En résumé :
La chute du volume des exportations canadiennes au deuxième trimestre est en passe de retrancher une part considérable au PIB du pays au T2. Cette évolution fait suite à un bond des exportations au premier trimestre, attribuable à l’anticipation des droits de douane par les importateurs américains. Toutefois, en juin, des signes (encourageants) ont indiqué qu’une exemption pour les échanges commerciaux conformes à l’AEUMC/ACEUM préserve un accès sans droits de douane au marché américain pour la plupart des exportations canadiennes.
Les droits de douane sectoriels sur les importations américaines de produits comme l’acier et l’aluminium et les pièces non américaines de véhicules automobiles finis font grimper les coûts pour les acheteurs américains, mais le U.S. Census Bureau a indiqué que 92 % des exportations canadiennes vers les États-Unis avaient franchi la frontière en franchise de droits de douane en juin, contre 91 % en mai et 89 % en avril.
En juin, le taux effectif moyen des droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations canadiennes demeurait parmi les plus bas au sein des partenaires commerciaux des États-Unis. En effet, il s’établissait à 2,4 %, bien en deçà du taux moyen de 8,9 % appliqué à l’ensemble des importations en juin. Ce taux effectif des droits de douane américains sur les importations canadiennes grimpera lorsque le taux appliqué aux produits non conformes à l’AEUMC/ACEUM passera à 35 % en août (contre 25 % en juin). Toutefois, cette augmentation s’applique à une part relativement faible des exportations vers les États-Unis non conformes à l’AEUMC (environ 6 %, d’après nos estimations).
Nous nous attendons toujours à ce que les règles actuelles, si elles sont maintenues, imposent au Canada les droits de douane les moins élevés de tous les partenaires commerciaux des États-Unis, ce qui placerait les exportateurs canadiens dans une position relativement meilleure que les autres pays pour livrer concurrence sur le marché des importations aux États-Unis. Les craintes demeurent toutefois que la hausse des droits de douane des États-Unis ait été si importante – et l’incertitude très élevée entourant leur annonce – qu’elle pèse sur la croissance économique des États-Unis ainsi que sur leurs principaux partenaires commerciaux, comme le Canada.
Le taux effectif total des droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations de tous les pays a continué d’augmenter en juin, atteignant son niveau le plus élevé depuis les années 1940, et l’on note des signes d’un essoufflement du marché du travail américain, en particulier dans le secteur industriel, dont les liens avec l’économie canadienne sont extrêmement étroits.
Le mois de juin en détail :
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Le déficit commercial canadien s’est creusé, passant de 5,5 milliards de dollars en mai à 5,9 milliards de dollars en juin. Cependant, cette hausse serait entièrement attribuable à l’importation ponctuelle et de valeur élevée d’équipement provenant des États-Unis et destiné au secteur de la production pétrolière extracôtière de Terre-Neuve.
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Si l’on exclut le bond de 2,1 milliards de dollars dans la catégorie d’importations d’équipement à laquelle ce produit appartient (exploitation forestière, construction, exploitation minière, et matériel d’exploitation pétrolière et gazière), les importations de biens ont encore reculé de 1,8 % en juin, et le déficit commercial a diminué pour atteindre 3,8 milliards de dollars au total.
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Cet important achat d’équipement ne devrait pas avoir d’incidence sur les estimations du PIB global. L’augmentation des importations viendra automatiquement diminuer le PIB, mais devrait être compensée par l’augmentation des dépenses en équipement des entreprises.
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Les exportations canadiennes ont grimpé de 0,9 % en juin, mais cette progression est principalement attribuable à la hausse des prix du pétrole. Le volume des exportations a baissé de 0,6 %. Ce recul fait suite à une augmentation de 2,5 % en mai qui a annulé en partie le terrain perdu en avril (8,6 %).
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Les exportations vers les États-Unis ont grimpé de 3,1 % en juin, mais demeurent en baisse de 12,5 % par rapport à l’année précédente.
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Pour l’ensemble du deuxième trimestre, le volume des exportations canadiennes a plongé de 31,4 % en taux annualisé. Les importations n’ont fléchi que de 5,7 %. Par conséquent, les échanges commerciaux nets pourraient réduire considérablement (potentiellement de 6 % ou plus) la croissance du PIB du Canada au deuxième trimestre.
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Les estimations préliminaires semblent indiquer que le PIB total est demeuré inchangé. Si les chiffres sont inférieurs à la hausse de 2,2 % connue au premier trimestre, on évite un repli compensant la faiblesse des échanges commerciaux nets, laquelle est attribuable à l’augmentation des stocks et à la résilience relative des dépenses de consommation.

Nathan Janzen travaille à RBC depuis 2008, où il s’occupe principalement de la couverture des perspectives macroéconomiques du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université McMaster et d’un baccalauréat en économie de l’Université de Regina.
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