Oublions quelques instants la cryptomonnaie et la livraison par drone.
L’une des plus grandes possibilités de l’innovation numérique se trouve tout près de chez vous : votre hôpital local.
Le système canadien de soins de santé a tout pour inspirer un entrepreneur de la Silicon Valley : de l’ampleur, des données, de l’argent… et un gros problème à résoudre. Il s’affaisse sous son propre poids.
Cette année, le nombre de personnes atteignant 83 ans commence à augmenter ; ce moment est crucial puisqu’il s’agit de l’âge moyen auquel les gens commencent à emménager dans des maisons de soins de longue durée. Dans quatre ans environ, cette vague de personnes de 83 ans frappera le Canada comme un tsunami.
Au terme des années 2020, nous consacrerons environ 200 milliards de dollars aux soins de santé, dont la moitié aux soins aux aînés. Malgré cela, il nous manquera encore près de 200 000 lits de soins de longue durée et le personnel sera insuffisant. Les nombres ne concordent pas.
À notre dernière conférence Les innovateurs RBC, nous avons discuté avec deux chefs de file des soins de santé pour nous demander si la technologie numérique est le remède à nos maux.
- Mike Wessinger est fondateur et directeur général de PointClickCare, l’une des meilleures entreprises canadiennes de génie logiciel qui transforment les soins aux aînés en Amérique du Nord.
- Michelle DiEmanuele est présidente et directrice générale de Trillium Health Partners, un grand hôpital qui compte trois établissements en Ontario et qui a traité 1,7 million de patients l’année dernière.
Les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle et l’Internet des objets, profiteront aux soins de santé de deux manières. Ces innovations résoudront surtout certains problèmes relatifs à la sécurité et à la qualité des soins prodigués aux patients.
La technologie pourrait réduire la pénurie de travailleurs, qui constitue un problème tout aussi urgent, et stimuler la demande de personnel qualifié. La transition permettra idéalement de libérer les travailleurs de la santé pour qu’ils se consacrent davantage à l’aspect « humain » de leur emploi, et aussi d’attirer et de conserver une nouvelle génération qui s’attend à voir et à utiliser les nouvelles technologies et approches novatrices.
« Il s’agit d’une chose très positive, mais elle se concrétisera plus lentement que nous le voudrions », a déclaré Mme DiEmanuele.
Il en est ainsi parce que les soins de santé avant-gardistes nécessiteront des investissements initiaux importants ; dans le domaine des soins de longue durée, là où sont prodigués la plupart des soins aux aînés, les marges sont si minces que le secteur éprouve des difficultés à attirer de nouveaux capitaux. De plus, la plupart des hôpitaux au Canada ne peuvent pas recourir au capital d’actionnaires pour utiliser de nouvelles technologies. Il leur faut donc empiéter sur d’autres priorités budgétaires.
Même lorsque les fonds sont disponibles, la technologie n’est pas le remède à tous les maux. Soulignons par exemple que les aînés mettent du temps à adopter les nouveaux appareils pouvant simplifier les soins qu’ils reçoivent. Selon Michelle DiEmanuele, le taux de « non-adoption » chez les aînés de nouvelles technologies favorisant les soins autonomes ou dirigés est supérieur à 50 %.
Une autre pièce du casse-tête consiste à rendre l’emploi plus attrayant, dans un pays où le chômage est faible et où le salaire de départ des préposés aux soins personnels est proche du salaire minimum.
M. Wessinger essaie de se mettre dans la peau d’un préposé au soutien arrivant au travail après avoir parcouru un long trajet – « Et la première chose que vous devez faire à votre arrivée est de changer les produits pour incontinence d’un adulte. Si quelqu’un vous offrait 25 cents de plus de l’heure pour travailler dans un Walmart, que feriez-vous alors? »
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