Résumé :
Les échanges commerciaux internationaux du Canada demeurent déprimés, dans la foulée de la hausse des droits de douane américains, bien que les échanges commerciaux nets montrent encore des signes de stabilisation depuis le début du troisième trimestre.
Le déficit commercial des marchandises s’est creusé pour atteindre 6,3 milliards de dollars en août, soit le deuxième déficit le plus important jamais enregistré, après celui de 7,6 milliards de dollars inscrit en avril, au lendemain de l’annonce par l’administration américaine de droits de douane réciproques généralisés à l’échelle mondiale.
Le commerce de certains produits touchés par les droits de douane continue d’être perturbé, et le moment de l’annonce de droits de douane par les États-Unis ajoute une importante volatilité aux échanges commerciaux mensuels, puisque les importateurs et les exportateurs ont devancé leurs échanges pour éviter les hausses prévues. Les exportations de minerai de cuivre et de bois d’œuvre ont chuté en août après l’imposition de nouveaux droits de douane par les États-Unis.
De plus, la détérioration des échanges commerciaux nets reflète en partie la résilience des importations. Celles-ci ont progressé de 0,9 % en août, la hausse des importations de biens de consommation (signe de la résilience des dépenses de consommation) ayant contrebalancé la faiblesse des importations de matériel (signe de la faiblesse persistante des investissements des entreprises).
Abstraction faite de cette volatilité, il est peu probable que les échanges commerciaux nets entraînent encore une diminution record comme celle qui a fait baisser le PIB global de 1,6 % (annualisé) au deuxième trimestre. En effet, les volumes nets des échanges commerciaux en juillet et en août combinés sont toujours en voie d’ajouter environ un point de pourcentage à la croissance du PIB par rapport aux échanges commerciaux nets du troisième trimestre.
En fait, cela signifie simplement que les échanges commerciaux nets ne se détériorent pas, non qu’ils s’améliorent. La BdC a souligné que l’évolution des exportations constituait un indicateur clé pour déterminer s’il y a lieu de réduire à nouveau les taux d’intérêt après une diminution en septembre ; la baisse de 3 % du volume des exportations en août ne rassurera pas la banque centrale. D’autres rapports économiques importants, dont les données sur le marché de l’emploi qui seront publiées vendredi et les prochaines données sur l’inflation, seront également surveillés de près avant la prochaine décision de politique monétaire.
Le mois d’août en détail :
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Le déficit commercial de marchandises du Canada s’est creusé à 6,3 milliards de dollars en août, principalement en raison d’un recul de 3 % des exportations et d’une hausse de 0,9 % des importations.
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Au chapitre du volume (en chaîne), les exportations ont reculé de 3,2 % par rapport à juillet, tandis que les importations ont progressé de 0,2 %.
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Les échanges commerciaux restent très volatils, en particulier dans les secteurs directement touchés par les droits de douane. Les exportations vers les États-Unis ont chuté de 3,4 % après trois mois consécutifs de hausse, et ont accusé une baisse de 8 % par rapport à l’an dernier. Les exportations hors États-Unis ont augmenté de 1,8 % par rapport à l’an dernier, mais ont fléchi de 2 % de juillet en août.
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Les exportations de véhicules et de pièces automobiles ont reculé de 3,9 % après un bond de 6,4 % en juillet (et perdu 5,3 % par rapport à l’an dernier).
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Les exportations de cuivre ont perdu 27 % en août, après un bond de 35 % en juillet. Les exportations de bois d’œuvre ont chuté de 25 %, après un bond de 19 % en juillet, et ont perdu 17 % par rapport à l’an dernier.
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Les expéditions d’or brut ont été le principal facteur de la baisse de 7,6 % des expéditions de métaux et de minéraux non métalliques. Cette baisse est presque entièrement attribuable à la diminution des ventes aux États-Unis, où les importations d’or sont demeurées généralement très volatiles.
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Les importations ont été considérablement plus résilientes et ont augmenté de 0,9 %, malgré une baisse de près de 13 % des importations d’énergie. L’augmentation des importations (hors énergie) est principalement attribuable au bond dans les importations de métaux. Les importations de biens de consommation ont également augmenté de 2,3 %, ce qui est conforme au contexte de demande relativement résiliente des consommateurs.
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En raison de la paralysie du gouvernement des États-Unis, on ne dispose pas (pour le moment) de renseignements clés à propos des répercussions des droits de douane américains sur les importations en août. En effet, les données détaillées par pays et par produit ne sont disponibles qu’à partir de sources statistiques américaines, qui n’en fournissent aucune en raison de la paralysie du gouvernement. Jusqu’à présent toutefois, une exemption de la plupart des droits de douane pour les échanges commerciaux conformes à l’ACEUM a permis à la majorité des exportations canadiennes vers les États-Unis de traverser la frontière en franchise de droits, ce qui a probablement aussi été le cas en août.

À propos des auteur
Nathan Janzen travaille à RBC depuis 2008, où il s’occupe principalement de la couverture des perspectives macroéconomiques du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université McMaster et d’un baccalauréat en économie de l’Université de Regina.
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