La santé est un état de parfait bien-être physique, mental et social.
Cela étant admis, demandons-nous si nos enfants ont toutes les chances possibles de vivre en bonne santé. De là, il n’y a qu’un pas à se demander à qui incombe le devoir de leur en donner la chance.
Il est vrai que nous prenons une foule de remèdes pour nous « soigner ». La fabrication de produits médicaux et pharmaceutiques au Canada a augmenté de $17,500,000 en 1938 à $55,750,000 en 1947 ; nous en avons importé pour $3,500,000 et $11,500,000 au cours de ces deux années et nous n’en avons exporté que pour $1,500,000 une année et $4,500,000 l’autre.
Mais ce n’est pas cette façon de nous « soigner » qui nous intéresse dans ce Bulletin. Nous voulons étudier la manière dont on traite les maladies et, ce qui est plus important, les mesures prises pour les prévenir et réaliser l’heureux état de choses décrit dans notre première phrase : parfait bien-être mental, physique et social.
Quels sont les effets de la maladie sur l’éducation des enfants ? Une enquête du National Committee for School Health Research a révélé que la moyenne des jours perdus par enfant est plus élevée chez les écoliers attardés et moindre chez les écoliers avancés. Par « retardés » on entend les écoliers qui échouent aux examens de fin d’année ; par « normaux » ceux qui passent régulièrement à la classe supérieure, et par « avancés » ceux qui sautent une classe.
Les chiffres suivants donnent une idée de la situation. Ils indiquent combien chaque écolier perd de jours par an en moyenne.
Villes | Districts urbains | Districts ruraux | |
Avancés | 8.5 | 8.1 | 14.4 |
Normaux | 11.0 | 11.1 | 15.9 |
Attardés | 12.1 | 13.6 | 20.6 |
S’il existe un rapport, comme ces chiffres semblent l’indiquer, entre la régularité de présence à l’école et le succès aux examens de fin d’année, il vaut certainement la peine d’essayer de diminuer les absences. Un bon moyen est de conserver les enfants en bonne santé.
Semaine nationale de la santé
C’est pour cela, entre autres, que la Ligue de santé du Canada a proclamé la « Semaine de la Santé » du 29 janvier au 4 février. L’idée est d’induire les Canadiens à veiller sur leur santé et à éviter les décès prématurés.
Une campagne de ce genre ne peut pas distribuer la santé avec ses brochures, mais les brochures aident ceux qui le désirent à améliorer leur santé et celle de leurs enfants. Les résultats de la Semaine de la santé montreront notre intelligence. La manière dont agiront les parents, les instituteurs et ceux chargés de veiller sur les enfants, indiquera dans quelle mesure ils se rendent compte des chances que la science médicale leur procure pour assurer leur propre santé et celle des enfants sous leur garde.
Dans une campagne, on s’en prend généralement aux autres. Dans cette campagne de la santé c’est nous qui sommes la cible – c’est à chaque Canadien et Canadienne que s’adressent ces recommandations de mieux se porter. Les campagnes de santé ont pour but de nous rendre conscients de la possibilité de vivre en bonne santé, et de nous rappeler notre devoir d’élever nos enfants dans un milieu favorable à la santé.
28,000,000 de jours d’école perdus.
Pendant la guerre, on a beaucoup entendu parler des jours d’absence dans les usines de munitions. Une publication de la Ligue de santé du Canada dit que jusqu’à 50,000 personnes étaient journellement incapables de travailler pour cause de maladie. On dit que les travailleurs perdent de ce fait $135,000,000 par an au Canada. Et le coût des maladies, des décès prématurés et des accidents au Canada est estimé à un milliard de dollars par an. L’industrie subit une grande partie de cette énorme perte.
Les recherches sur les causes des absences dans l’industrie ont résulté en mesures pour la prévention des maladies. Nous faisons maintenant des recherches dans les écoles et les premiers rapports de ce genre dans le monde entier ont été publiés l’an dernier.
Le National Committee for School Health Research a été institué en 1945, sous les auspices de l’Association canadienne de l’Éducation et l’Association Canadienne d’hygiène publique. Le docteur A.J. Phillips en est le directeur. Des comités provinciaux, composés de représentants de l’hygiène et de l’éducation ont été nommés. Les journées d’absence ont été enregistrées dans certaines écoles de toutes les parties du Canada pour toute l’année scolaire, en ce qui concerne plus de 15,000 enfants de toutes les classes de I à XIII, et de six à dix-huit ans.
En voici le stupéfiant résultat : les 2,250,000 enfants dans nos écoles ont perdu 28,000,000 de jours d’éducation dans l’année ! Et, en ce qui concerne le sujet qui nous intéresse, la portion de ces jours perdus pour cause de mauvaise santé est de 75 pour cent dans les écoles urbaines et de 51 pour cent dans les écoles rurales.
Les maladies des enfants
La plupart des maladies des enfants n’ont souvent aucune raison d’être. La médecine a fait de tels progrès depuis quelques années qu’il est possible de prévenir un grand nombre de maladies de l’enfance et de les rendre toutes moins dangereuses.
Les autorités médicales du Canada ont raison de demander que tous les bébés soient immunisés contre les maladies contagieuses. Tous les enfants devraient être protégés contre la diphtérie, la rougeole et la coqueluche pendant les premières années de leur vie et pendant leurs années scolaires si c’est nécessaire. Ces maladies pourraient être supprimées en grande partie par ce simple moyen. Il y a des progrès, mais il faut admettre qu’en cinq ans ces trois maladies ont tué 3,281 jeunes Canadiens.
Sous beaucoup de rapports, la campagne contre la diphtérie montre bien ce qu’on peut accomplir pour protéger les enfants. À mesure que l’immunisation est devenue populaire, les cas de diphtérie et de décès ont rapidement diminué.
Cas | Décès | |
1924 | 9,033 | 1,281 |
1944 | 3,211 | 311 |
1947 | 1,550 | 139 |
1948 | 898 | 85 |
Il est si facile de protéger les enfants et leur sauver la vie que le Dr. W. G. Blair, député de Lanark, a proposé au Parlement en octobre dernier de faire une enquête sur tous les cas de décès dus à la diphtérie.
La coqueluche fait peur à tous les parents. Elle est particulièrement dangereuse aux bébés, et elle cause plus de décès pendant la première année de leur vie que la rougeole, la fièvre scarlatine et la diphtérie à elles trois. Il n’y a que dix ans que les cas de décès parmi les bébés des États-Unis étaient de 150 par 100,000 ; en 1947, la mortalité était tombée à 34 par 100,000. Au Canada, il y a eu 19,082 cas en 1943 et 416 décès ; en 1948, il y a eu seulement 7,084 cas et 155 décès. Ces chiffres montrent éloquemment combien de vies de bébés ont été sauvées par le fait que les parents ont pris soin de les faire immuniser.
Progrès de la médecine
Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on essaie de rendre la santé possible à tous. De fait, les premiers efforts remontent à Moïse. Il enseigna à son peuple la quarantaine et la propreté.
Une intéressante petite brochure de 32 pages publiée par la Ligue de santé du Canada raconte l’histoire des grands éducateurs de la santé. Elle est intitulée « Les héros de la santé ». C’est l’histoire de Harvey et de Jenner d’Angleterre, de l’écrivain Simpson et de Pasteur, ainsi que de Madame Curie née en Pologne et de Frederick Banting du Canada. Tous leurs grands travaux sont résumés en une ligne émouvante tirée de Tennyson : « Nous sommes les héritiers de tous les âges ».
Les bienfaits des progrès de la médecine sont énormes. En comparant la période de 1921 à 1925 à celle de 1945 à 1947, le ministre de la Santé nationale et du bien-être social a dit à la Chambre des communes l’an dernier que les cas de mortalité générale avaient diminué de 16 pour cent, ceux de mortalité enfantile de 51 pour cent et ceux de mortalité puerpérale de 64 pour cent. Depuis 1931, la durée probable de la vie au moment de la naissance a augmenté de 5 ans pour les garçons et de 7 ans pour les filles.
Depuis 50 ans, les cas de décès dus à la tuberculose ont diminué de 80 pour cent. Ils ont été réduits de 46 pour cent dans les derniers vingt ans. C’est peut-être là notre plus grand succès dans l’histoire de l’hygiène publique, et il démontre l’utilité de reconnaître et de soigner le mal à temps.
On se demandera sans doute : si on peut faire cela dans le cas de la tuberculose, pourquoi pas pour les autres maladies ? Et on le peut également. Il s’agit simplement d’un peu de collaboration entre les gens et les médecins de famille, les cliniques et les organismes de services sociaux.
Regardez les chiffres du tableau ci-dessous, représentant des maladies au sujet desquelles les gens ont été prévenus et dont ils ont appris à se protéger et à protéger leurs enfants par des examens, des traitements et des précautions :
Maladies | Moyenne des décès au Canada par an | |
1931-1935 | 1948 | |
Tuberculose | 6,950 | 5,449 |
Coqueluche | 724 | 155 |
Diphtérie | 356 | 85 |
Fièvre typhoïde | 323 | 55 |
Le tableau suivant fait pitié par contraste. Ce sont des maladies contre lesquelles nous n’avons pas encore réussi à protéger nos enfants ni nous-mêmes :
Maladies | Moyenne des décès au Canada par an | |
1931-1935 | 1948 | |
Maladies du coeur | 15,393 | 33,786 |
Cancer | 10,398 | 16,203 |
Néphrite | 5,628 | 6,791 |
Diabète | 1,331 | 2,484 |
Pourquoi tous ces décès ?
Pourquoi tant de Canadiens meurent-ils chaque année de maladies du coeur ? Elles causent presque un décès sur cinq. Une publication de la Ligue de santé, appelée Health Facts, en attribue carrément la cause aux intéressés. Les docteurs, les chirurgiens, les investigateurs et un tas d’autres experts passent des heures à faire des recherches sur les maladies du coeur et font d’admirables découvertes, mais il faut que le malade y mette du sien : « S’il écoute les conseils » dit Health Facts, « il peut prolonger normalement sa vie ; autrement, il peut mourir d’un jour à l’autre. »
Ce qui importe le plus est de prévenir les maladies, et cela consiste principalement à suivre les ordres du docteur. Les nouveaux remèdes, la chirurgie, la diète, le repos physique et mental, tout cela est important, mais le principal facteur est entre les mains de chacun : une vie bien réglée.
Le Canada a de bonnes raisons de s’inquiéter du nombre croissant des décès dus au cancer. Le seul moyen de combattre le cancer est par l’éducation. Quand les symptômes sont découverts de bonne heure et des mesures sont prises immédiatement pour combattre la maladie, la bataille est à moitié gagnée. Il sera bientôt possible de guérir complètement le cancer. Dès à présent, on arrive à arrêter la croissance de certaines tumeurs cancéreuses par des drogues inoffensives pour les cellules normales du corps. Mais il faut s’y prendre dès le début.
La néphrite occupe le troisième rang des principales causes de décès au Canada. Elle peut être causée de trois manières : par infection, par l’empoisonnement et par la diminution du flot sanguin. C’est une maladie qu’on ne peut pas guérir soi-même par des remèdes ; il faut consulter un médecin aux premiers signes, suivre le régime qu’il vous ordonne et observer ses instructions.
Les rhumes
Il ne faut pas oublier la maladie la plus ennuyeuse de l’Amérique du Nord : le rhume. Parmi toutes les journées d’école perdues pour cause de maladie dans les villes du Canada, 51.5 pour cent sont dues à des infections respiratoires, et sur le nombre, 59.8 pour cent au rhume. Dans les écoles rurales, les chiffres sont de 46.8 pour cent et de 59 pour cent. Les adultes seraient probablement surpris s’ils comptaient le nombre de jours par an qu’ils sont en rhumes. Aucun remède efficace n’a encore été découvert, mais de simples précautions diminuent les occasions de s’enrhumer. Elles comprennent une bonne alimentation et du repos pour donner de la résistance au corps, et le soin d’éviter la fréquentation de gens enrhumés.
Il se peut que nous ne tenions pas à guérir un rhume. Beaucoup d’hommes d’affaires ont trouvé qu’une légère indisposition… « oh, rien de sérieux ; un petit rhume de cerveau » – est préférable à une conférence pour laquelle ils ne sont pas préparés.
Nous ne voulons pas dire par là qu’on simule les rhumes. Le Dr Flanders Dunbar, dans un traite sur la médecine psychomatique, dit que ce qu’il y a de surprenant est que beaucoup de personnes, quand elles se trouvent dans une situation désagréable, se prennent à renifler et à éternuer. D’un autre côté, elle dit : « Ce sont pour la plupart des « enfants gâtés » qui trouvent à se déclarer malades le seul équivalent à leur âge pour les dorloteries qu’on leur prodiguait dans leur enfance. Ce sont de grands enfants encore pendus aux jupons de leur maman. »
Dans les écoles
En 1943 l’Association canadienne de l’éducation a publié un rapport disant que ce qui importe le plus dans les écoles est de veiller à la santé des écoliers.
Deux choses sont nécessaires sous ce rapport : un milieu sain et l’enseignement de l’hygiène.
Que peut-on considérer comme le minimum en matière de milieu scolaire ? Tout ce qui suit est important pour la santé de vos enfants : un bon éclairage, naturel et artificiel ; un bon système de chauffage et de ventilation ; des cabinets modernes ; des lavabos munis de savon et de serviettes sanitaires ; de l’eau potable soumise à de fréquentes analyses ; et des locaux propres. On devrait insister sur la propreté. Il devrait y avoir des inspections systématiques et régulières des enfants, peut-être comme partie des exercices physiques.
Mais il ne suit pas de « veiller » toujours et seulement à la santé des enfants. Il faut leur enseigner la pratique de l’hygiène.
En enseignant l’hygiène, il faut user de tous les moyens d’imagination possibles pour présenter les leçons d’une manière convaincante et durable.
Malheureusement, comme le révèle une enquête sur la santé dans les écoles canadiennes, seulement 6.3 pour cent des inspecteurs des écoles élémentaires disent, dans leur rapport sur les moyens employés pour enseigner l’hygiène, que les méthodes employées de nos jours sont satisfaisantes.
Dans les écoles secondaires, seulement 13 pour cent des principaux des écoles sont satisfaits de la manière présente d’enseigner l’hygiène. Dans cinq provinces il n’y a pas un seul maître enseignant l’hygiène dans les écoles élémentaires qui ait fait des études spéciales sur le sujet ; seulement 38 pour cent des classes accordent à l’hygiène l’importance qu’elle mérite, et seulement 15 pour cent des écoles ont des livres sur l’hygiène dans leur bibliothèque.
Comment pourrons-nous améliorer cet état de choses ? Naturellement, nous ne pouvons pas et ne devons pas abandonner la lecture des traités sur l’hygiène. Il est essentiel de connaître le corps humain et ses fonctions. Mais les livres ne suffisent pas. Ajoutons-leur quelques leçons pratiques d’hygiène.
L’enseignement par la pratique
Pour que les enfants se pénètrent bien de l’hygiène, il faut les instruire par le toucher et non par la vue, par l’expérience et non par le précepte. Les films, les projections lumineuses, la radio, le gramophone et les tableaux ont du bon, tant qu’ils sont instructifs et intéressants et pas simplement exhortatifs. On trouve trop d’exhortations, sans faits à l’appui, dans la plupart des campagnes et des éditoriaux d’aujourd’hui. Même les enfants ont le droit de savoir comment et pourquoi ils doivent faire telle ou telle chose.
Les enfants sont avant tout des expérimentateurs, et les expériences d’hygiène, auxquelles ils participent, retiendront leur attention et se graveront dans leur esprit. Laissons-les trouver tout seuls la différence qu’un milieu sain et une nutrition convenable font dans la croissance des plantes et des animaux.
Organisons des excursions d’hygiène, des exercices de la Croix Rouge des Jeunes et des projets scolaires pour améliorer le milieu sanitaire de l’école. Donnons aux écoliers une bonne bibliothèque de livres sur l’hygiène et permettons-leur d’emporter chez eux ceux qui les aideront à faire comprendre à leurs parents le rôle de l’hygiène dans la vie moderne.
Ce qui plairait probablement à tout le monde est un magazine sur l’hygiène, publié tous les mois ou tous les trimestres, en nombre suffisant d’exemplaires polycopiés pour en donner un à chaque enfant. Il contiendrait des articles sur diverses questions d’hygiène, dans lesquels les enfants utiliseraient les renseignements fournis par leur médecin de famille, recueillis à la maison ou trouvés dans des livres, et ce qu’ils ont appris à la Croix Rouge. Il contiendrait également des discussions sur différentes questions et donnant le pour et le contre.
Pour bien enseigner l’hygiène, enseignons les choses fondamentales. Enseignons aux enfants comment fonctionne leur corps, ce qui nuit à son bon fonctionnement, ce qui contribue à le faire bien fonctionner, et où s’adresser quand on a besoin de conseils et de traitements. Alors, quand ils seront grands, ils n’achèteront pas un livre quelconque de médecine pour y chercher des symptômes qui ressemblent aux leurs et prendre un des deux partis suivants : souffrir le martyre d’une maladie qu’ils n’ont pas, ou prendre au hasard des drogues pour la maladie qu’ils croient avoir.
Un professeur éminent nous a écrit l’an dernier : « Ce qui a retardé les progrès de l’hygiène, ce n’est pas tant le manque d’organismes d’hygiène publique, mais l’ignorance du public en ce qui concerne les moyens dont il dispose pour se faire soigner. »
La profession médicale
Les médecins, eux aussi, ont d’importantes responsabilités, morales et physiques. C’est du médecin de famille que dépend le succès ou l’échec d’une campagne d’hygiène.
À notre époque d’instruction universelle, où tout le monde peut lire dans les magazines, dans un tas de livres et dans les journaux quotidiens les progrès de la médecine ; à notre époque où les citoyens des pays libres ont le privilège d’insister qu’on réponde à leurs questions : dans ces conditions, le docteur n’est plus un oracle ou un distributeur de feuilles de papier qui sont des talismans sacrés parce qu’ils portent son symbole Rx.
La profession médicale au Canada a accompli une oeuvre magnifique. À mesure que la médecine faisait des progrès, les docteurs ont mis chaque jour en pratique les nouvelles découvertes, et ils ont apporté d’importantes contributions à la médecine mondiale. Ils ont de hautes traditions de capacité professionnelle et de service professionnel.
Tous leurs problèmes ne sont pas résolus. Ils n’ont pas plus tôt vaincu une maladie, ou arrêté sa marche, qu’ils s’attaquent à une autre. Ils sont arrives à se rendre maîtres de la typhoïde, de la tuberculose, de la diphtérie et d’une foule d’autres maladies, ou peuvent en triompher si le public les aide, mais il reste encore le cancer, les maladies de coeur et beaucoup d’autres.
Nous pouvons tous aider
Le succès d’une croisade d’hygiène au Canada dépend du nombre de personnes qui y prendront part et de l’enthousiasme éclairé qu’elles manifesteront.
C’est un projet d’assez grande envergure et suffisamment méritoire pour enrôler l’appui de tout le monde.
Pourquoi ne pas adopter la santé – et particulièrement la santé des enfants – comme principal sujet de discussion dans les réunions familiales et scolaires, les clubs féminins, les assemblées paroissiales, les groupes d’enseignement adulte, les conventions annuelles d’instituteurs, les clubs sociaux et toutes les réunions de Canadiens qui ont à coeur le bien-être social ? Peut-on trouver nulle part un sujet plus intéressant et plus digne d’intérêt ?
D’après un rapport à l’Association de l’hygiène publique canadienne, nous avons besoin au Canada de perfectionner les méthodes de médecine préventive, d’enrayer la marche des maladies contagieuses, de nommer des spécialistes au courant de l’hygiène dans les écoles, d’avoir une fiche de maladie pour chaque écolier et de surveiller constamment sa santé. Faisons-le donc, ce n’est pas impossible.
Et tout ce que nous pouvons faire dans l’intérêt général, dans celui de l’enseignement scolaire et de la médecine, nous ramène après tout au sein de la famille.
Ce sont l’exemple, les conseils et le bon sens des parents qui jouent le plus grand rôle dans la santé des enfants.
Il ne suffit pas d’aimer ses enfants ; il faut savoir les comprendre et faire le nécessaire pour les soigner. L’amour maternel ou paternel qui s’oppose à l’inoculation d’un enfant contre les maladies, ou qui refuse de l’envoyer à l’hôpital pour le faire soigner, ou le faire opérer, ou qui ne juge pas nécessaire de le soumettre contre son gré à des examens périodiques, ce genre d’amour est mal placé et ne tient pas compte des conséquences.