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Zone commerciale : Tous les yeux sont rivés sur Kananaskis

Dans le numéro de cette semaine : Signaux commerciaux au sommet du G7, pour quelles raisons il est si difficile pour les producteurs d’acier et d’aluminium de diversifier leurs activités hors du marché américain et le temps généralement nécessaire pour conclure un accord commercial important.

La semaine écoulée

  • Des rapports révèlent (ici et ici) que le Canada et les États-Unis disposent d’un document de travail sur le commerce, y compris des précisions sur un possible accord. Aucun échéancier n’a encore été fixé.

  • Avec la présence de Claudia Sheinbaum, du Mexique, et de Narendra Modi, de l’Inde, à Kananaskis pour le sommet du G7, est-ce que davantage de discussions sur le commerce avec le Canada seront à l’ordre du jour ?

  • Selon la Banque mondiale, nous sommes sur le point de connaître la plus faible décennie de croissance depuis les années 1960… en raison de l’incertitude levée par les droits de douane.

  • Même si le président Trump se réjouit d’avoir conclu une entente avec la Chine après deux jours de négociations, les nouvelles émanant de la Chine sont moins expansives – l’agence de presse officielle de Beijing l’a simplement appelée une « entente de principe ». La Chine lèverait les restrictions sur les exportations de terres rares pendant seulement six mois, laissant la porte ouverte à une escalade ultérieure.

  • Dans les deux prochaines semaines, Donald Trump prévoit envoyer des lettres décrivant les droits de douane unilatéraux à de nombreux pays.

  • Les droits de douane n’ont pas encore entraîné le bond de l’inflation aux États-Unis auxquels plusieurs s’attendaient. Prenez votre mal en patience, disent les économistes.

  • La République dominicaine a gagné en popularité auprès des sociétés américaines à la recherche de centres manufacturiers de remplacement. Les 92 zones franches du pays et la proximité des États-Unis sont deux facteurs clés.

Signaux commerciaux au sommet du G7

Même si le sommet du G7 ne débouchera probablement sur aucune avancée majeure avec les États-Unis en regard des droits de douane et du commerce, il y a certainement quelques éléments à surveiller :

Minéraux critiques : La guerre commerciale des États-Unis avec la Chine a souligné d’importantes dépendances à l’égard des chaînes d’approvisionnement en terres rares et minéraux critiques, dominées par Beijing. L’administration Trump a besoin d’un approvisionnement fiable pour soutenir ses grandes ambitions énergétiques et technologiques. Collectivement, les pays du G7 possèdent des ressources inexploitées considérables et le capital nécessaire pour financer les projets.

AEUMC : La présence de Claudia Sheinbaum marquera la première fois depuis l’investiture du président Trump que les trois dirigeants nord-américains participent à la même rencontre multilatérale. Cela ouvre la voie à une réunion parallèle pour planifier l’examen de l’AEUMC en 2026 et discuter des efforts continus de lutte contre le fentanyl, qui demeure la principale justification des droits de douane imposés par les États-Unis au Canada et au Mexique au titre de l’International Economic Emergency Powers Act (IEEPA).

À souligner

Par Jordan Brennan

J’étais à Ottawa cette semaine pour participer à l’événement Canada 2020, où les participants étaient généralement optimistes, mais prudents. L’accent était mis sur la relance de la croissance par des projets de construction nationale. Les occasions ne manquent pas dans les secteurs de l’énergie, des mines, du logement, des infrastructures et de l’intelligence artificielle ; par contre, la refonte de notre modèle d’exploitation est nécessaire. Voici quelques thèmes qui se sont démarqués :

  • À l’échelle internationale, le Canada est considéré comme un territoire à risque élevé en raison des retards dans l’approbation réglementaire (p. ex., les évaluations d’impact qui peuvent s’étendre sur plus d’une décennie) et de l’instabilité politique (pensons à la montée du séparatisme en Alberta). Les investisseurs internationaux ajoutent régulièrement une prime de risque de 20 % aux décisions d’affectation du capital concernant le Canada. Puis, le cabinet a un pouvoir politique discrétionnaire étendu sur des projets majeurs. Pour libérer des capitaux au pays et à l’étranger, nous aurons besoin d’une plus grande certitude réglementaire et politique. Une stratégie de corridor commercial national pourrait-elle contribuer à réduire le profil de risque perçu du Canada ?

  • La construction d’infrastructures destinées aux exportations suppose la création de ressources permettant de les exploiter, mais de nombreux projets sont au point mort ou annulés. Alors, comment transférer de façon responsable les ressources du sol canadien vers les marchés mondiaux ? C’est ici que les droits issus des traités et l’obligation de consulter les Premières Nations sont mis de l’avant, non pas comme un obstacle, mais bien comme un avantage concurrentiel. Les sociétés qui réussissent établissent des partenariats économiques rigoureux avec les Premières Nations dès le début du processus, sur tous les plans, allant des évaluations d’impact aux conventions d’emploi et d’approvisionnement, en passant par les participations financières. Pour qu’un plus grand nombre de projets soient approuvés plus rapidement, ce genre de partenariat est essentiel.

  • Il en va de même pour la sécurité dans l’Arctique. Avec le recul de la glace côtière, le passage du Nord-Ouest fait l’objet de contestations par des puissances étrangères, en partie parce qu’il réduit considérablement le temps de transport entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Comme l’a dit un participant, il n’y a pas de meilleure façon d’affirmer la souveraineté du Canada dans le Nord que de développer la région. Cela signifie des infrastructures – numériques et physiques – ainsi que des emplois et des compétences liés au développement minier.

  • L’autre problème est celui du moment choisi. Les prix des ressources sont fixés en fonction de la volatilité sur les marchés mondiaux au comptant, mais le cycle de vie des projets comme les terminaux de GNL ou des grands projets miniers s’échelonne sur plusieurs décennies. Les activités d’aménagement doivent s’aligner sur les tendances de la demande future, mais nous devons aussi accorder beaucoup d’importance à la compétitivité des coûts. Prévoir les besoins d’énergie et de minéraux en 2050 est certes difficile, mais essentiel pour attirer les capitaux patients nécessaires aux projets de grande envergure.

Trois questions…

Puisque les États-Unis doublent les droits de douane imposés sur l’acier et l’aluminium, Jake Silverhorn de l’équipe Secteurs diversifiés RBC Marchés des Capitaux, nous aide à comprendre le contexte actuel.

Q : Pourquoi les droits de douane pénalisent-ils davantage les producteurs canadiens d’acier et d’aluminium que les producteurs américains ?
R : Il y a une différence structurelle entre les marchés américains et canadiens. Les producteurs canadiens exercent principalement leurs activités au comptant, tandis que les producteurs américains ont recours à des contrats, de sorte qu’il est difficile pour les sociétés canadiennes de répercuter efficacement les coûts des droits de douane. De plus, les droits de douane ont créé un déséquilibre sur le plan de la demande et des prix entre les marchés américains et canadiens.

Q : Pour quelles raisons est-il difficile pour les producteurs canadiens de diversifier leurs activités hors du marché américain ?
R : Compte tenu du coût élevé du transport, les États-Unis étaient la destination la plus économique. Les producteurs canadiens ont stratégiquement implanté leurs activités à proximité des ports américains afin de faciliter le transport.

Q : Que peuvent faire les producteurs canadiens pour conserver leur part du marché américain ?
R : Pour demeurer concurrentiels par rapport aux producteurs américains et maintenir leurs activités, les producteurs canadiens doivent absorber une partie des coûts des droits de douane, ce qui aura une incidence sur leurs marges et leurs flux de trésorerie.

Conclusion

917

Le nombre de jours requis pour conclure un accord commercial type du début à la fin (l’AEUMC a demandé 896 jours). En avril, Donald Trump avait promis de conclure 90 ententes en 90 jours. À quelques semaines de l’échéance qu’ils se sont imposée, les États-Unis ont signé un accord (avec le Royaume-Uni) et une trêve sur les droits de douane avec la Chine.

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