Les relations commerciales houleuses entre les États-Unis et la Chine a propulsé les minéraux critiques à l’avant-scène. En fait, les terres rares, ces 17 éléments aux propriétés physiques et chimiques qui en font des composantes essentielles à certaines des technologies les plus cruciales au monde, ont été la plus récente arme de l’arsenal commercial de la Chine contre les États-Unis.
Au terme de récentes négociations commerciales avec les États-Unis, la Chine a exprimé sa volonté de revenir sur les restrictions à l’exportation des terres rares qu’elle avait annoncées en avril. Toutefois, cette menace a de nouveau souligné la dépendance collective de l’Occident à l’égard de la Chine. En septembre 2020, la première administration Trump a signé un décret qui insistait sur la dépendance préoccupante du pays à l’égard de la Chine en ce qui concerne les terres rares et a appelé à une augmentation de la production nationale. Même si les tentatives des États-Unis de rapatrier l’offre sont couronnées de succès, leur production ne représentera qu’une fraction de celle de la Chine, ce qui fait de la collaboration internationale, y compris avec le Canada, une exigence absolue.
Sept chiffres illustrent la situation actuelle – et le rôle potentiel du Canada.
67 %
Part de la production minière mondiale de terres rares provenant de la Chine. Si les États-Unis produisent 11 % du total mondial, soit la deuxième plus grande quantité, ils exportent la quasi-totalité de leur production aux fins de transformation. Les États-Unis étaient autrefois le premier producteur mondial de terres rares, mais ils perdent des parts de marché depuis les années 1980, la Chine dominant la production mondiale depuis lors. Le Canada a produit des terres rares par le passé, mais aucune exploitation minière n’y a lieu à l’heure actuelle.

99 %
Part du contrôle chinois sur la séparation et le traitement des terres rares lourdes. Les terres rares lourdes, telles que le terbium, permettent aux aimants de terres rares de fonctionner dans des applications à plus haute température, y compris certaines technologies de défense, sans perte de rendement. La Chine contrôle également 90 % des terres rares légères, y compris le néodyme, qui sont également des composantes clés des aimants. Des pays comme l’Estonie et le Canada disposent ou développent des capacités de séparation et de traitement des terres rares légères et lourdes.
92 %
Part du contrôle chinois dans la fabrication mondiale d’aimants de terres rares. Si les terres rares sont utilisées sous diverses formes (poudres pour le polissage de l’équipement optique, catalyseurs dans le raffinage du pétrole), elles servent également à fabriquer les aimants permanents les plus puissants du monde. Ces aimants sont utilisés dans les technologies à très haut rendement, notamment dans les avions militaires, les sous-marins et les produits électroniques, et sont difficiles à remplacer.
16
Nombre d’entités américaines vers lesquelles les exportations de terres rares ont été interdites par la Chine en avril, tandis que les tensions commerciales s’intensifiaient entre les deux pays. Quinze de ces entités étaient liées à la fabrication de technologies de défense.
439 millions de dollars US
Montant dépensé par le ministère américain de la Défense depuis 2020 pour renforcer sa chaîne logistique nationale en terres rares.
22 millions de dollars
Ce que les États-Unis ont investi dans les entreprises canadiennes de traitement des terres rares depuis 2023. Le Canada est considéré comme une « source nationale » de minéraux critiques en vertu de la Defense Production Act (DPA) des États-Unis sur la production de défense, de sorte que les entreprises canadiennes peuvent bénéficier d’investissements en vertu du Titre III de la DPA.
12
Projets de terres rares au Canada actuellement en phase d’exploration, d’estimation des ressources ou d’évaluation économique préliminaire. Il existe également trois installations de séparation et de traitement et deux usines de recyclage des terres rares. Pour tirer parti de cette occasion, quelques éléments pourraient accélérer les choses. 1/ Investissements publics : Le financement provincial en Saskatchewan, par exemple, a permis de rapprocher les installations de traitement des terres rares de la commercialité. Le soutien des pouvoirs publics pourrait également contribuer à accélérer les projets. 2/ Assurer l’écoulement des produits de terres rares : Comme le mentionne Le nouveau grand jeu, des décennies de politique industrielle et de percées technologiques ciblées ont laissé les fabricants occidentaux en concurrence avec des produits moins coûteux tout en étant assujettis à des normes environnementales plus strictes. La garantie d’un écoulement à des prix concurrentiels pourrait aider le secteur canadien des terres rares à s’implanter.
Vivan Sorab est premier directeur, Technologie propre, Institut d’action climatique RBC
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