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Montée en puissance de l’agriculture régénératrice : points saillants de la Semaine du climat NYC

La Semaine du climat NYC de la semaine dernière illustre clairement que le mouvement en faveur de l’agriculture régénératrice prend de l’ampleur.

L’agriculture régénératrice est un moyen pour les agriculteurs de constituer un capital naturel, car cette approche leur permet d’accumuler des actifs tels que la santé des sols, l’eau potable et la biodiversité tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les mécanismes financiers visant à mobiliser l’investissement en faveur de l’adoption de l’agriculture régénératrice comportent un large éventail de solutions : marchés du carbone, programmes de réduction des émissions, subventions gouvernementales, etc. Cependant, ces solutions ne sont pas accessibles à tous les agriculteurs et certaines, comme les produits de finance durable, n’en sont qu’à leurs balbutiements. Le marché et l’environnement politique qui soutiennent l’agriculture régénératrice sont donc en pleine évolution.

Lors de la Semaine du climat NYC, le groupe Leadership avisé RBC, en collaboration avec Nature United, a présenté Unearthing Value, un nouveau rapport sur le rôle critique que peut jouer la nature dans les programmes de stimulation de la croissance. Lisa Ashton, directrice générale, Politique agricole, RBC, et coauteure du rapport, a passé quelques jours à la conférence de New York.

Voici quelques réflexions qu’elle a entendues.

  • La vision étroite concentrée sur le carbone n’est pas une si mauvaise chose. Selon les détracteurs de cette approche, le fait de se concentrer uniquement sur les avantages climatiques (élimination du carbone, atténuation des GES) liés aux techniques comme les cultures de couverture, la réduction du labour et la gestion des nutriments peut faire oublier les nombreux services écosystémiques offerts par l’agriculture régénératrice, en particulier l’amélioration de la productivité, la filtration de l’eau et le renforcement de la biodiversité. Toutefois, cette vision étroite a conduit à de véritables percées en matière d’accès au marché et de comptabilisation et mesure des GES, qui n’auraient peut-être pas été possibles sans un effort concerté des gouvernements, des chaînes logistiques agroalimentaires et du secteur du développement durable, et qui ont fait ressortir les avantages de l’agriculture régénératrice dans le domaine de l’action sur le climat. Les percées dans les protocoles de mesure, de déclaration et de vérification des GES ont fourni une plateforme à partir de laquelle ont émergé d’autres avantages de l’agriculture régénératrice. Par exemple, les protocoles des GES aident à mesurer le carbone du sol, qui est un indicateur de biodiversité, de santé et de résilience des sols. Par conséquent, d’autres avantages pourraient se cumuler aux initiatives axées sur le climat, comme les programmes de réduction du carbone.

  • Il est temps de faire fructifier l’argent investi dans l’agriculture régénératrice. Les investissements phares comprennent le Fonds d’action à la ferme pour le climat de 704 millions de dollars, au Canada, le fonds United States Department of Agriculture’s Partnerships for Climate-Smart Commodities de 4,2 milliards de dollars, aux États-Unis, et l’investissement de PepsiCo dans l’agriculture régénératrice d’une valeur de plus de 300 millions de dollars. Ces investissements, combinés à d’autres, ont permis de poser les bases d’une sensibilisation à l’importance de la résilience environnementale des systèmes agricoles mondiaux, en établissant des cadres de pratiques exemplaires pour les agriculteurs et les agronomes et des programmes destinés aux chaînes logistiques agroalimentaires. L’argent frais peut se baser sur ces produits pour parvenir directement aux agriculteurs et avoir un impact positif. Les partenariats peuvent aussi aider à mieux faire fructifier les investissements. Les sociétés, les gouvernements et les agriculteurs qui investissent dans les mêmes pratiques et les mêmes régions peuvent apporter une contribution équivalente aux investissements et former des partenariats pour combler leurs lacunes, par exemple avec des sociétés alimentaires associées à des entreprises agroalimentaires ayant déjà des agronomes en poste pour travailler sur le terrain avec les agriculteurs.

  • L’élaboration d’une définition rigide de l’agriculture régénératrice pourrait être une perte de temps. Les secteurs de l’agriculture et du développement durable n’ont pas fini de définir ce concept. Établir une limite entre ce qui est une agriculture régénératrice et ce qui n’est pas une agriculture régénératrice pourrait exclure certains agriculteurs et systèmes de production qui adoptent des pratiques conformes aux principes de l’agriculture régénératrice, avec des résultats positifs pour l’environnement et la productivité des agriculteurs. Le ton a été clair parmi les intervenants à la conférence : mettre l’accent sur des programmes qui fonctionnent pour les agriculteurs et qui produisent des résultats mesurables, et arrêter de s’inquiéter d’une définition de l’agriculture régénératrice.

1. Empreinte carbone des produits. Approche que les sociétés agroalimentaires peuvent adopter pour suivre la quantité totale d’émissions de GES liées aux produits qu’elles achètent tout au long de leur parcours dans la chaîne logistique. Cette approche diffère de la compensation carbone et de la réduction des émissions de carbone, car l’empreinte carbone est directement liée au produit alimentaire. En outre, l’empreinte carbone des produits aide les sociétés à atteindre certains objectifs de chaîne logistique, comme la participation à l’action sur le climat, à renforcer la transparence et la traçabilité, et à mettre l’accent sur les produits dont les caractéristiques intéressent les consommateurs soucieux de durabilité. Bien que cette approche réponde à la problématique d’intégrer les sociétés n’ayant pas investi dans l’agriculture régénératrice, elle a ses propres limites découlant de la granularité des données et de la connectivité des chaînes logistiques – qui sont des prérequis.

2. L’agriculture régénératrice est en voie de s’étendre d’un modèle « entreprise à entreprise » à un modèle « entreprise à consommateur », grâce à l’étiquetage des emballages alimentaires. Les investissements dans l’agriculture régénératrice ont grandement bénéficié des objectifs de durabilité des sociétés agroalimentaires et du secteur agroalimentaire, et de leur volonté de renforcer la résilience dans leurs régions d’approvisionnement. De nos jours, les consommateurs s’intéressent de plus en plus à l’étiquetage des produits de l’agriculture régénératrice. Grâce aux étiquetages mettant en avant les pratiques régénératrices, les consommateurs peuvent choisir les produits en fonction de leurs caractéristiques de conservation. Ces étiquetages sont souvent fondés sur des normes telles que la certification d’agriculture régénératrice de la Rainforest Alliance.

3. Augmentation des investissements dans le secteur de l’eau pour renforcer la résilience aux changements climatiques. Le public ressent les effets des changements climatiques principalement par l’entremise de l’eau. Les agriculteurs ne font pas exception. Les sécheresses, les pluies de plus en plus abondantes et les précipitations hors saison augmentent la volatilité dans la gestion des exploitations agricoles. Nous assistons à un essor des investissements et des stratégies visant à renforcer la résilience de l’agriculture par rapport à l’eau. Les exemples comprennent la Stratégie pour la résilience dans le domaine de l’eau promulguée par l’Union européenne et publiée à l’été 2025, qui prévoit des économies d’eau couvrant 40 % des terres agricoles en 2030, et le programme d’investissement d’infrastructure dans les systèmes d’irrigation en Alberta et dans la région de Niagara de l’Ontario.

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