Tendance préoccupante entraînée par le bond des services de base en juillet
Par Carrie Freestone et Mike Reid
L’inflation de base en juillet s’est révélée conforme aux attentes (+0,3 % d’un mois sur l’autre), mais étonnamment, celle des services de base (+0,4 % d’un mois sur l’autre) a surpassé les pressions exercées sur les biens de base (+0,2 % d’un mois sur l’autre). De nombreux secteurs sensibles aux échanges commerciaux, notamment les pièces automobiles, l’ameublement et les articles de loisir, ont cependant continué de présenter des signes de pression à la hausse. Notre indice de diffusion a modestement progressé ce mois-ci, mais laisse toujours entrevoir que 42 % des articles du panier augmenteront à un rythme supérieur à 3 %, un point de départ déconcertant puisque l’IPC ne reflète pas encore pleinement les effets des droits de douane.
Le rapport de ce jour révèle trois thèmes principaux :
I. Les services de base ont enregistré une hausse surprise en juillet
La hausse notable des pressions exercées sur les services de base en juillet (+0,4 % d’un mois sur l’autre) révèle que leurs prix continuent de croître plus rapidement que ceux des biens de base. Il s’agit d’un précédent préoccupant, car nous nous attendons toujours à des tensions croissantes tant sur les biens que sur les services de base. Nous avons déjà mentionné que les pressions exercées par les droits de douane ne sont qu’un facteur influençant la hausse de nos prévisions d’inflation au second semestre de l’année. Selon les tendances démographiques à long terme, la croissance des salaires limitera la mesure dans laquelle l’inflation des services de base pourra ralentir, et si les données d’aujourd’hui établissent effectivement un précédent, il s’avère préoccupant.
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Les services de transport se sont démarqués, poussés à la hausse par la montée en flèche des tarifs aériens (+4,0 % d’un mois sur l’autre après cinq mois consécutifs de baisse). Fait intéressant, ce retour du balancier est attribuable à la baisse des prix de l’énergie. Les prix de l’entretien et des réparations de véhicules automobiles ont aussi bien progressé (+1,0 %), ce qui pourrait s’expliquer par l’augmentation de la demande de services de réparation, car les consommateurs tentent d’éviter de payer des droits de douane sur les pièces.
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Les services de loisir et autres services personnels ont aussi contribué à la croissance des prix ; les deux peuvent être touchés par les pressions haussières sur les salaires découlant d’une baisse de la main-d’œuvre disponible (c.-à-d. la baisse de l’immigration).
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Les loyers équivalents propriétaires et les loyers des résidences principales (qui ont tous deux augmenté de 0,3 % d’un mois sur l’autre) se sont maintenus à des niveaux semblables à ceux du mois dernier ; nous nous attendions à un léger redressement des loyers équivalents propriétaires. Néanmoins, les loyers équivalents propriétaires accusent un retard d’environ 22 mois sur les tendances des prix des logements, ce qui laisse croire que leur rythme d’un mois sur l’autre augmentera d’ici la fin de l’année.
II. Le scénario de modeste stagflation gagne en crédibilité
Les données sur l’inflation publiées ce matin continuent de renforcer la crédibilité de notre scénario de « modeste stagflation ». Combinées aux révisions récentes des chiffres de l’emploi non agricole, elles donnent à penser que les deux volets du mandat de la Réserve fédérale pourraient bientôt s’opposer ; la politique commerciale accentuant les pressions sur les prix alors que les entreprises gèlent l’embauche. Cependant, les droits de douane prennent du temps à se répercuter sur les prix à la consommation, et les données de ce matin indiquent seulement une hausse initiale qui laisse entrevoir une tendance plus généralisée.
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La hausse des prix des biens de base (+0,2 % en juillet) est attribuable aux pièces et à l’équipement automobiles (+0,9 % d’un mois sur l’autre), aux voitures et camions d’occasion (+0,5 % d’un mois sur l’autre) et à l’ameublement et aux fournitures (+0,7 %) – des secteurs qui sont tous sensibles aux droits de douane.
III. Nous attendons toujours l’émergence de pressions découlant des droits de douane dans certains secteurs sensibles aux échanges commerciaux
Si certains secteurs ont subi d’importantes pressions, d’autres s’en sortent toujours indemnes. Cela n’a rien d’étonnant, étant donné l’accumulation notable de stocks avant l’entrée en vigueur des droits de douane. Nous avons des raisons de croire que la baisse se poursuit dans de nombreux secteurs.
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Les prix des véhicules neufs ont stagné ce mois-ci après trois mois consécutifs de baisse. Les prix des produits de soins médicaux ont peu augmenté (+0,1 % d’un mois sur l’autre). Les biens des TI ont inscrit une baisse surprise, reculant de 1,3 % d’un mois sur l’autre.
En arrière-plan :
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Le recul des prix de l’énergie a contribué à l’inflation globale. Les prix du carburant ont baissé de 2,0 % en juillet, retranchant 0,1 point de pourcentage à la croissance globale des prix. Les prix des produits d’épicerie se sont repliés (-0,1 % d’un mois sur l’autre).
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Notre indice de diffusion a indiqué une légère atténuation des pressions sur les prix. En juillet, 42 % des articles du panier de l’IPC ont connu une croissance des prix supérieure à 3 % après les flambées de mai et de juin. Ce mois-ci, un plus grand nombre d’articles sont passés dans la fourchette de 1 % à 3 %. Ce résultat demeure toutefois bien supérieur au statu quo d’avant la pandémie, alors que la croissance des prix d’un peu plus du tiers des articles du panier de l’IPC était supérieure à 3 % ; à 42 %, le point de départ est préoccupant, car les pressions devraient s’accentuer.
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En réalité, les ménages américains restent aux prises avec des pressions sur les prix qui ont fortement augmenté. Le panier de l’IPC est en hausse de 26 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie (2019), tandis que le salaire horaire moyen n’a que légèrement augmenté davantage, soit de 30 %. Bien que le pouvoir d’achat des ménages se soit un peu amélioré au cours des cinq dernières années, nous estimons que la croissance est concentrée dans les ménages à revenu élevé. Les répercussions des politiques commerciales risquent d’entraver les progrès réalisés par les ménages à revenu faible ou moyen vers la restauration de leur pouvoir d’achat après la pandémie.
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