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La croissance du PIB du Canada au deuxième trimestre reste stable, les dépenses des ménages compensant la faiblesse des échanges commerciaux

Semaine du 25 août 2025

Le rapport sur le produit intérieur brut du Canada, qui sera publié vendredi prochain, devrait faire état d’une croissance nulle au deuxième trimestre─un ralentissement marqué par rapport au gain de 2,2 % enregistré au premier trimestre de cette année.

Néanmoins, un chiffre stable au deuxième trimestre, conforme aux estimations préliminaires de Statistique Canada concernant la production mensuelle jusqu’en juin, est meilleur que ce que l’on craignait, étant donné que le printemps a été marqué par une hausse des droits de douane américains (et des menaces) qui ont ébranlé la confiance des entreprises et des consommateurs.

Ces perturbations du commerce international ont eu d’importantes répercussions sur l’économie. Le volume des exportations canadiennes de marchandises a chuté de 31 % en rythme annuel au deuxième trimestre, parallèlement à une baisse plus importante des importations américaines, alors que les stocks constitués avant l’entrée en vigueur des droits de douane se résorbent. L’investissement des entreprises a sans doute légèrement reculé, et il aurait été bien plus faible sans une grosse importation exceptionnelle de 2 milliards de dollars en machines pour la production de pétrole en mer, réalisée en juin. de la dégradation limitée attendue du marché du travail, des mesures budgétaires supplémentaires qui devraient compenser les effets des droits de douane, et d’une inflation qui demeure au seuil supérieur de la fourchette cible de la Banque centrale.

La demande des ménages se maintient

Les dépenses des ménages sont toutefois restées stables, les dépenses de consommation suivant un rythme semblable à la hausse de 1,2 % enregistrée au premier trimestre. Le rebond des reventes de logements et des mises en chantier laisse également entrevoir une reprise de l’investissement résidentiel. La demande intérieure finale totale, compte non tenu de la volatilité des échanges commerciaux et des stocks, devrait afficher une légère progression ─ ce qui suggère que la dynamique sous-jacente de l’économie est moins faible que ne le laisse penser le chiffre global.

Nous prévoyons que le PIB enregistrera une hausse légèrement plus forte de 0,2 % d’un mois sur l’autre en juin par rapport à l’estimation de 0,1 % de Statistique Canada, ce qui marquerait la première augmentation en trois mois après de légers reculs en avril et en mai.

Les premiers indicateurs laissent également entrevoir une hausse de la production dans les secteurs des services en juin. Les ventes au détail ont fortement rebondi (+1,5 %) après avoir reculé de 1,1 % en mai, ce qui concorde avec notre suivi des opérations effectuées par carte de crédit RBC, qui montre que les dépenses se sont maintenues au deuxième trimestre malgré la baisse marquée de la confiance des consommateurs. Le secteur immobilier a poursuivi sa reprise, les reventes de logements s’étant améliorées pendant le trimestre.

Augmentation de la production de pétrole

Le secteur manufacturier reste l’un des plus touchés par les perturbations et l’incertitude liées au commerce international. Nous nous attendons à ce que la production dans ce secteur reste globalement stable, conformément aux volumes de ventes manufacturières inchangés. En revanche, la production pétrolière a probablement rebondi après les perturbations causées par les incendies de forêt en Alberta au mois de mai. 

L’incertitude commerciale continuera de freiner les investissements des entreprises, quel que soit le sort des droits de douane. Cependant, les exemptions prévues dans le cadre de l’ACEUM pour la plupart des exportations canadiennes ont permis d’éviter le pire, et nous prévoyons une croissance modérée, mais positive, pour le reste de l’année 2025.

Données à surveiller pendant la semaine à venir :

• En juillet, les dépenses personnelles aux États-Unis ont probablement augmenté de 0,4 %, soit un peu plus que le mois précédent. Une grande partie de cette croissance s’explique par la hausse des ventes d’automobiles. De plus, les ventes au détail ont progressé de 0,5 % en juillet, après une hausse plus importante de 0,9 % en juin. Nous prévoyons également une augmentation du revenu personnel de 0,3 % en juillet à 0,5 %, un résultat qui reflète la croissance plus élevée des salaires rapportée dans les données sur l’emploi de juillet.

Le présent rapport a été rédigé par Nathan Janzen, Économiste en chef adjoint , et Abbey Xu, économiste.