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L’intelligence artificielle deviendra-t-elle bientôt une influence artificielle ?

Le vaste plan d’action en IA présenté la semaine dernière par l’administration Trump propulse la course mondiale à l’intelligence artificielle dans une nouvelle dimension. Il ne s’agit plus uniquement d’une compétition entre OpenAI et Google, mais d’un affrontement géopolitique dans lequel la première puissance technologique mondiale redouble d’efforts pour influencer (et dominer) les décennies numériques à venir.

Le Canada devra agir rapidement.

Voici ce qui me frappe le plus dans la politique de Trump :

  • Territoire. Les mégadonnées (et l’IA) sont, par nature, mondiales et locales. Et voilà que Trump veut désormais libérer les géants de la technologique de la réglementation étatique sur l’IA. Mark Carney pourrait bientôt être confronté aux mêmes défis avec les provinces, alors qu’il tente de mettre en place une approche « une seule économie » sur de nombreux fronts. Carney comme Trump se heurteront à des oppositions lorsque les grandes plateformes commenceront à exploiter les données en santé et en éducation, des domaines qui relèvent de compétences infranationales dans les deux pays. Chacun à leur manière, ils devront apprendre à concilier les intérêts individuels, locaux, nationaux et mondiaux à l’ère de l’IA.

  • Idéologie. Donald Trump souhaite éliminer le « wokisme » des modèles d’intelligence artificielle. J’ignore comment c’est possible, surtout si l’on veut éviter une forme de police de la pensée surveillant les algorithmes. Je ne dis pas que les modèles d’IA devraient échapper aux normes publiques, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression. Le problème, c’est que nous ne savons pas encore comment canaliser ce que nous avons lancé, si ce n’est en poursuivant les développeurs en justice, comme c’est déjà le cas pour d’autres formes de discours. Que vous soyez pour ou contre, la stratégie de Trump ouvre un nouveau chapitre dans la politisation des technologies.

  • Investissement. Une véritable ruée vers l’or est en cours autour des centres de données, et elle continuera d’attirer des milliards de dollars. Trump est déterminé à conserver et à construire ces centres en sol américain. Le Canada peut choisir d’alimenter ce modèle en fournissant énergie, capitaux et données ou bien d’élaborer sa propre stratégie concurrentielle. Un investisseur majeur m’a récemment dit qu’il attend toujours le feu vert pour un méga centre de données de plusieurs milliards de dollars au Canada alors que ses projets similaires aux États-Unis vont bon train. Les données n’attendent pas après les gouvernements.

  • Souveraineté. C’est peut-être le plus grand défi du Canada. Les modèles américain et chinois, ainsi que leurs infrastructures infonuagiques, ont atteint une telle ampleur qu’on peine à imaginer que d’autres pays puissent rivaliser avec eux. Mais il y a une chance pour le Canada. Nous comptons au pays des leaders technologiques mondiaux comme OpenText, Shopify et Cohere et disposons de certains avantages concurrentiels liés à nos propres ensembles de données, notamment en santé. Avons-nous l’ambition de bâtir un rival canadien ? Et faudra-t-il pour cela adopter des politiques technonationalistes, comme celles qu’on voit poindre aux États-Unis et en Europe ?

Face à l’ambition américaine de dominer en IA, le Canada devra miser sur l’ingéniosité humaine pour prospérer dans ce nouvel ordre numérique.

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