Skip to main content
Budget 2024 de l’Île-du-Prince-Édouard : l’accessibilité financière et les soins de santé demeurent des priorités
  • Le déficit de l’Île-du-Prince-Édouard se maintiendra autour du niveau de l’année précédente (86 millions de dollars) pour l’exercice 2024-2025, aucun plan de retour à l’équilibre n’étant prévu au cours de la période de planification budgétaire.

  • L’augmentation de la croissance des recettes au cours des dernières années du plan budgétaire réduira le déficit d’ici 2026-2027, mais ne l’éliminera pas.

  • En raison de l’afflux continu d’immigrants, les investissements dans les soins de santé et le logement restent une priorité.

  • Le ratio de la dette nette à court terme au PIB devrait s’améliorer par rapport aux prévisions précédentes, mais devrait tout de même atteindre 29,3 % d’ici la fin du plan budgétaire.

Un plan financier qui maintient le cap

Le dernier budget de l’Île-du-Prince-Édouard ne réservait pas beaucoup de surprises cette année. Le déficit budgétaire de la province devrait avoisiner les 86 millions de dollars (niveau essentiellement inchangé par rapport à l’exercice 2023-2024), avant de se réduire pour atteindre 31 millions de dollars en 2026-2027.

La croissance des dépenses publiques devrait baisser pour se normaliser à 4,4 % au cours de l’exercice 2024-2025, et conserver ce rythme pour le reste de la période de prévision, après une hausse démesurée des dépenses l’an dernier. L’augmentation des dépenses dans les soins de santé (8,7 %) et le logement (16 %) devraient constituer une part importante de la hausse des dépenses de fonctionnement, comme dans le budget de l’an dernier.

L’afflux de personnes au sommet de leur carrière ces dernières années a eu un effet remarquable sur le marché du travail de la province, comme en témoigne l’état des résultats de la province, les taux records de croissance de l’emploi se traduisant par une hausse des recettes provenant de l’impôt sur le revenu des particuliers.

L’Île-du-Prince-Édouard prévoit arrimer la croissance des dépenses à la croissance des recettes (4,4 %) au cours de l’exercice en cours, mais la hausse des recettes provinciales au cours des dernières années du plan budgétaire devrait réduire le déficit d’ici 2026-2027 (sans pour autant l’éliminer totalement). Grâce à l’allégement du fardeau de la dette provinciale, le ratio de la dette nette au PIB de la province devrait reprendre une trajectoire descendante à partir de l’exercice 2025-2026, pour atteindre 29,3 % l’année suivante.

Répondre aux besoins d’une population croissante

Les dépenses liées à la santé représentent la plus grande partie du budget de cette année, à savoir 1,1 milliard de dollars, soit environ 90 millions de dollars de plus (hausse de 8,7 %) que les dépenses de santé de l’exercice 2023-2024. Cette augmentation notable s’explique par l’affectation de 10 millions de dollars pour accroître le nombre de maisons médicales pour patients et de 10 millions de dollars de financement supplémentaire pour l’école de médecine de l’île. La province a également prévu de dépenser 7,1 millions de dollars supplémentaires pour soutenir l’augmentation du nombre de médecins et de places en résidence, et 6,2 millions de dollars pour le recrutement de professionnels de la santé.

Dans le cadre des nouvelles mesures pour le logement et l’accessibilité financière, 10 millions de dollars sont consacrés à l’augmentation et au maintien du nombre de logements abordables et 6,7 millions de dollars sont affectés à des remboursements d’impôt (TVH et impôt foncier) pour les constructeurs qui bâtissent de nouveaux immeubles résidentiels à logements multiples.

La province va également mettre en place une nouvelle prestation pour les enfants de l’Île-du-Prince-Édouard à compter de janvier 2025. Ces versements mensuels visant à aider les familles à assumer les coûts liés à l’éducation des enfants devraient représenter 4,4 millions de dollars par année.

Au total, les dépenses liées aux nouveaux programmes opérationnels devraient augmenter de 4,4 %, ce qui correspond à la croissance des recettes.

La croissance démographique stimule les recettes de la province

L’afflux d’immigrants internes devrait maintenir la croissance des recettes à un bon niveau, soit plus de 4 % par an au cours du plan budgétaire. Les modifications du régime fiscal, déjà en cours, se poursuivront à compter de janvier 2025 avec de nouvelles mesures, notamment l’augmentation du montant personnel de base (de 13 500 $ à 14 250 $) ainsi que le relèvement des seuils pour chacune des quatre premières tranches d’imposition. Ces changements apportés au régime fiscal devraient coûter au gouvernement 15 millions de dollars en recettes cédées.

Des investissements dans le logement et les soins de santé

Le budget d’immobilisations de l’Île-du-Prince-Édouard continue de privilégier les investissements dans les soins de santé et le logement pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance (3,9 % en 2023). Le plan d’immobilisations prévoit un investissement 1,3 milliard de dollars sur cinq ans, dont 369 millions de dollars pour l’exercice 2024-2025.

Environ 167 millions de dollars sur cinq ans seront consacrés à la conception et à la construction du projet de campus de santé mentale et de traitement des toxicomanies, et 126 millions de dollars sur cinq ans seront consacrés à l’amélioration des établissements de santé de l’île.

De plus, 176 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans seront consacrés à la construction de 95 logements sociaux supplémentaires, ainsi qu’à l’agrandissement et au remplacement d’écoles.

Le ratio de la dette au PIB augmente après un creux historique

Nous nous attendons à ce que la volatilité du PIB baisse au cours des deux prochaines années à mesure que l’inflation se stabilisera. Néanmoins, le fardeau de la dette de la province devrait d’abord augmenter avant de diminuer. Si le ratio de la dette nette au PIB de la province remonte après avoir atteint son niveau le plus bas en 30 ans, il devrait néanmoins culminer à 29,5 %, mais au cours de l’exercice 2025-2026 (un an plus tard que prévu dans le plan de l’an dernier). Dans son budget de 2024, le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard réaffirme sa volonté de ramener le ratio de la dette nette au PIB à 29,3 % d’ici la fin de la période de planification budgétaire. Cela devrait permettre à la province de s’en tirer relativement bien par rapport aux autres provinces canadiennes.

Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale et fournit des analyses des perspectives macroéconomiques provinciales et des commentaires sur les budgets.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Le lecteur est seul responsable de toute utilisation des renseignements contenus dans le présent document, et ni la Banque Royale du Canada (« RBC »), ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants, employés ou mandataires respectifs ne seront tenus responsables des dommages directs ou indirects découlant de l’utilisation du présent document par le lecteur. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

Le présent document peut contenir des déclarations prospectives – au sens de certaines lois sur les valeurs mobilières – qui font l’objet de la mise en garde de RBC concernant les déclarations prospectives. Les paramètres, données et autres renseignements ESG (y compris ceux liés au climat) contenus sur ce site Web sont ou peuvent être fondés sur des hypothèses, des estimations et des jugements. Les mises en garde relatives aux renseignements présentés sur ce Site Web sont exposées dans les sections « Mise en garde concernant les déclarations prospectives » et « Avis important concernant le présent rapport » de notre Rapport climatique le plus récent, accessible sur notre site d’information à l’adresse https://www.rbc.com/notre-impact/rapport-citoyennete-dentreprise-rendement/index.html. Sauf si la loi l’exige, ni RBC ni ses sociétés affiliées ne s’engagent à mettre à jour quelque renseignement que ce soit présenté dans le présent document.