Une révolution de la recharge ultrarapide est à nos portes.
Les géants chinois des véhicules électriques (VE) BYD et CATL se sont récemment fait remarquer avec le dévoilement de batteries pouvant être chargées en cinq minutes – jusqu’à cinq fois plus vite que celles de concurrents – pour récupérer 520 kilomètres d’autonomie.
Ces batteries révolutionnaires pourraient-elles changer la donne et ouvrir la voie à une adoption plus généralisée des VE au Canada et ailleurs ? Autre question tout aussi importante : les réseaux électriques pourront-ils répondre à une demande accrue en énergie si cette technologie arrive au Canada au cours des prochaines années ?
Un point tournant ?
Une recharge de cinq minutes pourrait répondre à deux des trois principales préoccupations exprimées par les consommateurs qui envisagent l’achat d’un VE : l’angoisse de la panne et l’accès à des bornes de recharge publiques (la troisième étant l’abordabilité). Selon un sondage de J.D. Power mené en 2024, 68 % des Canadiens craignaient que leur VE tombe en panne de batterie sur la route. Dans un autre sondage mené auprès de conducteurs de VE, jusqu’à 50 % des répondants se sont dits préoccupés par les files d’attente aux bornes de recharge publiques et le long temps de recharge (30 minutes en moyenne). Une batterie pouvant être rechargée en cinq minutes et offrant une plus grande autonomie pourrait bien être la solution qui convaincra les propriétaires potentiels d’un VE de faire le saut.

Les trois principaux obstacles à la recharge en cinq minutes
Voici l’incidence que la recharge ultrarapide pourrait avoir sur les réseaux électriques canadiens :
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Elle sollicite intensément le réseau électrique : Contrairement à la recharge traditionnelle, qui s’étale sur plusieurs heures, la recharge rapide provoque d’importants pics de consommation qui pourraient surcharger les réseaux électriques. 1 000 kW de puissance sont nécessaires pour recharger en quelques minutes un VE moyen doté d’une batterie de 80 kWh. Cette quantité d’électricité, suffisante pour alimenter 800 foyers pour une période équivalente, accroît considérablement la demande énergétique imposée au réseau, surtout si la recharge a lieu pendant les heures de pointe.
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L’expansion du réseau électrique constitue en elle-même un défi inédit : L’expansion des réseaux de distribution régionaux, la modernisation des postes électriques locaux et l’amélioration des interconnexions afin d’augmenter leur résilience face aux hausses localisées de la demande sont les principaux défis posés par la recharge ultrarapide. De plus, les lignes de distribution devront être prolongées de 55 000 à 85 000 kilomètres d’ici 2030. Pour ce faire, le rythme de construction d’infrastructure actuel devra être accéléré de 30 % à 100 %.
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Un réseau à l’épreuve de l’avenir devra nécessairement être décentralisé : Il ne suffit pas de développer les actifs de réseaux centralisés pour répondre aux augmentations soudaines et localisées de la demande. Ces dernières exigent aussi l’ajout de ressources énergétiques décentralisées (RED), comme des miniréseaux et des panneaux solaires résidentiels, ainsi qu’une plus grande numérisation du réseau. Par ailleurs, avec une infrastructure plus moderne, les RED pourraient fonctionner comme des centrales électriques pendant les périodes de pointe.
Farhad Panahov est économiste à l’Institut d’action climatique RBC.
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