Meryl McMaster – Murmur 1, 2 & 3

2014
Jet d’encre sur dibond
229 cm x 152 cm

Meryl McMaster (Ottawa, ON, 1988 – ) a rapidement été reconnue au niveau national, principalement grâce à ses œuvres photographiques. L’imagerie frappante de McMaster est souvent présentée sous forme d’autoportrait. Elle conjugue des éléments de performance et d’installation et met en lumière la tension qui entoure l’identité et le patrimoine, en particulier les siens en tant que femme d’origine autochtone (Cri des plaines) et européenne (britannique/néerlandaise). La pratique artistique de McMaster est axée sur la terre, l’environnement naturel et la migration. Par l’intégration d’accessoires très ornementés, ses œuvres nous transportent souvent hors de l’ordinaire, vers un espace empreint de beauté, suggérant la contemplation et l’introspection.

Murmur de McMaster s’inspire du phénomène naturel d’une nuée, un vol synchronisé d’étourneaux, appelé « murmuration » en anglais, d’où le titre. Dans cette œuvre, McMaster se place au centre de la nuée et virevolte fin d’évoquer la forme des oiseaux tourbillonnants. Les images qui en découlent semblent fantasques, sortis d’un autre monde. McMaster s’intéresse au spectacle aérien de ces oiseaux qui voyageant en groupe ainsi qu’à l’espèce elle-même comme un symbole de liberté et d’infini. Elle souligne que le geste poétique et imaginatif peut donner un nouveau sens à des idées établies et même à des stéréotypes.

La pratique globale de McMaster aborde des thématiques qui touchent tout le monde dans la société contemporaine, la tension entre l’identité et le patrimoine et le fait d’accepter des visions différentes du monde. L’artiste elle-même remarque que l’exploration de sa relation avec les autres et de sa place dans le monde naturel est au cœur de son travail.

Diplômée de l’Université OCAD en 2010, McMaster a été plusieurs fois boursière et lauréate, notamment de la bourse d’art contemporain Eiteljorg, d’un prix REVEAL pour l’art autochtone, et d’une bourse d’études Doris McCarthy. En 2016 elle était en lice au prix Sobey et en 2018 elle a été nommée l’une des trois lauréates de la première édition de la New Generation Photography Award.

Native Art Department International – Woodland Boogie Woogie #01

2022
Acrylique sur toile
182,88 x 167,64 cm

Native Art Department International (NADI) est un projet collaboratif à long terme créé par les artistes Maria Hupfield (Parry Sound, ON, 1975 – ) et Jason Lujan (Marfa, TX, 1971 – ). Amorcée à Brooklyn en 2016 et actuellement située à Toronto, leur pratique multidisciplinaire, qui comprend la performance, la sculpture et la vidéo, cherche à subvertir la catégorisation facile de l’art autochtone par la camaraderie, la politique décoloniale et la non-concurrence, et par un virage stratégique qui s’éloigne des œuvres axées sur l’identité.

NADI utilise tous les moyens et tous les médias pour aller à l’encontre de la classification et la fétichisation de l’art. Pourtant, la série Woodland Boogie Woogie transpose les préoccupations centrales du collectif vers des formes abstraites plus traditionnelles. En s’appuyant sur ce formalisme, NADI vise à déstabiliser les oppositions binaires qui suggèrent une division quelconque entre l’esthétique autochtone et allochtone. Woodland Boogie Woogie #01 semble s’éloigner du travail conceptuel et du commissariat des collaborateur×trices, présentant des tourbillons deux-dimensionnels de couleur délimités par des lignes noires qui ponctuent les formes géométriques. Si l’on pouvait figer les formes mouvantes, les composantes centrales et les couleurs, elles apparaîtraient comme des éléments largement reconnaissables de la Woodland School of Art, ce groupe fondé par les artistes anishinaabe Norval Morrisseau, Daphne Odjig et Carl Ray, entre autres. La palette et les motifs stylistiques de l’école Woodland, comme par exemple les contours noirs des figures humaines et animales, sont soumis ici à un processus de peinture collaboratif par lequel Hupfield et Lujan reconfigurent ce style reconnaissable. Les œuvres ont été exécutés en tandem, chaque artiste se relayant pour peindre à tour de rôle de façon chorégraphiée. Pour cette toile, comme dans leur collaboration en général, le rôle de chaque artiste est clairement défini. Comme l’indique le nom sobrement réglementaire du duo, la collaboration utilise un langage administratif pour encadrer leur domaine d’expertise et de responsabilité, et signale leur engagement à continuer de développer et d’élargir le discours autochtone.

Nico Williams – OH! Canada…

2022
Perles de verre
33 cm x 33 cm x 33 cm

Nico Williams (b. 1989) est anishinaabe et membre de la Première Nation Aamjiwnaang. Cet artiste multidisciplinaire travaille souvent en collaboration pour produire des sculptures de perles très détaillées et méticuleusement travaillées. En utilisant des perles et des formes brillantes et tactiles, Williams sonde la façon dont nous vivons à travers nos relations avec les objets, les lieux et le langage. Ses sculptures prennent des formes géométriques abstraites et étincelantes qui ressemblent généralement à des objets familiers. L’artiste se tourne vers des objets qui, comme les perles, ont un lien avec la gratitude, le commerce, le territoire et à la capacité linguistique, comme du ruban adhésif, des sacs Ziploc ou des billets de loterie. L’artiste s’intéresse ici à la manière dont la transformation d’objets quotidiens en perlage réattribue leur signification, leur but et leur fonction. À travers son processus laborieux et ses œuvres, dont certaines évoquent même des déchets, Williams cherche à mettre en lumière la temporalité du consumérisme et de la surconsommation.

OH ! Canada… de Williams représente des éléments du drapeau canadien tirés de chaises de jardin avec un motif de feuille d’érable. L’artiste crée des icosaèdres, forme géométrique composée de vingt faces prédominante dans la pratique de Williams. L’artiste associe délibérément des motifs autochtones au drapeau canadien afin de développer les thèmes de d’identité et de la propriété. Par cette œuvre, il réfléchit et remet en question la façon dont l’art, l’artisanat et les voix autochtones s’intègrent dans les histoires contemporaines et dans l’histoire du Canada en tant que nation.

Les œuvres de Williams ont été exposées à l’échelle internationale et à travers le Canada, à la Art Gallery of Hamilton, à la MacKenzie Art Gallery, au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée des beaux-arts de Montréal, à la Fondation PHI pour l’art contemporain et dans le cadre de l’exposition collective récente, Indian Theater : Native Performance, Art, and Self-Determination since 1969, au Hessel Museum of Art. En 2020, il a réalisé une première sculpture publique, Monument to the Brave, pour une commande de la SickKids Foundation.

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Tapis de la salle du conseil d’administration

La nature et l’inspiration s’unissent en un alliage éblouissant.

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Reconnaissance du territoire

Une reconnaissance du territoire s’entend d’une reconnaissance formelle des espaces territoriaux traditionnels qu’on occupe en signe de respect envers les peuples et les communautés autochtones d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

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