En réponse aux demandes de la communauté des promoteurs et aux recommandations des analystes du logement, le gouvernement fédéral du Canada a annoncé jeudi qu’il éliminera la TPS sur la construction de nouveaux appartements locatifs. Le nouveau régime fiscal, qui entre en vigueur immédiatement, est considéré comme faisant partie d’une série de mesures incitatives visant à construire plus de logements et à améliorer l’accessibilité du logement au Canada. Alors que les taux d’inoccupation des logements locatifs sont à leur plus bas niveau depuis deux décennies et que le parc de logements locatifs du Canada connaît une grave pénurie, toute mesure visant à stimuler la construction d’appartements locatifs est certainement la bienvenue.
La TPS de 5 % sur la construction de nouveaux logements locatifs (y compris sur la valeur des terrains et les coûts de construction) a découragé les promoteurs de mener des projets d’appartements construits à des fins de location. En fait, les promoteurs ont longtemps préféré construire des appartements en copropriété plutôt que des ensembles de logements locatifs en raison de leur rentabilité plus élevée et de la possibilité de réinvestir le produit de la vente dans des projets de construction ultérieurs. Comme les locataires ne sont pas obligés de payer la TPS de 5 % en plus de leur loyer régulier, les promoteurs se retrouvent généralement à devoir payer la facture fiscale. En revanche, la TPS sur les appartements en copropriété est généralement intégrée au prix d’achat de l’unité, ce qui permet au constructeur de transférer le fardeau fiscal à l’acheteur d’un logement neuf.
Si la suppression de la TPS sur les projets de construction de logements locatifs améliore leur viabilité financière, et, espérons-le, stimule la promotion immobilière, il est peu probable qu’elle fasse baisser les loyers à court terme. Le marché locatif du Canada étant fortement déficitaire, et compte tenu du temps nécessaire à la construction de nouveaux logements, cette mesure ne sera pas une solution miracle. D’autres mesures politiques, à tous les échelons de gouvernement, seront nécessaires pour vraiment faire avancer le dossier de l’offre de logements locatifs et influer sur le loyer. Il faudrait par exemple moderniser les règlements de zonage pour permettre l’aménagement de forte densité, simplifier les prix des permis délivrés pour les nouvelles constructions et s’assurer que les autres droits, taxes et politiques sont conformes à l’objectif général d’expansion du parc de logements locatifs au Canada.
Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale qui fournit des analyses des perspectives macroéconomiques provinciales.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Le lecteur est seul responsable de toute utilisation des renseignements contenus dans le présent document, et ni la Banque Royale du Canada (« RBC »), ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants, employés ou mandataires respectifs ne seront tenus responsables des dommages directs ou indirects découlant de l’utilisation du présent document par le lecteur. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Le présent document peut contenir des déclarations prospectives – au sens de certaines lois sur les valeurs mobilières – qui font l’objet de la mise en garde de RBC concernant les déclarations prospectives. Les paramètres, données et autres renseignements ESG (y compris ceux liés au climat) contenus sur ce site Web sont ou peuvent être fondés sur des hypothèses, des estimations et des jugements. Les mises en garde relatives aux renseignements présentés sur ce Site Web sont exposées dans les sections « Mise en garde concernant les déclarations prospectives » et « Avis important concernant le présent rapport » de notre Rapport climatique le plus récent, accessible sur notre site d’information à l’adresse https://www.rbc.com/notre-impact/rapport-citoyennete-dentreprise-rendement/index.html. Sauf si la loi l’exige, ni RBC ni ses sociétés affiliées ne s’engagent à mettre à jour quelque renseignement que ce soit présenté dans le présent document.