L’économie canadienne stagne en mai, mais la reprise de juin est encourageante
Par Abbey Xu
Résumé :
L’économie canadienne s’est contractée pour un deuxième mois d’affilée, le PIB du Canada ayant fléchi de 0,1 % en mai. Cette baisse correspond à l’estimation préliminaire de Statistique Canada faite il y a un mois et fait suite à un recul similaire en avril.
L’économie a continué de composer avec des vents contraires extérieurs. Cependant, la baisse du PIB en mai s’explique en grande partie par des interruptions temporaires de l’extraction du pétrole en raison des feux de forêt, le secteur manufacturier regagnant une partie du terrain perdu en avril.
Selon les premières estimations de Statistique Canada, le PIB de juin devrait rebondir de 0,1 %. Cette estimation est conforme aux autres données économiques préliminaires publiées pour juin, notamment un bond notable des ventes au détail, une reprise des ventes de gros et une augmentation du nombre d’heures travaillées.
Pour l’ensemble du deuxième trimestre, la croissance du PIB enregistre une hausse annualisée d’environ 0,1 %, ce qui représente un ralentissement notable par rapport à l’expansion de 2,2 % observée au premier trimestre. Cependant, cette contraction est tout de même supérieure à celle de 1,5 % prévue au deuxième trimestre, compte tenu de tous les scénarios présentés par la Banque du Canada dans son Rapport sur la politique monétaire d’avril.
Les perspectives économiques du Canada restent fortement tributaires de l’évolution de la politique commerciale des États-Unis. Cependant, les exportations de marchandises canadiennes vers les États-Unis continuent, à ce jour, de bénéficier des dispositions de l’ACEUM qui exemptent de droits de douane la plupart des biens. Selon notre propre scénario de base, si la demande intérieure reste stable, l’économie évitera une récession et connaîtra plutôt une croissance modeste et graduelle jusqu’à la fin de l’année.
Les données :
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Le PIB du Canada s’est contracté de 0,1 % en mai, ce qui correspond aux estimations préliminaires de Statistique Canada et est légèrement supérieur aux nôtres. La baisse est principalement attribuable au secteur des biens, tandis que la production dans les secteurs des services est restée stable.
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Dans les secteurs producteurs de biens, l’extraction de pétrole non conventionnel a subi une autre baisse de 3 % en mai. Le nombre d’installations de forage a encore baissé en juin, mais la production a probablement rebondi lorsque les installations ont repris leurs activités après les incendies de forêt.
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Les secteurs sensibles aux échanges commerciaux, comme ceux de la fabrication, du transport et de l’entreposage, ont respectivement gagné 0,7 % et 0,6 % en mai après s’être repliés en avril.
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Pendant ce temps, les secteurs producteurs de services ont peu changé dans l’ensemble. L’activité de vente en gros s’est stabilisée après deux mois consécutifs de contraction, et le secteur de l’immobilier a inscrit des gains dans la foulée de l’accroissement des reventes de maisons.
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Le secteur du commerce de détail a connu une importante faiblesse en mai, reculant de 1,2 % et effaçant presque tous les gains enregistrés au cours des deux mois précédents. Les estimations préliminaires pour juin laissent toutefois entrevoir une remontée de 1,6 % des ventes au détail, ce qui suggère que la faiblesse observée en mai ne s’est pas maintenue.
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Les premières estimations de Statistique Canada pour juin indiquent une croissance du PIB de 0,1 % attribuable à la hausse du commerce de détail et de gros qui a contrebalancé le recul de l’industrie manufacturière. Toutefois, ces premières estimations font généralement l’objet d’une forte révision.
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En ce qui concerne la croissance trimestrielle et l’estimation préliminaire de juin, le PIB devrait enregistrer une hausse annualisée de 0,1 % au deuxième trimestre. Ce résultat est un peu supérieur à notre prévision actuelle, qui table sur une stagnation, pour le deuxième trimestre.

Par Claire Fan
Résumé :
L’économie canadienne a légèrement reculé en avril (-0,1 %) en raison des perturbations commerciales avec les États-Unis qui ont fait chuter les exportations de biens. Les pertes ont été considérables, mais relativement limitées, dans quelques secteurs connexes, à savoir l’industrie manufacturière et le commerce de gros. La plupart des autres secteurs ont plutôt progressé.
L’activité n’a pas encore atteint de creux. Les premières estimations de Statistique Canada font état d’une nouvelle baisse de 0,1 % du PIB en mai, conformément aux premiers rapports sur les ventes de l’industrie (les ventes au détail, les ventes manufacturières et les ventes en gros ont toutes reculé au cours du mois). Le PIB est resté relativement stable depuis le début du deuxième trimestre, après une augmentation de 2,2 % en rythme annuel au premier trimestre, favorisée par les stocks qui ont été faits avant l’entrée en vigueur des droits de douane.
Nous continuons de penser que les incertitudes commerciales resteront relativement limitées et que l’économie fléchira, sans toutefois empirer, d’ici à la fin de l’année. Le Canada conserve des droits de douane figurant parmi les plus bas de tous les principaux partenaires commerciaux des États-Unis du fait que la plupart de ses échanges commerciaux avec les États-Unis bénéficient d’une exemption de droits de douane grâce à l’AEUMC.
Le ralentissement général des échanges commerciaux continuera à freiner la demande américaine d’importations, y compris de produits canadiens. Nous pensons que la demande intérieure canadienne se maintiendra et que l’économie ne devrait pas tomber en récession.
Les données :
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Le PIB canadien a légèrement baissé de 0,1 % en avril, ce qui est inférieur aux prévisions générales établies avant la publication des données et à l’estimation de Statistique Canada faite il y a un mois.
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Les pertes se sont concentrées dans les secteurs de l’industrie manufacturière et du commerce de gros. Ce secteurs ont, chacun, reculé de 1,9 % par rapport à mars. Le transport et l’entreposage (-0,2 %) et les services professionnels (-0,1 %) ont aussi enregistré de légères contractions, tandis que la plupart des autres secteurs, notamment le commerce de détail, la finance, les assurances et l’administration publique, ont progressé.
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La faiblesse a été généralisée dans les sous-secteurs de l’industrie manufacturière, mais plus particulièrement dans ceux du matériel de transport et de l’industrie alimentaire.
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Nous continuerons probablement d’observer une telle combinaison de faiblesse des secteurs exposés aux difficultés du commerce extérieur et de vigueur d’autres secteurs jusqu’à la fin du deuxième trimestre, ces derniers étant soutenus par la résilience des dépenses de consommation qui s’est prolongée pendant l’été.
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Les estimations préliminaires tablaient sur une baisse de 0,1 % du PIB réel en mai. Ces estimations sont souvent instables, mais Statistique Canada a noté un ralentissement dans les secteurs de l’extraction minière, pétrolière et gazière, des administrations publiques et du commerce de détail, lequel a été compensé par une croissance dans les secteurs de l’immobilier et de la location et du crédit-bail, favorisée par le rebond de l’activité immobilière.
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Depuis le début du deuxième trimestre (après prise en compte de l’estimation anticipée de mai), le PIB affiche un recul de 0,3 % (en rythme annuel) en mai. Les risques sont donc orientés à la baisse par rapport à notre prévision actuelle d’un gain annualisé de 0,5 % pour l’ensemble du trimestre.
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Ce rythme reste toutefois à peu près conforme à nos prévisions selon lesquelles la croissance économique ralentira sans toutefois dégringoler, et fait écho aux principales données sur les offres d’emploi qui indiquent une stabilisation généralisée de la demande d’embauche en mai et en juin, après un ralentissement en début d’année.

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