Les dirigeants du monde entier sont préoccupés
par laccroissement de la dette souveraine tandis que
la concurrence pour les capitaux sintensifie, selon
un sondage de RBC Marchés des Capitaux
Londres, New York, Toronto, le 28, 2010 — L'accroissement
de la dette souveraine dans les pays développés
est l'une des principales préoccupations des dirigeants
d'entreprises et dirigeants financiers du monde entier, selon
les 440 cadres supérieurs qui ont participé
à un sondage commandé par RBC Marchés
des Capitaux, la branche des services à la grande entreprise
et de banque d'investissement de la Banque Royale du Canada
(RY aux bourses de Toronto et de New York).
Voici quelques-unes des principales conclusions du sondage
réalisé par le groupe Economist Intelligence
Unit :
Défaillance des emprunteurs souverains :
Les problèmes d'endettement auxquels font face les
pays de la zone euro ont soulevé des questions sur
l'avenir de l'union monétaire dans sa forme actuelle.
Presque la moitié des dirigeants sondés estiment
à plus de 50 % les probabilités qu'au moins
un pays quitte la zone euro au cours des trois prochaines
années. Plus du tiers (36 %) évaluent à
au moins 25 % les probabilités d'un démantèlement
complet de la zone euro au cours de cette même période.
Chez les dirigeants qui croient en une forte probabilité
que la zone euro perde un membre au cours des trois prochaines
années, on estime que le pays le plus susceptible de
quitter la zone euro est la Grèce, suivie du Portugal,
de l'Espagne et de l'Irlande. L'Allemagne est le cinquième
pays pressenti pour quitter la zone euro, ce qui traduit peut-être
la crainte des répondants en ce qui a trait à
la perte de confiance du gouvernement allemand dans l'union
monétaire si la crise actuelle se poursuit .
Tandis que les perspectives d'un défaut de paiement
des pays du G20 demeurent relativement faibles, presque le
tiers des répondants estiment les probabilités
d'une telle conjoncture à au moins 50 %, révélant
une inquiétude croissante selon laquelle les problèmes
d'endettement touchant l'économie mondiale pourraient
s'étendre à l'extérieur de la zone euro.
Selon les répondants qui estiment que les probabilités
d'un défaut des pays du G20 sont élevées,
l'Italie arrive au premier rang, suivie de l'Argentine, de
la Turquie, du Mexique et de la Russie. Le Royaume-Uni est
perçu comme le pays de l'Europe de l'Ouest, après
l'Italie, le plus susceptible d'être défaillant
à l'égard de sa dette, tant au sein du G8 que
du G20.
Perspectives sur les taux de change : Les deux tiers
des dirigeants (67 %) croient que la valeur de l'euro continuera
de chuter au cours des douze prochains mois. Les inquiétudes
au sujet de la faiblesse de l'euro ont renforcé la
position du dollar comme monnaie de réserve à
court terme, bien que sa force semble déclinante. Quatre-vingt
pour cent des répondants croient que le dollar demeurera
la monnaie de réserve dominante d'ici trois ans, alors
que le consensus s'effrite à 57 % sur une période
de cinq ans. Ce portrait en dit probablement plus long sur
le manque de solutions de remplacement viables que sur la
confiance dans le dollar, et il est davantage mis en lumière
par le fait qu'un nombre supérieur de répondants
(15 %) voient le renminbi chinois comme la monnaie de réserve
de choix dans les cinq prochaines années, au détriment
de l'euro (12 %), et ce, malgré les faibles probabilités
d'une telle éventualité.
Même si on s'attend à ce que le dollar demeure
la monnaie de réserve mondiale à court terme,
40 % des répondants croient qu'au cours des trois prochaines
années, le cours de la monnaie de pays exportateurs
comme les États du golfe Persique, Taïwan et Hong
Kong cessera d'être fixé ou géré
étroitement en fonction du dollar. La mesure prise
récemment par le gouvernement chinois, qui a mené
ce dernier à cesser la stabilisation non officielle
du renminbi par rapport au dollar, nourrit cette attente.
Économies émergentes et économies
développées : Les répondants perçoivent
un écart croissant entre les économies émergentes
et les économies développées. Quatre-vingt-sept
pour cent des répondants s'attendent à une croissance
positive dans les pays développés, bien que
modeste et se situant en deçà des normes historiques.
Les répondants ont des attentes favorables à
l'égard de l'Asie industrialisée, suivie de
l'Amérique du Nord, tandis que la majorité prévoit
des perspectives défavorables pour l'Europe.
Les répondants prédisent un déséquilibre
accru entre la croissance de l'Europe et celle du reste du
monde, même si l'influence économique des États-Unis
semble moindre, plus des deux tiers des répondants
(66 %) étant du même avis. Les dirigeants s'entendent
de plus en plus (56 %) pour dire que la demande comme moteur
de la croissance mondiale proviendra essentiellement de marchés
émergents tels que la Chine, le Brésil et l'Inde,
au détriment des États-Unis.
Cinquante-neuf pour cent des dirigeants d'entreprise et dirigeants
financiers croient que les gouvernements des pays développés
seront incapables d'obtenir le crédit nécessaire
pour relancer leur économie, advenant une autre crise
financière. Un nombre équivalent de dirigeants
s'entendent pour dire que la capacité d'emprunt des
économies développées diminuera comparativement
à aujourd'hui (58 %).
Près des deux tiers des dirigeants sondés (64 %) conviennent que les pays développés ne cesseront
d'accroître leur niveau d'endettement que lorsque les
investisseurs les contraindront à agir ainsi en réduisant
les achats de titres de créance. Trente-neuf pour cent
des dirigeants affirment que les obligations des sociétés
les plus solvables afficheront un rendement plus faible que
les normes de référence souveraines. En dépit
de ces inquiétudes, seulement 41 % des dirigeants sondés
ont adapté leur stratégie de portefeuille pour
faire face aux changements liés au risque souverain.
Inflation et déflation : Si on leur demande
ce qu'ils craignent le plus entre l'inflation ou la déflation,
la majorité des répondants sondés s'attendent
à ce que l'inflation menace leurs décisions
financières et budgétaires plus que la déflation.
Ce résultat révèle un changement de perception
par rapport à un sondage effectué au troisième
trimestre de 2009 par RBC Marchés des Capitaux, alors
qu'en réponse à une question similaire, les
dirigeants des mêmes marchés démographiques
se divisaient en deux camps égaux entre l'inflation
et la déflation.
Concurrence pour les capitaux : La demande de financement
est faible aujourd'hui, seuls 38 % des dirigeants s'attendant
à mobiliser des capitaux frais au cours des deux prochaines
années. Toutefois, la concurrence pour les capitaux
pourrait bien s'intensifier, tandis que des gouvernements
fortement endettés cherchent à mobiliser des
sommes sans précédent pour des sorties de fonds
structurelles liées au vieillissement des populations,
à la détérioration des infrastructures
et à d'éventuelles crises énergétique
et climatique.
Ce nouveau degré de surveillance aboutira à
une nouvelle ère de concurrence sur les places financières.
Les emprunteurs de première qualité (pays et
sociétés) peuvent choisir leurs investisseurs
et presque dicter leur prix. Une âpre concurrence sera
néanmoins livrée pour des capitaux de plus en
plus rares au cours des prochaines années. Comme les
banques cherchent à assainir leurs bilans dans un cadre
réglementaire plus strict, que les pays cherchent à
redresser leurs finances publiques et que les sociétés
cherchent à financer, à tout le moins, leurs
besoins au quotidien, une telle concurrence place la mobilisation
de capitaux dans un contexte global très difficile.
À propos des résultats, Marc Harris, cochef,
Recherche mondiale à RBC Marchés des Capitaux,
a affirmé : « La concurrence sur les places
financières s'intensifiera certainement pour les sociétés
et les pays, et la conjoncture continuera d'être difficile
au cours des prochaines années. Bien qu'une majorité
évidente de répondants croient que les obligations
d'État ne présentent pas toutes les mêmes
caractéristiques, les résultats de notre sondage
suggèrent que l'appétit des investisseurs pour
certaines dettes souveraines sera étroitement lié
à la capacité de chaque pays à faire
preuve d'une rigueur budgétaire dans leur lutte contre
le spectre de l'inflation. »
Richard E. Talbot, cochef, Recherche mondiale à
RBC Marchés des Capitaux, a indiqué : « La dette croissante des gouvernements des pays développés
ainsi que le rééquilibrage des pouvoirs entre
les pays développés et les pays en développement
soulèvent des questions sur les perspectives relatives
aux monnaies. Les effets négatifs d'un accroissement
de la dette souveraine et de la pression sur des monnaies
comme l'euro sont évidents. Cependant, c'est le dynamisme
de la relation entre les créanciers et les débiteurs
du monde entier et leurs monnaies qui déterminera le
degré de concurrence et le coût des capitaux
dans la nouvelle ère. »
Harry Samuel, cochef, Titres mondiaux à revenu fixe
et devises à RBC Marchés des Capitaux, a ajouté
: « La volatilité relative dans les marchés
des changes est étroitement liée à l'effet
nuisible du risque souverain observé dans le monde
entier, bien qu'à différents degrés.
Les investisseurs continueront donc d'éviter les investissements
dans la monnaie de pays présentant des niveaux exagérément
élevés d'endettement et de privilégier
la monnaie de pays dont les finances publiques sont saines.
Tandis que la question de la prééminence à
long terme du dollar demeure sans réponse dans cette
situation gagnant-perdant, nous prévoyons un intérêt
plus élargi dans une gamme plus vaste de monnaies,
y compris dans les opérations de change liées
aux produits de base. »
Autres résultats du sondage :
- Perspectives divergentes - Dirigeants d'entreprise
et dirigeants financiers : Les sociétés
financières ont tendance à être plus
optimistes que les autres sociétés à
propos des volumes d'opérations dans leur pays au
cours de l'année qui vient. Par exemple, 49 % des
sociétés financières s'attendent à
ce que les volumes au chapitre des PAPE soient plus élevés,
comparativement à 38 % chez les autres sociétés
répondantes. Les dirigeants financiers s'attendent
en outre à un rythme plus soutenu de l'activité
que les dirigeants des autres sociétés quant
aux offres d'actions du marché secondaire (53 % comparativement
à 27 %), au secteur des fusions et des acquisitions
(61 % comparativement à 52 %) et aux titres d'emprunt
de première qualité (46 % comparativement
à 31 %).
Catégories d'actif : Un nombre supérieur
de répondants ont affirmé que chacune des
catégories d'actif posait des risques accrus cette
année, et que les marchés des changes, le
marché de l'immobilier commercial, le marché
des actions et la dette des sociétés présentaient
les plus fortes augmentations relatives du risque perçu.
En fait, on croit que les monnaies et les actions sont maintenant
encore plus risquées que la dette souveraine. Une
minorité non négligeable de dirigeants ont
notamment affirmé que certaines catégories
d'actif étaient devenues moins risquées, y
compris les valeurs refuges comme l'immobilier et les produits
de base.
- Les liquidités tiennent-elles le haut du pavé
? Tandis que les investisseurs ont déjà
vu les entreprises accumulant des liquidités d'un
mauvais il, nombre d'entre eux reconnaissent maintenant
les avantages de constituer des réserves importantes
de liquidités. Au moment d'évaluer leurs investissements,
les principaux critères que les dirigeants financiers
disent privilégier davantage qu'il y a deux ans sont
la solidité financière d'une entreprise (59 %), sa capacité à maintenir des niveaux convenables
de liquidités (49 %) et sa capacité à
réduire les risques liés aux conditions de
marché extrêmes (49 %). Ces trois critères
semblent démontrer l'utilité d'une réserve
pour résister aux crises financières.
À propos du sondage
RBC Marchés des Capitaux a chargé le groupe
Economist Intelligence Unit de sonder 440 cadres supérieurs
du monde entier (Amérique du Nord [34 %], Europe [41 %], Asie-Pacifique [16 %] et dans le reste du monde [9 %]),
qu'ils soient ou non des clients de RBC Marchés des
Capitaux, au sujet de l'avenir des marchés des capitaux.
Le sondage a été mené entre le 28 avril
et le 25 mai 2010. Le groupe de répondants était
composé de 229 cadres supérieurs uvrant
au sein de banques de dépôt ou d'investissement,
de fonds de couverture et de fonds d'investissement privés,
et de 211 dirigeants travaillant pour des sociétés
non financières actives dans les marchés des
capitaux.
RBC Marchés des Capitaux
RBC Marchés des Capitaux est la branche des services
à la grande entreprise et de banque d'investissement
de la Banque Royale du Canada. Elle est présente à
l'échelle mondiale sur les marchés d'origination
d'instruments de créance et d'actions, de la vente
et de la négociation, des changes, du financement des
infrastructures et des produits structurés au sein
de divers secteurs. Sa plateforme nord-américaine comprend
une importante division de banque d'investissement dans le
marché intermédiaire des États-Unis et
des activités de pointe dans les domaines de la prise
ferme d'actions et de titres à revenu fixe, des ventes,
de la négociation et de l'analyse.
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Renseignements :
Raymond Chouinard, Affaires publiques, (514) 874-6556
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