Les hausses de taux d'intérêt prévues dresseront d'autres obstacles à l'accessibilité
TORONTO, le 29 mai 2012 Après deux trimestres consécutifs d'améliorations encourageantes, l'accessibilité à la propriété au Canada s'est légèrement détériorée au cours des premiers mois de 2012, selon le dernier Tendances immobilières et accessibilité à la propriété publié aujourd'hui par Recherche économique RBC. Une forte demande a entraîné une hausse des prix des propriétés au premier trimestre, ce qui s'est traduit par une légère augmentation des coûts de propriété au Canada.
« Au début de l'année, il est devenu un peu plus difficile pour les ménages d'assumer les coûts de possession d'une propriété, a déclaré Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC. La légère augmentation des coûts de propriété est principalement imputable à la forte demande des acheteurs. Bien que la détérioration de l'accessibilité ait été ressentie à divers degrés dans l'ensemble du pays, elle a été modérée dans la plupart des cas. »
RBC prévoit que d'autres difficultés relatives à l'accessibilité surgiront dans l'ensemble du pays à partir du moment où la Banque du Canada commencera à relever ses taux d'intérêt, au quatrième trimestre de 2012 - prévision qui repose toutefois sur l'hypothèse selon laquelle les problèmes en Europe ne s'aggraveront pas.
« Ces dernières années, si l'accessibilité ne s'est pas détériorée au point d'atteindre des niveaux dangereux au Canada, c'est d'abord en raison de la faiblesse exceptionnelle des taux d'intérêt, a ajouté M. Wright. Or, les obstacles à l'accessibilité devraient s'accroître l'an prochain à mesure que les taux d'intérêt reviendront vers des niveaux plus proches des normales. Cependant, les effets négatifs qu'aura éventuellement le relèvement des taux sur le marché de l'habitation seront atténués par le rythme graduel auquel, selon nous, la banque centrale agira. »
La mesure d'accessibilité à la propriété de RBC exprime la proportion du revenu avant impôts qu'un ménage doit consacrer aux coûts de possession d'une propriété appartenant à une catégorie précise, selon les valeurs actuelles du marché. Au premier trimestre de 2012, les mesures à l'échelle nationale ont augmenté de 0,3 à 0,8 point de pourcentage dans les trois catégories de propriétés suivies par RBC (une hausse correspond à une détérioration de l'accessibilité). Bien que les mesures se situent légèrement au-dessus des moyennes historiques, le marché de l'habitation au Canada reste plutôt équilibré, ce qui indique que la pression sur la demande de propriétés demeure modérée.
Situation de l'accessibilité à la propriété au Canada
Au chapitre de l'accessibilité, les écarts marqués entre les régions qui ont été observés l'an dernier se sont maintenus au premier trimestre de 2012. C'est en Colombie-Britannique, et plus précisément dans la région de Vancouver, que l'accessibilité à la propriété est la plus faible, tandis que les marchés de l'habitation en Alberta et dans les provinces de l'Atlantique restent les plus abordables. Les marchés de l'habitation locaux en Ontario sont légèrement moins abordables comparativement à la moyenne nationale, tandis que les marchés de la Saskatchewan, du Manitoba et du Québec le sont davantage.
Dans les grandes villes canadiennes, la mesure d'accessibilité de RBC pour la propriété étalon, le bungalow individuel, s'est établie aux niveaux suivants : Vancouver, 88,9 % (en hausse de 3,1 % par rapport au trimestre précédent) ; Toronto, 53,4 % (en hausse de 1,2 %) ; Ottawa, 41,8 % (en hausse de 0,9 %) ; Montréal, 41,4 % (en hausse de 1,2 %) ; Calgary, 36,7 % (inchangé) et Edmonton, 32,4 % (en baisse de 0,4 %).
La mesure d'accessibilité à la propriété, que RBC calcule depuis 1985, est fondée sur le montant qu'il en coûte pour posséder un bungalow individuel, l'étalon de référence raisonnable pour le marché canadien de l'habitation, selon les valeurs du marché. D'autres catégories de propriétés sont aussi représentées dans la mesure, notamment la maison de deux étages et l'appartement en copropriété. Plus la mesure est élevée, plus il en coûte cher d'acquérir et de détenir une propriété, selon les valeurs du marché. Ainsi, une mesure d'accessibilité de 50 % signifie que les coûts de propriété, y compris les versements hypothécaires, les services publics et les impôts fonciers, absorbent 50 % du revenu mensuel avant impôts d'un ménage type.
Quelques faits saillants du sondage pour l'ensemble du Canada :
- Colombie-Britannique : Une faible accessibilité entraîne une baisse de la demande.
Après avoir enregistré de modestes améliorations au deuxième semestre de 2011, l'accessibilité en Colombie-Britannique est restée faible au premier trimestre. Les mesures pour les trois catégories de propriétés suivies par RBC ont pris diverses directions au dernier trimestre, reflétant principalement le rythme des augmentations des prix pour chaque catégorie de propriétés. En entraînant une baisse de la demande, l'importance des coûts de propriété est probablement à l'origine de la tendance à la baisse des reventes de propriétés depuis l'automne dernier. RBC prévoit que cette pression se poursuivra.
- Après deux périodes de baisse consécutives, les prix des propriétés dans toutes les catégories ont enregistré un regain dans la région de Vancouver au premier trimestre de 2012, ce qui fait qu'il est encore plus difficile pour les ménages d'y être propriétaires. Les mesures de RBC ont monté de 0,3 à 3,1 %, ce qui rend peu probable une amélioration importante de l'accessibilité dans un proche avenir.
- Alberta : Des niveaux d'accessibilité attrayants stimulent le marché de l'habitation.
En Alberta, les niveaux d'accessibilité à la propriété sont restés attrayants au premier trimestre de 2012, et les mesures de RBC pour la province figurent parmi les plus basses au pays. La vigueur de l'économie provinciale et les prix relativement abordables des propriétés ont suscité une hausse de 11,5 % des reventes, en glissement annuel. RBC prévoit que la croissance du marché de l'habitation se poursuivra à un rythme soutenu en Alberta, province qui devrait continuer de connaître la plus forte croissance économique au pays.
- La reprise du marché de l'habitation à Calgary, attendue depuis longtemps, semble s'être amorcée au cours des derniers mois. Les reventes de propriétés ont enregistré une hausse notable de 7,4 % au premier trimestre, comparativement au quatrième trimestre de 2011. Malgré cela, les prix des propriétés sont restés stables en majeure partie, ce qui s'est traduit par une accessibilité comparable à celles des meilleurs niveaux parmi les grandes villes canadiennes. RBC prévoit que la reprise du marché de la revente se poursuivra tout le reste de l'année.
- Saskatchewan : L'accessibilité s'améliore ; les reventes atteignent un sommet.
La Saskatchewan est la seule province à avoir enregistré une amélioration globale de l'accessibilité à la propriété au premier trimestre de 2012. Durant cette période, de légères augmentations des prix, ou même des diminutions dans le cas des maisons de deux étages, ont contribué à la baisse des coûts de propriété pour l'ensemble des catégories de propriétés dans la province. Les mesures ont reculé de 0,2 à 2 %, ce qui a rapproché les niveaux d'accessibilité des moyennes à long terme et porte à conclure que la pression sur les acheteurs se dissipe. La rapide croissance économique de la province continuera de soutenir le marché de l'habitation de la Saskatchewan.
- Manitoba : L'accessibilité n'est pas un obstacle pour les acheteurs.
L'accessibilité au Manitoba est restée pratiquement inchangée au premier trimestre, les mesures de RBC n'enregistrant que de légères variations. En fait, le marché de l'habitation du Manitoba est l'un des plus abordables au pays. La proportion du revenu qu'un ménage doit consacrer aux coûts de possession d'une propriété, selon les valeurs du marché, se situe généralement près des moyennes historiques et continue de représenter un fardeau financier raisonnable pour les acheteurs. Jusqu'à maintenant cette année, le marché de la revente a été plutôt volatil, enregistrant même une baisse au premier trimestre. RBC prévoit qu'il s'agit d'un recul temporaire et que le marché de la revente continuera de progresser cette année.
- Ontario : L'érosion de l'accessibilité ne décourage pas les acheteurs.
L'accessibilité à la propriété en Ontario s'est légèrement détériorée au premier trimestre de 2012 en raison d'une hausse des prix dans certains des grands marchés de la province. L'accessibilité dans la province, particulièrement dans le cas des maisons unifamiliales, catégorie dans laquelle les prix ont le plus augmenté depuis un an, est inférieure aux moyennes à long terme. Bien que susceptible de causer des pressions sur le marché, cette situation n'a pas encore freiné la demande dans la province. RBC prévoit que la récente augmentation du nombre de mises en chantier contribuera à résoudre le problème de l'offre limitée.
- Le marché du logement de Toronto fonctionne à plein régime. Les reventes de propriétés y ont atteint un sommet en deux ans, et les données mensuelles, en cumul annuel, sont supérieures de 14 % à la moyenne sur dix ans dans la région. L'année dernière, la forte demande a surpassé l'offre de propriétés existantes, ce qui a donné l'avantage aux vendeurs. RBC prévoit que toute poursuite de la détérioration de l'accessibilité pourrait décourager les acheteurs.
- Les acheteurs de la région d'Ottawa ont été moins nombreux à conclure des transactions immobilières malgré le plus grand nombre de propriétés à vendre. Cette tendance pourrait être liée à une baisse de l'accessibilité à la fin de l'année dernière et au premier trimestre de 2012, période pendant laquelle les mesures d'accessibilité ont augmenté de 0,4 à 0,9 %, ce qui a poussé les niveaux sous les moyennes à long terme pour la région. Les pourraient donc se sentir moins prêts à passer l'action, aux valeurs actuelles du marché. RBC souligne toutefois que le marché d'Ottawa ne se démarque pas par rapport aux niveaux nationaux, et elle ne prévoit pas de pression qui pourrait déstabiliser le marché.
- Quebec : Les améliorations de l'an dernier s'annulent.
La plupart des améliorations de l'accessibilité enregistrées au deuxième semestre de 2011 ont été annulées au cours des premiers mois de 2012. Le Québec a connu les plus fortes augmentations des prix des maisons unifamiliales au Canada, ce qui a causé une détérioration importante de l'accessibilité, tant dans la catégorie des bungalows détachés que dans celle des maisons de deux étages. Malgré cette détérioration, l'accessibilité reste près des moyennes historiques et ne semble actuellement pas exercer trop de pression sur les acheteurs.
- Après une croissance rapide à l'été et à l'automne 2011, le marché de la revente s'est stabilisé dans la région de Montréal au cours des premiers mois de 2012. Par contre, les prix des propriétés ont récemment augmenté de façon notable, compensant ainsi les baisses des périodes précédentes. À l'exception de ceux des maisons de deux étages, nettement moins abordables, les coûts de propriété d'une maison dans la région de Montréal ne représentent pas un fardeau financier excessif pour les acheteurs.
- Atlantic : L'accessibilité reste bonne.
Après deux trimestres consécutifs de progression au deuxième semestre de 2011, les niveaux d'accessibilité à la propriété dans les provinces de l'Atlantique sont restés en zone neutre pendant la majeure partie du premier trimestre. La proportion du revenu qu'un ménage doit consacrer aux coûts de possession d'une propriété, aux valeurs du marché, se situe généralement près des moyennes historiques et se compare favorablement à celle des autres provinces. Les acheteurs ont été très actifs dans la région ; au premier trimestre, le marché de la revente a pris de la vigueur et l'activité à Halifax a continué de progresser à un rythme soutenu. Cependant, RBC souligne que la hausse des prix des propriétés dans les provinces de l'Atlantique est généralement restée modeste.
Le rapport Tendances immobilières et accessibilité à la propriété sera disponible dans son intégralité aujourd'hui à compter de 8 h (HE) à l'adresse rbc.com/economie/marche.
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Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer
avec:
Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, Recherche économique RBC, 416 974-7457
Robert Hogue, premier économiste, Recherche économique RBC, 416 974-6192
Raymond Chouinard,
Directeur, Médias et relations publiques, RBC, 514 874-6556
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