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Une forte croissance démographique stimule l’économie de l’Alberta, mais représente un défi pour les jeunes chercheurs d’emploi

L’Alberta est en voie de figurer parmi les économies les plus performantes du Canada cette année et l’année prochaine.
 La production pétrolière, soutenue par le projet d’expansion de Trans Mountain (TMX), continue d’atteindre des niveaux record tandis que les exportations, fortement dominées par le secteur énergétique, bénéficient d’une exposition relativement faible aux droits de douane américains.

Une solide demande des consommateurs, qui soutient les dépenses et l’activité dans le secteur immobilier, place également l’Alberta dans une position avantageuse par rapport à la plupart des provinces.

Pourtant, son taux de chômage a grimpé à 7,8 % — très supérieur à celui des provinces voisines, la Saskatchewan (6 %) et le Manitoba (6,2 %), et comparable à des provinces comme l’Ontario (7,9 %), où l’exposition aux droits de douane américains est plus importante.

Ce taux de chômage élevé semble en contradiction avec l’économie par ailleurs résiliente de l’Alberta.

Une grande partie du déséquilibre du marché du travail en Alberta peut être attribuée à une croissance démographique exceptionnelle.

Cet essor a été une source majeure de dynamisme économique, mais il a également posé des défis pour les nouveaux arrivants en recherche d’emploi.

Au cours des deux dernières années, la main-d’œuvre de l’Alberta a augmenté plus rapidement que la création d’emplois, exerçant une pression à la hausse sur le taux de chômage. La hausse du taux de chômage pourrait donc refléter des pressions temporaires d’absorption sur le marché du travail plutôt qu’une faiblesse économique sous-jacente.



Ces pressions sont particulièrement visibles chez les jeunes travailleurs. Le taux de chômage des 15 à 24 ans a fortement augmenté au cours de l’année écoulée, atteignant 14,7 % en septembre. Ceci est d’autant plus notable que la médiane d’âge en Alberta est la deuxième basse du Canada, à 38,1 ans.

Les nouveaux venus en Alberta — tant interprovinciaux qu’internationaux — ont tendance à être plus jeunes, ce qui contribue à des taux de chômage élevés au sein de cette tranche d’âge. Ce phénomène est particulièrement visible dans les grandes villes, avec des taux de chômage de 8 % ou plus à Calgary et à Edmonton. Il est en partie alimenté par la forte augmentation des taux de chômage des jeunes, respectivement à 18,3 % et 18,5 % (taux désaisonnalisés).



L’arrivée massive et rapide de nouveaux arrivants principalement jeunes a également contribué à d’importants défis d’absorption sur le marché du travail en Alberta.

Cette croissance démographique reflète une combinaison unique de facteurs, incluant des contributions majeures provenant à la fois de la migration internationale et interprovinciale.

L’immigration nette a atteint des niveaux records, avec des gains de 54 000 en 2023 et de 52 000 en 2024 — bien au-dessus de la moyenne annuelle de 39 000 au cours des cinq années précédant la pandémie. Le rythme s’est modéré au cours des derniers trimestres, mais reste nettement supérieur aux normes historiques.

Comme dans d’autres provinces, la croissance a également été soutenue par un afflux net important de résidents non permanents (RNP). Les nouvelles politiques fédérales en matière d’immigration ont commencé à ralentir ces flux, mais l’Alberta a tout de même accueilli environ 22 000 RNP de plus, en glissement annuel, en juillet, après près de 174 000 au cours des deux années précédentes. La province compte 292 000 RNP, soit environ 5,8 % de sa population.

La migration interprovinciale a également joué un rôle clé. L’avantage relatif de l’Alberta en matière d’accessibilité continue d’attirer des résidents provenant de provinces à coût de vie plus élevé, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique. Au cours de la dernière année, environ 28 000 migrants interprovinciaux nets se sont installés en Alberta, s’ajoutant aux quelque 88 000 des deux années précédentes. Le deuxième trimestre 2025 a marqué le 12ᵉ trimestre consécutif au cours duquel l’Alberta a été en tête du pays en matière de migration interprovinciale.



L’Alberta continue de dépasser ses pairs en matière d’expansion démographique, mais la croissance a ralenti pour atteindre près de la moitié du rythme de plus de 4 % enregistré l’an dernier.

La province a connu son premier recul net de résidents non permanents (données désaisonnalisées) au deuxième trimestre, marquant un tournant important. Pour l’avenir, nous prévoyons un ralentissement additionnel des arrivées de migrants au fur et à mesure que les nouveaux objectifs fédéraux en matière d’immigration entreront en vigueur, en particulier parmi les cohortes plus jeunes.

Un ralentissement de la croissance démographique devrait offrir au marché du travail davantage de marge pour s’ajuster. À mesure que les embauches continuent de se renforcer avec une économie en croissance, une meilleure absorption devrait atténuer les pressions sur le chômage.

Cependant, nous prévoyons que l’immigration en Alberta restera relativement soutenue, en partie grâce aux arrivées interprovinciales continues, ce qui n’éliminera pas entièrement les défis d’absorption pour les chercheurs d’emploi.

Dans l’ensemble, ces tendances indiquent une normalisation progressive plutôt qu’un renversement des dynamiques soutenant la croissance démographique de l’Alberta. Nous prévoyons que le taux de chômage diminuera à 7,1 % en 2026, tout en restant au-dessus de la moyenne nationale de 6,6 %, reflétant des pressions persistantes d’absorption sur le marché du travail dans une économie par ailleurs résiliente.


À propos de l’auteur

Salim Zanzana est économiste à RBC. Il se concentre sur les questions macroéconomiques émergentes, allant des tendances du marché du travail aux changements dans la croissance structurelle à long terme du Canada et des autres économies mondiales.


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