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Budget du Manitoba 2024 : le déficit est réduit de moitié, mais le fardeau de la dette s’alourdit
  • Pour l’exercice 2024-2025, le gouvernement du Manitoba prévoit réduire le déficit de plus de la moitié pour le ramener à 796 millions de dollars.

  • Il s’attend à une hausse substantielle des recettes, de 8,7 %, dont la majeure partie est attribuable aux transferts fédéraux.

  • Les dépenses augmenteront légèrement pour atteindre 24 milliards de dollars (2,8 %), après avoir explosé l’an dernier (7,3 %).

  • Le fardeau de la dette devrait être le plus élevé de l’histoire de la province, atteignant 39,1 % du produit intérieur brut à l’exercice 2025-2026.

Le gouvernement réduit le déficit en 2024-2025 et reporte le retour à l’équilibre budgétaire

Le budget 2024 du Manitoba a soulevé des attentes élevées. Le gouvernement provincial avait promis à la fois d’éliminer le déficit au cours de son premier mandat et de procéder à d’importantes dépenses. Le budget de 2024 établit un plan pour atteindre les deux objectifs, mais il ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre pour faire face aux imprévus.

Le gouvernement prévoit un déficit de 796 millions de dollars pour l’exercice 2024-2025. C’est moins de la moitié du déficit colossal de l’exercice 2023-2024, estimé à 2 milliards de dollars. Une croissance robuste des recettes (8,7 % sur 12 mois), principalement attribuable aux transferts fédéraux, contribuera notablement à la réduction du déficit au cours du prochain exercice. De leur côté, les dépenses devraient continuer d’augmenter au rythme raisonnable de 2,8 %. En gardant cette cadence, le plan budgétaire vise la résorption du déficit à l’horizon 2027-2028.

Par contre, le Manitoba verra le fardeau de sa dette s’alourdir au cours des deux prochains exercices, pour atteindre un nouveau sommet de 39,1 % en 2025-2026.

Les dépenses continuent de monter en raison des nombreux volets du plan

Les dépenses devraient s’établir à 24,1 milliards de dollars pour l’exercice 2024-2025, ce qui représente une augmentation modeste de 2,8 %. L’an dernier, les conventions collectives conclues dans le secteur de la santé et des soins de longue durée avaient entraîné un bond inattendu des dépenses (7,3 %). Cette fois, l’augmentation de 660 millions de dollars sera en grande partie affectée à l’éducation et aux services éducatifs à la petite enfance (283 millions de dollars). Le gouvernement compte couvrir la hausse des coûts de fonctionnement des écoles publiques et diminuer la taille des classes de la maternelle à la troisième année, entre autres initiatives.

L’enveloppe destinée au logement, et à la lutte contre la toxicomanie et l’itinérance sera accrue de 83 millions de dollars, et comprend un nouvel investissement dans le logement social et abordable.

Les soins de santé restent le poste de dépenses le plus important, bien que la hausse substantielle opérée en 2023-2024 fasse en sorte que celle prévue cette année soit relativement modérée en dollars (78 millions de dollars) et en pourcentage (1 %). Les soins de santé recevront 8,2 milliards de dollars pour financer une foule d’initiatives. La plus grosse part du gâteau ira au recrutement et à la formation de nouveau personnel ainsi qu’au passage aux dossiers médicaux électroniques au moyen de nouvelles cartes santé en plastique.

Nouvelles promesses de réformes fiscales et de remboursements de taxe

Cette année encore, le budget fait la part belle aux réformes fiscales. La province a annoncé qu’elle remanierait le remboursement de la taxe scolaire et les crédits d’impôt annexes, en remplaçant le remboursement d’impôt foncier de 50 % et le crédit d’impôt pour études de 350 $ par un crédit fixe de 1 500 $. Cette mesure ne touche pas l’ensemble des ménages : l’impôt foncier sera accru pour les propriétés de grande valeur (850 000 $ et plus), tandis que les propriétés de moins grande valeur (moins de 437 000 $) en seront exemptées. Globalement, ce sont 37 millions de dollars de recettes fiscales supplémentaires qui seront générés.

Le retrait progressif du crédit d’impôt personnel de base pour les personnes dont le revenu net se situe entre 200 000 $ et 400 000 $, l’élimination des commissions sur la taxe de vente et la nouvelle taxe sur les produits de vapotage devraient générer des revenus de 7,1 millions de dollars durant l’exercice 2024-2025.

D’autres réformes fiscales auront cependant pour effet de neutraliser ces nouveaux revenus, notamment la prolongation de trois mois, jusqu’en septembre 2024, de l’exonération de la taxe sur l’essence, le nouveau crédit d’impôt pour la construction de logements locatifs et l’augmentation du crédit d’impôt pour les locataires, entre autres.

Dans l’ensemble, les modifications fiscales prévues au budget de 2024 devraient coûter au gouvernement 55 millions de dollars en recettes perdues au cours du présent exercice.

Comme les années précédentes, la hausse attendue des transferts fédéraux engendrera la majeure partie de l’augmentation des recettes. Grâce à cette hausse qui s’annonce substantielle (17 %), la croissance des recettes s’établira à 8,7 % au cours de l’exercice 2024-2025. Il s’agit du taux le plus élevé en plus de dix ans (hors période de 2021 à 2023, caractérisée par la reprise postpandémie).

La dépendance du Manotiba aux transferts fédéraux soulève des préoccupations, puisqu’ils représentent maintenant 36 % des revenus totaux de la province, un montant qu’on n’avait pas vu depuis 30 ans.

Hausse des investissements dans les infrastructures

Le budget prévoit un plan d’investissement de 16 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, dont 3,2 milliards de dollars durant l’exercice 2024-2025.

Une bonne partie de ces fonds (1,3 milliard de dollars en 2024-2025) est affectée aux bâtiments, à l’équipement et à la technologie, notamment à la conception et la construction d’une nouvelle salle d’urgence pour l’hôpital Victoria.

La province suspend ses efforts de réduction du fardeau de la dette

Le budget de 2024 fait état d’un ratio de la dette nette au PIB de 38,5 % pour l’exercice 2024-2025; c’est beaucoup plus que le ratio de 35 % qui était prévu pour cette année dans le précédent budget. Selon les projections du gouvernement, le fardeau de la dette augmentera à 39,1 % en 2025-2026, un niveau inégalé dans l’histoire de la province, puis diminuera légèrement, pour atteindre 38,3 % à l’exercice 2027-2028.

La trajectoire l’endettement que le Manitoba trace pour les deux prochains exercices nous déçoit, étant donné que la province supporte une dette nette plus élevée que la plupart des autres provinces.

Elle entraînera une hausse du coût du service de la dette, accaparant ainsi des fonds qui auraient pu être dépensés dans des domaines comme les soins de santé et les services sociaux. En fait, le coût du service de la dette dépassait déjà le montant consacré aux familles durant le dernier exercice et l’écart devrait se creuser en 2024-2025.

L’endettement accru réduit la marge de manœuvre du Manitoba en cas d’imprévus.


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