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Il y a au Canada 963 journaux hebdomadaires dont le tirage global atteint 2,475,140 exemplaires. Quelques-uns ne publient que quelques centaines de numéros par semaine, tandis que d’autres sont tirés par milliers. Individuellement ou collectivement, ces hebdomadaires exercent une profonde influence sur les idées et les actions de nos gens.

La vie de chacun de nous se déroule pour ainsi dire dans deux cercles concentriques. Nous appartenons par la naissance ou par préférence à divers milieux intimes comme nos parents, notre entourage et nos amis. Nous faisons également partie de la grande société canadienne, et nous vivons dans un système solidaire de nations. Le journal hebdomadaire a son propre milieu.

Formuler une opinion générale au sujet des journaux serait, pour le moins, hasardeux, étant donné la grande différence dans la manière dont chacun s’acquitte de sa fonction. Il y a des journaux qui avilissent le goût du public et faussent l’opinion publique. Mais on peut dire que la majorité des journaux hebdomadaires canadiens veillent à conserver une très haute tenue.

Tout journal est à la fois une entreprise commerciale qui doit faire vivre le propriétaire et sa famille et en même temps un instrument de diffusion populaire ayant des devoirs envers le public. Chez nous, où la presse est libre en vertu de la loi, les journaux hebdomadaires remplissent leurs fonctions d’une manière qui leur fait honneur et rend service au pays.

Un journal ordinaire appartenant à l’Association des journaux hebdomadaires canadiens, dit William H. Cranston, propriétaire du Midland Free Press Herald, dans un article écrit pour The Financial Post en août dernier, entre dans 82 pour cent des familles de son territoire, tire à moins de 1,500 numéros payés par semaine, et il est composé par moins de dix personnes. Le personnel comprend généralement le propriétaire qui est souvent à la fois rédacteur, prote, gérant de la publicité et gardien de l’entreprise.

Il y a peu de millionnaires parmi les 535 propriétaires de journaux qui sont membres de l’Association, mais chaque hebdomadaire représente un bon montant de capitaux par rapport à l’importance de la ville. C’est généralement, une affaire de famille profondément attachée à la ville par sa loyauté. M. Cranston fait remarquer que 95 pour cent des propriétaires d’hebdomadaires ou de journaux qui paraissent deux ou trois fois par semaine ont été une ou plusieurs fois présidents de la Chambre de commerce ou du Board of Trade de leur localité ; 45 pour cent ont été maires ou présidents du conseil municipal ou ont exercé d’autres hautes fonctions ; 97 pour cent ont fait partie d’un club social et 90 pour cent en ont été présidents.

Importance des petits centres

Dans un monde où la vie paisible, interne et régulière des petits centres a été si rudement secouée, nous pouvons nous considérer heureux de la façon dont notre pays s’est développé. En passant des fermes isolées aux quelques maisons groupées en village servant de noyau à une vaste région agricole, et de là aux petites et aux grandes villes, nous avons réussi à garder contact avec le sol.

Pendant un certain temps les gens ont afflué des collectivités rurales aux grandes villes. L’attraction de l’évolution industrielle a créé des centres urbains surpeuplés qui se sont épanouis, surtout au cours des dix dernières années, en milliers de satellites suburbains, dont chacun a ses propres intérêts, sa fierté et ses tracas.

Le retour aux petits centres où chacun se connaît, contribuerait grandement à nous redonner le sens de la dignité et du mérite. Aucun autre milieu ne saurait inspirer les sentiments intimes et les actes de sympathie et d’assistance mutuelle ainsi que les chaudes marques d’amitié dont l’ensemble constitue l’esprit de la démocratie. C’est le petit centre qui est la base réelle de l’oeuvre qu’accomplit le Canada au sein des nations.

Le journal hebdomadaire est chez lui dans un pareil centre. Ses lecteurs ne sont pas des êtres anonymes perdus dans une foule d’inconnus, mais ce sont les gens de la maison voisine, ou de l’autre rue, que l’on connaît et que l’on comprend.

Le journal hebdomadaire sait que son grand pouvoir réside dans sa capacité de se faire lire. Pour attirer un grand nombre de lecteurs, il faut que la presse soit libre, et pour être libre il faut qu’elle fasse ses frais.

On a beaucoup écrit au sujet de la « liberté de la presse ». Ceux qui y réfléchissent froidement se rendent compte que ce n’est pas seulement cette liberté qui est en jeu mais l’existence même d’une société libre. Tous les genres de liberté sont menacés dans un pays où les hommes ne sont pas libres d’échanger leurs idées. Une presse « subventionnée » renonce à son rôle et à son privilège de donner des informations exactes et des conseils honnêtes.

On peut dire qu’en somme la presse hebdomadaire du Canada a conscience de ses devoirs sociaux, qu’elle a maintenu sa stabilité financière et économique de manière à pouvoir résister aux influences officielles ou privées, et qu’elle fait de son mieux pour user activement de sa liberté dans l’intérêt de son public.

Les journaux hebdomadaires, en général, ne se répandent pas en polémiques politiques ou autres, mais cherchent au contraire à harmoniser les vues du citoyen et de son gouvernement par des articles destinés à soulever l’enthousiasme pour les avantages pratiques à obtenir. Citons, entre autres, l’amélioration de la santé publique et des conditions d’existence, la conservation et l’utilisation des ressources naturelles, les travaux d’urbanisme et l’embellissement de la localité.

Les annonces

Pour arriver à publier ses nouvelles et ses opinions sans avoir recours à une aide extérieure, le journal hebdomadaire a besoin de vendre des annonces. Un bon hebdomadaire est un excellent moyen d’atteindre rapidement le public, dans la plus grande mesure possible avec la certitude que l’annonceur en aura pour la valeur de son argent.

Les annonces sont bon marché dans les hebdomadaires, les tarifs étant principalement basés sur l’emploi régulier d’assez grandes annonces par les marchands locaux. On peut prendre une annonce de dix pouces sur deux colonnes pour onze dollars en moyenne par insertion. Quelques-uns des plus gros journaux qui paraissent une, deux ou trois fois par semaine et associés sous le nom de « Class A Newspapers of Canada » se sont spécialisés dans la publicité d’envergure nationale, et 58 d’entre eux ont publié 18 millions de lignes de grandes annonces nationales l’an dernier. En même temps, plus de 200 millions de lignes d’annonces locales de détail ont paru dans leurs colonnes. D’après les mesures des journaux, il y a environ 14 « lignes » par pouce sur une colonne, de sorte que les chiffres ci-dessus représentent respectivement plus de 1,285,000 et 14,285,000 pouces sur une colonne.

L’emploi de la publicité dans les journaux hebdomadaires a fait des progrès constants, non seulement chez les marchands locaux mais aussi parmi les maisons qui font des annonces dans toutes les parties du pays. Ces annonceurs nationaux se rendent compte que la publicité qui est bonne pour les marchands locaux est également bonne pour eux.

Nous ne voulons pas dire par là que la presse hebdomadaire est une nouveauté, mais qu’elle entre dans une ère nouvelle maintenant que les annonceurs et leurs agents commencent à l’apprécier à sa juste valeur. Le premier journal publié au Canada fut la Gazette d’Halifax du 23 mars 1752, et le premier imprimé entièrement en français, Le Canadien du 22 novembre 1806. Depuis cette époque, il s’est produit une augmentation satisfaisante dans le nombre et la qualité de nos journaux.

Qu’entend-on par « nouvelle » ?

Les journalistes sont loin de s’entendre sur la définition du mot « nouvelle », et quand les lettrés et les philosophes s’en mêlent la confusion empire.

Pour le rédacteur, ce qui constitue une nouvelle dépend du moment et du lieu d’un événement, ainsi que des personnes intéressées et de son importance, le tout d’après le point de vue et le milieu des lecteurs. S’il arrive à l’autre bout du monde quelque chose qui touche les intérêts des gens dans un village canadien de 200 habitants, c’est une nouvelle, et le journal hebdomadaire fera de son mieux pour renseigner ses lecteurs et leur montrer en quoi cela les intéresse.

Il faut, toutefois, tenir compte d’un autre facteur : l’à-propos. Le rédacteur en chef d’un hebdomadaire paraissant le jeudi sait bien que les événements du vendredi précédent ont été rapportés par les journaux quotidiens, par la radio et peut-être par télévision. Ils ont peut-être déjà paru au cinéma. Sans ignorer le fait peu probable que quelques-uns de ses lecteurs ne regardent pas la télévision, ne vont pas au cinéma, ne lisent pas les quotidiens et n’écoutent pas la radio, le rédacteur évite de remplir ses colonnes de vieilles nouvelles, si importantes qu’elles soient.

L’esprit agile du rédacteur tourne aisément la difficulté, comme le prouve chaque numéro d’un bon journal hebdomadaire. Impossible de ne pas mentionner une déclaration de guerre, l’assassinat d’un président, les ravages causés par une inondation. Ce sont des nouvelles, et aucun journaliste n’y peut rien changer. La seule chose à faire est de traiter la nouvelle par rapport aux gens qui lisent le journal hebdomadaire. Quelle sera pour eux la conséquence de ces événements, du point de vue économique et social ? Est-ce que les institutions de l’endroit en souffriront ? Y a-t-il eu des victimes parmi les familles des environs ? Tout cela donne l’air de nouvelles fraîches aux lointains événements de la semaine dernière.

Le rédacteur avisé doit en outre reconnaître et satisfaire l’intérêt courant de ses lecteurs tout en contentant leur curiosité au sujet des événements internationaux et des « grandes » nouvelles locales. Par exemple, il accorde une place bien méritée aux règlements destinés à prévenir les pertes de vie, aux articles qu’il juge capables de contribuer à l’amélioration des conditions d’existence et à la propagation du bien-être. Il ne néglige pas un sujet aussi banal que les conditions atmosphériques, mais il essaie de le rendre intéressant en informant ses lecteurs de l’effet du beau ou mauvais temps de la semaine dernière sur leurs entreprises agricoles et commerciales et sur l’économie de la région.

Nouvelles locales

Au Canada, les « nouvelles » sont encore en grande partie locales ou régionales. Nous habitons la moitié d’un continent, et nous ne pouvons guère nous tenir au courant de tout ce qui s’y passe partout. Le fait que nous nous intéressons à ce qui est près de nous ou à ce qui nous est familier, n’est pas la marque d’un esprit de clocher, mais une nécessité imposée par les circonstances. Le journal hebdomadaire, si son rédacteur est actif et observateur, pourvoit éminemment à nos besoins.

Les habitants des petits centres, ruraux ou suburbains, s’intéressent vivement à tout ce qui sort de l’ordinaire. L’employé qui descend du train après son travail en ville veut savoir pourquoi les terrassiers creusent la rue ; il s’intéresse à la construction de la nouvelle école, à sa date d’ouverture, au nombre d’années pendant lesquelles elle suffira aux besoins, et aux chiffres sur lesquels le conseil a fondé son jugement ; il est curieux de tout ce qui se passe dans son voisinage, même quand ce n’est pas important. Il n’y a pas d’incident, si insignifiant qu’il soit, dont un reporter d’un journal hebdomadaire ne puisse faire un bon article, et fréquemment ces articles sont plus intéressants que les « grandes » nouvelles qu’on trouve dans les autres journaux.

Les traités de journalisme insistent sur l’importance de ce que les Américains appellent « l’intérêt humain », c’est-à-dire de ce qui touche le coeur du lecteur, dans le reportage et les articles de fond. Les gros journaux quotidiens ont plus de peine à faire intervenir cet appel aux sentiments dans leurs articles que les hebdomadaires, pour la bonne raison que les milliers de personnes qui lisent le journal quotidien ne s’intéressent pas à la victime d’un accident mais aux détails même de l’accident, tandis que les centaines de lecteurs du journal rural ou suburbain s’intéressent à la personne même de la victime, parce qu’ils la connaissent. Il n’est pas nécessaire que ce qui est arrivé à un voisin soit sensationnel, il suffit que ce soit une bonne fortune ou une petite mésaventure, ou quelque chose qui aurait pu arriver au lecteur.

Le rédacteur en chef

Lorsqu’on sait s’y prendre d’une façon intelligente, le prestige et la publication d’un journal hebdomadaire au Canada procurent des satisfactions qui ne sont pas sans attraits pour les hommes de talent.

Le propriétaire indépendant d’un hebdomadaire est toujours bien connu et respecté. Il est le défenseur de ce qu’il y a de meilleur dans sa localité, le champion de toutes les justes causes, le parrain et le partisan des changements qui dénotent le progrès, l’ancre dans la tempête, et l’éveilleur de la conscience publique quand elle s’endort. C’est lui qui répand les idées, les solutions et l’enthousiasme.

Un bon rédacteur visite souvent sa localité afin de connaître les intérêts de ses lecteurs. Il ressemble au peintre de l’ancienne Rome qui se cachait derrière ses tableaux pour écouter les critiques des passants. Il doit être doué d’un esprit extrêmement sensible, capable de recueillir toutes les impressions qui pourraient intéresser ses lecteurs. Les gens viennent le consulter, parce qu’il est bien renseigné et impartial. Il s’efforce de voir les deux côtés de chaque question, et ne supprime pas les nouvelles qui doivent être publiées ou celles qui représentent les vues d’une section de l’opinion publique.

Toutes ces qualités contribuent à en faire un homme dont le journal est lu et digéré pour son excellence. M. W. Telfer, directeur général de l’Association canadienne des journaux hebdomadaires, dit dans une lettre adressée au Bulletin : « Si l’on me demandait d’énumérer les qualités de la presse hebdomadaire, je mettrais en tête l’art d’en inspirer la lecture. Pour qu’un journal ait de l’influence, il faut non seulement qu’il ait des abonnés, mais qu’il soit lu attentivement. Mon opinion, et, j’ajouterai, celle de nombreux lecteurs et propriétaires de journaux avec qui j’en ai parlé, est que les journaux hebdomadaires ont peut-être meilleur droit à ce mérite que les autres journaux. »

Force culturelle

Les rédacteurs considèrent le journal hebdomadaire comme une institution essentielle et vitale qui pénètre jusqu’aux bases de l’armature sociale de la collectivité et qui en reflète la vie, les coutumes et la culture. La Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, lettres et sciences dans son rapport de 1951, hésite à accorder ce rôle à la presse.

En parlant de l’ensemble de la presse, le rapport dit : « On peut discuter sur l’apport de la presse du Canada au développement des arts et des lettres dans notre pays. Nombre de nos grands journaux accordent, depuis longtemps, une place généreuse à la chronique des livres, à la critique musicale et artistique, et nous avons, parmi nous, des journalistes qui savent écrire avec profondeur et distinction ; mais nous ne saurions nous prononcer quant à l’influence de ces éléments sur notre vie culturelle. »

La moitié des Canadiens dénombrés à l’époque du dernier recensement étaient nés avant 1924. Ils avaient passé leurs années de formation dans une société qui avait relativement peu d’appareils de radios, qui ne connaissait pas la télévision, et dans laquelle la fréquentation du cinéma n’était pas encore une habitude. Il est certain que, dans une société de ce genre, le journal local devrait partager avec l’église, l’école et la bibliothèque du village, le mérite d’avoir été une source d’arts, de lettres et de science pour la population.

Les grands mouvements de ce que le rapport de la Commission royale appelle « la vie culturelle », comme le petit théâtre, ont débuté modestement par des cercles d’art dramatique locaux avec l’appui de la presse. Les journaux, et surtout les hebdomadaires, peuvent à juste titre s’attribuer le mérite d’avoir obtenu l’appui de leurs lecteurs pour les orchestres et les sociétés artistiques, et d’avoir encouragé les jeunes poètes en publiant leurs premiers travaux. Il serait intéressant de savoir, et peut-être une commission future nous le dira-t-elle, combien d’écrivains, d’artistes, de musiciens et autres virtuoses bien connus du Canada, ont trouvé leurs premiers encouragements publics dans leur journal hebdomadaire.

Page éditoriale

Les journaux réservent généralement une page aux opinions du rédacteur et de ses lecteurs. C’est l’endroit où les nouvelles et les tendances du jour sont discutées et analysées, et où le choc des idées fait jaillir la lumière. Le rédacteur du journal hebdomadaire y trouve amplement l’occasion d’accomplir un travail agréable et satisfaisant.

Le rédacteur en chef qui prend sa tâche à coeur est en mesure d’exercer une bonne influence sur sa localité en se prononçant franchement, tantôt avec retenue et tantôt avec vigueur, sur les questions qui réclament l’attention.

Il sait que les grands mots n’expriment pas nécessairement de grandes idées, et il écrit simplement et clairement, dans un style émaillé de phrases et d’expressions familières. Les éditoriaux reflètent les besoins et les idées du commun des mortels. Ils sont pleins de bon sens et de candeur. M. Cranston dit dans son article : « Il n’y a pas un député à Ottawa, ou un seul membre d’une législature provinciale qui ne surveille attentivement ce que dit le rédacteur de son journal hebdomadaire. »

Le rédacteur a pour tâche de considérer le monde tel qu’il est dépeint dans les colonnes du journal et d’essayer de le comprendre. Quand les nouvelles demandent de l’action, c’est à lui de suggérer, avec des raisons appuyées sur les faits dont il dispose, dans quel sens il faut agir. En effet, par suite de son impartialité et du soin qu’il met à se renseigner, il est en mesure de signaler l’importance essentielle et peut-être incomprise d’un projet local. Selon la bonne tradition, il invoque la vérité, la raison et l’intelligence, au lieu de faire appel au parti pris, aux sentiments et à l’ignorance.

Un rédacteur de cette trempe emploie sa page pour exprimer des opinions, démasquer les préjugés et inviter à la discussion. Il transforme sa colonne de « l’opinion des lecteurs » en un forum expressif, ouvert à tous ceux qui ont quelque chose d’important à dire. Les idées y font jaillir des étincelles et les opinions contraires finissent par se concilier. Le rédacteur qui réussit à publier chaque semaine plusieurs lettres sur une question d’intérêt local contribue dans une grande mesure à la stabilité et au bien-être de sa localité.

Importance continuelle

La presse présente de trop nombreux aspects pour pouvoir la juger par des statistiques, mais d’après les derniers chiffres il est du moins apparent que le Canada possède une vigoureuse presse hebdomadaire, dont le tirage et la publicité vont en augmentant.

On peut dire avec certitude que c’est par la voie de la presse que les gens reçoivent les renseignements qui leur permettent d’améliorer leurs conditions d’existence. Quand il présente ces renseignements sous forme de faits bien ordonnés, en expliquant le but à atteindre et l’autre côté de la question, avec d’adroites remarques et suggestions, le journal s’acquitte hautement de sa fonction.

Pour cela il faut évidemment que l’éditeur possède talent, autorité et force de caractère, et qu’il connaisse bien son métier. C’est le genre de journal que lord Hewart, président du Tribunal du Banc du Roi en Angleterre avait en vue quand il a dit : « Pensons-nous jamais avec autant de gratitude que nous le devrions, ou rendons-nous même justice, au remarquable talent, à la diligence, au soin et aux connaissances, à l’esprit, à l’humour, à l’adresse et à la souplesse d’esprit, au sens du devoir, au courage, à l’honnêteté et au rude travail qui sont nécessaires pour produire le meilleur genre de journal ? »