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Zone commerciale : Un nouveau chapitre dans les relations saoudo-canadiennes

Dans le numéro de cette semaine : Période décisive pour les minéraux critiques et rôle stratégique du Canada

Par John Stackhouse

Il y a quelques années, le dialogue entre l’Arabie saoudite et le Canada était quasi inexistant. Aujourd’hui, ils discutent d’accords commerciaux, d’occasions d’investissement et, si tout se déroule comme prévu, d’une visite du premier ministre Mark Carney au Royaume l’an prochain.

À l’ère de Trump, l’Arabie saoudite et le Canada s’inscrivent parmi ces puissances moyennes qui cherchent à tracer une nouvelle voie sur les plans économique et géopolitique.

Plusieurs secteurs pourraient transformer les relations saoudo-canadiennes : l’énergie sous toutes ses formes (renouvelable, nucléaire, véhicules électriques), la fabrication avancée, notamment dans les drones et les satellites, l’intelligence artificielle et l’analyse quantitative, l’exploitation minière et les minéraux critiques, ainsi que l’enseignement supérieur et les soins de santé. Les deux pays disposent d’importants capitaux à investir, mais aussi d’importants besoins de financement.

Le rapprochement s’est accéléré plus tôt ce mois-ci, lorsque le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Falih, a passé une journée à Ottawa, avec M. Carney et plusieurs ministres de haut rang, suivie d’une journée à Bay Street. Moins remarquée mais tout aussi importante, la visite de la première ministre de l’Alberta a joué un rôle important. Danielle Smith s’est rendue dans la région, notamment en Arabie Saoudite, afin de promouvoir les technologies et les investissements dans le secteur de l’énergie.

Voici quelques éléments à surveiller au cours des prochains mois :

  • L’appel de M. Carney à mobiliser plus de 1 000 milliards de dollars de nouveaux investissements, majoritairement privés, nécessitera la participation de fonds d’investissement et d’entreprises saoudiennes.

  • À la lumière de ses ambitions en matière de diversification énergétique, notamment l’hydrogène vert et bleu, l’ammoniac vert et les véhicules électriques, cités par M. Al-Falih, l’Arabie saoudite pourrait recourir davantage aux technologies, aux talents et aux investissements canadiens. Les représentants saoudiens en visite ont rencontré des fabricants ontariens de pièces automobiles, dans l’espoir qu’ils s’intéressent à leur objectif de produire 600 000 VE par an.

  • Les fabricants et producteurs canadiens, en particulier dans le domaine de l’agroalimentaire, peuvent jouer un rôle de premier plan dans le projet de l’Arabie saoudite de devenir une plaque tournante de l’alimentation pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

  • Ottawa espère relancer les pourparlers commerciaux avec l’Inde dans le cadre d’un « nouveau processus », a déclaré le ministre canadien du Commerce, Maninder Sidhu. Lors d’une visite de trois jours en Inde, le ministre a discuté des minéraux critiques, de l’énergie propre, de l’agriculture et de l’intelligence artificielle.

  • Pour tenter d’alléger les coûts à l’épicerie, le président américain Donald Trump cherche à abaisser les droits de douane sur des produits tels que le café et les bananes dans le cadre d’accords conclus avec quelques pays d’Amérique latine. 

  • En revanche, le prix des pâtes italiennes pourrait grimper en flèche dès janvier pour les Américains, en raison de droits de douane proposés de 107 % sur les produits de 13 sociétés italiennes.

  • L’industrie forestière canadienne prévoit de rediriger vers le Royaume-Uni et l’Europe environ 10 % du bois normalement exporté aux États-Unis, soit l’équivalent de matériaux suffisants pour construire 75 000 maisons.

  • Amazon et Microsoft ont exprimé leur soutien au Gain AI Act, une loi qui obligerait les fabricants de puces à répondre d’abord à la demande américaine avant d’exporter vers d’autres pays, y compris la Chine. Nvidia, soucieuse de préserver sa présence sur la deuxième économie mondiale, considère cette initiative comme une mesure interventionniste inutile.

Par Shaz Merwat, directeur général, Politique énergétique

La Coalition for North American Trade (CNAT), coprésidée par l’ancien président du U.S. House Ways and Means Committee, Kevin Brady, l’ex-négociateur en chef de l’ALENA au Canada, Steve Verheul et le mexicain Ken Ramos, a récemment remis au représentant américain du commerce, Jamieson Greer, un document qui présente la CNAT comme l’un des outils les plus puissants du continent pour rétablir la sécurité des minerais critiques.

Principaux éléments du dossier :

  • Les États-Unis dépendent encore entièrement des importations pour 16 minéraux critiques (dont le graphite) et à plus de 50 % pour 29 autres, notamment les terres rares, le zinc, le cobalt et le nickel.

  • Le Canada est la principale source d’approvisionnement des États-Unis pour l’indium, le nickel, la potasse, le tellure, l’uranium, le vanadium et le zinc, et leur deuxième source pour le cuivre, le graphite, le niobium et le tungstène.

Selon le dossier soumis par la CNAT, la structure sans droits de douane et le modèle de coproduction de la CNAT en font la plateforme idéale pour accélérer la relocalisation ou la quasi-relocalisation des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, de l’exploration aux processus d’autorisation jusqu’au traitement, au raffinage et aux matériaux de qualité pour batteries. L’intégration des ressources canadiennes à la force du secteur manufacturier américain et aux capacités de traitement du Mexique permet de combler une lacune dans la collaboration actuelle en matière de minéraux critiques, qui repose surtout sur les alliés du G7+.

Pour le Canada, l’ouverture stratégique passe par l’approfondissement de l’intégration trilatérale : tirer parti de la CNAT pour attirer des investissements, accroître le traitement à valeur ajoutée et mieux arrimer les ressources en amont au système de production nord-américain élargi, afin de créer une plateforme entièrement régionale pour les minéraux critiques.

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