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Récapitulatif de la réunion du FOMC : Jerome Powell opte pour l’attente

La réunion du Comité fédéral de l’open market (FOMC) du 30 juillet a sans doute été la plus intéressante de 2025 jusqu’à maintenant, et ce, malgré l’annonce du maintien de la politique monétaire actuelle de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le président de la Fed, Jerome Powell, a donné son point de vue concernant l’inflation. Par ailleurs, le fossé se creuse entre les membres du FOMC. Pour la première fois depuis 1993, lors du vote, il y a eu deux voix dissidentes. Cependant, le taux des fonds fédéraux a été maintenu dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 % et le message sous-jacent de la Fed est demeuré essentiellement le même. Elle constate que le marché du travail est solide et que l’inflation est élevée. Dans le cadre de son double mandat, l’objectif d’une inflation de 2 % reste hors d’atteinte. Pour l’instant, la Fed reste sur la touche et continue d’évaluer les risques croissants liés au marché du travail et à l’inflation dans un contexte de perspectives économiques incertaines.

Incertitude persistante et avenir incertain

De l’aveu de la Fed, l’incertitude demeure élevée. Nous avons constaté un changement important dans les commentaires du FOMC, qui a cessé d’employer le mot « diminished » (moindre) pour décrire l’incertitude entourant les perspectives économiques. Cela s’explique en partie par le fait que les réunions de juin et de juillet ont couvert uniquement un cycle de données sur le marché du travail et l’inflation. Heureusement, la réunion de septembre interviendra après la publication de deux rapports sur le marché du travail et de deux rapports sur l’inflation, ce qui devrait permettre de faire la lumière sur le processus décisionnel de la Fed. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il faudrait pour que la banque centrale réduise ses taux, Jerome Powell a répondu ce qui suit (traduction libre) : « Lorsqu’il y aura un meilleur équilibre entre les deux cibles, il sera possible d’adopter une position plus proche de la neutralité, et les prochaines étapes iront probablement dans ce sens. Que faudra-t-il faire ? Cela dépendra de l’ensemble des données. Car comme je l’ai mentionné, nous allons recevoir beaucoup de données d’ici la prochaine réunion. Nous verrons alors.»

Pourquoi la Fed continue-t-elle d’attendre ?

M. Powell a décidé de garder les taux inchangés pour deux raisons. Tout d’abord, il a parlé des éléments qui sont observables à l’heure actuelle. De manière générale, l’économie est encore saine (selon les données sur le marché du travail) et l’inflation demeure tenace. Selon lui, la politique de la Fed doit être restrictive puisque l’inflation est supérieure à la cible.Il a précisé qu’il y a des risques liés aux deux objectifs de la banque centrale, mais que comme l’inflation est plus loin de la cible, l’adoption d’une politique restrictive, qui a pour effet de réduire l’inflation, est de mise.Toutefois, ce qui ressort le plus de son allocution, c’est que selon son évaluation, même sans l’effet des droits de douane, l’inflation est légèrement supérieure à 2 %. Fait intéressant, M. Powell a également décrit une partie du phénomène d’inflation de rattrapage toujours observable dans la foulée des perturbations des chaînes d’approvisionnement causées par la COVID-19, qui se répercute notamment sur les coûts de l’assurance automobile. Nous nous demandons donc si la Fed s’attend à voir des pressions inflationnistes similaires dans le secteur de l’assurance et des services en général à la suite des chocs tarifaires. Enfin, il a mentionné le risque de pressions inflationnistes supplémentaires liées aux droits de douane, citant l’exemple de la hausse des prix des sèche-linge, malgré le fait que seules les machines à laver font l’objet de droits de douane.

Ce que nous pensons que la Fed fera

À la suite de la publication récente de données positives sur le marché du travail, nous avons reporté notre prévision d’une première baisse de taux de 25 points de base par la Fed à la réunion de décembre. Toutefois, comme nous le mentionnons ici, l’inflation pourrait augmenter. Si c’est le cas, la Fed pourrait être contrainte de maintenir ses taux inchangés jusqu’à ce que les répercussions des droits de douane se dissipent, ce qui ne devrait pas survenir avant 2026. De plus, le maintien des droits de douane au titre de l’article 232 en sus des droits de douane propres à chaque pays constitue un risque notable et pourrait créer un environnement inflationniste plus persistant. Enfin, même si nous croyons qu’il y a un risque de contraction du marché du travail si les marges des entreprises baissent, le ralentissement simultané de l’offre et de la demande de main-d’œuvre devrait continuer à limiter le taux de chômage, ce qui signifie qu’il sera plus difficile pour la Fed de réduire ses taux en se fondant uniquement sur ce volet de son mandat.


Mike Reid est premier économiste, États-Unis, à RBC. Il est chargé d’établir les perspectives économiques de RBC pour les États-Unis, de commenter les indicateurs macroéconomiques et de rédiger des analyses concernant le contexte économique.


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