Points saillants:
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Les États-Unis continuent de resserrer leur politique commerciale et étendent à présent leurs griefs à la quasi-totalité de leurs partenaires commerciaux, qui n’étaient que quelques-uns il y a un mois. Nous avons révisé à la baisse nos perspectives de croissance aux États-Unis et nous prévoyons que la Réserve fédérale décrétera trois baisses de taux (de 25 pb chacune) en 2025, suivies de trois autres baisses en 2026.
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Les risques pour l’économie canadienne, qui étaient directement liés à l’imposition des droits de douane américains élevés, sont passés à des préoccupations plus traditionnelles concernant le ralentissement de la croissance américaine et mondiale. Nous avons légèrement abaissé nos perspectives pour le Canada et continuons de nous attendre à ce que la Banque du Canada abaisse son taux directeur à 2,25 % au cours de l’été.
Enjeu sous la loupe: La hausse des coûts d’importation et l’élimination de la taxe carbone pour les consommateurs au Canada laissent présager une année volatile au chapitre de l’inflation. Nous examinons en profondeur nos perspectives d’inflation au Canada et expliquons pourquoi l’incidence des droits de douane pourrait être plus modeste que prévu.
Modifications des prévisions:
La politique commerciale américaine continue de fluctuer de façon spectaculaire, ce qui entraîne une grande volatilité et réduit la confiance et la durabilité des prévisions économiques. Les hypothèses sous-jacentes demeurent aussi fortement tributaires de la durée, de l’ampleur et de la portée de la politique de Washington en matière de droits de douane.
Une exemption de 90 jours des tarifs réciproques pour la plupart des pays a été annoncée moins d’un jour après leur entrée en vigueur, le 9 avril, ce qui représente une autre volte-face radicale dans la politique commerciale américaine. En revanche, les droits de douane généraux de 10 % imposés le 5 avril restent en vigueur, ainsi que des droits énormes de 125 % sur les importations américaines en provenance de Chine.
L’application de ces droits de douane aux importations américaines l’an dernier aurait tout de même laissé le taux des droits de douane effectif pondéré en fonction des échanges à son plus haut niveau en plus d’un siècle, à 24 %. Toutefois, l’incidence sur l’économie américaine sera très différente de celle des hausses de droits de douane exceptionnellement importantes et généralisées qui ont été mises brièvement en œuvre le 9 avril.
La portée des mesures punitives se réduit désormais à un seul partenaire commercial des États-Unis. Cela devrait permettre aux importateurs américains de trouver d’autres marchés moins chers et aux flux commerciaux de se réorienter. Compte tenu de ces changements potentiels, nous estimons que le taux tarifaire moyen devrait se situer entre 10 % et 20 %, ce qui demeure le taux le plus élevé depuis les années 1930.
Dans ce contexte, nous constatons deux changements particuliers à nos perspectives mondiales.
1. Les risques liés à la croissance (et à l’inflation) sont désormais concentrés aux États-Unis
Jusqu’au « jour de la libération », les griefs commerciaux des États-Unis visaient surtout une poignée de leurs plus importants partenaires commerciaux. Cette situation a radicalement changé en raison de l’imposition de droits de douane généraux des États-Unis sur presque tous les autres pays, à l’exception du Canada et du Mexique, qui ont été moins touchés du fait de l’exemption des échanges commerciaux conformes à l’AEUMC.
Les États-Unis sont moins sensibles aux perturbations commerciales que la plupart des autres économies, mais les hausses de droits de douane actuellement imposés après la pause de 90 jours sont toujours importantes et pèseront sur la croissance, tout en faisant grimper les prix aux États-Unis.
Les mesures actuelles auront également une incidence sur la croissance mondiale, mais les difficultés économiques seront davantage concentrées aux États-Unis et en Chine que chez les autres partenaires commerciaux étrangers. Plus des trois quarts des importations américaines font maintenant l’objet de droits de douane nettement plus élevés, tandis que les États-Unis représentent habituellement moins de 20 % du total des exportations de marchandises pour les pays qui font face à des droits de douane réciproques de 10 % (30 % pour le Vietnam, mais moins de 10 % pour la zone euro, par exemple).
Dans ce contexte, il existe désormais un risque que la diminution de la demande des États-Unis, attribuable à la hausse des prix, ait un effet désinflationniste à l’étranger, étant donné que les producteurs mondiaux rechercheront des capacités de production de biens de consommation sur d’autres marchés à mesure que la demande américaine s’atténuera.
2. Les facteurs de risque au Canada ont changé
Alors que la poussière retombe sur une semaine instable, le Canada est passé de la deuxième cible en importance des droits de douane imposés à ce jour à la cible la moins importante. Cette situation améliorera les perspectives des exportateurs canadiens, mais il s’agira d’une piètre consolation si la croissance de l’économie américaine (qui demeure de loin la destination la plus importante des exportations canadiennes) ralentit sensiblement.
Les risques pour le Canada sont aussi passés d’une baisse marquée de la demande américaine pour les exportations canadiennes, alors que les importateurs américains chercheront d’autres sources faisant l’objet de droits de douane moins élevés, à des préoccupations plus traditionnelles selon lesquelles un ralentissement de l’économie américaine nuira à la croissance canadienne. Le risque de ralentissement économique pour le Canada à ce stade dépend en grande partie des dommages que les États-Unis infligeront aux autres importateurs.
Comme le veut l’adage : « Lorsque les États-Unis éternuent, le Canada s’enrhume ». Nous nous attendons à ce que le ralentissement de l’économie américaine se répercute sur le Canada. Toutefois, le Canada dispose de suffisamment de remèdes sous la forme de mesures de relance budgétaire du gouvernement fédéral et des provinces, ainsi que de l’assouplissement monétaire en cours de la Banque du Canada pour l’aider à atténuer les symptômes et à se rétablir plus rapidement.
Bien qu’aucune approche ne soit parfaite dans un large éventail de résultats possibles, nos prévisions supposent que des droits de douane américains élevés (supérieurs au tarif douanier effectif moyen de 10 %) seront imposés pendant au moins six mois et que des droits de douane élevés resteront en vigueur jusqu’en 2026.
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Notre scénario de base ne prévoit pas de récession technique aux États-Unis en 2025, mais nous entrevoyons un ralentissement important de la croissance du produit intérieur brut, qui a été révisée en forte baisse pour s’établir à de faibles taux positifs entre le deuxième et le quatrième trimestre de cette année. Nous tablons désormais sur une croissance du PIB de 1 % cette année, contre 1,6 % auparavant. Cela dit, la croissance aux États-Unis risque toujours de se contracter si l’incertitude ou l’instabilité financière exercent des pressions supplémentaires à la baisse sur l’économie.
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Le taux de chômage aux États-Unis augmentera en 2025. L’insuffisance structurelle de l’offre limitera les pertes à court terme sur le marché du travail, mais le taux de chômage aux États-Unis augmentera à 4,8 % d’ici la fin de l’année. Ce taux est nettement plus élevé que le taux actuel de 4,2 % et que le taux de 4,3 % que nous prévoyions en mars pour la fin de l’année.
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L’inflation aux États-Unis demeure problématique. Selon nous, l’inflation de base aux États-Unis grimpera à 4,3 % d’ici au troisième trimestre. Environ 10 % des dépenses des consommateurs américains provenant de l’étranger seront assujetties à des pressions sur les prix en raison des droits de douane plus élevés qu’il y a un mois.
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La Réserve fédérale américaine amorcera l’abaissement des taux d’intérêt en raison du ralentissement de la croissance et de l’augmentation du taux de chômage. Nous tablons actuellement sur trois baisses de taux d’intérêt en 2025, à compter du troisième trimestre, suivies d’une diminution du taux des fonds fédéraux, qui se situera dans une fourchette entre 2,75 % et 3 % en 2026.
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Les prévisions de croissance du PIB du Canada ont été davantage réduites que celles des États-Unis. Les taux de croissance trimestrielle prévus à l’avenir sont plus faibles, mais, conjugués à la révision à la hausse de la croissance au premier trimestre (stimulée par la vigueur observée en janvier), nous croyons que la croissance annuelle en 2025 ne sera que légèrement inférieure, de 1,4 %, comparativement à 1,5 % le mois dernier.
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On s’attend à ce que les droits de douane aient des répercussions directes plus modestes sur l’inflation au Canada, compensées par l’élimination de la taxe carbone pour les consommateurs sur les produits énergétiques, ce qui se traduira par des prévisions d’inflation de base inférieures pour le reste de 2025 (consultez l’enjeu sous la loupe ci-dessous pour en savoir plus).
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On s’attend toujours à ce que la Banque du Canada abaisse le taux du financement à un jour à 2,25 %, mais qu’elle atteigne ce niveau un peu plus tôt, d’ici la fin du deuxième trimestre. Les taux d’intérêt sont déjà relativement bas au Canada et la politique budgétaire demeurera probablement la première ligne de défense contre la faiblesse économique causée par les droits de douane par rapport à la politique sur les taux d’intérêt (davantage susceptibles d’apporter un soutien opportun, ciblé et temporaire).
Orientation des banques centrales:
Banque centrale
Taux directeur
actuel
Prochaine décision

Banque du
Canada
2.75%
-25 pb en mars 2025
-25 bps
Avril 2025
En abaissant les taux en mars, la Banque du Canada a clairement indiqué sa volonté de soutenir l’économie en prévision d’un ralentissement futur. Nous ne nous attendons pas à ce que cette situation change. Les données historiques continuent de montrer que l’activité réelle au premier trimestre a peut-être été moins faible qu’on le craignait. Toutefois, les prévisions se sont aussi détériorées. Nous prévoyons que la Banque du Canada décrétera deux baisses de taux de 25 pb chacune en avril et en juin pour ramener le taux du financement à un jour à 2,25 %.

Fed
4.25-4.50%
0 pb en mars 2025
0 bps
Mai 2025
Dans sa dernière allocution prononcée après l’imposition de droits de douane réciproques élevés, le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que le marché du travail américain était actuellement « équilibré », mais a remis à plus tard les indications sur la façon dont la politique monétaire évoluerait en fonction des perturbations commerciales. Nous nous attendons à ce que la Fed soit lente à réagir, n’abaissant les taux qu’en septembre, lorsqu’elle aura une idée plus claire du ralentissement économique et de l’importante accumulation de ressources inutilisées sur le marché du travail.

Banque
d’Angleterre
4.5%
0 pb en mars 2025
-25 bps
Mai 2025
La Banque d’Angleterre n’a pas modifié les taux, maintenant son indication de hausses « progressives » en mars. Nous ne croyons pas que l’économie du Royaume-Uni subira d’importantes répercussions directes des droits de douane américains, mais nous prévoyons un certain ralentissement cette année en raison de son exposition au commerce mondial qui connaît des perturbations accrues. Le ralentissement de la croissance et de l’inflation renforce notre conviction dans notre hypothèse de base, qui table sur trois nouvelles baisses de taux cette année.

RBA
2.5%
-25 pb en mars 2025
-25 bps
Avril 2025
Même avant l’annonce de droits de douane réciproques, la Banque centrale européenne penchait déjà vers une politique monétaire plus accommodante. Nous supposons qu’elle considère avant tout les droits de douane comme un choc négatif pour la croissance cette année. Pour l’instant, nous n’avons pas modifié notre profil de la BCE et prévoyons une nouvelle réduction de 25 pb du taux des dépôts en avril. Toutefois, le risque lié à nos perspectives à l’égard du taux final est nettement orienté à la baisse par rapport à ce que nous avions prévu (2,25 %).

RBA
4.1%
0 pb en avril 2025
0 bps
Mai 2025
Comme prévu, le Banque de réserve de l’Australie n’a pas modifié les taux en avril, après avoir décrété une première baisse en février. Nous prévoyons que les données sur l’IPC au premier trimestre confirmeront les progrès encourageants en ce qui a trait à l’inflation sous-jacente, l’IPC étant ramené à la cible. Cette évolution devrait offrir une meilleure marge de manœuvre à la RBA pour répondre à l’accroissement du risque de ralentissement de la croissance imputable aux droits de douane. Cependant, le contexte monétaire pourrait réduire l’ampleur de l’assouplissement qu’elle pourrait mettre en place.
Enjeu sous la loupe : gros plan sur nos prévisions d’inflation au Canada
On considère généralement que les droits de douane mondiaux ont un effet inflationniste pour les pays qui les imposent ; ils accroissent les coûts d’importation directs pour les producteurs tout en perturbant les chaînes de production industrielle à l’échelle mondiale. Nos prévisions pour les États-Unis, en particulier, laissent entrevoir des niveaux d’inflation problématiques en raison tout d’abord de la hausse des prix, puis du fardeau des droits de douane à venir. Toutefois, le contexte d’inflation au Canada est plus nuancé.
Un examen approfondi des droits de rétorsion imposés jusqu’à présent par le gouvernement canadien et des changements dans le comportement des consommateurs nous indique que les répercussions sur les prix finaux pourraient ne pas être aussi importantes qu’on pourrait le penser. Au deuxième trimestre, l’inflation globale pourrait en fait diminuer au Canada, car l’élimination de la taxe carbone pour les consommateurs réduirait considérablement l’inflation de l’énergie. Elle pourrait ensuite augmenter à mesure que les répercussions des droits de douane se feront progressivement sentir.
Dans l’ensemble, nous estimons que l’élimination de la taxe carbone et les droits de rétorsion auront chacun une incidence d’environ 0,6 point de pourcentage sur les prix, de sorte que l’inflation globale pourrait terminer l’année 2025 proche de notre prévision antérieure d’une inflation proche de sa cible, malgré un flux important de nouvelles.
L’élimination de la taxe carbone fera baisser l’inflation au deuxième trimestre
L’élimination de la taxe carbone pour les consommateurs, le 1er avril, aura un effet baissier immédiat sur les prix de l’énergie et sur l’inflation des prix à la consommation, en raison principalement de la baisse des prix de l’essence, du gaz naturel et, dans une moindre mesure, du pétrole.
En ce qui concerne les provinces, la Saskatchewan et l’Alberta enregistreront les plus fortes baisses de prix, de 0,8 à 0,9 point de pourcentage, tandis que la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique observeront des baisses plus modestes, de 0,6 point de pourcentage. Le gouvernement du Québec n’a pas encore emboîté le pas aux autres provinces, ce qui en fait la seule province à ne pas prévoir de changement de prix en avril.
Dans l’ensemble, nous estimons qu’une baisse ponctuelle du niveau des prix après impôt ramènera la croissance de l’IPC global autour de 2 % en avril (contre environ 2,5 % au premier trimestre). Elle continuera d’avoir une incidence sur la hausse des prix sur 12 mois jusqu’en avril de l’an prochain, lorsqu’elle ne sera plus prise en compte dans le calcul de l’inflation en glissement annuel.
Cette situation ne stimulera pas la demande des consommateurs. La taxe fédérale sur le carbone est conçue pour avoir un effet neutre sur les recettes, étant donné que les taxes perçues seront éventuellement reversées aux ménages au moyen de transferts de revenus. L’élimination de la taxe signifie que ces transferts prendront fin, laissant le revenu disponible global des ménages largement inchangé (même si certains auront un revenu net plus élevé et d’autres, moins élevé).
Des droits de rétorsion stratégiques limiteront l’incidence des droits de douane sur l’inflation au Canada
Contrairement à l’élimination de la taxe carbone, l’incidence des augmentations de droits de douane sur les prix se fera sentir progressivement. La hausse des coûts dans les chaînes logistiques industrielles tend à se répercuter graduellement sur les prix finaux payés par les consommateurs. Les réserves constituées par les entreprises qui ont accumulé des stocks au premier trimestre contribueront également à atténuer les répercussions initiales.
L’incidence la plus immédiate et directe de la guerre commerciale sur l’inflation canadienne proviendra des droits de rétorsion du Canada. À ce jour, le Canada a imposé des droits de douane de 25 % sur environ 60 milliards de dollars d’importations provenant des États-Unis, en plus des droits de douane supplémentaires sur le contenu américain des véhicules automobiles finis.
Si ces droits sont entièrement payés par les consommateurs, ils pourraient faire augmenter les prix au Canada de plus d’un point de pourcentage. Nous prévoyons une hausse plus modérée de 0,5 % des prix à la consommation, compte tenu des hypothèses ci-dessous.
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Les marchandises faisant l’objet de droits de rétorsion se distinguent généralement par une concentration plus faible des importations aux États-Unis.
Dans l’ensemble, les marchandises visées par les droits de rétorsion du Canada, d’une valeur de 60 milliards de dollars, présentaient une concentration moyenne des importations américaines de 32,5 %, selon nos calculs. Cette proportion reste importante, mais elle est inférieure à celle d’environ 50 % de l’ensemble des importations canadiennes en provenance des États-Unis en 2024. Elle permettra aux importateurs de trouver d’autres sources ne faisant pas l’objet de droits de douane. -
Les consommateurs pourraient renoncer à acheter des produits frappés de droits de douane.
Il ne sera pas possible d’éviter les droits de douane sur tous les produits importés, mais les consommateurs peuvent remplacer les produits frappés de droits de douane par d’autres qui ne le sont pas. L’enquête ISM sur la fabrication aux États-Unis en mars a fait ressortir une baisse des ventes au Canada chez les producteurs d’aliments, de boissons et de produits du tabac, alors que les préoccupations relatives au boycottage s’intensifiaient. -
Les importateurs peuvent demander une remise des droits de douane sur les importations au Canada.
Dans les cas où il n’est pas possible de trouver un marché d’importation de remplacement ou lorsque les droits de douane sur les importations représentent une menace significative pour l’économie canadienne, les entreprises peuvent demander des exemptions ou des remises de droits. Un processus similaire était disponible en 2018, lorsque la dernière série de droits américains sur l’acier et l’aluminium a été imposée au Canada, et a donné lieu à d’importantes remises de droits de douane en octobre de la même année. -
Les produits visés par des droits de rétorsion ne sont pas tous des produits de consommation finale.
Selon nos calculs, seulement 40 % des produits inscrits sur la liste d’une valeur de 60 milliards de dollars sont directement liés à des biens de consommation. Le reste concerne les biens d’équipement ou les biens intermédiaires, ce qui intensifiera les pressions à la hausse sur les coûts dans le secteur industriel canadien et réduira les marges bénéficiaires des entreprises avant d’être ajouté aux prix payés par les consommateurs. -
La plus grande partie de ce que les Canadiens consomment est produite au pays.
Selon les estimations de l’OCDE, environ 80 % des dépenses de consommation totales concernent des marchandises produites au Canada, et environ la moitié de ces dépenses (soit près de 10 % des dépenses de consommation totales) portent sur des marchandises importées des États-Unis. Les droits de douane ont pour effet d’augmenter les prix des importations, mais le ralentissement de la croissance économique et l’augmentation du taux de chômage ont un effet désinflationniste net pour les dépenses de consommation visant des marchandises produites au Canada.
Les risques liés à nos prévisions de base relatives à l’inflation pourraient découler des droits de douane élevés imposés aux États-Unis et au Canada sur les automobiles finies et des droits additionnels sur les pièces (qui pourraient entrer en vigueur au début de mai). Des rapports font déjà état de la fermeture temporaire de certaines usines automobiles au Canada.
Les perturbations de la production pourraient aussi avoir des répercussions sur les perspectives du marché du travail, même si le secteur automobile ne représente pas une part directe de l’économie aussi importante qu’auparavant (la production de véhicules finis et de pièces combinées représente environ 0,7 % du PIB et de l’emploi). Cette situation pourrait entraîner une hausse des prix des véhicules, laquelle pourrait menacer les activités d’autres secteurs connexes, notamment le commerce de détail, le commerce de gros et la location de véhicules.
À très court terme, le ratio stocks/ventes actuel du secteur de la fabrication (d’environ 1,8) reste supérieur à sa moyenne d’avant la pandémie (1,5 en 2019). Cette situation contribuera à amortir une partie du choc initial. Pour le reste de l’année, nous entrevoyons un risque de hausse de nos prévisions pour l’IPC global attribuable à la hausse des prix des automobiles, si des droits de douane sur les pièces automobiles devaient s’ajouter aux droits déjà élevés imposés sur les véhicules automobiles finis.
À propos des auteurs
Nathan Janzen travaille à RBC depuis 2008, où il s’occupe principalement de la couverture des perspectives macroéconomiques du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université McMaster et d’un baccalauréat en économie de l’Université de Regina.
Claire Fan est économiste à RBC. Elle se concentre sur les tendances macroéconomiques et est chargée d’établir des prévisions relatives au PIB, au marché du travail et à l’inflation pour le Canada et les États-Unis, en fonction des principaux indicateurs.
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