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Zone commerciale : Joyeux anniversaire, ACEUM.

Par John Stackhouse

Cette fin de semaine marque le septième anniversaire de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), qui a suscité de nombreuses critiques depuis sa signature le 30 novembre 2018. Un an plus tard, il a été modifié afin d’apporter des précisions concernant les règles d’origine pour le secteur de l’automobile, le commerce numérique, la propriété intellectuelle, les produits laitiers et, bien sûr, l’imposition d’une disposition de temporisation. 

Nous pouvons tous faire le calcul. Les modifications du 10 décembre 2019 ont établi que l’accord prendrait fin 16 ans après la date de son entrée en vigueur et qu’un examen devait obligatoirement être réalisé tous les six ans. On s’attend donc plus à un requiem qu’à une fête d’anniversaire la semaine prochaine lorsque Mark Carney sera à Washington pour donner le coup d’envoi à la Coupe du Monde de la FIFA 2026. 

Mais ne jetez pas tout de suite l’ACEUM aux oubliettes.

Malgré le gel des négociations avec le président des États-Unis, les représentants des deux pays se parlent tous les jours et préparent le terrain pour une année 2026 qui s’annonce intense. Peu d’initiés s’attendent sérieusement à ce que l’ACEUM disparaisse ; on prévoit d’y apporter des changements – des modifications, des améliorations ou des rectifications, selon votre point de vue – qui continueront de façonner le commerce continental.

Voici ce qu’il convient de retenir au sujet de l’ACEUM et de ses cinq premières années (puisqu’il n’est entré en vigueur qu’en 2020) :

  • Le commerce de marchandises entre le Canada et les États-Unis a augmenté d’environ 23 %.

  • Le Canada demeure le principal client des États-Unis, important 440 milliards de dollars américains de biens et services en 2024, ce qui représente 14 % des exportations américaines.

  • Les investissements directs des États-Unis au Canada ont atteint 684 milliards de dollars l’an dernier, comparativement à environ 400 milliards de dollars l’année précédente. 

  • Les investissements directs du Canada aux États-Unis ont doublé pour s’établir à 1,3 billion de dollars.

  • Entre 2020 et 2024, les constructeurs automobiles ont annoncé de nouveaux investissements dans la production nord-américaine totalisant près de 175 milliards de dollars américains, alors qu’ils réorganisaient leurs chaînes d’approvisionnement pour respecter ces règles d’origine.

  • Le commerce entre le Canada et les États-Unis dans les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire a aussi connu une forte hausse dans les années 2020, en partie grâce à la confiance générée par l’ACEUM. Le secteur de l’énergie, qui représente de loin notre plus grande part d’exportation vers les États-Unis, s’est chiffré à 170 milliards de dollars en 2024, en hausse de 50 % par rapport à 2018.  

Cette augmentation risque d’être le message le plus important que M. Carney transmettra à Washington. Ce n’est pas par hasard si, cette semaine, il a rencontré la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, pour affirmer haut et fort aux Canadiens et au monde entier que son pays exportera beaucoup plus de pétrole vers l’Asie. Le gouvernement des États-Unis et de nombreux expéditeurs des États-Unis préféreraient que le transport du pétrole brut soit acheminé vers le sud. Mais avec l’aide de Mme Smith, M. Carney peut dorénavant exercer plus de pression lors de ses négociations commerciales avec Washington.

Le Canada a toujours tenté de maintenir l’énergie (et l’eau) à l’écart de la table des négociations, qui met davantage l’accent sur le secteur manufacturier. Or, en cette nouvelle ère de sécurité énergétique, cela pourrait être ce dont le Canada a le plus besoin pour maîtriser la situation, comme Beckham maîtrise le ballon.

  • Le Canada appliquera des droits de douane de 25 % à environ 10 milliards de dollars d’importations de produits dérivés de l’acier à partir du 26 décembre, afin de soutenir une industrie nationale malmenée par les droits de douane américains et l’acier chinois bon marché.

  • Canada Inc. fait fi des droits de douane. Selon Statistique Canada, les bénéfices d’exploitation des sociétés canadiennes ont augmenté de 3,8 % (le taux de croissance le plus rapide en deux ans) pour atteindre 200 milliards de dollars au troisième trimestre.

  • Les États-Unis exporteront un nombre record de 10,7 millions de tonnes (+40 % d’une année sur l’autre) de gaz naturel liquéfié en novembre, ce qui devrait faire baisser le prix du gaz en Asie et en Europe au cours de l’hiver.

  • Bien que les relations demeurent plutôt froides, Mark Carney a confirmé qu’il a parlé à Donald Trump cette semaine, mais il n’a pas voulu dire s’ils ont abordé la question du commerce. « Je ne veux pas trop en dire… [les négociations] n’ont pas encore repris », a déclaré le premier ministre canadien, qui sera à Washington la semaine prochaine pour participer à un événement de la Coupe du Monde, aux côtés du président américain.

  • L’Inde cherche à la fois à affermir les liens établis en matière de commerce avec le Mexique et à éviter les droits de douane que la présidente Claudia Sheinbaum prévoit d’imposer à plusieurs pays asiatiques.

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