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Un débouché prometteur : l’agriculture autochtone au Canada

Dans tout le Canada, la production agricole et la transformation alimentaire dirigées par des Autochtones sont en plein essor. C’est d’ailleurs ce que l’on a pu constater à Regina lors de la plus grande foire d’animaux d’élevage au pays, la Canadian Western Agribition, où le Cercle national pour l’agriculture et l’agroalimentaire autochtones a organisé le sommet sur l’agriculture autochtone, attirant ainsi plus de 400 participants.

1. Les changements démographiques favorisent le perfectionnement des compétences

Le nombre total d’exploitations agricoles au Canada a diminué de 3,5 % entre 2016 et 20211. De plus, la main-d’œuvre vieillit, l’exploitant agricole moyen ayant désormais 56 ans. En revanche, le nombre d’exploitations agricoles autochtones est à la hausse (+6 %), et la moyenne d’âge des hommes entrepreneurs autochtones est de 34 ans et celle des femmes entrepreneures autochtones est de 39 ans2.

La population autochtone du secteur agricole, relativement jeune et en pleine croissance, pourrait aider ce secteur à répondre à la demande grandissante de main-d’œuvre hautement qualifiée. Elle pourrait également contribuer à combler les lacunes en matière de services, notamment dans les domaines des conseils d’affaires et financiers, du soutien agronomique et technologique, ainsi que des services de planification environnementale et de gestion.

De plus en plus de programmes de formation autochtones sont offerts dans les collèges et les universités du pays. Dans certains cas, les offres sont très précises. Par exemple, plus tôt cette année, le Collège Suncrest, qui compte neuf établissements en Saskatchewan, a lancé un programme de broyage de canola dirigé par des Autochtones. Durant 12 semaines, le programme prépare les étudiants à des carrières dans l’industrie du broyage des graines oléagineuses3. L’Assinobione Community College du Manitoba s’emploie actuellement à agrandir l’accès des étudiants autochtones à la formation et à l’acquisition de compétences dans le domaine de l’agroalimentaire, en offrant, sans frais de scolarité, des programmes axés sur la production horticole à l’intention des apprenants hors réserve. Ces programmes sont financés par des partenaires comme le Congrès des peuples autochtones4.

2. Accroître la participation des Autochtones à la production et à la gestion des terres

Les réserves des Premières Nations dans l’ensemble des Prairies comptent 1,5 million d’acres de terres cultivées, et ce nombre continue de croître. En Saskatchewan, la superficie des terres de réserves autochtones a presque doublé depuis 1992 (actuellement 8 234 kilomètres carrés) en partie grâce au processus relatif aux droits fonciers issus des traités (DFIT) et aux revendications particulières. Les DFIT et les revendications particulières sont des moyens dont dispose le Canada pour tenir ses promesses faites aux Premières Nations, en réglant les questions des terres découlant de traités historiques ou de manquements aux obligations relatives aux actifs (revendications particulières). Les terres cultivées dans les réserves en Saskatchewan ont augmenté d’environ 10 % au cours de la même période, et couvrent maintenant 43 % des terres de réserve des provinces des Prairies, ce qui est inférieur à la moyenne provinciale des terres cultivées, qui représentent 63 % de la Saskatchewan5.

Avec l’élargissement de leurs réserves et un mouvement croissant pour la souveraineté alimentaire, les communautés autochtones réintroduisent ou perfectionnent leurs systèmes de production alimentaire, en se concentrant principalement sur les jardins et l’élevage d’animaux à petite échelle et destinés à la consommation locale. La Nation crie de Fox Lake, par exemple, a réintroduit la production de fruits, de légumes et de volaille dans cette collectivité située à 750 kilomètres au nord-est de Winnipeg. À plus grande échelle, 4C Farms Ltd., dans la Première Nation de Cowessess, est un exemple d’exploitation agricole commerciale détenue par des Autochtones, qui cultive des céréales et des graines oléagineuses, et qui gère un troupeau de 125 vaches de race Angus. La ferme compte plus de 2 500 acres de prairies et de foin, et 2 000 acres de terres de récolte en Saskatchewan6.

L’accès à une infrastructure de transformation, la compréhension de la logistique de la chaîne d’approvisionnement et les normes en matière d’alimentation peuvent constituer des obstacles à la mise en marché de produits alimentaires cultivés dans les réserves. Pour surmonter ces obstacles, les communautés autochtones s’efforcent de raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement afin de pouvoir vendre plus directement aux détaillants ou aux clients. Par exemple, Mistickokat Nehiyawak, qui se trouve à environ 120 kilomètres au nord de Saskatoon, est une communauté qui dirige des initiatives de production et de transformation du riz sauvage afin d’élargir l’accès au riz sauvage.

3. Régénération des populations de bisons

Dans l’ensemble de l’Amérique du Nord, entre 30 et 60 millions de bisons se promenaient en toute liberté avant que la colonisation européenne n’entraîne l’expansion des communautés de colons et la production agricole7. Lors du sommet, M. Leroy Little Bear, aîné de la Première Nation Kainai et professeur émérite à l’Université de Lethbridge, a expliqué comment la restauration des populations de bisons peut mener à la réconciliation avec les Autochtones et à la régénération de ces animaux.

Les communautés autochtones élaborent des approches pour réintroduire le bison sur leurs terres de réserves. Et ces approches portent leurs fruits. La tribu des Blood (Traité no 7) dirige un projet visant à réintroduire le bison des prairies grâce à une gestion améliorée des terres, qui comprend notamment la restauration des prairies indigènes et la revitalisation d’approches culturelles pour favoriser la santé de l’écosystème, notamment le brûlage dirigé des prairies pour la repousse. La tribu des Blood compte maintenant 96 animaux, ce qui lui procure des avantages culturels et environnementaux, en plus d’offrir des possibilités d’emploi aux membres de la tribu. Dans l’ensemble, le nombre de bisons au Canada, principalement concentré en Alberta et en Saskatchewan, a augmenté de 25 % pour atteindre 150 000 individus au cours des cinq dernières années8. De plus, Agriculture et Agroalimentaire Canada a annoncé récemment un investissement de 5 millions de dollars sur trois ans pour soutenir la restauration des bisons, en collaboration avec les communautés autochtones de la région9. Ce financement, annoncé lors du sommet, appuiera le renforcement des capacités dans le secteur du bison, de même que la formation d’un réseau régional favorisant l’échange de connaissances, le perfectionnement des compétences et la collaboration entre les communautés.


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