Une grande transformation s’est paisiblement accomplie dans le Canada rural pendant le dernier quart de siècle. La vie à la campagne est aujourd’hui très différente de ce qu’elle était il y a une vingtaine d’années, et changera encore plus à l’avenir.
Les deux aspects de notre civilisation, à savoir la vie rurale et la vie urbaine, paraissent différer sous tant de rapports que nous oublions parfois qu’ils sont complémentaires. L’accord est nécessaire entre eux, sinon, la civilisation, telle que nous la concevons, devient impossible. Il est bon, par conséquent, qu’ils se connaissent.
Fondamentalement, la différence entre la vie urbaine et la vie rurale est que ce qui nous entoure à la ville est principalement artificiel, au lieu d’être naturel comme à la campagne. À la ville, nous fabriquons les choses parmi lesquelles nous vivons ; à la campagne, la nature les fait pousser.
Les gens de la ville ont les avantages et les soucis que procurent les produits et les systèmes humains, tandis que ceux de la campagne jouissent des bienfaits, et redoutent les caprices, de la nature, des saisons, du temps et du sol.
Au recensement de 1951, sur les 14,009,429 habitants du Canada, il y en avait 5,381,000 qui vivaient à la campagne, c’est-à-dire dans les fermes ou les villages de moins de 1,000 habitants. Notre population rurale comptait pour 38.4 pour cent du total.
Il y a six ans, le Comité canadien de recherches sur l’éducation pratique dit dans un rapport que la moitié de nos enfants ayant l’âge de fréquenter l’école vivent à la campagne, et qu’environ un tiers des hommes qui gagnent leur vie au Canada sont engagés dans l’agriculture.
La vie rurale est donc d’une grande importance pour les Canadiens dans toutes les provinces.
On s’imagine parfois que le Canada est un pays de grandes fermes, mais depuis les débuts de l’agriculture dans la première partie du 17e siècle, le Canada est un pays de fermes de famille. Moins d’un pour cent des fermes canadiennes sont exploitées par des gérants, et le recensement de 1951 indique que 48 pour cent ont une superficie de 51 à 200 acres. Seulement 10 pour cent ont ou dépassent 640 acres.
Tout cela favorise les jeunes gens. Nos cultivateurs sont partisans du progrès, comme tous les bons propriétaires fonciers. Ils sont moins attachés aux anciennes coutumes, plus enclins à profiter des nouvelles découvertes, que la classe rurale des pays transatlantiques, excepte le Danemark. Ils n’en sont plus a l’âge de la charrue tirée par les boeufs. Tout en s’acquittant avec diligence des tâches quotidiennes, ils ont les yeux fixés sur l’avenir.
Vie à la ville et à la campagne
La révolution dans les transports survenue au cours de notre siècle a causé des changements extraordinaires. Les gens de la campagne ne sont plus à l’abri des influences de la ville ou ceux de la ville à l’abri des influences de la campagne. La collectivité rurale est en train de créer des institutions et des organisations sociales dont on n’avait aucune idée il y a une quarantaine d’années.
Impossible d’arrêter le mouvement entre la ville et la campagne motivé par les besoins économiques et les recherches d’emploi. Il est bon, en effet, que la porte reste grand’ouverte pour que les jeunes gens aient la chance de développer leurs talents dans le milieu de leur choix. Mais maintenant que les gens de la campagne sont délivrés des restrictions et des répressions autrefois considérées inhérentes à la vie rurale, ils sont capables de développer leurs facultés intellectuelles et de mener une vie plus féconde et plus large.
Il reste encore des problèmes, individuels, et non pas communs à une région ou une classe d’individus. Chaque personne agit d’une manière différente et a ses propres aspirations. Comme les gens de la ville, ceux qui vivent à la campagne commencent à s’apercevoir qu’on ne trouve pas le bonheur dans la vie en se fiant au hasard, et qu’il n’est pas fait non plus de choses purement matérielles comme l’argent et les possessions. C’est plutôt la satisfaction d’avoir bien accompli sa tâche.
L’esprit d’enquête
L’agriculture demeure la principale occupation dans laquelle tout l’art est transmis d’une manière entièrement naturelle, spontanée et sans cérémonies. Chaque enfant de cultivateur sert son apprentissage en agriculture. Sans se douter qu’il apprend ce qui est peut-être l’art le plus difficile au monde parce qu’il embrasse le plus de formes, le fils de cultivateur reçoit une éducation technique d’une façon toute naturelle.
Mais la technique apprise de père en fils ne suffit plus de nos jours. Les jeunes gens veulent en connaître la théorie. La curiosité intellectuelle et l’esprit d’enquête sont dans l’air. Les principes scientifiques de préparation du sol et de culture et d’élevage, les méthodes commerciales qui assureront le succès de l’entreprise agricole, et les principes sociaux qui leur servent de liens dans la création du bonheur et du contentement : voilà ce qui occupe l’esprit des jeunes gens de la campagne. La superstition et les coutumes cèdent la place à l’expérimentation et aux recherches.
Les jeunes gens ne se contentent pas aujourd’hui qu’on leur parle de la rouille du blé : ils veulent voir la rouille sur la tige et se servir d’un microscope pour en étudier la nature. Les analyses du sol dans le laboratoire marchent de pair avec les observations et les travaux de la ferme. Les nouveaux moyens d’éducation donnent aux gens de la campagne un milieu plus riche qui leur offre des occasions comparables à celles qu’on trouve dans les villes. Les jeunes gens mettent à profit ces moyens, et font en même temps usage de leurs propres ressources pour tirer le meilleur parti possible de leurs talents.
La famille rurale
L’agriculture comprend tous les détails de la vie, dans la maison comme dehors ; elle fait partie de la vie de famille aussi bien que du travail du cultivateur. Pour la famille rurale, « chez nous » ne veut pas dire seulement la maison mais aussi les champs et les bois. C’est un petit domaine qui entoure la sphère domestique. Le cultivateur, sa femme et les enfants aident constamment à produire quelque chose dans le jardin, le verger, l’étable ou le poulailler, et les produits reviennent toujours à la cuisine pour être préparés pour les repas ou le marché.
Malgré tous les grands changements dus au perfectionnement des outils et des machines et l’emploi de nouvelles formes d’énergie, l’agriculture demeure une occupation laborieuse. Les heures de travail sont généralement longues. La longueur de la journée de travail dépend des circonstances et des variations saisonnières. Il est impossible d’en fixer la durée normale à cause des soins à donner au bétail et des précautions à prendre selon la saison et le temps qu’il fait. D’après les réponses à un questionnaire, les cultivateurs et leurs employés travaillent de 10 à 15 heures par jour en toute saison excepté l’hiver.
Il est donc nécessaire de tirer le meilleur parti possible des heures de loisir. Les hommes aiment à se reposer en lisant ou en écoutant la radio ; les femmes aiment à recevoir ou visiter les amis et à s’instruire ; les jeunes gens aiment à aller aux vues, au théâtre, à danser et étudier. Tous désirent prendre part aux amusements et aux affaires de l’endroit.
Le confort à la campagne
Il est nécessaire de continuer à rendre la vie plus confortable à la campagne. Les gens ne sont plus satisfaits de vivre comme les premiers colons. L’habitude de se passer d’un tas de choses ne dit rien aux jeunes gens qui ont d’autres aspirations que de vivre pour travailler. Ils veulent une jolie maison, l’eau courante et une salle de bain, une bonne nourriture, et beaucoup de conforts. Ils veulent que la ferme ait bon air.
Jusqu’ici, les cultivateurs ont acheté des instruments agricoles avant de penser à la maison, en vertu de l’ancien proverbe qui dit « qu’une grange peut bâtir une maison plus vite qu’une maison peut bâtir une grange. » Faire le contraire passait pour mettre la charrue avant les boeufs.
Au dernier recensement, seulement 56 pour cent des fermes avaient l’électricité, par comparaison avec 76 pour cent des maisons autres que les fermes et plus de 99 pour cent des maisons urbaines. Seulement 33 pour cent des fermes avaient l’eau courante, par comparaison avec 46 pour cent des maisons autres que les fermes et 94 pour cent des maisons urbaines. Il y avait 528,430 fermes sans baignoire ou douche (84 pour cent) par comparaison avec 446,720 maisons autres que les fermes (72 pour cent) et 361,170 maisons urbaines (17 pour cent).
Cela ne veut pas dire qu’il faut avoir l’eau courante et une baignoire pour être propre, mais une salle de bain est, en quelque sorte, un symbole de confort. Et il n’y a pas à dire qu’il est essentiel de rendre la ferme plus confortable pour plaire aux jeunes gens. La maison de ferme ancien modèle ne saurait lutter contre l’attrait de la ville.
Un ingénieur du Minnesota a calculé qu’en moyenne la femme qui va chercher l’eau à un puits ou a une pompe passe 20 journées de 8 heures par an à ce travail ; s’il faut qu’elle sorte pour jeter l’eau sale, cela fait 10 journées de plus. Être condamnée à transporter des seaux d’eau pendant 30 jours par an n’est pas une perspective bien attrayante pour une femme. En conséquence, depuis quelques années on remarque de plus en plus d’intérêt dans les achats de matériel et d’installations susceptibles de rendre les maisons de ferme plus confortables. Les cultivateurs peuvent obtenir des facilités de crédit à cet effet sous le régime de la Loi sur les prêts destinés aux améliorations agricoles.
Les Clubs 4-H
Les jeunes gens de la campagne prennent leurs propres dispositions pour se préparer un meilleur avenir. Ils vont à des conférences et des démonstrations données par les représentants ambulants des ministères de l’agriculture et des universités… et ils ont organisé leur propre source d’éducation et de récréation, les Clubs 4-H, sous la direction du ministère provincial de l’agriculture.
Les Clubs 4-H ont pour but d’encourager et d’aider les garçons et les filles de la campagne à trouver plus de satisfaction dans la vie et à développer leur personnalité. Ils mettent entre les mains des jeunes gens les moyens de mieux employer leur temps et leurs efforts pour devenir heureux. Ils s’appliquent à aider les gens de la campagne à résoudre leurs problèmes, à renforcer la solidarité familiale, et à prendre à coeur les devoirs du civisme.
Les Clubs 4-H du Québec ont pour devise :
Honneur dans les actesHonnêteté dans les moyens
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Habileté dans le travailHumanité dans la conduite
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Les clubs anglais ont pour devise : Head, Heart, Hands and Health, ce qui revient à dire : apprendre à bien raisonner, avoir bon coeur, savoir se servir de ses mains et veiller sur sa santé.
Chaque garçon ou chaque fille, jusqu’à l’âge de 21 ans, capable de s’acquitter d’un important travail agricole ou domestique, peut devenir membre d’un Club 4-H. Au cours d’assemblées régulières, dirigées conformément à la procédure parlementaire, les jeunes gens, apprennent par la pratique à remplir les fonctions d’un corps public ou commercial.
Le Conseil canadien des Clubs 4-H a été institué en 1933 et comprenait comme membres des ministères de l’agriculture, de grandes entreprises commerciales et des organismes agricoles. Les frais d’entretien d’un bureau-chef national, qui coordonne le programme de tous les clubs au Canada, sont contribués par des membres affiliés, dont la Banque Royale fait partie.
On peut se procurer des brochures en anglais décrivant en détail le travail des Clubs 4-H en écrivant à M. James D. Moore, Secretary Manager, the Canadian Council on 4-H Clubs, Confederation Building, Ottawa, et des brochures en français en s’adressant à M. J.-A. Breton, secrétaire général, 581, rue St-Cyrille, Québec.
Travaux des Clubs 4-H au Canada
Il est difficile de mesurer exactement les services rendus par les Clubs 4-H à la vie rurale du Canada, mais on trouve beaucoup d’exemples de ce qu’ils accomplissent. Les maîtres d’école disent que les garçons et les fillettes deviennent plus appliqués quand ils en font partie ; les directeurs des sociétés agricoles annoncent que les clubs ont remis en vogue la foire locale et que les cultivateurs en ont repris l’initiative dans beaucoup d’endroits ; on cite des milliers de cas où les clubs ont aidé à découvrir des jeunes gens de talent et à garder dans les fermes des garçons et des filles naturellement adaptés aux travaux agricoles.
Il y a plus de 65,000 jeunes gens de la campagne et 8,000 directeurs locaux bénévoles qui sont actifs dans les 4,869 Clubs 4-H du Canada. Le programme de l’année comprend en tête la Semaine nationale des Clubs 4-H qui coïncide avec la Foire d’hiver. Les membres qui gagnent des prix provinciaux d’élevage de cochons et de veaux ont leur voyage payé à la Foire. Une journée est consacrée à des concours dans lesquels les champions provinciaux se disputent les prix nationaux.
Les jeunes gens choisissent l’occupation dans laquelle ils veulent s’engager et se perfectionner. L’an dernier, les clubs comptaient 18,426 membres inscrits pour l’économie domestique, 23,630 pour le bétail et la volaille, 10,383 pour la grande culture, 9,857 pour l’horticulture, et 2,919 pour diverses occupations.
Les travaux des clubs contribuent au bien-être économique d’une région par la participation des garçons aux programmes d’amélioration de la culture et de l’élevage, et des filles aux travaux des clubs d’économie domestique, en même temps qu’au bien-être national par des leçons de conservation. « Il est impossible d’estimer en dollars la valeur de ces services pour l’enrichissement de la vie rurale au Canada » dit M. Moore dans son rapport sur les Travaux des Clubs 4-H au Canada.
Nombreux avantages
Il y a d’autres avantages à part l’acquisition de l’habileté technologique et des connaissances. Les membres des Clubs 4-H reçoivent en même temps de bonnes leçons de civisme. Ils apprennent à s’exprimer facilement et efficacement en prenant part aux discussions de groupe, aux débats et aux démonstrations. En faisant partie des comités, ils apprennent à remplir des fonctions et à travailler harmonieusement avec leurs collègues. Ils apprennent à s’organiser. La comptabilité des coûts de production développe chez eux l’esprit des affaires. Les comices agricoles aiguisent leurs pouvoirs d’observation, leur prudence, leur discrimination et leur confiance en soi. Ils apprennent à connaître et employer les découvertes que fait la science dans le domaine agricole et domestique.
Les Clubs 4-H du Québec qui sont dirigés par M. Breton ne sont pas encore affiliés au Conseil canadien. Organisés par l’Association forestière québécoise, leur nombre s’est rapidement accru à près de 300 depuis la naissance du premier en 1942.
Ces Clubs du Québec sont fiers à bon droit non pas du nombre de livres que lisent leurs membres, mais du résultat concret de leur travail, comme la quantité considérable d’arbres qu’ils ont plantés, la grande superficie forestière qu’ils ont mise en valeur, et les produits de la forêt qu’ils ont façonnés de leurs propres mains grâce à leur croissante habileté manuelle. Leur principal objectif est la forêt, sa conservation, et les nombreux avantages que nous procurent nos terrains boisés. Une condition pour devenir membre cette année-ci est de planter au moins un arbre.
M. Breton a écrit le message suivant pour notre Bulletin :
« Les Clubs 4-H se sont avérés dès le début toute une révélation pour les jeunes ruraux ; jusque là, les jeunes grandissaient l’esprit tourné vers la ville et ne cherchaient pas à améliorer leur milieu et leur situation. Le Club 4-H a ouvert une foule d’horizons nouveaux avec le résultat que l’attachement à leur patelin est devenu plus solide. Là où les jeunes ne voyaient autrefois que platitude et ennui, ils trouvent aujourd’hui un champ d’action à leur initiative. Les Clubs 4-H en faisant mieux connaître aux jeunes leur entourage, les y attachent et leur en font mieux aimer tous les aspects.
« À date, les résultats sont très satisfaisants ; d’ailleurs le comportement des jeunes ruraux qui ont bénéficié des avantages d’un club démontre péremptoirement tout le bien accompli. Les Clubs 4-H s’avèrent déjà une solution des plus efficaces au problème si complexe de la conservation de nos ressources naturelles aussi bien qu’à celui de l’exode rural.
« Bref, les Clubs 4-H sont arrivés à point pour répondre à un besoin urgent de stabilité rurale. »
Les Clubs 4-H exigent que chaque garçon ou fillette qui en fait partie s’engage à suivre un programme. Chaque membre est obligé d’entreprendre, diriger ou compléter au moins un projet par an. Ce projet est exécuté à la maison, ce qui garde le jeune membre chez lui, permet à ses parents de se rendre compte de ce qu’il fait, de l’aider de leurs conseils et de le faire participer ainsi aux travaux de la ferme dans son propre milieu. Il apprend en travaillant. Il assume la responsabilité de ses actes, prend des décisions et développe ses talents fondamentaux. Les Clubs 4-H ont pour devise officielle au Canada : « Apprendre par la pratique. »
Tout en mettant en oeuvre ce qu’ils ont appris à l’école et dans leurs discussions avec les représentants agricoles et les conférenciers des universités, les jeunes gens trouvent à exercer leur ingéniosité en cherchant à augmenter le rendement d’une récolte, améliorer les pâturages, détruire les mauvaises herbes, accroître la production d’oeufs et de lait, rendre la maison plus confortable, embellir les alentours, remettre à neuf un bâtiment, ou installer un atelier.
Aide des parents
Quelques parents aident leur fils dans toute la mesure possible en lui permettant, pendant son apprentissage, de travailler une partie de la ferme à son compte et selon ses idées ; ou bien ils se mettent à compte et demi avec lui, fournissent le terrain et le matériel, et le laissent se débrouiller à sa manière.
Ce rôle de propriétaire et cette position de responsabilité frappent l’imagination de l’enfant et éveillent chez lui un sentiment de fierté qui lui donne le désir d’apprendre les raisons scientifiques de son travail, et il acquiert ainsi l’expérience et la sagesse.
4-H ne finit pas avec l’adolescence. Les jeunes gens peuvent rester dans les clubs jusqu’à 21 ans, mais on s’occupe à présent de prolonger cette association. La Junior Farmer Association de l’Ontario, par exemple, compte cette année 9,000 membres qui ont de 18 à 28 ans ; le groupe forestier du Québec a organisé une section de membres plus âgés, et d’autres provinces sont en train d’en faire de même. Ces groupes avancés rendent de grands services aux Clubs 4-H. Ils les aident de leurs conseils et de leur exemple. Comme l’a dit Cicéron : l’inhabilité et l’inexpérience de la jeunesse ont besoin d’être guidées par la prudence de la maturité.
Intérêt collectif
Aux services pratiques rendus par 4-H aux jeunes gens, à la collectivité et à la nation, il faut ajouter l’immense valeur de leurs principes et de leurs idéals.
Le sentiment de solidarité, dont nous avons aujourd’hui si grandement besoin dans le monde et si nécessaire pour compléter notre personnalité, est inspiré en grande partie par le fait d’appartenir à des groupes ou des institutions. C’est un état de participation et d’adaptation à la vie commune de notre milieu.
En même temps que s’affirme la personnalité des jeunes gens, les travaux de 4-H leur ouvrent de nouveaux horizons et leur donnent de l’assurance. Ils apprennent à travailler avec les autres, mais sans s’appuyer sur eux. Ils s’habituent à se maîtriser dans leur travail et dans leurs rapports avec leurs concurrents. Ils apprennent à évaluer sagement les trois facteurs qui ont le plus d’importance dans la vie : les personnes, les actions et les objectifs.
On peut donc dire que le grand nombre d’adhérents aux Clubs 4-H, et le grand intérêt que leur portent jeunes et vieux, indiquent la manière dont la jeunesse rurale du Canada prépare son avenir. Les Clubs 4-H forment les jeunes gens à devenir des chefs ; ils aident les fermes et les collectivités rurales à s’améliorer par l’adoption de meilleures méthodes agricoles et domestiques ; ils aident à rendre la vie à la campagne plus agréable ; ils font de meilleurs écoliers ; ils encouragent la collaboration pour le bien commun ; ils éveillent l’ambition des garçons et des filles et leur donnent l’instruction et les moyens nécessaires pour réussir dans la vie ; et ils contribuent, à un grand degré, au développement culturel de la nation.
C’est dans la mesure où les jeunes gens verront la possibilité de rendre la vie plus confortable dans leur foyer et leur entourage, et mettront en oeuvre les moyens nécessaires pour transformer leur rêve en réalité, que la vie rurale demeurera le berceau des progrès de la civilisation. Que l’inspiration vienne du ciel ou du dehors, c’est eux seuls qui seront les artisans de leur avenir.