Les grandes lignes :
La dernière Enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada a signalé une révision à la baisse des attentes des entreprises quant aux ventes à court terme, malgré une amélioration des perspectives et l’éventualité d’une normalisation de l’inflation au deuxième trimestre.
Menée entre le début et la fin du mois de mai, l’enquête couvrait une période d’apaisement généralisé des tensions commerciales à l’échelle mondiale. Selon les résultats, « moins d’entreprises intègrent des scénarios extrêmement pessimistes dans leur planification. » Fait important, la plupart des exportateurs sondés ont déclaré ne pas être assujettis à des droits de douane pour le moment.
Cela correspond à notre analyse selon laquelle l’exemption cruciale accordée aux produits conformes à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) permet à la majorité des exportations canadiennes d’entrer aux États-Unis en franchise de droits de douane. Toutefois, les entreprises visées par les droits de douane, notamment les producteurs d’acier et d’aluminium et les constructeurs automobiles, conservent des perspectives moins favorables.
L’incertitude liée au commerce demeure élevée, ce qui nuit aux projets d’embauche et d’investissement des entreprises. Les rapports faisant état de pressions à la hausse sur le coût des intrants abondaient. Devant leur incapacité à refiler la facture aux consommateurs, les entreprises affirmaient être dans l’obligation d’absorber les coûts en réduisant leurs marges bénéficiaires.
En juin, les prévisions des entreprises concernant l’inflation sur un an ont diminué en deçà de 3 %, ce qui reflète principalement l’effet désinflationniste attendu en raison d’une baisse de la demande. Les récentes données sur l’IPC ont néanmoins montré des tendances contraires et révélé des pressions croissantes dans le secteur des services intérieurs.
À la lumière de ces faits, nous maintenons que, pour envisager d’autres baisses de taux, la Banque du Canada (BdC) devra tenir compte d’une quantité inhabituelle d’embûches. La banque centrale doit aussi évaluer une aide gouvernementale accrue, plus efficace pour remédier à la vulnérabilité des secteurs tributaires des échanges commerciaux que le coup de massue que peut représenter l’abaissement des taux d’intérêt.
Selon notre scénario de base, la BdC maintiendra le taux du financement à un jour à son niveau actuel.
Les détails :
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Au deuxième trimestre, les entreprises ont signalé une nette détérioration en glissement annuel des indicateurs relatifs aux ventes à venir.
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Cela reflète les attentes des entreprises à l’égard de divers facteurs, notamment des tendances générales à la baisse dans les secteurs de la consommation et du logement, le ralentissement dans le secteur pétrolier et gazier, dû aux faibles prix du pétrole à l’échelle mondiale, et le renversement de l’essor des exportations observé plus tôt cette année, lequel était principalement attribuable à l’anticipation de droits de douane.
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Les problèmes de capacité ont été relégués à l’arrière-plan. Le nombre d’entreprises déclarant avoir éprouvé des difficultés à répondre à une hausse inattendue de la demande était inférieur à la moyenne historique au deuxième trimestre. Et la quantité de petites entreprises indiquant des pénuries de main-d’œuvre avoisinait un creux record.
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Compte tenu de la faible demande attendue, des rapports faisant état d’une capacité soutenue et de la persistance de l’incertitude commerciale, la plupart des entreprises ont continué de freiner, voire de suspendre leurs projets d’investissement au cours de la période. Les intentions d’embauche ont aussi été modérées, bien que les licenciements aient été moins fréquents et généralement considérés en dernier recours.
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Les prévisions quant aux hausses salariales ont continué de fléchir en général, alors qu’au contraire, la hausse des prix des intrants devrait s’accélérer au cours des 12 prochains mois.
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Les entreprises ont aussi signalé peiner à répercuter les hausses de coûts sur les consommateurs, citant la faible demande comme principal obstacle et la compression des marges comme conséquence.
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Les entreprises ont revu à la baisse leurs attentes en matière d’inflation à court terme, passant d’un sommet de 3,7 % en avril à 2,9 % en juin. Cela tient en partie à la faible demande attendue et à la désinflation qui devrait s’ensuivre, plutôt qu’à une diminution de l’incertitude commerciale.
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En revanche, les attentes des consommateurs en matière d’inflation à court terme demeurent obstinément élevées au deuxième trimestre, à plus de 4 %, comme l’indique l’enquête distincte sur les attentes des consommateurs.
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Les prévisions d’inflation à long terme des entreprises, d’ici deux à cinq ans, restent relativement bien arrimées, principalement dans une fourchette allant de 2,5 % à 3 %. Elles ont toutefois légèrement augmenté sur un an.
Claire Fan est économiste principale à RBC. Elle se concentre sur les tendances macroéconomiques et est chargée d’établir des prévisions relatives au PIB, au marché du travail et à l’inflation pour le Canada et les États-Unis, en fonction des principaux indicateurs.
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