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Les difficultés financières nous font perdre la tête. Elles nous empêchent d’être tout à notre travail et causent des soucis dont souffre notre santé. On ne peut pas s’en débarrasser en essayant de ne plus y penser.

Nous organisons méthodiquement une grande partie de notre existence, mais nous ignorons malheureusement dans nos calculs le facteur essentiel pour que tout marche à souhait – nous ne nous arrangeons pas pour tirer le meilleur parti de notre argent.

Nous n’aimons pas voir des gens qui gagnent juste autant, sinon moins que nous, mener une vie plus heureuse que la nôtre. Ils semblent avoir toujours de l’argent pour se payer les bonnes choses dont nous sommes obligés de nous priver. Et ils jouissent en même temps de leur tranquillité d’esprit.

Le présent Bulletin se propose de suggérer la manière de s’y prendre pour arriver à établir un bon programme financier. Faites un plan par écrit : c’est, à notre connaissance, le seul moyen d’attaquer les problèmes de payer vos dettes, de joindre les deux bouts, d’acheter les choses dont vous avez besoin, de parvenir à la sécurité et de faire des économies.

Vous avez besoin d’un plan qui vous aide à décider comment employer votre argent, à vous en tenir à votre résolution, et à vous montrer le résultat.

Il mettra un relief vos propres désirs et ceux de votre famille et cela vous permettra de choisir entre les choses dont vous avez le plus besoin. À partir de ce point, vous n’avez plus qu’à diviser vos revenus de la meilleure manière possible, et à surveiller les dépenses pour faire bon usage de votre argent et vous assurer la sécurité matérielle qui contribue si grandement à la tranquillité d’esprit.

Il n’y a rien de sordide dans un plan de ce genre. L’idée de « mettre de l’argent de côte pour un jour de pluie », comme disent les Anglais, est très recommandable quoique pas nouvelle, mais il y a des gens qui en sont obsédés au point de paraître s’attendre à un nouveau déluge. Un auteur américain dit au sujet d’un personnage qui ne pensait qu’à économiser : « il y avait longtemps que sa femme avait cessé de prier pour qu’il pleuve. »

L’épargne est l’art de bien employer son argent et d’en tirer le meilleur parti possible le plus longtemps possible. Parfois, nous en sommes réduits à ne pas dépenser maintenant pour avoir plus d’argent à dépenser plus tard.

Choix de dépenses

L’important est de décider ce qui vaut le mieux pour nous, et ensuite faire des plans pour se le procurer.

Les besoins et les désirs humains sont innombrables, mais il faut faire un choix entre eux parce qu’il est impossible de tous les satisfaire. Un budget a pour but de faire clairement ressortir les choses à la portée de nos désirs, et de nous indiquer la manière de les acheter à notre plus grande satisfaction.

Une enquête assez récente parmi des sténographes révèle plusieurs laçons de dépenser le même salaire. Une jeune fille économise sur ses repas pour avoir un appartement au lieu d’une chambre ; une autre va au bureau à pied pour pouvoir acheter des livres ; d’autres se passent de ceci ou de cela pour être capables de mettre plus d’argent à leur toilette.

Ces sténographes ont calculé ce qu’elles veulent et décidé que l’argent qu’elles dépensent comme il leur plaît leur procure ainsi plus de satisfaction que si elles le dépensaient autrement.

Dans son livre The Mature Mind, H. A. Overstreet raconte l’histoire de Bouddha à la recherche du bonheur. Bouddha se soumit à des épreuves, souvent extrêmes et plus ou moins futiles – il essaya par exemple de ne manger que quelques grains de blé par jour. Il se mit à errer ci et là pour observer les gens dans leurs rapports entre eux et découvrir les causes de leurs malheurs. Un beau jour il crut avoir fait une découverte concluante : les hommes sont malheureux parce qu’ils ont des désirs, et il est impossible de satisfaire entièrement tous les désirs.

Prenez par exemple le cas d’un homme qui désire une maison et une auto en même temps que l’indépendance financière dans une quinzaine d’années. La maison et l’auto prendront autant d’argent qu’il en faut pour se constituer un capital pendant le même temps, et si les revenus de notre homme ne sont pas suffisants pour, les deux, il faudra qu’il choisisse l’un ou l’autre. S’il entreprend de faire les deux à la fois, il s’embarquera automatiquement dans des difficultés financières, devra se priver d’un tas d’autres choses, et sera harassé de soucis au point d’en perdre la santé et la bonne humeur.

Sécurité

Le seul mot de « sécurité » suffit à semer l’effroi du lendemain dans l’esprit de certaines gens et à leur faire convoiter la clé du bonheur. Si Abraham Lincoln vivait aujourd’hui dans les circonstances parmi lesquelles il s’est frayé la voie à l’éminence, on l’appellerait un déshérité de la vie. H. T. Webster, dans une de ses caricatures, a dessiné la cabine de bois de Lincoln avec une pancarte disant : « Mal logé, mal nourri, mal habillé. »

Par sécurité, on entend trop souvent aujourd’hui l’espoir de ne manquer de rien grâce à une aide extérieure, et non pas, comme l’entendait Lincoln, la récompense d’un travail assidu.

Il n’y a pas de sécurité réelle dans la vie, mais chacun de nous est capable de trouver un sentiment de stabilité dans notre propre milieu par le soulagement de nos anxiétés et la gratification de nos désirs.

La variété est autant nécessaire à notre bonheur que le sentiment de sécurité, mais, avant de nous lancer dans les aventures, nous avons besoin d’un solide port d’attache auquel nous pouvons retourner.

Nous sommes beaucoup plus capables d’édifier notre propre stabilité financière que nous sommes parfois disposés à l’admettre. Les mesures à prendre cet égard consistent à dépenser sagement, à prévoir nos dépenses et à nous préparer à les régler, et a éviter les dettes que nous ne pouvons pas payer.

Un revenu modeste, sagement utilisé, permet à un homme de vivre raisonnablement à l’aise, d’assurer une bonne stabilité financière à sa famille, et de se préparer une vieillesse relativement libre de soucis financiers. Mais cet heureux état de choses ne s’obtient pas par hasard : il faut le préparer.

Réserve en cas d’imprévu

Certaines personnes n’aiment pas les budgets parce qu’elles disent qu’une dépense imprévue suffit à les bouleverser. Naturellement ! Mais, sans budget, vous ne savez pas de quel côté vous tourner : avec un budget vous voyez tout de suite les endroits où vous pouvez économiser pour parer aux imprévus.

Il a été découvert à la suite d’enquêtes que les besoins imprévus d’argent sont moins souvent causes par les dépenses, même extravagantes, pour la nourriture, les vêtements et le loyer, que par le manque de prévision. Tout le monde devrait s’efforcer de prélever, en premier lieu, sur les revenus, une somme suffisante pour créer un fonds de réserve.

Cela n’est pas aussi difficile qu’on pourrait le croire, quand on se prépare à établir le budget. On fait d’abord la liste de tous les imprévus possibles auxquels on peut penser ; ensuite, on décide quels sont ceux dont la responsabilité peut être confiée à des institutions comme les compagnies d’assurance, contre les maladies, etc., et enfin on calcule le montant à conserver sous forme liquide et celui qu’on peut placer à intérêt.

L’assurance offre le moyen le plus facile de procurer la protection qu’on désire contre les hasards ordinaires de la vie. Les gens s’assurent pour protéger leur famille ; par l’assurance ils transfèrent le risque individuel à un groupe, contre paiement d’une prime. « L’assurance met la magie des moyennes à la portée des foules, » selon la phrase de Churchill.

Voilà pour la protection. Pour réussir financièrement, il faut avoir un plan d’épargne.

Épargne et placements

Il n’y a guère de plaisir à mettre de côté $5 ou $50 par mois juste pour voir monter la somme, mais c’est différent quand nous avons un but que nos économies nous permettront d’atteindre. Rien n’égale la satisfaction de pouvoir, à la fin de l’année, regarder en arrière et constater qu’en nous passant de petites choses dont nous n’avions pas grand besoin et souvent pas grande envie, nous avons assez d’argent en banque pour réaliser un de nos plus ardents désirs.

Ne laissons pas nos économies traîner dans le tiroir d’une commode. Imaginez votre chagrin en cas de vol ! De plus, c’est dangereux, car cela vous expose à la tentation de vous en servir pour ceci ou cela selon le caprice du moment. Il est facile d’ouvrir un compte d’épargne ; le livret que vous donne la banque tient non seulement compte de vos économies et de l’intérêt mais vous donne un sentiment d’indépendance et de confiance.

Après le fonds de réserve et l’épargne, nos passons maintenant aux placements en valeurs.

Pour compter comme placement, les actions ou les obligations doivent remplir au moins les trois conditions suivantes : sûreté quant au principal, revenu raisonnable et régulier, et vente facile. Nous épargnons dans le but d’amasser des fonds pour un but déterminé, mais nous faisons un placement dans l’intention de faire rapporter intérêt à notre argent tout en gardant celui-ci en disponibilité.

Autrefois, il fallait être riche pour faire des placements, mais aujourd’hui ils sont à la portée de tous les travailleurs. Cette participation aux placements dans les grandes entreprises est un des plus grands bienfaits de notre récente expansion industrielle et financière. Les banques canadiennes, par exemple, ont 66,000 actionnaires, depuis ceux qui n’ont qu’une action de $10 chacun, aux familles qui en possèdent un grand nombre.

Échéances futures

En général, la plupart de nos difficultés financières sont dues au fait que nous avons négligé de faire provision pour les dépenses qui arrivent périodiquement au cours de l’année, telles que primes d’assurance, impôts, Noël, meubles, vêtements, vacances, et fonds de pension ou de rente viagère. Le budget embrasse toute l’année. Il est impossible d’essayer de suivre un budget hebdomadaire ou mensuel, parce que chaque mois n’amène pas les mêmes occasions de dépenser.

Le meilleur moyen est de calculer vos dépenses pour toute l’année et de diviser le total par 12, 26 ou 52 selon que vous êtes payé au mois, à la quinzaine ou à la semaine. Chaque jour de paye, mettez de côté, de préférence dans un compte de banque réservé à cet effet, la somme que vous destinez aux dépenses infréquentes.

Comptez le nombre de jours de paye jusqu’au moment où vous aurez à payer le montant, et calculez combien vous devez prélever sur chaque paye. Si vous avez à payer $25 dans 5 mois, il faudra donc économiser $5 par mois, mais une fois ces $25 payés, l’année prochaine cette dépense annuelle de $25 ne prendra plus que deux dollars et quelques sous par mois.

Pour ne pas être pris à court, il vaut mieux se laisser une bonne marge dans tous ces calculs, car on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. Un programme d’épargne et de placement nous procure protection et confort, car il est toujours possible d’utiliser le montant pour d’autres dépenses imprévues ou pour satisfaire de nouveaux désirs.

Quand et comment commencer

Après avoir décidé de faire un budget, commencez tout de suite. Ne vous préoccupez pas de la date, de votre âge ou de l’état de vos finances. Votre seule chance de surveiller l’emploi de votre argent est avant de le dépenser, et cela est vrai que vous soyez encore étudiant ou sur le point de prendre votre retraite. Cato se mit à étudier le grec quand il était octogénaire. Quand on lui demanda pourquoi il entreprenait une si longue tâche à un âge si avancé, il répondit que les années qu’il avait encore à vivre étaient les plus jeunes qui lui restaient, et il continua d’étudier.

On peut commencer un budget graduellement et y ajouter de temps en temps. La plus longue partie de la tâche est au début. Ce qui la rend difficile est que généralement on n’a pas de chiffres de l’année précédente sur lesquels s’appuyer.

Il est impossible de donner un modèle « normal » de budget qui fasse l’affaire de tout le monde. Il n’y a que vous qui sachiez exactement ce dont vous avez besoin et ce que vous désirez.

L’objectif, qui est de régler l’emploi de votre argent de manière à payer vos dettes, d’avoir assez pour vos besoins courants et de faire provision pour l’avenir, devrait être accompli le plus simplement possible. Il vous faut seulement un livre de budget et un endroit pour garder vos papiers. Ne vous lancez pas dans la comptabilité ; n’achetez pas un tas de registres coûteux (certaines institutions, y compris la Banque Royale, distribuent gratuitement des livres de budget) ; ne vous fixez pas des chiffres au-dessus de vos ressources ; ne refrénez pas vos désirs au point de vous faire détester votre budget (rappelez-vous qu’il a pour but de vous aider à mieux jouir de votre argent) ; et n’ayez pas peur d’y apporter des changements quand vous trouvez un meilleur moyen de l’équilibrer.

Désappointements

On peut dire sans crainte de se tromper que la plupart des gens abandonnent l’idée de faire un budget pour deux raisons : ils essaient de suivre un plan préconçu et trop rigide ou ils se découragent trop vite.

Il est évident qu’aucune formule fixe, basée par exemple sur tant pour cent de revenu pour chaque catégorie de dépenses, ne fera l’affaire de toutes les familles. Les désirs, les modes d’existence et les ressources varient énormément, et il faut reconnaître également que tout le monde n’est pas capable d’exercer la même retenue en ce qui concerne les dépenses.

Quelques familles partent mal en essayant de trop économiser. Les plats favoris disparaissent de la table, les enfants reçoivent moins d’argent de poche, les caractères s’aigrissent et tout le monde est mal à l’aise jusqu’à ce que les bonnes intentions s’évanouissent et qu’on se reinette à vivre au petit bonheur.

D’autres familles n’ont recours à un budget que lorsqu’elles se trouvent dans l’embarras. Il n’est pas juste d’attendre que la famille ait de grosses dettes pour essayer d’équilibrer son budget, et puis, une fois sur pied, de se remettre à dépenser comme auparavant jusqu’à la nouvelle crise.

Il est essentiel que les dépenses journalières se conforment aux chiffres du budget. Il ne sert à rien de marquer tant de moins pour les vêtements, les plaisirs ou l’imprévu et de s’en tenir là. Les dépenses ne diminuent pas automatiquement par le fait que vous leur avez affecté moins d’argent dans votre budget.

Dettes

Ce sont les dettes qui font échouer les bons budgets. Le Bureau de la statistique du ministère du Travail a fait une enquête sur les dépenses de 10,813 familles dans 91 grandes, moyennes et petites villes. En moyenne, il reste à chaque famille $4,300 après avoir payé environ 7 pour cent du revenu original pour les impôts, mais leurs dépenses s’élèvent à $4,700. Elles comblent la différence de $400 en faisant des dettes, en tirant sur les économies et, dans certains cas, grâce à quelque bonne fortune telle qu’un cadeau ou un héritage.

Les familles s’endettent pour une foule de raisons, mais celles qui ont un programme de dépenses sont capables de faire généralement face à l’imprévu et elles ont moins de comptes impayés que les familles qui dépensent sans savoir où elles en sont.

La première chose à faire pour se débarrasser de ses dettes est d’en faire la liste et d’additionner les comptes à payer ; puis de réduire les dépenses au minimum sans que la santé en souffre ; ensuite d’appliquer systématiquement le revenu net au paiement des dettes. Si vous expliquez à vos créanciers que vous avez fait un budget pour arriver à les payer, il y a des chances qu’ils accepteront plus volontiers votre offre de versements réguliers.

Les achats à crédit ont contribué à faire vivre plus confortablement des milliers de familles. Ils n’ont rien de répréhensible si on n’y consacre qu’une partie raisonnable des revenus futurs et si l’intérêt sur le solde n’est pas trop élevé. Ce sont les abus et les achats au-dessus de leurs moyens qui empêchent beaucoup de salariés d’arriver à la stabilité financière.

Quel que soit le montant des achats à crédit qu’une famille se propose de faire, elle doit en établir soigneusement le budget. Il faudra faire les versements, et ils ont priorité sur les revenus. Les ouvertures de crédit dans les magasins sont dans le même cas ; on peut s’en servir avantageusement quand on sait d’avance ce qu’on veut acheter, et quand en est sûr d’avoir l’argent quand il faudra payer.

Les dettes personnelles sont capables de causer beaucoup d’ennuis, mais le crédit bien utilisé peut énormément contribuer à notre bonheur.

Il est parfois opportun d’emprunter pour payer ce qu’on doit – ce qui s’appelle consolider ses dettes. Si vous possédez des obligations ou des actions, il est préférable d’emprunter sur elles à votre banque au lieu de les vendre. Si vous les rendez, vous tuez la poule qui pond des oeufs d’or ; quand vous empruntez sur votre placement, vous confiez simplement la poule à la banque comme garantie, et vous continuez à recevoir les oeufs d’or sous forme d’intérêt.

Tout le monde peut se rendre compte si son crédit est bon. Regardez votre budget. S’il vous reste quelque chose à la fin du mois, après avoir fait provision pour vos frais courants, vos comptes à payer, l’amortissement de vos dettes, et votre fonds de réserve, ce montant est la mesure de votre crédit.

Affaire de famille

L’établissement d’un budget est principalement une affaire de famille, ce qui n’empêche pas les enfants d’en faire un eux-mêmes dès qu’ils sont assez grands pour avoir leur argent de poche. Un écolier ou un étudiant a les mêmes raisons que tout le monde de surveiller son argent pour en tirer le meilleur parti possible.

Il y a deux ou trois points à observer à tous les âges. N’écoutez aucun conseil sur la manière de dépenser votre argent. Vous seul savez ce que vous désirez : prenez un crayon et une feuille de papier et calculez comment l’argent que vous avez, ajouté à celui auquel vous pouvez raisonnablement vous attendre, vous permettra d’atteindre votre but.

Ne vous laissez pas influencer par le train de vie de vos parents. Il leur a fallu beaucoup d’années pour en arriver là, et il est ridicule de vous croire capable de partir du même point où ils en sont à présent. N’essayez pas d’imiter les habitudes de vos voisins et de vos amis. Faites votre plan selon vos propres goûts et vos propres ressources.

Tout ce que nous avons dit dans ce Bulletin au sujet du budget s’applique à la famille, et cela est naturel, car un budget exige la collaboration. Une enquête menée à Chicago révèle que les querelles d’argent causent 40.2 pour cent des désertions de foyer et 45 pour cent des cas de cruauté.

Cela fait réfléchir aux bouleversements qui menacent les familles dont tous les membres ne s’intéressent pas aux comptes du ménage, et c’est une bonne raison de prendre immédiatement des mesures en conséquence.

Une séance budgétaire, avec tous les membres de la famille prenant part aux plans d’avenir, peut devenir plus intéressante qu’un programme de radio. Naturellement, tout le monde n’a pas même voix au chapitre. Ceux qui apportent le plus d’argent ont le droit de prendre une plus grande part dans les décisions, et ils ont en outre plus d’expérience des choses de la vie. Mais tout le monde est libre de donner son opinion sur ce que la famille et chacun de ses membres ont l’espoir de faire cette année, l’an prochain et les années suivantes. Il s’agit ensuite de faire des plans conformes aux ressources disponibles et futures.

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Voilà bien du travail, direz-vous, pour établir un budget de famille et calculer avec soin comment tirer le meilleur parti de son argent, mais nous estimons généralement plus précieuses les choses qui nous ont coûté le plus d’effort et de réflexion.

Procurer la stabilité financière en évitant les dépenses inutiles et en encourageant l’habitude de épargne ; préparer une famille à vivre dans les conditions auxquelles elle aspire : tels sont les résultats d’un bon budget. Être en mesure de parer aux secousses de la vie, de prédire et de diriger jusqu’à un certain point l’avenir de la famille, d’user ses moyens pour saisir les occasions favorables : tout cela vaut bien quelques efforts.

Trouver, en même temps, que la famille est unie dans son désir de faire le bien de tous au lieu de satisfaire l’égoïsme de chacun ; que le bonheur collectif est souvent plus accessible que le bonheur individuel ; et que vos amis jugent votre hospitalité, non pas par la profusion de vos rafraîchissements, mais, par la bonne grâce avec laquelle elle est offerte – tels sont les avantages indirects et inestimables d’un budget.

Un budget bien suivi apporte la stabilité, bannit la crainte et les soucis, resserre les liens de famille, fait mieux marcher le ménage, et rend tout le monde heureux.

Tout cela est à notre portée si nous prenons la résolution de faire sans plus tarder des plans pour dépenser notre argent de manière à nous procurer ce que nous désirons dans la vie.