Selon RBC, l'économie canadienne entre en récession
Difficultés à l’horizon alors que l’économie mondiale chancelle et que les cours des matières premières chutent
TORONTO, 19 décembre 2008 — Le ralentissement de la croissance aux États-Unis et l’étranglement du crédit ont provoqué une récession de l’économie canadienne, selon un rapport diffusé par les Services économiques de RBC. D’après le rapport, l’économie canadienne croîtra de 0,6 pour cent en 2008 et sera nulle en 2009.
« L’économie américaine s’est enfoncée dans une profonde récession qui entraînera probablement une récession au Canada également, a dit Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC. Cela dit, nous nous attendons à ce que le ralentissement au Canada ne soit pas aussi marqué qu’ailleurs dans le monde étant donné que les déséquilibres qui ont affecté d’autres pays sont plus prononcés. Nous prévoyons une reprise modérée mais soutenue au cours de la deuxième moitié de 2009. »
Selon le rapport, la forte chute des prix des matières premières observée ces trois derniers mois réduira sans doute le revenu intérieur du Canada en 2009 après six années de hausses solides. Ce revenu a soutenu les dépenses des consommateurs, des entreprises et des administrations publiques, auxquelles le Canada doit la vitalité de sa performance économique ces dernières années. En 2009, on s’attend à ce que la croissance plus faible du revenu intérieur, le resserrement des critères d’octroi de crédit et l’augmentation du ratio d’endettement conduisent les consommateurs à réduire leurs dépenses. Le soutien résiduel fourni par les robustes gains au plan des termes de l’échange du Canada devrait cependant contribuer à limiter l’érosion des investissements et des dépenses de consommation.
Toujours selon le rapport, même si la croissance négative ne persiste que pendant les deux prochains trimestres, comme on le prévoit, ses répercussions seront profondes puisque le taux de chômage au Canada grimpera à un sommet à court terme de 7,4 pour cent sur une base trimestrielle en 2009.
Face aux préoccupations grandissantes à l’égard de l’économie et de la probabilité d’une récession, la Banque du Canada a réduit le taux cible de financement à un jour de 75 points de base à 1,5 pour cent au début de décembre, après une réduction cumulative de 75 points de base en octobre. Puisque l’économie entame sa période de croissance la plus faible, il est probable que la banque centrale réduira à nouveau son taux directeur tôt l’an prochain, pour le ramener à un pour cent. Toutefois, la dépréciation du dollar canadien et les mesures de relance budgétaire attendues du gouvernement fédéral permettent de penser qu’elle s’en tiendra là.
L’économie des États-Unis s’est contractée d’un demi‑point de pourcentage au troisième trimestre sous l’effet, notamment, du ralentissement le plus marqué des dépenses de consommation en 28 ans. La croissance des exportations a ralenti et le tassement généralisé de l’activité économique dans le monde laisse présager une détérioration beaucoup plus prononcée au quatrième trimestre. RBC prévoit que le PIB réel des États-Unis se contractera d’environ 1,5 pour cent en 2009, pour ensuite remonter vers une croissance de 2,1 pour cent en 2010.
Entre janvier et novembre 2008, les entreprises américaines ont réduit leurs effectifs de près de deux millions de personnes, et le taux de chômage a bondi à 6,7 pour cent en novembre comparativement à 4,7 pour cent un an plus tôt. La détérioration continue du marché du travail des États-Unis mine la confiance des consommateurs, qui est tombée au plus bas en octobre avant de se redresser quelque peu en novembre. Des mesures de relance budgétaire additionnelles visant à stimuler les dépenses des particuliers et des entreprises sont attendues au début de 2009 avec l’entrée en fonction de l’Administration Obama, selon le rapport de RBC.
Face à la récession américaine et au reflux des tensions inflationnistes, la Réserve fédérale a abaissé son taux directeur une nouvelle fois en décembre. Elle s’est en outre engagée à maintenir la souplesse de sa politique monétaire et à utiliser tous les outils dont elle dispose pour soutenir le système financier et pour promouvoir la croissance économique. « L’engagement de la Fed à garder ses taux bas et à offrir un soutien direct aux marchés en détresse débouchera sans doute sur un rétrécissement des différentiels de taux », a noté M. Wright.
Les prévisions complètes sont disponibles à partir de 8 h HNE sur le site www.rbc.com/economie/marche/pdf/fcstf.pdf. Les Perspectives provinciales évaluent les provinces en fonction de la croissance économique, de la croissance de l’emploi, des taux de chômage, de la croissance des revenus des particuliers, des ventes au détail, des mises en chantier résidentielles et de l’indice des prix à la consommation.
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Pour de plus amples renseignements, prière
de s’adresser à :
Craig Wright, Services économiques, RBC, 416 974-7457
Raymond Chouinard, Relations avec les médias,
RBC : 514 874-6556
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