les peaux des animaux élevés dans les fermes fournissent environ 30 pour cent du rendement annuel.

Dix millions de chevaux-vapeur

Nous avons laissé pour la dernière de nos ressources matérielles celle qui est la plus importante pour transformer et mettre en valeur toutes les autres : l’énergie hydroélectrique.

Les cours d’eau sont une importante ressource naturelle du Canada depuis le temps où les premiers colons construisirent des moulins pour moudre leur grain. Nos ressources hydroélectriques ont rendu possible l’évolution industrielle qui a étonné le monde au cours de la dernière guerre et transformé notre économie, qui était fondée principalement sur l’agriculture, en une économie à demi industrielle.

En 1901, le Canada produisait moins d’un quart de million de chevaux-vapeur, en 1911 il en a produit un million, en 1921 trois millions, en 1931 six millions et demi et un peu plus de dix millions et demi l’an passé. Ce dernier chiffre ne représente qu’un peu plus de 20 pour cent de nos ressources hydrauliques. La moyenne de 834 chevaux-vapeur par mille habitants pour tout le Canada est répartie comme suit parmi les provinces : Colombie-Britannique 878, Alberta 130, Saskatchewan 108, Manitoba 618, Ontario 656, Québec 1,584, Nouveau-Brunswick 272, Nouvelle-Écosse 215, Île du Prince Édouard 28 et Yukon et Territoires du Nord-ouest 817.

Les centrales électriques, d’où le Canada tire 90 pour cent de son énergie, ont produit 45 milliards de kilowatt-heures d’électricité en 1947. Comparez cela à environ 28 milliards il y a dix ans et 12 milliards en 1926. Au cours de ces mêmes années l’emploi de l’électricité par tête a augmenté de 1,270 kwh à 3,600 kwh. Soixante pour cent de toutes les maisons canadiennes ont l’électricité. Il y a en voie de construction des aménagements qui produiront un million de chevaux-vapeur, dont la moitié seront utilisables en 1948.

Plans d’avenir

Nous traversons une époque si troublée que la perspective d’un avenir incertain ne nous émeut pas beaucoup. Les gens insouciants s’inquiètent peu si le Canada produira du nickel en 2048 ni s’il y aura encore des arbres dans nos forêts en l’an 2000.

Ceux qui réfléchissent se rendent compte de leur responsabilité en ce qui concerne la continuité de l’existence humaine et particulièrement en ce qui concerne les chances qu’auront les futurs Canadiens de vivre de façon satisfaisante. La destruction, de nos jours, peut épuiser le meilleur de nos ressources, au profit possible de notre génération, mais au risque d’appauvrir les enfants de nos enfants vers la fin du siècle.

Des rapports soigneusement documentés disent que la population mondiale a augmenté au point qu’il ne reste plus que deux acres de sol ou de terre productive pour chaque personne, et que tandis que les méthodes destructives font diminuer ces deux acres chaque jour, la population s’accroît au rythme de près de 50,000 personnes par jour. C’est ce que dit un rapport qui sera discuté à une conférence sur la conservation ressources naturelles renouvelables au mois de septembre.

Conservation ne signifie pas, comme l’affirment ses détracteurs ou les esprits bornés, restriction d’usage, mais sage exploitation avec maximum d’utilisation, et maximum de remplacement des ressources qui sont remplaçables.

Nous avons parlé jusqu’ici des immenses ressources naturelles et matérielles du Canada, mais les ressources humaines du pays sont de beaucoup plus importantes.

Une tonne de charbon peut produire plus d’énergie mécanique qu’un millier d’hommes, mais les cent milliards de tonnes de charbon sous le sol du Canada ne peuvent pas contribuer autant d’idées et d’inventions, ou autant d’énergie intellectuelle qu’un seul être humain.

Le Canada est le pays de treize millions d’habitants, y compris les hommes, les femmes et les enfants de 46 autres groupes nationaux qui deviennent canadiens. Qu’ils soient nés ici ou ailleurs, tous les Canadiens sont les héritiers de la liberté de ce pays démocratique, dans lequel ils trouvent, ou aident à créer, un niveau d’existence qui ne le cède en rien à nul autre au monde.

Le Canada est arrivé à sa situation actuelle d’influence et de prestige par l’initiative et le caractère de son peuple ainsi que par l’énergie que ses fils ont montrée en faisant intelligemment usage des ressources du pays. Si nous faisons preuve de prévoyance ainsi que d’intelligence et de diligence, notre pays aura d’amples et nombreuses ressources et des industries pendant de longues années.

Il y a toujours des gens qui demandent des Terres Promises où la vie est facile à vivre. Le Canada dont nous venons d’énumérer les ressources ressemble autant qu’on peut raisonnablement l’espérer à une Terre Promise, mais il ne promet rien sans travail. Il met à notre disposition une grande quantité de matières premières et c’est à nous de faire le nécessaire pour les transformer en marchandises utilisables.