En tant que principal puits de carbone de la planète, l’océan joue un rôle déterminant dans le climat. Toutefois, la pollution atmosphérique accumulée au fil des siècles est trop importante pour que la nature puisse à elle seule rétablir l’équilibre.
L’IA et d’autres technologies émergentes sont essentielles pour réduire les émissions et nous aider à mieux comprendre l’incidence de l’océan sur le climat.
Le Canada étant entouré par des océans au nord, à l’ouest et à l’est, il n’est pas surprenant que nous soyons un chef de file en matière de défense et de préservation des océans.
C’est le Canada qui, en 1992, a proposé l’idée de la Journée mondiale de l’océan au Sommet planète Terre des Nations Unies, à Rio de Janeiro. En plus de relier les peuples du monde entier, les océans jouent un rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques. Bien que les océans couvrent deux tiers de la surface terrestre, de nombreux écosystèmes demeurent inconnus, en particulier ceux des abysses.
Le pays est aussi au premier plan de la recherche et de l’innovation océaniques. Récemment, les provinces de l’Atlantique ont été désignées comme l’un des dix meilleurs écosystèmes de technologie océanique au monde, comptant le plus grand nombre de scientifiques des océans.
Les entreprises canadiennes fabriquent des capteurs de calibre mondial, des plateformes autonomes et des technologies d’élimination du dioxyde de carbone marin des plus impressionnantes servant à mesurer les émissions océaniques et à atténuer les risques climatiques.
Les technologies novatrices peuvent-elles refouler la marée de la crise climatique?
Dans cet épisode, John Stackhouse se rend en Nouvelle-Écosse pour assister à la journée Cove Demo Day, la plus grande vitrine de la technologie maritime au Canada. Il reçoit Anya Waite, cheffe de la direction et directrice scientifique, et Eric Siegel, chef de l’innovation, de l’Ocean Frontier Institute chapeauté par l’Université Dalhousie, pour discuter des possibilités pour notre pays et la planète.




Les océans offrent des possibilités énormes dans la lutte contre les changements climatiques; ce pourrait être le plus grand moteur de l’innovation de la nature.
Speaker 1 [00:00:01] Je m’appelle Candace Smith et je représente Rockland Scientific. Nous sommes une société de Victoria qui fabrique des instruments pour mesurer le mélange turbulent dans l’océan. Ceci est un tube cylindrique. Il mesure environ un mètre de long. À une extrémité, nous avons quelque chose pour le stabiliser lorsqu’il tombe dans l’eau. À l’autre extrémité, nous avons plusieurs capteurs.
Speaker 2 [00:00:19] Je m’appelle Adam Comeau. Je gère les opérations du planeur à l’Université Dalhousie. Voici un planeur Slocum. Il s’agit d’un sous-marin robotisé sous-marin alimenté par batterie qui peut rester dans l’océan pendant des mois à la fois, recueillant des données pour les chercheurs.
Speaker 1 [00:00:34] Je m’appelle Julie Angus et je suis chef de la direction d’Open Ocean Robotics. Voici notre véhicule de surface explorateur de données sans équipage. C’est à peu près aussi grand qu’un kayak. Il est recouvert de panneaux solaires et il est muni d’un arceau à l’arrière qui lui permet de se redresser. N’est-ce pas? Cela signifie qu’il peut être utilisé lors de grandes tempêtes pour recueillir des données.
Speaker 3 [00:00:52] Je m’appelle Nicolai von Oppeln-Bronikowski et je suis actuellement spécialiste du soutien sur le terrain à Rockland Scientific. C’est ce qu’on appelle un planeur sur vagues. Il s’agit d’une plateforme de surface qui peut recueillir des données pendant des mois dans l’océan et qui peut transporter divers capteurs. Les données sont transmises par satellite vers le rivage. Ensuite, les scientifiques et les utilisateurs peuvent examiner les données et obtenir de l’information en temps réel.
Speaker 2 [00:01:17] Vous venez d’entendre des extraits sonores captés lors du Cove Demo Day à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. Il s’agit de la plus importante vitrine de technologies maritimes au Canada où se réunissent plus de 50 sociétés pour présenter leurs plus récentes innovations et technologies. Par ailleurs, c’était aussi la Journée mondiale des océans, un événement qui a été créé il y a un certain temps. Cette journée a d’abord été proposée par le gouvernement du Canada aux Nations Unies lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Non seulement les océans relient les gens partout dans le monde, mais aussi les gens partout au Canada, plus particulièrement sur l’ensemble de nos côtes. Les océans jouent un rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques, et la participation de tous sera nécessaire pour réaliser leur plein potentiel. Nous allons parler de certaines technologies dans cet épisode, et de certaines des ambitions à mettre de l’avant au Canada. Vous écoutez Les innovateurs, un balado de RBC. Mon nom est John Stackhouse. Aujourd’hui, je suis en direct du Ocean Frontier Institute qui est dirigé par l’Université Dalhousie à Halifax, et je suis accompagné d’Anya Waite, chef de la direction et directrice scientifique de l’Ocean Frontier Institute, ou « OFI », comme nous l’appellerons. Mme Waite est une chercheuse de renom qui siège actuellement au conseil d’administration de la Supergrappe des océans du Canada, et elle a été la première femme à coprésider le comité directeur du Système mondial d’observation de l’océan (GOOS). Nous sommes également accompagnés d’Eric Siegel, chef de l’innovation à l’OFI. Il est membre du groupe de travail des Nations Unies sur les technologies et l’innovation dans le cadre de la Décennie de l’océan. Il siège également au conseil d’administration de Sustainable Oceans Applied Research et est cadre en résidence au Creative Destruction Lab — Oceans Stream. Anya et Eric, bienvenue au balado Les innovateurs.
Speaker 3 [00:03:03] Merci, John.
Speaker 4 [00:03:04] Merci.
Speaker 2 [00:03:05] Laissez-moi d’abord décrire votre parcours en océanographie et expliquer ce qui a motivé votre grand engagement à l’égard des océans. Je vais commencer par vous Anya, car j’ai appris que vous avez une formation en musique. Comment passe-t-on de la musique aux océans?
Speaker 4 [00:03:16] Je pense que c’est le rythme. Je pense que c’est le bleu. Il y a beaucoup de liens entre les mouvements de la musique et son fonctionnement dans le cerveau, et les rythmes et structures des mouvements et des schémas océaniques. D’une certaine façon, les deux systèmes ne sont pas si différents.
Speaker 2 [00:03:31] Avez-vous un morceau de musique préféré qui vous fait penser à l’océan?
Speaker 4 [00:03:35] J’adore Bach. Mes enfants rient de moi parce que, bien sûr, ce n’est pas du tout ce qu’ils écoutent. Mais les rythmes et les structures de Bach, pour moi, sont comme les rythmes et les structures des marées et des vagues.
Speaker 2 [00:03:46] C’est très bien dit. Eric, qu’est-ce qui vous a attiré vers l’océan?
Speaker 3 [00:03:49] Les océans m’ont toujours tenu à cœur. Jeune adulte, j’ai traversé l’océan Pacifique à bord d’un petit bateau de Seattle à la Nouvelle-Zélande, puis, avec ma famille et mes trois jeunes enfants, j’ai traversé l’océan Atlantique à partir de l’Écosse jusqu’en Amérique du Nord. J’ai toujours été très proche des océans. Et j’ai toujours aimé les liens qu’entretiennent les sciences océaniques, la technologie et l’innovation et la façon dont nous pouvons combiner ces approches pour récolter des données intéressantes et, espérons-le, résoudre certains problèmes importants.
Speaker 2 [00:04:13] Pour ce qui est des océans et de la technologie, nous allons approfondir la question, mais la plupart des gens ne pensent probablement pas aux océans en ayant d’emblée l’aspect technologique à l’esprit. Comment avez-vous établi un lien entre ces deux éléments? Les océans et la technologie?
Speaker 3 [00:04:26] En tant qu’océanographes, nous savons que nous devons étudier l’océan pour le comprendre. Et la meilleure façon de l’étudier, à part de l’examiner, est de le mesurer. Mesurer l’océan est une tâche très difficile qui nécessite beaucoup de technologies et d’innovation. C’est ce qui a été fait au fil des générations. Mais les choses évoluent très rapidement maintenant.
Speaker 2 [00:04:43] Bien sûr, nous pourrions parler de toutes sortes de sujets en ce qui concerne les sept mers, mais notre discussion se concentrera sur le climat et le vaste potentiel des océans pour lutter contre la crise climatique. Anya, expliquez-nous globalement comment nous devrions envisager les océans par rapport au climat.
Speaker 4 [00:05:01] Je pense qu’il est important de comprendre qu’en fait, les océans contrôlent notre climat. C’est quelque chose qui a échappé non seulement aux décideurs et aux gouvernements, mais aussi, dans certains cas, aux scientifiques. De fait, les océans absorbent la majeure partie de la chaleur que nous produisons, c’est-à-dire 90 %, et la majorité du carbone sur terre y est stockée. Cela signifie que l’océan est probablement le puits de carbone le plus naturel au monde. C’est donc de ce côté que nous devons chercher des solutions pour contrôler l’ensemble du système climatique. À titre d’exemple, le réchauffement des océans modifie la configuration des pluies sur les terres, ce qui a une incidence sur les feux de forêt. Cela a une incidence sur notre gestion des ouragans. Ceux-ci, par exemple, deviennent plus intenses. Ils pénètrent plus profondément à l’intérieur des continents en raison de l’humidité qui y est plus élevée. Les océans ont donc beaucoup d’influence sur les situations météorologiques au-dessus des sols. Et si nous ne détenons pas suffisamment d’information sur l’océan, nous ne pouvons pas prédire des éléments essentiels comme les précipitations. C’est un enjeu important. Nous réfléchissons souvent au climat en considérant que les océans sont des victimes, par exemple en nous concentrant sur le fait qu’ils deviennent acides, sur la disparition d’espèces, etc., mais c’est en réalité la puissance des océans qui nous épargne des changements climatiques.
Speaker 2 [00:06:14] On peut se demander comment le carbone passe, par exemple, par le tuyau d’échappement de ma voiture pour se retrouver dans l’atmosphère, puis dans l’océan. Comment cela se produit-il?
Speaker 4 [00:06:24] C’est une question fort intéressante. Si nous suivons cette molécule à partir du tuyau d’échappement de votre voiture et qu’elle remonte dans l’atmosphère, ce qui se passe, c’est que l’océan a en fait une concentration de carbone légèrement inférieure à celle de l’atmosphère. Ainsi, lorsque le carbone s’accumule dans l’atmosphère, il commence littéralement à se faire aspirer par l’océan. Les eaux de surface d’un océan présentent donc une concentration plus élevée de dioxyde de carbone que le reste de l’océan. De plus, les eaux de surface de l’océan riches en carbone se déplacent vers les pôles, puis elles refroidissent et coulent, de sorte que ce carbone se retrouve très creux, dans le ventre de l’océan en quelque sorte. Ainsi, il s’avère que le carbone que vous avez émis finit par être stocké à une profondeur de 2000 m, quelque part le long de la dorsale médio-atlantique.
Speaker 2 [00:07:03] Certaines personnes pourraient entendre cela et se dire : excellent, voici la solution aux changements climatiques. Laissons la puissance des océans travailler pour nous. Mais les océans ne peuvent pas y arriver seuls. Pourquoi?
Speaker 4 [00:07:14] Exactement. En fait, ce sont les océans qui ont majoritairement contrôlé le climat à ce jour, et cela signifie que nous nous sommes fiés à eux sans savoir que nous le faisions. Ce type de situation est toujours très risqué; c’est l’équivalent de s’appuyer sur une chaise sans le savoir jusqu’à ce que quelqu’un l’enlève. Il est donc primordial que nous comprenions exactement comment cela fonctionne. Parce que si nous ne comprenons pas l’océan et qu’il change, nous ne serons pas prêts à faire face aux répercussions de ces changements sur le climat mondial et, en tant que nations, en tant que citoyens, en tant que personnes qui collaborent avec l’industrie et le gouvernement, nous devons comprendre comment créer des politiques qui permettent à la société de réagir aux changements climatiques. Si nous ne savons pas à quoi cette trajectoire ressemblera, nous ne pourrons pas réagir efficacement. Le fait de ne pas comprendre l’océan va de pair avec une grande incertitude entourant notre avenir climatique, et cela n’est plus soutenable. Nous devons être en mesure de prédire ce qui se produira, afin de pouvoir réagir intelligemment et d’informer le public des mesures à prendre.
Speaker 2 [00:08:13] Donc, en comprenant mieux les océans, nous comprendrons comment ces événements imprévus arrivent, comme les feux de forêt mentionnés précédemment, et ceux-ci ne devraient pas nous surprendre au moment de nous frapper puisque nous verrons les situations météorologiques changer à mesure qu’elles émergeront des océans.
Speaker 4 [00:08:26] C’est tout à fait exact. Nous devons bien comprendre les modèles climatiques. Et pour ce faire, nous devons bien comprendre les océans. Cela exige une observation et une compréhension beaucoup plus poussées que ce qui a été fait jusqu’à présent.
Speaker 2 [00:08:35] Nous sommes une planète d’océans, ce que beaucoup oublient parce que la plupart d’entre nous sommes des marins d’eau douce. Mais Eric, pour comprendre ce qui se passe au-delà des océans, nous aurons besoin de beaucoup plus de ces technologies, notamment des appareils sensoriels dont nous avons entendu parler dans l’introduction enregistrée lors du Cove Demo Day. Parlez-nous un peu du rôle de la technologie dans l’amélioration de la compréhension des océans.
Speaker 3 [00:08:58] Il est très difficile de mesurer les océans. À la surface, il y a des vents, des vagues et des navires qui peuvent frapper des choses. Tandis que le fond de l’océan est très profond et la pression extrême qu’on y retrouve peut écraser les choses. Ensuite, lorsqu’on entreprend de mesurer des éléments comme le climat, les changements climatiques et la façon dont les océans absorbent le carbone et d’autres gaz dissous, cela devient encore plus difficile. Par exemple, si vous prévoyez sortir l’hiver, vous allez consulter votre thermomètre et vous demander : fait-il quatre degrés? Dix degrés? Zéro degré? Ces différentes températures auront une incidence importante sur la façon dont vous vous habillez, sur ce que vous portez, sur le degré de chauffage dans votre voiture. Mais les changements dans l’océan sont minimes. Ce ne sont que d’infimes fractions de degrés. Donc si vous vous trompez, si la mesure est incorrecte, vous n’aurez pas l’heure juste sur l’évolution du climat. Il est donc très difficile de prendre des mesures cohérentes et exactes qui seront stables pendant des décennies.
Speaker 2 [00:09:47] L’océan est si vaste que sa grandeur dépasse assurément mon imagination. Comment mesurons-nous quelque chose d’aussi vaste?
Speaker 3 [00:09:54] Effectivement. À l’origine, les gens allaient sur les bateaux, mettaient des seaux dans l’eau et échantillonnaient de cette façon. Au cours des dernières décennies, des bouées océaniques très perfectionnées ont été utilisées. Ce sont des objets flottants sur l’océan qui sont ancrés au plancher océanique et qu’on retrouve non seulement le long de la côte, mais aussi au milieu des océans, un peu partout dans l’océan Atlantique, dans l’océan Pacifique et à d’autres endroits. Elles mesurent le vent, la température de l’eau ainsi que la salinité de l’eau et d’autres éléments que l’on retrouve dans la colonne océanique, de la surface au fond. Mais elles coûtent cher. Leur fabrication, leur entretien et leur déploiement coûtent cher, et elles ne prennent des mesures qu’à un seul endroit. Plus récemment, nous vu l’essor d’innovations du côté des plateformes de surface autonomes. Il s’agit notamment de bateaux qui se déplacent à la surface sans équipage, de navires qui se déplacent sous l’eau comme des sous-marins, et de choses qui peuvent déposer sur le plancher océanique sans la présence de personnes. Ces divers moyens nous permettent de réduire les coûts associés à la prise de mesures de bonne qualité et d’accroître la quantité de mesures prises partout dans les océans.
Speaker 2 [00:10:52] Bien sûr, tout cela génère beaucoup de données. Qu’allons-nous faire de toutes ces données que nous fournissent les océans Anya?
Speaker 4 [00:11:00] C’est une très bonne question. Je pense que les océanographes se posent des questions à ce sujet depuis un certain temps. Auparavant, comme l’a dit Eric, on échantillonnait avec un seau et on mesurait la température. On la notait ensuite dans un carnet de notes. Et on se retrouvait avec un carnet rempli de nombres. C’est ce qu’on appelle un ensemble de données. Maintenant, avec tous les capteurs que Eric a décrits, ce qui se passe, c’est que les données nous parviennent très rapidement. C’est ce qu’on appelle les « flux de données ». Ces instruments envoient un flux constant de données qui doivent ensuite être consignées quelque part, comme sur un ordinateur portable; elles doivent être enregistrées quelque part dans un vaste système de stockage. Ensuite, à mesure que ces flux s’accélèrent et que les systèmes de détection et les points d’observation se multiplient, la tâche consiste davantage à mettre en correspondance les flux de données, plutôt que de se limiter au petit ensemble de données consignées dans un carnet de notes. Cela exige de recourir à de nouvelles approches statistiques et à de nouveaux types de mathématiques. On doit analyser des milliards de nombres plutôt que…six. C’est un problème d’un tout autre ordre. Les mathématiques sont désormais de la partie et il existe plusieurs nouvelles approches statistiques très intéressantes; elles se fondent notamment sur l’utilisation de modèles informatiques et sur de nouvelles formules incroyables intégrant de nouveaux types de statistiques qui peuvent aider à gérer tout cela et à y trouver une logique. Et pour ce faire, il faut faire appel à des personnes très intelligentes qui peuvent réfléchir aux meilleures façons d’en tirer des connaissances. Je pense donc que notre façon de créer du savoir a vraiment changé en passant de notre petit ensemble de données aux flux de données, puis aux torrents de données d’un débit comparable à celui des chutes Niagara. L’IA et d’autres technologies sont d’une importance cruciale pour nous aider à comprendre tout cela. C’est une toute nouvelle aventure pour les scientifiques. Il s’agit de nouveaux apprentissages pour nous tous, mais aussi d’une période emballante.
Speaker 2 [00:12:40] J’aime cette image du fleuve qui chemine des données vers la connaissance. Bien sûr, à partir de là, il faut passer à l’action. Une solution vraiment intéressante soulevée dans le cadre de notre discussion est l’élimination du dioxyde de carbone marin. Donnez-nous une idée, Anya, du potentiel de la décarbonisation, puis nous discuterons brièvement de la façon dont cela peut être réalisé.
Speaker 4 [00:13:02] Les organisations scientifiques internationales qui nous fournissent l’information dont nous avons besoin sur les changements climatiques ont déterminé que nous ne pouvons pas simplement cesser d’émettre du dioxyde de carbone. Nous en avons émis tellement dans l’atmosphère que nous devons maintenant en retirer de celle-ci. Cela prend des technologies et des efforts concertés. Il est également vrai que personne n’a encore vraiment réussi à le faire à grande échelle. Les océans absorbent le carbone de plusieurs façons. Ils absorbent le carbone lorsque l’eau froide coule dans les grands fonds. Ils absorbent le carbone en le dissolvant à la surface, et ils absorbent également le carbone par les organismes qui y croissent. Les corps de carbone de ceux-ci se forment par photosynthèse, etc. Ensuite, il est possible d’intervenir dans ces processus pour les rendre plus efficaces. Il est possible d’augmenter la photosynthèse dans l’océan. Il est possible d’augmenter l’absorption du dioxyde de carbone, et il est possible d’augmenter la capacité d’enfoncement des eaux. Ce ne sont pas des solutions faciles à mettre en œuvre. Elles sont coûteuses. Et n’oublions pas qu’elles ont aussi un coût en carbone; de l’énergie doit être dépensée pour leur mise en œuvre. Il faut donc trouver des façons d’y arriver tout en ayant un effet positif net. Ainsi, 80 % de l’ensemble du carbone lié au climat se trouve dans les océans. C’est là qu’il faut s’atteler à la tâche. Les océans offrent les plus grandes possibilités, mais ils demandent aussi de relever des défis technologiques parmi les plus ardus.
Speaker 3 [00:14:19] J’ajouterais également que les océans le font déjà naturellement. Ils séquestrent déjà le carbone excédentaire de l’atmosphère. Si le monde cessait d’émettre aujourd’hui, l’océan résoudrait les changements climatiques. Il absorberait la totalité du dioxyde de carbone net présent dans l’atmosphère. Il a la capacité de le faire. Le problème, c’est que cela prendrait des centaines de milliers d’années. Naturellement, il le ferait. Mais nous ne pouvons pas attendre des centaines de milliers d’années. C’est pourquoi nous nous intéressons à l’élimination du dioxyde de carbone marin et que nous explorons les différentes avenues pour y arriver dont Anya vient de parler : nous essayons d’accélérer ces processus naturels parce que nous ne pouvons pas attendre des centaines de milliers d’années.
Speaker 2 [00:14:51] Décrivez-nous plus en détail à quoi ces processus peuvent ressembler. Lors d’épisodes précédents, nous avons parlé des zostères marines et des algues qui pourraient capter le carbone dans l’océan. C’est une mesure importante, mais sa portée est limitée par rapport à la vaste étendue des océans et à tout le carbone dans l’atmosphère que nous devons éliminer. Quels autres moyens pourraient être utilisés?
Speaker 3 [00:15:14] Effectivement. Le carbone bleu dont vous avez parlé, les zostères, le varech et les mangroves sont très importants pour le maintien d’écosystèmes sains. Les bébés poissons y naissent. Ils nous protègent contre les ondes de tempête et l’érosion côtière. Et une grande quantité de carbone est stockée dans leur système racinaire. Il est donc très important d’assurer leur préservation et de ne pas les perturber. Mais la véritable possibilité d’éliminer du carbone net de l’atmosphère au moyen de l’océan, à grande échelle et à volume élevé, se présente sous la forme de ce que nous appelons le « carbone bleu profond ». C’est une approche qui se fonde sur la chimie et la biologie de l’océan.
Speaker 4 [00:15:47] En gros, la chimie de l’océan peut être perturbée pour que plus de carbonates puissent être absorbés dans le système océanique. Par exemple, la croissance des éléments biologiques peut être soutenue, habituellement au moyen d’une remontée artificielle des eaux, par l’ajout de nutriments à la surface ou par l’ensemencement en fer. J’ai participé à l’une de ces premières expériences.
Speaker 2 [00:16:05] Qu’entendez-vous par ensemencement en fer?
Speaker 4 [00:16:07] Plus on s’éloigne de la terre, moins il y a de fer dans l’océan, car le fer provient de la terre ou de la poussière. Donc très loin, en pleine mer, l’écosystème est anémique. En 1999, nous avons fait une expérience dans le cadre de laquelle nous avons ensemencé un grand secteur de l’océan de sulfate de fer et créé une grande prolifération de végétaux planctoniques, qui a ensuite ramené son carbone dans les eaux profondes et doublé le flux de carbone qui se produisait naturellement. Il s’agit également d’une perturbation qui a été controversée, car les gens s’inquiètent de ce qui est fait aux écosystèmes. Ils peuvent redouter une anoxie ou que l’on crée des zones à faible teneur en oxygène. Ce sont des questions très importantes auxquelles il faut répondre. Mais c’est l’une des façons dont le système de carbone a été perturbé; par une augmentation de la séquestration du carbone dans les eaux profondes.
Speaker 3 [00:16:54] J’ajouterais que, par pure coïncidence, la même année que vous l’avez fait dans l’océan Austral, en 1999, je participais à un projet semblable dans le golfe du Mexique. Vous l’avez fait dans le cadre d’un nouveau postdoctorat extraordinaire en recherche scientifique. Je l’ai fait parce que j’étais encore un étudiant de deuxième cycle, parce qu’on me payait et qu’on me nourrissait pendant trois jours.
Speaker 2 [00:17:11] In the Gulf of Mexico, which is depending on the time of year, not a bad place to be, but give us a bit more insight into the kind of research you were doing there.
Speaker 3 [00:17:19] Yeah, we were doing the same kind of work, which is trying to figure out how do we fertilize the ocean to grow more plankton and sequester the carbon dioxide. Nous avons trouvé une très petite partie du golfe du Mexique qui, je crois, se trouvait à l’extérieur des eaux américaines et des eaux mexicaines, et je ne sais pas exactement comment nous avons eu l’autorisation, mais nous l’avons fait, puis nous sommes partis au milieu de la nuit avant que les journalistes arrivent.
Speaker 2 [00:17:44] Anya, donnez-nous une idée de l’ampleur du défi, mais aussi des occasions à saisir. Je vous ai entendu parler de gigatonnes, ce qui dépasse notre imagination, mais aidez à comprendre à quelle échelle nous nous situons.
Speaker 4 [00:17:57] J’ai moi-même de la difficulté à comprendre l’échelle. C’est tout simplement énorme. Une gigatonne équivaut à un milliard de tonnes, et nous devons extraire dix gigatonnes par année. Nous sommes loin d’en être là, tant pour ce qui est des technologies terrestres ou océaniques. Je me suis donc demandé comment décrire ce que nous faisons, parce que la plupart de nos travaux sont effectués dans ce qui pourrait se comparer à une tasse de thé ou à un dé à coudre par rapport au grand océan. Mais ce que cela signifie vraiment, c’est que si tout le potentiel de l’océan était exploité, nous pourrions probablement accomplir entre 10 % et 25 %, voire 30 %, du travail qui doit être fait pour extraire ce dioxyde de carbone de l’atmosphère. Cela demanderait d’utiliser des navires-citernes remplis de fer ou de procéder à des interventions massives en haute mer, et je ne suis pas certaine que nous comprenions encore les répercussions réelles de telles actions. Il y a donc beaucoup de travail à faire pour déterminer ce que nous sommes prêts à faire en tant que société. Nous pouvons nous demander ce que nous pouvons faire pour nous protéger des changements climatiques, mais aussi : qu’est-ce qui est éthique? À mon avis, nous avons simplement besoin de déployer des efforts considérables pour comprendre les répercussions. Nous avons également besoin d’une sorte de forum, d’un endroit où nous pouvons discuter des types de décisions que nous allons prendre et, en tant que communauté, des meilleures décisions à prendre pour l’humanité.
Speaker 2 [00:19:14] Et un lieu favorisant ce type de transparence et, assurément, l’acquisition de connaissances et les discussions, sont en partie ce que vous essayez de bâtir ici, à l’Ocean Frontier Institute. Décrivez-nous plus en détail ce que vous essayez de créer à l’OFI, et aussi au North Atlantic Carbon Observatory.
Speaker 4 [00:19:30] L’Ocean Frontier Institute réunit des chercheurs pour s’attaquer à de grands problèmes, et nous voulons le faire de façon ouverte et transparente. Nous voulons aussi aider les gouvernements et l’industrie à trouver les bonnes solutions. Nous voulons être utiles. Nous espérons notamment obtenir des résultats utiles pour la société en créant un observatoire du carbone de l’Atlantique Nord dont le point de départ est l’Atlantique Nord, afin de comprendre le fonctionnement actuel du cycle du carbone ainsi que son évolution, et de nous demander comment ce cycle risque de changer à l’avenir. Il s’agit d’un point critique de l’ensemble du système de circulation océanique, où se forment les eaux profondes et où l’eau riche en carbone s’enfonce à l’intérieur de l’océan. Et c’est également un bassin entouré de pays qui s’entendent bien et qui sont tous de bons observateurs des océans. Nous tentons donc de soupeser les possibilités. À titre d’exemple, certains télescopes sont utilisés à l’échelle mondiale. Il y en a des dizaines et ils sont soutenus par les pays. Ils travaillent ensemble. Ils investissent dans leurs infrastructures à un seul endroit. Ils partagent les données, puis conçoivent de magnifiques produits d’information qui sont diffusés entre les partenaires. C’est le type de modèle de gouvernance auquel nous pensons. Nous aimerions trouver une façon de réunir les ressources d’observation des océans dans l’Atlantique Nord afin de vraiment produire du savoir pour les nations, pour l’industrie et pour le public et d’avoir une compréhension de l’océan qui nous permettra vraiment d’atteindre nos cibles climatiques.
Speaker 2 [00:20:50] Quel rôle le Canada peut-il et devrait-il jouer à cet égard, non seulement en tant que nation de l’Atlantique Nord, mais aussi en tant que nation comptant trois côtes océaniques?
Speaker 4 [00:21:00] Le Canada a d’énormes occasions à saisir. Nous avons toujours été des chefs de file de la recherche océanique et il est plus que jamais nécessaire d’occuper cette position de leader. Je pense qu’il est important qu’un petit pays hautement qualifié se hisse au rang de leader mondial. Nous sommes également un pays puissant sur le plan de l’éducation et du travail que nous faisons dans l’océan. Et maintenant, avec l’émergence du nouveau secteur des technologies océaniques au Canada, nous avons vraiment la possibilité de prendre les devants. Je pense donc qu’il s’agit d’une véritable occasion pour le Canada de devenir un leader mondial.
Speaker 2 [00:21:32] J’aimerais également revenir à la technologie et à l’innovation. Dans l’introduction, j’ai parlé du lien qui lie Dalhousie et Halifax à la Supergrappe des océans. Mais, Eric, comment le travail de la Supergrappe, du Creative Destruction Lab et d’autres groupes permet-il de relever ce défi colossal?
Speaker 3 [00:21:50] En fait, le Canada a toujours joué dans la cour des grands en matière d’innovation et de technologies océaniques à l’échelle mondiale. Récemment, la région du Canada atlantique s’est classée parmi les dix principaux écosystèmes au monde en matière de technologies océaniques. Compte tenu du fait que nous ne sommes qu’un peu plus d’un million de personnes ici, se classer parmi les dix meilleurs au monde en dit long. Et nous avons évidemment un groupe de ressources ici. Nous avons plus de 450 doctorants en sciences océaniques dans la région, ce qui représente la plus forte concentration d’océanographes au monde. De plus, nous avons ce formidable écosystème océanique. Plusieurs universités de premier plan se trouvent ici. Nous avons un organisme gouvernemental nommé l’Institut océanographique de Bedford et le Center for Ocean Ventures & Entrepreneurship (COVE). Nous avons le Creative Destruction Lab, un accélérateur mondial de technologies océaniques qui se trouve à l’Université Dalhousie, et nous avons accès à des programmes comme la Supergrappe des océans ainsi qu’à d’autres programmes de soutien public. Notre constat est que des sociétés fabriquent certains des capteurs et certaines des plateformes autonomes de calibre mondial que nous utilisons pour mesurer les océans, et certaines des plus impressionnantes technologies vertes d’élimination du dioxyde de carbone marin. Et ces sociétés sont toutes établies au Canada.
Speaker 2 [00:22:58] Parlons maintenant d’une possible utilisation commerciale. Adopterons-nous bientôt une approche commerciale qui permettra aux investisseurs, aux sociétés et aux gouvernements de payer pour certaines de ces mesures compensatoires ou de le faire par l’intermédiaire d’autres échanges commerciaux de façon à créer un incitatif monétaire? Comment obtenir le capital qui pourrait être nécessaire pour soutenir ces projets d’envergure?
Speaker 3 [00:23:25] Effectivement. Comme Anya l’a mentionné, certains rapports indiquent que nous devrons éliminer environ 10 gigatonnes de carbone d’ici 2050, et plusieurs de ces gigatonnes proviendront probablement des trajectoires océaniques. Et comme la valeur future d’une tonne est estimée à environ 100 $, chaque gigatonne représente 100 milliards de dollars. S’il est possible d’éliminer deux, trois ou quatre gigatonnes des trajectoires océaniques, cela représente des occasions d’une valeur de 300, 400 ou 500 milliards de dollars. Mais cela se prendra du temps. Nous n’en sommes pas là aujourd’hui. À l’heure actuelle, l’élimination de carbone se compte peut-être en millions de dollars, mais pas en milliards de dollars. Il est par ailleurs intéressant de se rappeler qu’à l’époque de la ruée vers l’or, ce ne sont pas les mineurs qui ont fait le plus d’argent. Ce sont les fournisseurs qui équipaient les mineurs; ceux qui leur ont notamment vendu les pics et les pelles. Des occasions d’affaires seront aussi à saisir de ce côté. Non seulement pour les fournisseurs liés à l’élimination du carbone, mais aussi pour ceux qui fournissent les capteurs, les modèles et qui effectuent la vérification sur les marchés. Toutes ces avenues participeront à la création d’une grande économie.
Speaker 4 [00:24:24] Une autre chose à retenir, c’est que nous ne pouvons pas créer cette économie sans un système d’observation suffisamment bon pour nous servir de référence, car tout crédit carbone associé aux océans doit correspondre à une mesure de l’absorption de carbone établie par rapport à une référence, dans un océan qui absorbe déjà du carbone. Si nous ne le faisons pas correctement, nous nous retrouverons avec un problème de crédits frauduleux. L’observation des océans devient donc un élément essentiel sans lequel l’ensemble du secteur pourrait être entravé.
Speaker 3 [00:24:52] Et c’est dans cette perspective que l’observatoire North Atlantic Carbon Observatory trouve son utilité. Il fournirait une échelle adaptée au climat intégrant de grandes zones de l’Atlantique Nord, sur de très longues périodes, ce qui faciliterait grandement les choses. Il aiderait à comprendre l’évolution des océans afin d’améliorer les prévisions climatiques pour que les pays et les industries orientent mieux leurs stratégies climatiques, mais aussi, à mesure que nous approcherons d’une élimination de l’ordre de plusieurs gigatonnes, il fournirait les observations assurant la crédibilité requise et offrant l’occasion d’éliminer de façon responsable et sécuritaire le carbone de l’atmosphère par l’intermédiaire de l’océan.
Speaker 2 [00:25:25] Pour ce qui est du grand défi que représente le cadre de mesure, de communication et de vérification (MRV), quel genre de chevauchement existe-t-il entre les approches pour la terre ferme, par exemple pour les forêts ou les sols, et celles qui sont utilisées pour les océans?
Speaker 4 [00:25:39] Le problème avec les océans, c’est qu’ils se déplacent. On peut donc introduire du carbone à un certain endroit, mais le puits de carbone réel se trouvera à un autre emplacement dans l’océan, et cet endroit pourrait se trouver à des centaines de kilomètres de là et se situer à une profondeur de 1 000, de 2 000 ou de 3 000 mètres. Il faut donc suivre le carbone lorsqu’il est absorbé par l’océan, ce que ne requiert pas une installation de captage direct de l’air. Dans ce cas, on sait exactement où le carbone se trouve. Il est dans l’appareil. Il n’est pas nécessaire d’utiliser un modèle océanographique pour le trouver. Les océans se déplacent. Et c’est le grand défi qu’ils posent.
Speaker 2 [00:26:12] Cette notion de suivi du carbone est fascinante. Y a-t-il un moyen de le suivre? Ce n’est pas comme s’il s’agissait d’une plante ou d’un animal que l’on peut étiqueter, ni d’une partie de la chaîne alimentaire que nous pouvons retracer. Un tel suivi est-il possible dans l’océan?
Speaker 4 [00:26:26] Nous pouvons mettre en place un traceur inerte qui peut être facilement suivi. Et puis, pour évaluer cette masse d’eau, on mesure simplement la concentration de ce traceur inerte, ce qui nous indique exactement la distance parcourue depuis le point de départ. On sait également à quel point elle a été diluée. Il y a donc des façons de suivre les masses d’eau, mais il faut aussi arriver à suivre le carbone. Et le carbone est difficile à mesurer. À l’heure actuelle, aucun capteur ne peut mesurer le carbone. Et il n’existe assurément pas de groupe de capteurs qui peuvent mesurer le carbone avec suffisamment de précision. Cela signifie que nous avons besoin de mesures exactes. Nous en avons besoin en très grande quantité. Et nous avons aussi besoin de modèles.
Speaker 3 [00:27:02] C’est cette interaction des observations avec les modèles qui sera très intéressante au cours des prochaines années et décennies, car il n’y aura jamais assez d’observations océaniques à l’échelle du globe, comme Anya l’a indiqué, faites avec la sensibilité requise pour rendre ces mesures crédibles. Mais nous savons comment le carbone est absorbé et cela peut être plutôt bien modélisé de façon numérique. Il s’agit donc de combiner aux modèles les mesures de l’océan, prises à l’endroit et au moment nécessaires, pour aider à créer un cadre de mesure, de communication et de vérification (MRV).
Speaker 2 [00:27:34] Anya, je repense aux mises en garde que vous avez formulées au sujet de la bonne façon de faire. Nous n’avons pas beaucoup de temps, et nous devons agir. Quel est le risque si nous n’agissons pas assez rapidement ou à une échelle suffisamment importante?
Speaker 4 [00:27:47] Je pense que nous devons nous rappeler que la première chose à faire est de décarboniser, et ça, nous pouvons le faire rapidement. Travaillons rapidement sur la décarbonisation, et développons ces autres technologies selon une échelle temporelle éthique. Je pense que nous courons le risque énorme, si nous allons trop vite sans l’appui du public, que tout soit paralysé. On peut d’ailleurs déjà constater que les promoteurs de certaines technologies sont si enthousiastes qu’ils oublient que le public doit comprendre et soutenir ce qu’ils font. Je pense donc qu’il est très important de parler aux gens dans les collectivités, de leur faire comprendre l’importance de cette question et de les informer sur leurs options.
Speaker 2 [00:28:32] Cette conversation a été fascinante. J’ai tellement appris. Et pourtant, j’aurais tant d’autres questions à poser. Vous êtes deux des universitaires, mais vous êtes également des entrepreneurs. Vous construisez quelque chose ici. Si tout se passe comme prévu, où en sera-t-on dans cinq ans?
Speaker 4 [00:28:46] Dans cinq ans, j’espère que nous aurons une coalition de nations qui collaboreront pour l’observation des océans à une échelle inédite; ce serait vraiment transformateur pour nous tous.
Speaker 2 [00:28:56] Eric. Anya, merci d’avoir participé au balado Les innovateurs. J’adore cette image des océans qui sont comme un puits et, en fait, que ce les océans qui contrôlent les changements climatiques. Au fil des ans, ils ont effectué la majeure partie du travail en éliminant le carbone de l’atmosphère pour le stocker à une grande profondeur dans l’océan. Mais nous avons tellement chargé l’atmosphère de carbone au cours des siècles qu’il faudra plus que la nature pour retrouver l’équilibre. Comme Anya l’a dit avec conviction, nous devons nous concentrer d’abord et avant tout sur la réduction des émissions. Nous ne pouvons pas simplement maintenir le statu quo, mais nous pouvons investir dans l’avenir, dans les sciences et la technologie dont nous aurons besoin au cours des prochaines décennies. Et nous pouvons le faire ici, au Canada. Nous sommes un pays peu peuplé, mais un très grand pays pour ce qui est de notre littoral, de notre compréhension des océans et de nos liens avec de nombreux autres pays océaniques dans le monde. La prochaine fois que vous vous trouverez sur l’une de nos magnifiques côtes et que vous observerez ces magnifiques océans, faites une pause pour réfléchir au vaste potentiel de ces eaux, non seulement pour la planète, mais aussi pour nous tous, dans notre lutte contre les changements climatiques. Ils pourraient être les grands vecteurs de changement de la nature. Mon nom est John Stackhouse et vous écoutez Les innovateurs, un balado de RBC. À bientôt.
Speaker 1 [00:30:25] Les innovateurs, un balado de RBC, est une création du groupe Leadership avisé RBC. Il ne constitue pas une recommandation visant une organisation, un produit ou un service. Pour plus de contenu, visitez le site leadershipavise.rbc.com/innovateurs-rbc/?_gl. Si vous aimez notre émission, laissez-nous une note de cinq étoiles!
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Le lecteur est seul responsable de toute utilisation des renseignements contenus dans le présent document, et ni la Banque Royale du Canada (« RBC »), ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants, employés ou mandataires respectifs ne seront tenus responsables des dommages directs ou indirects découlant de l’utilisation du présent document par le lecteur. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Le présent document peut contenir des déclarations prospectives – au sens de certaines lois sur les valeurs mobilières – qui font l’objet de la mise en garde de RBC concernant les déclarations prospectives. Les paramètres, données et autres renseignements ESG (y compris ceux liés au climat) contenus sur ce site Web sont ou peuvent être fondés sur des hypothèses, des estimations et des jugements. Les mises en garde relatives aux renseignements présentés sur ce Site Web sont exposées dans les sections « Mise en garde concernant les déclarations prospectives » et « Avis important concernant le présent rapport » de notre Rapport climatique le plus récent, accessible sur notre site d’information à l’adresse https://www.rbc.com/notre-impact/rapport-citoyennete-dentreprise-rendement/index.html. Sauf si la loi l’exige, ni RBC ni ses sociétés affiliées ne s’engagent à mettre à jour quelque renseignement que ce soit présenté dans le présent document.