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Le grand virage du Canada

Le Forum des politiques publiques, l’un des principaux groupes de réflexion au Canada, tient chaque année un Sommet sur la croissance, qui aborde généralement des enjeux de taille.

L’édition 2025, qui a eu lieu à Toronto, a porté sur ce que j’appellerais « le grand virage », et sur les moyens de favoriser l’indépendance et la résilience de notre économie. Celle-ci a été marquée par des conversations passionnantes au sujet de l’investissement, de la participation des Autochtones et de l’adoption de l’intelligence artificielle, pour ne citer que quelques exemples.

Voici certaines questions que j’ai retenues :

1. Faut-il regagner la confiance des investisseurs ?

Il semble que oui. Dans bon nombre de conversations à ce sujet, le Canada paraît extraordinaire aux yeux du monde. Si la rhétorique est facile, le crédit est plus coûteux. Gardez un œil sur la façon dont le prix de l’argent sera fixé au Canada dans les prochains mois.

2. Est-il possible d’accroître notre concurrence tout en réduisant notre dépendance à l’égard des États-Unis ?

Les États-Unis semblent être le principal moteur de la concurrence, que ce soit de façon directe ou indirecte. Et les options de rechange se font rares. Il est peu probable que les entreprises européennes apportent beaucoup de dynamisme aux marchés canadiens, et les nouveaux venus chinois ne sont probablement pas une option. Notre nouvelle concurrence doit peut-être venir davantage de l’intérieur.

3. Les gouvernements peuvent-ils jouer un rôle plus actif dans l’économie sans la mettre à mal ?

Nous avons connu des résultats mitigés au cours des dernières décennies. Néanmoins, nous allons probablement donner une nouvelle chance aux entreprises publiques, que ce soit pour construire des logements ou pour étendre le réseau d’oléoducs.

4. Qu’est-ce que l’« intérêt national » ?

Bon nombre de ces investissements publics seront réalisés au nom d’un intérêt national mal défini. Nous sommes une nation composée de diverses régions. Les intérêts peuvent donc différer de l’une à l’autre.

5. Pourquoi les Canadiens fuient-ils le risque ?

J’ai été sidérée par le nombre de conversations qui ont évité le risque. Nous sommes le seul pays à réclamer à cor et à cri une réduction des risques, comme si le rôle principal du gouvernement consistait à assumer les risques du secteur privé et des particuliers.

6. Comment développer l’Arctique sans le compromettre ?

Lors du Sommet, plusieurs voix importantes du Nord ont évoqué la nécessité de ne pas militariser le Nord comme cela a été fait dans les années 1950 et 1960. Elles souhaitent défendre le Canada par des moyens terrestres et aériens, mais pas à n’importe quel prix, particulièrement pour leur culture.

7. Dans quelle mesure voulons-nous exclure la Chine ?

Si nous réduisons notre dépendance à l’égard des États-Unis, nous devrons nous tourner vers de nouveaux marchés et de nouvelles sources de capitaux. L’Europe, à elle seule, ne suffira pas. Oui, il existe un tas de possibilités. Le monde est vaste ! Cela dit, c’est avec la Chine que nous devons développer une relation plus claire, car elle représente notre plus grande opportunité.

8. Comment trouver un équilibre entre les ambitions économiques et les engagements climatiques, et les attentes mondiales à l’égard de cet enjeu ?

Tout ce qui concerne Trump nous accapare tellement que nous semblons oublier que le reste du monde a une tout autre réalité. En effet, le climat demeure un enjeu primordial du Japon à l’Allemagne, les marchés que nous voulons maintenant conquérir, et nous devrons nous assurer d’être en adéquation avec eux.

9. Comment harmoniser notre devoir de consulter les communautés autochtones avec notre ambition d’aller plus vite ?

Il n’y aura peut-être jamais de formule toute faite pour la consultation et le consentement qui en découle. Toutefois, nous pourrons peut-être établir des normes qui seront largement acceptées. Les mots d’ordre ? Rapidité et certitude.

10. Comment mettre en commun les capitaux institutionnels pour des projets d’envergure ?

Nous pouvons continuer à laisser les forces du marché déterminer les financements, avec divers soutiens et incitatifs du gouvernement. Je ne crois pas que le Canada disposera un jour d’un fonds souverain. Ou le ferons-nous ? En revanche, pouvons-nous opter pour des véhicules de placement publics et privés qui pourraient s’inspirer du modèle québécois ?

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