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Zone commerciale : Les États-Unis et le Royaume-Uni concluent un accord commercial. Ce que cela signifie pour le Canada.

À noter

Par John Stackhouse

La semaine a été bonne pour le Canada et bien meilleure pour la Grande-Bretagne. La donne pourrait toutefois changer la semaine prochaine.

  • Mark Carney s’est entretenu avec Donald Trump et a réussi à repositionner les négociations autant au niveau du commerce que dans d’autres secteurs. Nous nous attendons à l’établissement d’un nouveau Partenariat nord-américain pour la sécurité.

    • Aucun des dirigeants n’a tourné le dos à la Mexicaine Claudia Sheinbaum, mais de nombreux chefs d’entreprise mexicains déplorent la stagnation des négociations entreprises avec le président Trump.

    • La Grande-Bretagne et les États-Unis ont conclu un accord qui n’était ni grand ni beau, mais qui est soudain devenu le modèle de référence pour les États-Unis et d’autres pays. Cela nous fait penser aux négociations types entreprises dans le secteur de l’automobile. 

    • L’accord que les États-Unis ont conclu avec le Royaume-Uni se concentre essentiellement sur des secteurs spécifiques. Plus d’automobiles de marque Land Rovers pour plus de hamburgers au fromage américains. (Autrement dit, des voitures contre du bœuf américain) La fin du commencement, comme dirait probablement M. Carney. La Grande-Bretagne estime que cet accord, qui s’ajoute à une autre entente bien plus large, lui confère un avantage concurrentiel par rapport à l’UE.

    • Le premier ministre britannique Keir Starmer espère faire un arrêt à Ottawa à la mi-juin avant de se rendre en Alberta pour la rencontre du G7. C’est là qu’il se rendra compte de la réalité. Le Canada et le Royaume-Uni ont eu de la difficulté à conclure des accords commerciaux au cours des dernières années, en raison particulièrement des activités de lobbyisme agricole qui sont menées dans les deux pays. Peut-on toutefois parier sur le fait que M. Carney finira par servir du fromage britannique, et M Starmer, par boire du lait canadien ?

    • Les deux alliés pourront ensuite se concentrer sur leurs approvisionnements en défense. M. Carney a fait part de son intérêt pour l’achat de plus de fournitures de BAE, mais doit également rester ouvert aux options de M. Trump qui souhaite que le Canada (et la Grande-Bretagne) achète plus d’avions et de systèmes d’armement américains. 

    • La rencontre du G7 qui aura lieu les 16 et 17 juin retiendra autant l’attention que les montagnes à Kananaskis. Les dirigeants devraient surtout parler de sécurité (un sommet de l’OTAN suivra à la fin juin), débattre des piliers de la démocratie après-guerre et décider des ententes commerciales en procédant à la remilitarisation de leurs pays ou en concluant des accords spécifiques. Que le Canada et la Grande-Bretagne restent unis, ou qu’ils soient coincés par les États-Unis constituera un signal.   

Ce que vous devez savoir

18 : Nombre des pays que les États-Unis privilégieraient pour les négociations commerciales.

79 : Pourcentage des Américains qui pensent que l’AEUMC avantagerait l’économie américaine, selon les résultats du dernier sondage réalisé par The Chicago Council on Global Affairs. Ce chiffre tient compte des réponses des 90 % des démocrates et des 72 % des républicains qui ont été interrogés.

2 500 : Produits américains, notamment l’huile d’olive et le vin qui bénéficieront d’une réduction des droits de douane dans le cadre du U.S.-U.K. Economic Prosperity Deal (accord de prospérité économique conclu entre les États-Unis et le Royaume-Uni).

100 000 : Véhicules britanniques pour lesquels les droits de douane américains sont ramenés à 10 % dans le cadre de l’accord conclu avec les É.-U. Les moteurs Rolls-Royce pourront bénéficier d’une exonération des droits de douane à l’entrée.

Point de vue de Washington

L’identité des dirigeants qui seront présents cette fin de semaine à Genève donnera une idée de la façon dont les États-Unis envisagent de négocier leurs ententes commerciales avec la Chine.

Mis en avant : Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le représentant américain au commerce, Jamieson Greer

Mis en retrait : Howard Lutnick, secrétaire américain au commerce, et Peter Navarro, conseiller au commerce et de la politique manufacturière de la Maison-Blanche

L’envoi de Bessent et Greer, perçus comme des représentants plus modérés, laisse penser que l’aspect pratique et le progrès l’emporteront sur l’idéologie politique maximaliste. À noter : M. Bessent a joué un rôle principal dans la conclusion de l’accord signé par les États-Unis et l’Ukraine sur l’exploitation des ressources naturelles dans le sol ukrainien, tant souhaité par la Maison-Blanche.

Quelques points à l’ordre du jour pour cette fin de semaine, et prochaines réunions :

  • Défense : L’utilisation par Pékin des contrôles à l’exportation de terres rares et de minéraux essentiels cible les vulnérabilités des chaînes logistiques américaines de semi-conducteurs, d’avions de chasse, de sous-marins, et d’autres produits essentiels à la base industrielle de défense des États-Unis.

  • Technologies de pointe : Les pratiques et les politiques commerciales chinoises, en particulier les exigences applicables aux coentreprises qui obligent les entreprises américaines à établir des partenariats avec des entreprises chinoises pour opérer en Chine et les obligations d’information pour l’obtention des licences, obligent les entreprises étrangères à transférer des droits de propriété intellectuelle sensibles pour accéder au marché chinois.

  • Transport/Expédition : Les constructeurs de navires et les travailleurs maritimes américains se sont plaints des pratiques chinoises qui font baisser les coûts de la construction navale, en particulier les bas salaires ou le travail forcé et l’offre excédentaire d’intrants pour la construction navale stimulés par les subventions gouvernementales.

Que veut vraiment M. Trump ?

Certains thèmes seront repris à mesure que M. Trump s’efforcera de conclure 90 ententes en 90 jours :

  • Baisse des droits de douane et retrait des obstacles au commerce intérieur : Trump considère injuste la position commerciale de nombreux pays par rapport à celle des États-Unis, et il cherche à réduire les obstacles liés aux droits de douane et autres dans la mesure du possible.

  • Accords d’achat : Comme les pays veulent réduire leur déficit commercial, les accords comprendront probablement des ententes d’achat. Prenons l’exemple de la chine qui a pris l’engagement d’acheter des marchandises pour un total de 200 milliards de dollars (un engagement qu’elle n’a finalement pas respecté).

  • Exemptions : M. Trump et son équipe subissent de fortes pressions pour exonérer les biens considérés comme stratégiques, nécessaires ou pour lesquels les États-Unis sont fortement tributaires des importations, qu’il s’agisse de poudre ou de sièges de voiture de bébé. La mise en place de nouvelles exemptions devrait permettre d’atténuer les répercussions des mesures commerciales.

  • Engagements pris sur le plan des investissements : Les investissements étrangers réduiront probablement la position qu’occupent les États-Unis en matière d’investissements internationaux, mais M. Trump souhaite voir d’autres pays et des entreprises étrangers investir aux États-Unis, à l’instar de l’usine de fabrication de semi-conducteurs de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company située en Arizona.

  • Corrections des taux de change : Les observateurs du marché doutent qu’un « accord de Mar-a-Lago » visant à corriger le déficit commercial entraîne une dépréciation coordonnée du dollar américain. Une telle coordination transfrontalière serait improbable, et il est très peu probable que la Chine, principale cible des manipulations monétaires, accepte une appréciation du renminbi.

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