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Budget 2024 du Nouveau-Brunswick : un excédent prévu pour la septième année consécutive
  • Le Nouveau-Brunswick prévoit un excédent de 41 millions de dollars en 2024-2025, soit une septième année de comptes excédentaires.

  • Le budget soutiendra une croissance rapide des dépenses (6,4 %), avant de les ralentir au cours des années suivantes du plan financier.

  • La croissance des recettes devrait plus que doubler (4,7 %) par rapport à l’exercice précédent, grâce aux impôts et à la hausse des transferts fédéraux.

  • Le budget prévoit une augmentation du fardeau de la dette nette au cours du plan financier par rapport au budget de 2023, mais maintiendra le ratio de la dette nette au PIB sur une trajectoire descendante.

Un résultat net sans surprise

Le budget de 2024 du Nouveau-Brunswick a maintenu les prévisions d’un modeste excédent de 41 millions de dollars en 2024-2025, ce qui représente le septième excédent consécutif de la province. Sa dernière estimation de l’excédent de 2023-2024 a été relevée à 247 millions de dollars, soit sept fois plus que l’estimation de 35 millions de dollars annoncée dans la mise à jour financière du T2 publiée le trimestre dernier. C’est la quatrième année consécutive que la province dépasse ses prévisions d’excédent budgétaire.

En raison de l’inflation élevée, de l’incertitude économique et de la forte croissance démographique, les prévisions provinciales, y compris celles publiées par le gouvernement, sont moins précises. Cependant, à mesure que ces tendances se normalisent, nous constatons que l’exactitude des estimations de dépenses et de recettes s’améliore dans les budgets provinciaux.

Les frais de la dette prennent le pas sur le financement des secteurs des soins de santé et du logement

Les dépenses totales devraient augmenter de 744 millions de dollars (6,4 %) en 2024-2025, la moitié de cette hausse provenant de l’éducation, tant l’enseignement postsecondaire que la petite enfance (226 millions de dollars), et de l’administration publique générale (148 millions de dollars).

L’augmentation du financement du secteur du développement social représentera 109 millions de dollars de plus pour le prochain exercice et comprend un investissement accru pour les aînés et les soins de longue durée (126 millions de dollars), ainsi que pour la sécurité du revenu (40 millions de dollars). Toutefois, le financement d’autres programmes, comme les services de protection de l’enfance et à la jeunesse, devrait diminuer (-9,5 millions de dollars).

Les frais de la dette publique devraient également représenter une part relativement importante de l’augmentation des dépenses (66 millions de dollars). Sauf pour les catégories de dépenses susmentionnées, les frais de la dette publique devraient connaître la plus forte augmentation en dollars en 2024-2025, dépassant l’augmentation combinée du financement du logement (62 millions de dollars) et des soins de santé (1,7 million de dollars).

Dans le budget, les dépenses pour les soins de santé sont maintenues à un niveau pratiquement stable par rapport à l’exercice 2023-2024, malgré l’attente d’une augmentation supplémentaire de 2 % de la population cette année. L’augmentation du financement des soins de santé devrait encore être inférieure au taux d’inflation et à la croissance de la population des deux dernières années, même avec une augmentation considérable de 13 % du financement dans le budget de l’an dernier.

La résilience de la consommation soutient une forte croissance des recettes

Les habitants du Nouveau-Brunswick affichent le plus faible ratio de la dette au revenu disponible des ménages du pays, un point fort qui protégera la province en cas de ralentissement économique marqué et qui devrait également être bénéfique pour les recettes provinciales.

En effet, les recettes provinciales propres (provenant en grande partie de l’impôt) devraient encore augmenter de 4,8 % en 2024‑2025. Les transferts fédéraux devraient également à nouveau augmenter de 4,4 % au cours du prochain exercice, car la population de la province représente une part plus importante de la démographie du Canada. Les recettes de la province devraient donc augmenter pour atteindre 13 milliards de dollars au total, ce qui correspond à la croissance des dépenses au cours du prochain exercice. La province prévoit maintenir les recettes et les dépenses jusqu’à la fin du plan financier, avec de légers excédents en 2025-2026 et en 2026-2027.

Amélioration des infrastructures pour soutenir une province en pleine croissance

Le dernier plan d’immobilisations prévoit un investissement de 3,6 milliards de dollars sur trois ans, dont le tiers (1,2 milliard de dollars) devrait être dépensé au cours du prochain exercice. Cela représente une augmentation de 200 millions de dollars par rapport aux dépenses en immobilisations pour 2024-2025 annoncées dans le budget d’immobilisations de l’an dernier. Cette hausse est due à l’inflation inhabituellement élevée qui tire les coûts vers le haut et témoigne de la nécessité de loger une population de plus en plus nombreuse.

Le financement du secteur de l’éducation devrait connaître la plus forte augmentation en dollars absolus, soit 62 millions de dollars. Environ 50 millions de dollars seront consacrés à l’amélioration des infrastructures et à l’acquisition de terrains pour les écoles, et 10 millions de dollars seront investis pour commencer la construction de six nouvelles écoles dans la province.

60 millions de dollars seront également investis dans les transports et les infrastructures. Environ 50 millions de dollars seront consacrés à l’entretien et à l’amélioration des infrastructures publiques, et les 10 millions de dollars restants permettront d’absorber la hausse des prix des matériaux et de la main-d’œuvre pour les projets en cours.

Le financement du secteur de la santé publique augmentera de 37 millions de dollars en 2024-2025 par rapport aux intentions de dépenses énoncées dans le budget d’immobilisations de l’an dernier. Ce financement supplémentaire permettra d’assurer la rénovation et l’amélioration continue des établissements de soins de santé.

Sur la voie de la viabilité financière à long terme

Le Nouveau-Brunswick a déployé des efforts remarquables pour améliorer sa situation financière au cours de la dernière décennie, et le budget de 2024 semblait poursuivre dans cette direction. Le fardeau de la dette du Nouveau-Brunswick devrait encore se situer au milieu du classement par rapport aux autres provinces canadiennes, malgré une augmentation prévue du ratio de la dette nette au PIB.

À présent, le ratio de la dette nette au PIB devrait atteindre 26,7 % en 2024-2025 (contre 24,2 % dans le budget de 2023), puis baisser légèrement à 25,6 % en 2026-2027. Nous continuons de considérer que cette trajectoire est viable malgré l’alourdissement de la dette.

Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale et fournit des analyses des perspectives macroéconomiques provinciales et des commentaires sur les budgets.

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