Le PIB des États-Unis a tenu bon au troisième trimestre
Par Abbey Xu
L’essentiel :
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La croissance du PIB des États-Unis demeure forte malgré les taux d’intérêt élevés, s’établissant à 2,8 % (taux annualisé) au troisième trimestre. Cette vigueur est principalement attribuable à la bonne tenue de la consommation et à un bond des dépenses publiques.
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Contrairement au PIB, les marchés du travail ont montré plus de signes d’affaissement (progressif). Le taux de chômage a légèrement baissé depuis juillet, mais demeure plus élevé qu’en début d’année, tandis que les offres d’emploi continuent de reculer. Cependant, le ralentissement reflète un retour à la normale de ces marchés plutôt qu’un repli de l’économie.
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L’inflation mesurée par les PDC a continué d’afficher une tendance baissière; le relâchement des pressions sur les prix concorde avec le ralentissement général de l’inflation observé au cours des derniers mois.
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Comme l’inflation ralentit et que les conditions du marché du travail reviennent à la normale, la résilience du PIB des États-Unis ne devrait pas dissuader la Fed d’abaisser ses taux lors de la réunion de novembre.
L’incidence sur nos prévisions :
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Nous continuons de prévoir que le déficit budgétaire du gouvernement sera beaucoup plus important que d’habitude (à ce stade du cycle économique) et que cela empêchera l’économie, l’inflation et, en fin de compte, les taux d’intérêt de reculer outre mesure l’année prochaine.
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Il demeure justifié de faire descendre les taux d’intérêt à court terme de leurs niveaux élevés actuels. Cependant, nous prévoyons que la Fed décrétera seulement trois baisses supplémentaires de 25 pb lors de ses prochaines réunions, avant de laisser la fourchette entre 4 % et 4,25 % pour le reste de 2025.
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Nous nous attendons à ce que la croissance du PIB des États-Unis ralentisse au cours des prochains trimestres, étant donné que l’épargne des ménages est épuisée et que l’activité manufacturière continue de battre de l’aile.
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Le fléchissement du marché du travail devrait s’accentuer. On prévoit que le taux de chômage grimpera à environ 4,2 % d’ici la fin de l’année et à 4,4 % l’an prochain, du fait de la diminution des offres d’emploi et du rythme des démissions.
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Un marché du travail moins robuste entraînera sans doute une décélération de la croissance des salaires, atténuant ainsi les pressions haussières sur les prix. Cela concorde avec notre scénario de base selon lequel l’inflation globale continuera de fléchir vers la cible de 2 % de la Fed l’an prochain.
Les détails (récapitulatif du PIB au T3) :
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L’expansion annualisée du PIB des États-Unis a atteint 2,8 % au troisième trimestre de 2024, un rythme qui n’est guère différent de celui de 3 % enregistré au trimestre précédent. Ce relevé est légèrement inférieur à nos attentes et à celles du marché (3 %).
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Après les bons résultats du deuxième trimestre, les dépenses personnelles de consommation ont encore progressé pour gagner 3,7 %. Les dépenses consacrées aux biens ont augmenté de 6 %, contre 3 % au troisième trimestre, tandis que la croissance de la consommation de services a légèrement fléchi pour s’établir à 2,6 %.
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Les dépenses publiques ont crû de 5 %, alors qu’elles avaient augmenté de 3 % au trimestre précédent, sous l’impulsion d’un bond des dépenses liées à la défense (+14,9 %).
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Les investissements résidentiels ont reculé de 5,2 % au troisième trimestre. Cette baisse est plus marquée que pour la période précédente.
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Les investissements des entreprises dans les structures ont chuté de 4,1 %. Il s’agit de la première baisse depuis le début de 2022. En revanche, les investissements dans l’équipement ont bondi de 11,1 %, principalement en raison de l’augmentation dans le volet des logiciels.
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Au troisième trimestre, les importations ont grimpé de 11,2 % et les exportations, de 8,9 %, de sorte que le déficit s’est légèrement creusé.
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Les pressions sur les prix ont montré d’autres signes de relâchement. Le déflateur des DPC de base, la mesure d’inflation privilégiée par la Fed, a pris 2,2 % (taux annualisé) au deuxième trimestre, contre 2,8 % au trimestre précédent, marquant une modération accrue de la dynamique inflationniste.
Voir les éditions précédentes :
Par Abbey Xu
- Au deuxième trimestre de 2024, le PIB des États-Unis a crû selon un taux annualisé de 2,8 %, marquant une accélération par rapport à la croissance de 1,4 % enregistrée au trimestre précédent. Les dépenses de consommation consacrées aux biens et aux services sont demeurées robustes, et les investissements en équipement ont fortement augmenté. La vigueur de la demande intérieure finale a été partiellement contrebalancée par le creusement du déficit commercial.
- La consommation personnelle a maintenu une trajectoire haussière aux États-Unis au deuxième trimestre (+2,3 %), poursuivant sur la lancée du trimestre précédent. Les dépenses en biens ont rebondi de 2,5 %, annulant complètement le recul (-2,2 %) observé au premier trimestre. Après les bons résultats du premier trimestre, la consommation de services a encore progressé de 2,2 %.
- Le relâchement des pressions sur les prix s’est accentué, comme le confirment les deux derniers relevés encourageants de l’inflation. Le déflateur des DPC de base (la mesure d’inflation privilégiée par la Fed) a pris 2,9 % (taux annualisé) au deuxième trimestre, contre 3,7 % au trimestre précédent, dénotant une modération des pressions inflationnistes.
- Les investissements résidentiels ont reculé de 1,4 % au deuxième trimestre de 2024, annulant une partie des gains des trimestres précédents. Voilà qui met fin à trois périodes consécutives de croissance. En écho à ce recul, les ventes de logements existants et les mises en chantier ont fléchi durant le trimestre.
- Les investissements des entreprises dans les structures ont chuté de 3,4 % au deuxième trimestre de 2024. Il s’agit de la première baisse après six trimestres consécutifs de croissance. En revanche, les investissements en équipement ont grimpé de 11,6 % au cours de la même période, principalement grâce à la hausse des investissements visant le transport et l’équipement connexe (+49,8 %).
- Au deuxième trimestre, le déficit commercial des États-Unis s’est encore creusé, alors que la croissance des importations (+6,9 %) a surpassé celle des exportations (+2 %). Cette situation a été largement compensée par la forte hausse des stocks.
- Le revenu des ménages a augmenté de 0,9 %, soit un peu moins qu’au premier trimestre (1,2 %), comme on pouvait s’y attendre étant donné le ralentissement de la croissance des salaires. Le taux d’épargne a légèrement diminué, de 3,8 % à 3,5 % au deuxième trimestre, se maintenant bien en deçà du taux moyen de 7,4 % enregistré avant la pandémie de 2019.
- Conclusion : L’économie américaine a affiché une croissance plus rapide au deuxième trimestre de 2024, grâce à la vigueur des dépenses. Néanmoins, l’inflation selon les DPC montre que les pressions sur les prix s’atténuent, faisant écho au ralentissement au deuxième trimestre de l’inflation mesurée par l’IPC. Le marché américain du travail a donné des signes d’essoufflement, comme en témoignent la progression des taux de chômage et le déclin graduel de la croissance de l’emploi et des salaires. Il est peu probable que la forte croissance économique inquiète la Fed tant que l’inflation ralentit et que le marché du travail se dirige peu à peu vers un meilleur équilibre. Dans la mesure où ces tendances se maintiennent, nous nous attendons à ce que la Fed abaisse les taux d’intérêt en septembre.
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