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Ce que les agriculteurs canadiens surveillent de près

Pour prendre le pouls de l’industrie agroalimentaire, l’équipe Leadership avisé RBC a rencontré la semaine dernière des agriculteurs de tout le Canada, allant des producteurs de porcs du Manitoba aux membres du secteur des fruits et légumes rassemblés à Montréal pour leur salon annuel.

Il est évident que le secteur est fortement motivé à poursuivre sur sa lancée, d’autant plus que l’année dernière, la valeur des exportations agroalimentaires canadiennes a atteint le chiffre record de 106 milliards de dollars. Tous les regards sont tournés vers les prix des marchandises, la politique agricole américaine et, bien sûr, l’impact des droits de douane du président américain Donald Trump.

Ce que nous avons entendu:

  • De nombreux agriculteurs choisissent de rester calmes et de tenir bon. Les agriculteurs sont habitués à la volatilité, car ils doivent faire face aux conditions météorologiques imprévisibles, aux fluctuations des prix des marchandises et aux pannes d’équipement. Bon nombre d’entre eux voient les droits de douane imposés par Trump simplement comme une perturbation supplémentaire. D’autres tentent de surmonter les fluctuations de prix qui en ont découlé, notamment pour le canola. En réponse aux droits de douane du Canada sur les véhicules électriques, la Chine a imposé ses propres droits de douane sur les pois et les produits canadiens à base de canola. En conséquence, certains producteurs, notamment de céréales et de grains oléagineux, envisagent de modifier la rotation des cultures pour la saison de plantation 2025.

  • Faire face à la demande d’articles fabriqués au Canada. L’augmentation de la demande pour des produits canadiens conduit à une détérioration des produits américains que l’on trouve dans les épiceries. Ce mouvement s’ajoute aux efforts visant à accroître la superficie des serres canadiennes et la diversité des produits pour combler l’écart entre la production et la consommation de fruits et légumes.

  • Les producteurs et transformateurs alimentaires canadiens s’efforcent de renforcer leur conformité à l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC). Les entreprises se préparent à un examen minutieux à la frontière pour prouver leur conformité à l’AEUMC et leur respect des règles énoncées, notamment en ce qui concerne le pays d’origine. Seulement 0,1 % de tous les produits agroalimentaires échangés en 2024 n’étaient probablement pas conformes à l’AEUMC, mais plus d’un tiers des exportations agroalimentaires du Canada, bien que conformes, n’ont pas été échangées dans le cadre de l’accord.

  • La diversification des échanges est commencée. Il reste néanmoins à voir si les détaillants et les commerçants canadiens pourront se procurer des produits alimentaires de qualité et de prix équivalents. Les exportateurs et les détaillants cherchent à savoir où ils peuvent se procurer les produits dont ils ont besoin pour leurs clients. Toutefois, les Canadiens voudront-ils acheter une orange marocaine plutôt qu’une orange de la Floride ?

  • Nos ports peuvent-ils répondre à nos ambitions de croissance et de diversification ? Dans le secteur agroalimentaire, le Canada a des délais d’exécution plus longs que ses principaux concurrents, notamment les États-Unis, l’Australie et le Brésil. Le potentiel afflux de produits dans les ports canadiens, en raison de l’augmentation des coûts de transport des marchandises aux États-Unis, pourrait provoquer une congestion accrue et des goulets d’étranglement plus importants si le Canada ne se prépare pas à cette croissance.

Trois choses à surveiller :

  • L’impact du soutien agricole d’urgence des États-Unis sur la compétitivité des agriculteurs canadiens. L’Emergency Commodity Assistance Program (ECAP) du département de l’Agriculture est un programme d’aide économique ponctuelle de 10 milliards de dollars destiné à aider les agriculteurs à atténuer les effets de l’augmentation du coût des intrants et de la chute des prix des marchandises. Par exemple, les agriculteurs américains peuvent recevoir jusqu’à 77,66 $ par acre d’avoine et environ 30 $ par acre pour le soja et le blé.

  • Réductions dans les programmes et services de recherche agricole aux États-Unis. Le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et les réductions dans le financement de 19 laboratoires d’innovation basés dans 17 États dans des universités ayant bénéficié d’un don de terrain, ainsi que les réductions proposées dans la recherche climatique de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) peuvent compromettre l’innovation agricole et risquent d’interrompre des services essentiels tels que la surveillance météorologique.

  • Risque d’augmentation des coûts et de perturbation des chaînes d’approvisionnement passant par les ports américains, de La Nouvelle-Orléans à Philadelphie. Le décret du 9 avril de Trump, Restoring America’s Maritime Dominance (restaurer la domination maritime de l’Amérique), charge les représentants américains du commerce de donner suite à une proposition qui prévoit des droits de quai de 1 million de dollars dans les ports américains pour tout navire faisant partie d’une flotte comprenant des navires construits en Chine ou battant pavillon chinois. Outre le risque lié aux coûts, les services douaniers américains pourraient ralentir les chaînes d’approvisionnement « juste à temps » nécessaires pour acheminer les bleuets péruviens au Canada.

Lisa Ashton est responsable principale, Politique agricole

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