On le sait, les dernières années ont été difficiles pour le secteur des technologies. Mais celui-ci a la particularité de faire fi des difficultés pour voir les possibilités engendrées par l’innovation.
Malgré les défis à venir, la perspective d’une reprise portée par la rigueur budgétaire et les priorités stratégiques soulève un regain d’optimisme, en faisant miroiter la promesse d’une prospérité à long terme des entreprises.
C’est dans cet esprit que s’est tenue à Los Angeles la Conférence des sociétés fermées du secteur des technologies de RBC Marchés des Capitaux, qui, chaque année, rassemble des fondateurs d’entreprises et des investisseurs pour parler des idées, des risques et des occasions liés au secteur des technologies.
Voici ce ressort de la conférence sur les perspectives de la technologie :
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Maintien prolongé du statut de société fermée : Malgré la montée en flèche de certains titres du secteur des technologies, les entreprises fermées semblent vouloir éviter le marché boursier pendant encore quelque temps.
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Le prochain boom : Il pourrait survenir dans des activités requérant peu de programmation, voire aucune. Beaucoup de jeunes entreprises montrent que la méthode glisser-déplacer peut remplacer la programmation à l’ancienne et se préparent à des changements encore plus grands dans l’écriture de logiciels, grâce à la conversion de voix ou d’images en programmes.
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Navigation dans les données : Les données sont l’élément de base des réseaux numériques à l’ère hyperconnectée de l’IA. De nombreuses organisations ont compris qu’elles ne peuvent pas dépendre d’un seul nuage. De toute façon, les organismes de réglementation le leur interdisent. Par conséquent, une formidable occasion s’offre aux entreprises de technologie qui nous permettront de nous y retrouver dans les multiples nuages et savoir où vont nos données.
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Cyberdéfense : Les cybermenaces augmentent de façon exponentielle et l’évolution de la cybercriminalité et des armes propulsées par l’IA est devenue extrêmement difficile à suivre. Toutefois, l’IA générative peut aussi contribuer à renforcer la sécurité des entreprises, des gouvernements et de chacun de nous. Cette activité déjà importante prend de l’expansion.
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La prochaine frontière de l’IA : Tout est question de stratégie, car ce sont les solutions et non les problèmes qui se trouvent au cœur des stratégies. Il faut bien l’admettre, l’IA générative est trop utilisée pour résoudre des problèmes plutôt que pour accélérer l’exécution de stratégies et créer des solutions dont tout le monde peut profiter.
John Stackhouse anime cet épisode du balado Les innovateurs en direct de Los Angeles. Il s’entretient avec Sachin Dev Dugal, facilitateur en chef à Builder AI, désignée comme l’une des trois entreprises les plus innovatrices au monde dans le domaine de l’IA, aux côtés d’Open AI et de DeepMind. Builder AI utilise des logiciels personnalisables exigeant peu de programmation pour fournir des applications souples et sur mesure aussi rapidement et au même prix que les produits standards. Son but : rendre le développement de logiciels aussi facile que de commander une pizza.

La Silicon Valley et d’autres centres technologiques sont optimistes et on peut observer un regain de confiance sur les marchés, qui anticipent des baisses de taux jusqu’en 2025. En attendant, de nombreux dirigeants et investisseurs pourraient continuer de donner la priorité à la gestion de la trésorerie et des coûts, à la mise à l’épreuve de leurs modèles d’affaires, en particulier dans le domaine de l’IA, et au maintien de relations solides avec des investisseurs patients.
Pour ceux qui gardent le cap sur leur stratégie, maintiennent des structures opérationnelles allégées et restent axés sur les résultats, l’avenir s’annonce radieux.
Pour lire l’article « The Roaring ’20s are back, thanks to seven stock, two letters and one central bank » de John Stackhouse, cliquez ici.
Interlocuteur 1 [00:00:01] Bonjour. Mon nom est John. Je me trouve ici à Los Angeles, où il fait 72 °F et où le ciel est ensoleillé. En vérité, on dirait pratiquement que telles sont les conditions qui prévalent quotidiennement ici au printemps. Je suis ici pour participer à la Conférence des Sociétés fermées, Technologie, RBC Marchés des Capitaux. Il s’agit d’une rencontre annuelle de fondateurs et d’investisseurs dans le domaine de la technologie qui se réunissent pour examiner attentivement les idées, les risques et les possibilités qu’offre le domaine de la technologie. Si vous suivez le balado Les innovateurs, on ne peut dire que les dernières années ont été marquées par des conditions ensoleillées et de 72 °F. C’est à tout le moins le cas du domaine de la technologie. Sur les derniers 12 mois, l’indice Nasdaq qui est fortement axé sur le secteur de la technologie n’a pas progressé, tandis que le S&P 500 est en hausse de 25 %. Cependant, l’un des aspects que j’adore au sujet de la technologie est sa capacité de faire porter son regard au-delà de ce qui est susceptible d’obscurcir l’avenir, un peu comme ce serait le cas des nuages dans le ciel, pour y découvrir des possibilités éventuelles. Et tel est indiscutablement l’esprit qui a marqué cette conférence. Si nous y avons traité d’une multiplicité de thèmes, voici cinq conclusions dont j’en ai tiré. La première est : les sociétés vont demeurer fermées encore un certain temps. Ces propos ont été répétés à de très nombreuses reprises. Malgré l’embellie de certains titres technologiques, persiste le sentiment que les sociétés fermées dans le domaine de la technologie éviteront quelque temps encore de se tourner vers le marché boursier. Ce marché est trop volatile, en plus d’être contraignant sur le plan de la conformité et d’être trop solidement axé sur les bénéfices. Et au vu de l’abondance de capitaux privés, ce recours aux marchés boursiers ne s’avère pas aussi nécessaire qu’il le fut jadis. Cela ne signifie pas pour autant que le potentiel n’est pas formidable. En effet, un gestionnaire de fonds nous a dit que cette année lui rappelait beaucoup le début des années 2000, alors que pointait à l’horizon une période de hausse qui a duré sept ans. Il se pourrait fort bien qu’une partie de ce prochain boum technologique soit imputable au développement de logiciels sans code ou faisant appel à une programmation schématisée, ce qui constitue la deuxième conclusion que j’ai tirée de la conférence. Une multitude d’entreprises en démarrage démontrent ce que l’approche de type glisser-déplacer peut permettre de faire pour remplacer l’approche traditionnelle en matière de programmation. Et il faut s’attendre à des transformations encore plus marquées dans le domaine du logiciel, avec la venue des modalités de la programmation à partir de la voix ou d’une image. Et pour ce faire devront se multiplier les opérations de navigation des données, ce qui constitue ma troisième conclusion. La navigation des données s’entend de ce que l’on pourrait qualifier de la « plomberie » des réseaux numériques. À cette ère hyperconnectée de l’intelligence artificielle (IA), de nombreuses organisations réalisent désormais qu’elles ne peuvent être liées qu’à une seule solution infonuagique. Comme les organismes responsables de la réglementation ne les laisseront pas agir de la sorte, s’offre une formidable occasion aux entreprises technologiques qui nous aident à gérer les nuages multiples afin de suivre la trace de nos données. Et cette réalité est assortie d’une vague de nouveaux risques, ce qui nous mène à ma quatrième conclusion. La cyberdéfense constitue la nouvelle frontière en matière d’investissement en technologie, ce qui est tout à la fois une nouveauté et ne l’est pas. En effet, les cybermenaces connaissent une croissance exponentielle dans un monde axé sur l’IA et rares sont ceux d’entre nous qui sont en mesure de maintenir le rythme imposé par les cybercriminels et leurs armes faisant appel à l’IA. Mais vous savez quoi ? Nous pouvons également compter sur l’IA générative, laquelle aide les entreprises, les gouvernements et, ma foi, tout le monde à demeurer en sécurité. Il s’agit là d’un domaine extrêmement important qui ne cesse de croître. Ma cinquième et dernière grande conclusion tient au fait que la prochaine frontière en ce qui concerne l’IA tient à la stratégie, puisque la stratégie s’intéresse aux solutions et non aux problèmes. Pour être bien franc, l’IA générative s’est dans une trop large mesure préoccupée de trouver des problèmes à résoudre plutôt que d’accélérer l’élaboration de stratégies et de solutions libératrices pour nous tous. Vous pourrez en apprendre plus sur les conclusions que je tire sur le sujet de la technologie en faisant une recherche avec les mots clés « RBC » et « Leadership avisé », ou en consultant ma page LinkedIn. L’un des plus ardents défenseurs de cette dernière idée mettant en cause l’IA comme vecteur de croissance est Sachin Dev Duggal, qui est notre invité vedette dans le cadre de cet épisode. Sachin est chef de la direction et fondateur de la société Builder.ai. Il s’agit d’une plateforme alimentée par l’IA qui a recours à des logiciels personnalisables et à l’approche à programmation schématisée pour élaborer des applications souples et taillées sur mesure aussi rapidement que le serait un produit commercial et ce, à un coût comparable. En 2023, la société Builder.ai fut nommée parmi les trois entreprises les plus innovantes dans le domaine de l’IA du monde, avec… roulement de tambour… Open AI et DeepMind. Amorçons donc sans plus attendre cette conversation, puisqu’elle saura, j’en suis sûr, capter votre attention. Vous écoutez Les innovateurs, un balado de RBC. Mon nom est John Stackhouse. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à la Conférence des Sociétés fermées, Technologie, RBC Marchés des Capitaux à Los Angeles. Mon nom est John Stackhouse et j’ai le plaisir de me retrouver en compagnie de Sachin Dev Duggal, qui est fondateur et chef de la direction de la société Builder.ai. Il porte également un autre titre, soit celui de sorcier informatique principal. Nous reviendrons sur cela dans quelques instants. Sachin est un créateur d’entreprises en série. Il a entamé sa carrière à l’âge de 14 ans, alors qu’il s’affairait à assembler des PC. Il s’est ensuite rapidement intéressé à d’autres aspects de la technologie. Avant l’âge de 17 ans, il avait déjà entrepris d’élaborer l’un des premiers systèmes automatiques d’opérations d’arbitrage sur devises pour la Deutsche Bank. Sachin a ensuite lancé la société Builder.ai en 2016. Il avait un objectif simple, soit simplifier la vie des utilisateurs de tous les jours et faire en sorte que l’on puisse aussi facilement créer des logiciels que commander de la pizza… Sachin, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au balado Les innovateurs.
Interlocuteur 2 [00:04:40] Merci beaucoup de m’avoir invité.
Interlocuteur 1 [00:04:41] Commençons par votre histoire, Sachin. D’où vient votre intérêt pour la technologie ?
Interlocuteur 2 [00:04:46] En fait, c’est très amusant. Lorsque j’étais enfant, en vérité, je ne m’intéressais nullement à la technologie ou aux ordinateurs. Mon désir était de jouer au tennis. Et il se trouve que j’ai brisé l’ordinateur de ma mère et qu’elle m’avait alors ordonné de le réparer, à défaut de quoi… J’ai donc dû commencer à lire un livre pour parvenir à comprendre comment programmer en DOS. Et je dois dire que je me suis vraiment passionné pour cela. Je suis donc parvenu à remanier le menu DOS de telle sorte que le système puisse recommencer à fonctionner. Et le reste s’en est suivi. Lors de mon anniversaire suivant, je dis à ma mère que je souhaitais obtenir un PC. Et elle me répondit alors, en me demandant si je me rappelais de ce qui était arrivé lorsque j’avais touché un tel appareil pour la dernière fois. Et je lui avais alors répondu non, mais que je souhaitais plutôt en construire un. Elle me répondit qu’il s’agissait là vraiment d’une très mauvaise idée. En définitive, je suis parvenu à construire cet ordinateur et je me suis dit que ce n’était pas si difficile, de telle sorte que je me suis mis à assembler des ordinateurs. Mon premier client fut mon professeur de design et, en fait, dans son cas, je me suis contenté d’arranger son ordinateur portable, ce pour quoi il m’a tout de même payé. Voilà qui fut donc une expérience fort enrichissante. Vous savez, Michael avait entretemps entrepris de lancer la société Dell et l’assemblage d’ordinateurs personnels était de moins en moins rentable. J’ai donc commencé à écrire des programmes et à apprendre à écrire des logiciels. Et je suppose que tout le reste s’en est suivi.
Interlocuteur 1 [00:05:40] Ainsi donc, si nos mères peuvent être d’excellentes enseignantes, l’échec est également un formidable vecteur d’apprentissage. Vous avez connu quelques échecs au tout début de votre carrière. Et il me semble par ailleurs que ces échecs vous ont aidé à accomplir le travail que vous faites aujourd’hui. Auriez-vous l’obligeance de nous en dire un peu plus de ce que vous avez appris de tout cela.
Interlocuteur 2 [00:05:51] La première leçon est que les choses doivent se dérouler à une vitesse qui s’impose pratiquement d’elle-même. Lorsqu’on ne respecte pas cette loi de la physique, les choses ne fonctionnent pas. Voilà qui fut pour moi une formidable leçon dans le cadre de mon cheminement d’apprentissage puisque j’étais en vérité un adolescent extrêmement impatient pour qui tout devait déjà avoir été réalisé la veille, qui ne parvenait pas à comprendre pourquoi il fallait toujours du temps pour accomplir quoi que ce soit, et qui avait vraiment un problème sur le plan de la perception des choses. En effet, comme c’est le cas du vin, il faut du temps pour certaines choses, comme le vin a besoin de temps pour fermenter. La deuxième leçon tient à l’importance de s’entourer des bonnes personnes. Lorsqu’on a 21 ou 22 ans, on n’est pas vraiment en mesure de distinguer les bonnes des mauvaises personnes, et on a naturellement tendance à croire que chaque personne est intrinsèquement bonne. Il m’arrive toujours d’avoir des discussions sans me méfier du tout lorsque je rencontre des gens pour la première fois. Cependant, je me montre un peu plus prudent quant à ce à quoi je dois porter attention. Par ailleurs, et ceci constitue probablement la leçon la plus difficile à apprendre, est qu’il importe de célébrer les échecs et ce qui n’a pas produit les résultats escomptés. Vous savez, pendant de nombreuses années, je me contentais de faire un état de la situation. Quelque chose n’avait pas fonctionné, nous disposions d’une solution de rechange et nous poursuivions notre chemin. Et cela s’explique du fait que j’avais déjà entrepris la partie suivante de ma vie. Lorsque ces situations sont survenues, j’étais assez jeune et je ne savais pas très bien comment expliquer les choses. En vérité, comment dirais-je, je me suis trompé ou cette situation s’est produite, ou cette situation a échoué car, dans une certaine mesure, c’est un peu comme si, dans mon esprit, j’avais déjà tourné la page et que j’avais l’impression qu’on me regarderait différemment si je me demandais ce qu’il serait advenu si la situation n’avait pas fonctionné. J’avais été confronté à un problème, et je ne savais pas comment l’expliquer. Je suppose que je me sens aujourd’hui beaucoup plus à l’aise parce que nous avons créé une formidable entreprise avec Builder.ai, et je ne souhaite absolument pas qu’on puisse laisser entendre que, comment dirais-je, nous n’avons pas dû surmonter des problèmes et n’avons pas eu de difficulté, parce que je ne pense pas qu’en agissant de la sorte je me montrerais juste envers l’entrepreneur qui se retrouve dans la même situation que celle qui était la mienne il y a 20 ans, pour lui permettre d’acquérir une certaine confiance.
Interlocuteur 1 [00:07:18] Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur Builder.ai et sur ce que vous tentez de créer ?
Interlocuteur 2 [00:07:20] Pour moi, c’est toujours l’essence même du problème qui est particulièrement intéressante, si vous voyez ce que je veux dire. Et dans ce cas-ci, je me trouvais à San Francisco. Je tentais de concevoir une application de partage de photos. Avec une dorsale extrêmement robuste ; je m’efforçais de trouver des développeurs de modules frontaux, je me butais à des difficultés, je tentais malgré tout d’y parvenir pour ensuite prendre conscience de la difficulté de cette entreprise. Telle est en quelque sorte l’origine de ma démarche. J’ai alors commencé à découvrir qu’un nombre sans cesse croissant de gens s’efforçaient de créer des entreprises dans le domaine du logiciel ou tentaient de devenir des entrepreneurs dans ce domaine et se butaient à des difficultés tout à fait similaires. Et un jour, je pense que j’ai pris conscience du fait que, si nous faisons porter notre regard sur une période suffisamment longue, il n’y aurait un jour plus d’entreprises traditionnelles. Tout sera fondé sur des logiciels ou sera développé à l’aide de logiciels. Et si tel est le cas, 95 % des gens qui exploitent des entreprises, des services, qui mettent de l’avant des idées, qui gèrent de grandes sociétés, se retrouvent en situation fâcheuse puisqu’ils n’ont pas de base technique et qu’ils ne sont pas des gestionnaires de produits. Malgré tout, ils doivent être en mesure de se servir de logiciels et d’élaborer des logiciels pour développer leur plein potentiel. Et c’est véritablement cela qui nous a lancés. En vérité, la genèse fut relativement élémentaire. Nous nous sommes dit que partout à travers le monde des logiciels allaient être conçus et que la majorité des gens ne savaient pas comment s’y prendre. Lorsqu’on jette un coup d’œil à ce qui est créé, on constate que les produits sont plutôt similaires. Mais que veut-on dire par « plutôt similaire » ? Nous faisons référence aux composantes ou aux caractéristiques que l’on retrouve dans la plupart des applications logicielles. Elles sont identiques. Quatre-vingts pour cent des fonctions de la plupart des applications sont identiques. Qu’il suffise de jeter un coup d’œil aux téléphones et aux applications dont nous disposons. Vous voyez ce que je veux dire ? Je suis sûr que vous avez déjà vu un écran d’ouverture de session ou de profil, un écran de carte, un système de paiement ou un tableau. En fait, toutes ces fonctionnalités sont similaires. Ainsi, par exemple, je ne comprends toujours pas pourquoi des milliers de gens à travers le monde s’efforcent aujourd’hui de créer une fonction d’ouverture de session. Cette fonction demeure identique aux mille dernières fonctions de ce genre. Nous nous sommes donc dit que tout cela rappelait l’exemple des Lego. Comme vous le savez, j’ai deux enfants. Ils jouent beaucoup avec les Lego et chacun sait qu’il est possible de se servir des mêmes blocs de Lego pour créer des choses différentes. Nous nous sommes donc demandé pourquoi nous n’aurions pas recours à l’IA pour assembler ces blocs de Lego et les organiser. Et en vérité, pour nous, le rêve tient à la rapidité à laquelle nous pouvons parvenir à… ce qui constitue pour nous un seuil de 77 applications par heure, soit un million d’applications par année, ce qui ne représente que 1 % de l’ensemble des nouvelles entreprises créées tous les ans. Et de cette façon, je pense que nous avons accompli un petit pas en avant pour permettre aux entrepreneurs, quelle qu’en soit la taille, de même qu’aux entreprises de toutes tailles et aux professionnels de tous les domaines, d’être en mesure de développer leur plein potentiel.
Interlocuteur 1 [00:09:23] Nous allons revenir au modèle d’affaires, mais dites-nous-en tout d’abord un peu plus sur votre titre de sorcier informatique principal.
Interlocuteur 2 [00:09:26] En fait, il faut remonter à mes premières années. Quand j’étais jeune, j’étais très passionné. Je suis devenu chef de la direction et en quelque sorte une version encore plus effrontée de ce que j’étais plus jeune. Et je me suis rendu compte qu’en fait je n’avais aucune expérience. Le deuxième facteur tient au fait que le titre a un poids énorme. Il ne s’agit pas ici vraiment d’un poids pour moi, mais d’un poids lorsque je m’adresse à d’autres personnes. Le titre est trop sérieux. Il fait en sorte qu’il n’est pas toujours en mesure de découvrir certaines choses. Mais je dirais que le troisième aspect, si je réfléchis vraiment à ce en quoi consiste mon travail, c’est de contribuer à faire en sorte qu’une certaine magie puisse opérer. Qu’il s’agisse d’une magie mettant en cause diverses équipes, un produit, qu’il s’agisse d’aider des clients à découvrir leur plein potentiel, ce qui peut en soit également présenter un certain caractère magique, tout cela explique cette référence à la magie et ce terme de magicien informatique ou de sorcier informatique. Sans compter le fait que cela me donne un objectif à atteindre. Je deviendrai un jour un bon chef de la direction et je porterai alors pleinement ce titre.
Interlocuteur 1 [00:10:08] Ainsi donc, le fait d’aider vos clients à comprendre ou à trouver les mystères que recèlent certaines possibilités économiques et commerciales constitue en l’espèce un défi important dans le domaine de l’IA. Comment vous y prenez-vous à cet égard ?
Interlocuteur 2 [00:10:17] Peut-être le préambule à cette question consiste-t-il à se demander vraiment où nous en sommes dans le cycle du battage médiatique. Si vous vous rappelez de Real Player, ce logiciel permettait jadis de prendre en charge la lecture en continu de vidéos. Il vous suffisait d’appuyer sur le bouton « Play », d’attendre 10 minutes ou 20 minutes, pour finalement obtenir un extrait de 30 secondes. Combien d’entre vous êtes aujourd’hui clients de Netflix, de Hulu ou d’Apple TV ? Et qu’est devenu Real Player ? Combien d’entre vous disposez-vous aujourd’hui d’un modem commuté, hormis ceux qui ont été rangés dans une armoire ou se retrouvent dans un musée ? Bien. En fait, vous n’en avez pas. Et cela nous ramène au point que j’aimerais souligner lorsque nous nous trouvons à une étape si précoce de la technologie. Mais cette situation est plutôt intéressante puisqu’on se retrouve en face d’une technologie qui en est encore à ses premiers balbutiements et qui présente un incroyable potentiel de perturbation. La question consiste donc à se demander pourquoi tout le monde s’énerve-t-il tant. Nous connaissons cette technologie depuis environ une décennie. Qu’est-ce qui a changé ? Ce qui a changé tient à la conception ou au design, aux aspects dont en vérité personne ne parlait. Aujourd’hui, nous disposons des systèmes logiciels les plus complexes et ils ressemblent à WhatsApp. De sorte que les modifications sur le plan de la conception ont soudainement fait en sorte que chacun a réagi ; dans le métro, on entend aujourd’hui parler de grands modèles de langage. Ce sujet est sur toutes les lèvres à travers le monde. Dans chaque salle de conférences, chaque chef de la direction se demande dans bien des cas où se trouve leur stratégie en matière d’IA. Où se trouve notre stratégie en matière d’IA générative. Et malgré tout, ils n’ont pas encore découvert tous les cas d’utilisation. De nombreux projets pilotes ne passent pas encore à l’étape de la production. Et pour moi, en vérité, cette situation s’explique du fait du dernier volet. Qui porte sur ce qu’est véritablement l’IA. Car, à n’en pas douter, l’IA n’est pas simplement générative. Si l’IA s’emploie à certains égards à véritablement reproduire l’intelligence humaine, s’offrent fondamentalement à nous trois façons de voir les choses. Je suis certain que plusieurs d’entre vous nagiez lorsque vous étiez enfant. Si vous pouvez vous représenter cette image dans votre esprit, cette vidéo qui défile dans votre esprit, il faut savoir, incidemment, que ce n’est pas vous qui générez cette vidéo, mais qu’il s’agit plutôt d’une vidéo réelle. En vérité, vous l’extrayez de votre mémoire. Il s’agit ici d’un graphe de connaissances. Si je vous demandais de m’aider à compléter ma phrase en vous demandant ce que vous pensez que je suis sur le point de… Vous voyez ce que je veux dire ? Peut-être auriez-vous dit : « faire ». Vous aurez fort probablement pu faire intervenir un million d’autres combinaisons de termes, mais par déduction vous avez retenu les verbes « dire » ou « faire ». Voilà qui évoque les réseaux neuronaux d’inférence. Et par la suite, si nous nous disons que nous allons écrire ce poème portant sur nous, à titre d’entité connue. Alors, nous adoptons une démarche générative. Mais en fait, pour que nous puissions intervenir en ce sens, tous ces autres systèmes ont dû se mettre en place. Et il me semble que tel est ce que découvrent les chefs de la direction et les entreprises. Lorsque je les rencontre, je constate qu’ils prennent conscience du fait qu’ils doivent en vérité être très spécifiques à l’égard du problème qu’ils tentent de résoudre. Vous savez, l’IA qui est aujourd’hui à notre portée offre d’excellents résultats sur le plan de l’élimination des aspects relatifs à la variance humaine. Elle est très bonne sur le plan de l’élimination des tâches. Elle n’entraîne pas d’élimination d’emplois. Elle permet à chacun de progresser sur le plan hiérarchique. Et l’analogie que je préfère renvoie à la cape qu’arborent les humains pour leur conférer des capacités superhumaines.
Interlocuteur 1 [00:12:46] J’ai l’occasion de parler à de nombreux chefs de la direction, y compris au sujet de l’IA. Et je constate que les chefs de la direction qui connaissent le plus de succès estiment qu’elle représente une occasion de croissance. L’enjeu ne tient pas à l’efficacité. Ils souhaitent rehausser la productivité et, surtout, la valeur par employé par heure travaillée. Ce qui revient aux notions d’aptitude et d’amélioration des aptitudes. Vous venez d’évoquer le fait d’aider chacun à progresser, en l’aidant à devenir excellent alors qu’il est actuellement bon. Peut-être cela tient-il de la cape de superhéros que vous mettez sur leurs épaules. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les aspects pratiques de tout cela dans une entreprise réelle et dans un contexte économique bien tangible ?
Interlocuteur 2 [00:13:14] De manière générale, qu’est-ce qui intéresse le plus les entreprises ? Comment puis-je proposer une meilleure expérience client à l’égard de ce que je vends ? Comment puis-je mettre de l’avant une expérience client enrichie lorsque j’offre un service et comment puis-je m’assurer d’avoir optimisé ma base de coût de telle sorte que je puisse bénéficier du levier approprié pour être en mesure de me développer ? Et c’est à cet égard que l’IA devient extrêmement puissante. Prenons, si vous le voulez bien, le cas d’un centre d’appels. Nous pensons fréquemment que, dans un contexte de centre d’appels, toutes les conversations sont uniques. Tel n’est cependant pas le cas. Il me vient à l’esprit ma propre expérience en ce qui concerne les points de données relativement bruts : nous avons posé un trop grand nombre de questions au sujet des clients l’an dernier, mais seulement 1 200 d’entre elles étaient uniques. Les autres étaient identiques, bien qu’elles aient été posées différemment. Voilà qui vous en dit beaucoup sur le fait que les conversations qu’a la marque avec ses clients ne sont pas si uniques que cela. En vérité, vous pouvez intervenir de manière relativement contrôlée. Et si vous disposiez d’un outil d’IA qui pourrait permettre à un agent de connaître d’entrée de jeu du succès sans qu’il ait à suivre une formation de trois mois, cela serait tout à fait intéressant. Et qu’en est-il de l’expérience client ? Voici un exemple auquel j’ai vraiment été confronté avec un client la semaine dernière. Ce client m’a expliqué que son centre d’appels était surchargé. Ces appels provenaient de personnes mal informées qui souhaitaient faire l’achat d’une bague de fiançailles. Et les employés de mon client perdaient leur temps à répondre aux mêmes questions. Qu’en serait-il si nous pouvions véritablement avoir avec ces clients une conversation virtuelle grâce à un outil d’IA et leur demandions, par exemple, ce qu’aime l’élue de leur cœur ? Est-elle du type sportif ? Est-elle du genre à aimer se promener à Beverly Hills en portant des vêtements griffés Chanel ? Quelle est en vérité sa raison d’être ? Ensuite, fort de cette information, vous pourriez entreprendre de formuler des suggestions quant au type de bijoux qu’elle pourrait aimer. Voici le type de style qui pourrait lui plaire. Vous pourriez également générer une réponse en faisant référence à divers éléments pour produire un résultat éventuel. De sorte que vous connaîtriez alors une expérience harmonieuse, intéressante en vue de faire l’achat de quelque chose, alors que cette opération aurait autrement été entièrement manuelle et aurait nécessité de votre part que vous multipliiez les échanges plus ou moins révélateurs. Et le processus d’achat était en vérité très complexe.
Interlocuteur 1 [00:14:51] Et quel est le rôle de Builder.ai dans ce contexte ?
Interlocuteur 2 [00:14:55] Nous aidons nos clients à mettre en place cette solution intégrée. Ainsi donc, que nous ayons recours à Natasha à titre de plateforme conversationnelle, que l’objectif soit de vous permettre d’intégrer vos informations de base et vos données, en tenant pour acquis que 90 % des échanges présentent dans les faits un caractère répétitif et que seulement 7 % de ces échanges présentent pour leur part un caractère tout à fait unique. La démarche consiste donc à cerner plus précisément ce en quoi consiste ces 7 % puis à créer les systèmes logiciels. L’expérience pourrait être du type conversationnel. Elle pourrait concerner un centre d’appels. Elle pourrait concerner une application mobile ou sur le Web. En vérité, notre travail est très simple. Notre mission consiste à aider les gens à créer des logiciels et à envisager cette tâche d’une manière qui prévoie des passerelles entre la voix et le logiciel, voire entre le texte et le logiciel, de telle sorte que vous n’ayez à vous soucier d’aucun aspect intermédiaire, pour autant que vous puissiez répondre à des questions et décrire ce que vous avez en tête. Vous pouvez alors créer ce logiciel.
Interlocuteur 1 [00:15:44] Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce que signifie cette référence à la passerelle entre la voix et le logiciel ou le texte et le logiciel ?
Interlocuteur 2 [00:15:48] Absolument. Aujourd’hui, nous retrouvons dans l’industrie beaucoup d’outils destinés aux développeurs. Cognition, Vercel, GitHub Copilot. Tous ces outils ont pour objectif de permettre aux développeurs de programmer, d’élaborer ou d’écrire des programmes plus efficacement et plus rapidement. De sorte que l’on observe des progrès sur le plan du rendement de l’ordre de 30 %, 40 % ou 50 % au niveau des développeurs. Cependant, écrire un programme n’est pas synonyme de développer un logiciel. Interviennent en effet de nombreuses autres composantes, comme sur le plan de la conception. Et d’autres aspects. Par exemple, il faut se demander quelles sont les fonctions qui sont nécessaires pour résoudre les problèmes. Quels sont les parcours qui doivent être suivis pour résoudre ces problèmes ? Quelles sont les tâches que chacun est en mesure de faire de manière globale ou universelle ? Chacun peut parler, clavarder et même expliquer ce que l’on a à l’esprit, de même que le problème que nous tentons de résoudre. La question consiste donc à déterminer quel usage nous pouvons faire de cette interface utilisateur commune. Elle a pour objectif de présenter des options. De poser des questions. De vous guider le long d’un parcours pour entreprendre, à terme, de concevoir une application logicielle en supprimant de cette tâche tous ces aspects fondamentalement complexes.
Interlocuteur 1 [00:16:39] Votre objectif consiste-t-il vraiment à assembler les blocs Lego ou tout simplement à remettre ces blocs au client en lui fournissant peut-être également un guide d’utilisateur ou l’une de ces cartes qui pourraient s’avérer utiles pour lui ?
Interlocuteur 2 [00:16:47] Voilà une excellente question. La réponse est non. En fait, nous assemblons les pièces de Lego. Nous personnalisons le Lego pour le client. Et nous en assurons le déploiement. Nous le présentons. Nous sommes ensuite en mesure de lui dire que son produit est utilisable. En vérité, vous pouvez inviter des gens chez vous pour voir la Ferrari que vous venez de construire. Et, en fait, c’est très important puisque, pour les clients qui n’ont pas d’assise technique, et ce groupe représente 95 % de l’auditoire, comme je le disais, ces clients ne souhaitent pas se voir confier des outils et présenter des toiles blanches. Personne n’aime se faire remettre une page blanche et être invité à répondre à la question qui consiste à déterminer ce qu’il faut faire. Lorsque vous achetez quelque chose que vous ne comprenez pas, cette chose comporte toujours un certain nombre d’options. Je sais en effet que je veux un peu de ceci et un peu de cela et que j’aime vraiment beaucoup cette autre chose. Voilà qui évoque l’analogie de la pizza. Jamais vous adressez-vous à un commerçant pour lui dire que vous voulez une pizza en lui précisant la quantité de pâte que vous souhaitez qu’il prévoie. Votre démarche consiste plutôt à dire que vous voulez un type de pizza en particulier ou en précisant peut-être certaines garnitures, et c’est généralement de cette façon que nous nous y prenons.
Interlocuteur 1 [00:17:30] Mais n’est-il pas vrai que les clients souhaitent un peu, voire beaucoup, de personnalisation ?
Interlocuteur 2 [00:17:33] Absolument. Ce que nous avons constaté est que, dans le contexte des volumes qui prévalent actuellement, 80 % des logiciels sont utilisés tels quels, tels que commercialisés ; 20 % d’entre eux sont personnalisés, cette proportion pouvant parfois atteindre les 30 %. Et pour cette proportion de 20 % à 30 %, il faut savoir que nous avons désormais élaboré la technologie qui permet d’en générer la moitié. Intervient ensuite un réseau d’experts qui se compose d’êtres humains qui se chargent en quelque sorte du dernier kilomètre. Et je ne pense pas que cette réalité changera un jour. Cela s’explique par une raison tout à fait spécifique puisque, comme il est ici question de création, la créativité proprement humaine a son rôle à jouer. Cependant, en contrepartie de cette réalité, il faut savoir que, pour chaque développeur disponible aujourd’hui, il y a de la demande pour huit ou neuf développeurs. De telle sorte que nous sommes malgré tout confrontés à une pénurie sur le plan de l’offre.
Interlocuteur 1 [00:18:17] Vous avez évoqué le fait que nous connaissions une nouvelle ère de Vinci. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre réflexion à cet égard, sur les perspectives que nous réserve l’économie des créateurs, mais également sur Builder.ai ?
Interlocuteur 2 [00:18:26] Permettez-moi de vous offrir cette analogie, dans le cadre de laquelle vous imagineriez que vous possédez une compétence ou une aptitude particulière, n’est-ce pas ? Et supposons que votre aptitude particulière tient au fait que vous êtes un bon vendeur sur le terrain. Nous savons désormais ce que nous pouvons faire avec l’IA et que nous pouvons aider d’autres personnes à devenir de bons vendeurs puisque nous pouvons observer vos qualités. Nous pouvons voir comment vous vous y êtes pris. Nous pouvons observer ce que vous avez dit. Nous pouvons observer comment vous avez conclu l’affaire et nous pouvons également investir tout le monde de ces mêmes qualités. Voilà qui constitue un formidable atout pour l’entreprise. Cependant, ce n’est pas aussi intéressant pour le vendeur car, alors qu’il était jadis le meilleur vendeur, tout le monde sera désormais aussi bon que lui. L’évolution des aptitudes tient en fait à l’acquisition de nouvelles aptitudes. Et cela ouvre de toutes nouvelles perspectives qui mettent en cause le cadre éducatif. Les disciplines que sont les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques ne suffisent plus désormais. Les enfants ne devraient pas apprendre à programmer. Ce qui importe vraiment pour les enfants est qu’ils puissent apprendre la musique, l’architecture et les arts. Et c’est cette polymathie qui explique pourquoi je parle de l’ère de Vinci, qui nous invite à coexister avec cette technologie de manière à devenir de super-êtres humains. Nous devons élargir notre esprit à des disciplines qui ne se sont probablement jamais croisées auparavant.
Interlocuteur 1 [00:19:32] Sur un plan plus pratique, de nombreuses entreprises procèdent à des validations de principe. Considérez-vous que cette réalité doive changer de manière marquée au cours des prochaines années ?
Interlocuteur 2 [00:19:39] En fait, je pense que cela nous ramène à ce que je disais plus tôt. Vous savez, vous avez réalisé la validation de principe mettant en cause la diffusion en la lecture en continu lorsque nous disposions de Real Player. Mais ce n’est qu’au moment où nous avons pu diffuser en continu des images de qualité 4 k ou en qualité 1080p que les résultats ont vraiment été concluants. Très bien. De sorte que les validations de principe sont à certains égards à vocation double. D’une part, l’objectif est de mettre à l’épreuve la technologie. Cependant, ce que ces validations de principe permettent de faire consiste à mettre à l’épreuve le problème. De sorte que ce que nous constatons est qu’il ne s’agit pas en vérité d’un problème que je dois résoudre puisque je constate que, dans une large mesure, je suis plutôt confronté à une solution à la recherche d’un problème. Et les validations de principe incarnent la conversion de la solution, qui est à la recherche d’un problème. Au cours des 12 ou 24 prochains mois, c’est le problème qui entreprendra de se mettre à la recherche d’une solution puisque chacun comprend désormais ce que recèle l’art du possible. Et cela est compréhensible, n’est-ce pas ? Puisque tant que cette vague n’avait pas pris forme, nous n’avions jamais pu disposer auparavant d’un concept de ce qu’était cet art du possible.
Interlocuteur 1 [00:20:24] De sorte que nous passerons maintenant plus à l’identification et à la description des solutions. Qu’est-ce que les meilleures entreprises avec lesquelles vous traitez comprennent au sujet de l’IA que ne comprennent peut-être pas d’autres entreprises ?
Interlocuteur 2 [00:20:33] Du point de vue du client, nous avons observé que le contact se fait en quelque sorte lorsque le cas d’utilisation est très bien défini. Nous avons donc un client qui nous indique qu’il souhaite que son équipe de vente soit en mesure de répondre à toute question sur la foi d’un ensemble de données, et que cet ensemble de données comprend des fichiers en format PDF. Parmi cet ensemble de données figuraient des conversations qui avaient été enregistrées. De sorte que nous disposions là d’une information de qualité, n’est-ce pas ? Car elle était extrêmement bien définie. Certains de nos clients nous ont indiqué que l’indice de recommandation client de leur centre d’appels était de 15, ce qui n’est pas si mauvais dans le cas d’un centre d’appels, mais qui laisse néanmoins à désirer. Nous devions nous situer au niveau 40. Nous nous sommes donc demandé ce qu’était le problème. Et voici les problèmes que nous observons. Vous savez, un agent compétent et un agent moins compétent… nous n’avons pu le déterminer qu’après six mois de travail. De sorte que vous pouvez aujourd’hui faire appel à l’IA, vous pouvez tirer parti de l’ensemble des graphiques de connaissance, de l’apprentissage automatique, des réseaux neuronaux ou de l’IA générative pour être en mesure de contribuer à résoudre ce problème. De sorte que les problèmes les mieux définis sont ceux auxquels correspond une véritable analyse de rentabilisation. Et le troisième aspect renvoie au fait que certains font des expériences, mais ils abordent les questions en faisant preuve d’ouverture d’esprit quant à ce à quoi pourrait ressembler l’avenir d’une interface graphique. Et cela semble aller beaucoup plus de soi lorsqu’il s’agit d’un auditoire de marque ou dans un contexte de commerce interentreprises, voire de commerce électronique de détail. Nous observons donc que nombreuses sont les personnes qui sont appelées à réimaginer tout cela. À quoi ressemble une application de magasinage ? À titre d’exemple, Sephora a agi de la sorte dans le domaine du maquillage, mais, pour dire vrai, à quoi ressemble-t-elle, s’agissait d’essayer des vêtements ? Et sommes-nous en mesure de faire en sorte que cette application puisse répondre à tout, en offrant pratiquement une expérience d’acheteur personnel pour les clients ?
Interlocuteur 1 [00:21:55] Il ne nous reste que quelques minutes. Je me demande si nous pouvons nous tourner vers Builder.ai et certains des défis auxquels vous êtes confronté, mais également certains des défis et des ambitions que vous caressez. Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous vous butez ?
Interlocuteur 2 [00:22:07] Nous avons eu la chance de croître très rapidement et avons été confrontés aux difficultés inhérentes à cette réalité. Nous avons créé l’entreprise en 2016. Nous avons produit notre version bêta en 2020, durant la pandémie de COVID. En vérité, nous n’aurions pu choisir pire période pour terminer notre version bêta, et nous étions tous très nerveux. Je faisais preuve de beaucoup d’optimisme et les membres du conseil ne cessaient de me répéter que le moment était mal choisi pour faire preuve d’optimisme puisque le monde autour de nous s’effondrait. Par la suite, nous avons progressé, notre chiffre d’affaires passant de 17 à 180 millions de dollars en trois ans. Et au fil de ce parcours, nous nous sommes, disons, quelque peu enveloppés. C’est un peu comme si, pendant trois ans, nous nous étions nourris de cheeseburgers et de crème glacée. Et nous avons compris depuis lors qu’un petit passage au gymnase s’imposait. Pour dire vrai, il est un peu difficile de se remettre à fréquenter le gymnase après s’être délecté de pizza, de crème glacée et de burgers pendant trois ans. De sorte qu’une partie de l’enjeu consistait à tenter de déterminer quelle serait la taille optimale de cette organisation. À quoi nous devions accorder de l’importance, ce qui était nécessaire, ce qui posait problème, et à l’égard de quels aspects nous n’avions pas suffisamment investi. En deuxième partie, me semble-t-il, et c’est bien pour cette raison que j’utilise le terme de sorcier informatique plutôt que de chef de la direction, c’est que les entreprises connaissent divers arcs narratifs ou périodes dans le cadre de leur développement. Nous avons terminé notre premier arc. Nous avons franchi cette étape lorsque nous avons atteint les 100 millions de dollars de chiffre d’affaires. Nous avons entrepris le deuxième arc. Et ce qui nous a permis de franchir la première étape n’est pas ce qui nous permettra de franchir la deuxième. De sorte que la principale difficulté consiste à tenter de nous y retrouver et à voir clair dans tout cela. Et pour dire vrai, c’est un peu apeurant parce que, dans une certaine mesure, le génie est déjà sorti de la bouteille, si vous voyez ce que je veux dire ? Et, dans une certaine mesure, nous tentons de naviguer aux abords de ce précipice. Et nous en revenons à ce qui me semble être l’autre partie de la question, qui est de déterminer ce en quoi consiste le plan. Si vous posez la question à n’importe quel membre de l’équipe de direction de Builder.ai, ils vous répondront que nous n’avons qu’une seule mission, qui consiste à déterminer combien rapidement nous pourrons parvenir à produire un million d’applications par année. Soit environ 90 000 applications par mois et 77 applications par heure. Actuellement, la seule chose qui nous intéresse consiste à déterminer ce dont nous avons besoin pour atteindre ce seuil de 77.
Interlocuteur 1 [00:23:38] Où en êtes-vous actuellement ?
Interlocuteur 2 [00:23:39] Probablement vers 3 ou 4. Cela représente donc un changement exponentiel. Et voilà qui est extrêmement stimulant, car nous devons procéder à rebours. Et l’une des choses que j’ai apprises remonte à la nécessité de remettre en cause la façon d’envisager les situations. Nous avons réalisé cet exercice il y a environ un an, et nous nous sommes alors demandé ce dont nous avions besoin pour atteindre le seuil des 77 applications par heure. Et tout le monde a été en mesure de prévoir le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui, mais dans sept ans. J’avais alors dit à chacun que, si nous résolvions le même problème que celui que nous résolvons cette année, nous vérifierons la définition clinique de ce qu’est la folie dans sept ans, puisque nous nous serons réveillés tous les matins en nous disant que nous allons régler le même problème. J’avais alors suggéré à chacun d’envisager cette situation différemment. En les invitant à se projeter sept ans dans l’avenir et à établir une trame narrative. En établissant ce que chacun était en mesure d’observer. Ce que son équipe réalisait avant de remonter dans le temps depuis lors, ce qui correspond à environ deux stades de développement. Et, tout d’un coup, chacun a entrepris de modifier ce qui semblait constituer à ses yeux un problème. Chacun se montrait désormais créatif quant à ce que le problème pourrait être.
Interlocuteur 1 [00:24:26] Si nous devions nous retrouver dans un an, dans quelle situation se retrouvera Builder.ai ?
Interlocuteur 2 [00:24:30] Nous nous préoccuperons toujours de réaliser des rêves à travers le monde.
Interlocuteur 1 [00:24:33] Et en ce qui concerne ce parcours vous menant de 3 à 77 applications par heure ?
Interlocuteur 2 [00:24:35] Eh bien, nous devons croître à un rythme quotidien de 0,26 %. Je n’ai pas vraiment refait ce calcul, mais, avec un peu de chance, nous devrions nous retrouver à un niveau proche de six.
Interlocuteur 1 [00:24:43] Et à titre de dernière question destinée au sorcier informatique principal, quel type de magie devriez-vous faire intervenir au cours de la prochaine année pour atteindre cet objectif ?
Interlocuteur 2 [00:24:49] Vous savez, je pense que la question est pour moi beaucoup plus personnelle car j’ai le souci du détail, j’aime comprendre les détails puisque cela m’explique à brosser la trame narrative. Mais l’entreprise est désormais grande. Ma principale difficulté et le défi que je dois relever consistent à déterminer comment je peux tout de même me préoccuper en même temps du détail.
Interlocuteur 1 [00:25:05] Voilà une conversation très intéressante qui s’est avérée formidablement inspirante. Permettez-moi de vous remercier, Sachin, d’avoir participé au balado Les innovateurs.
Interlocuteur 2 [00:25:09] Merci. Merci beaucoup.
Interlocuteur 1 [00:25:13] J’aime beaucoup la façon dont Sachin entrevoit l’avenir. Ses perspectives sont à la fois fabuleuses pour le domaine de la technologie, mais ne sont pas également sans soulever quelques inquiétudes. Trois descriptions seront clés au cours de la prochaine année. Une approche axée sur le plan stratégique, un mode de fonctionnement allégé et une approche axée sur les résultats. Et ceux d’entre vous qui sauront épouser une telle approche devraient connaître des résultats plutôt intéressants. Vous écoutez Les innovateurs, un balado de RBC. Mon nom est John Stackhouse. Au plaisir de vous retrouver.
Interlocuteur 3 [00:25:41] Le balado Les innovateurs est produit par le groupe Leadership avisé RBC et ne vise pas à recommander une organisation, un produit ou un service. Pour écouter d’autres balados de la série « Les innovateurs », consultez le site RBC.com/Lesinnovateurs. Si vous avez aimé notre balado, n’hésitez pas à nous octroyer une note de cinq étoiles.
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